Archives annuelles : 2010

Rétrospectives sur la communication européenne en 2010

Après les exercices des années précédentes : les grandes dates de la communication européenne en 2008 et les tops, les flops, les propositions et les controverses de la communication européenne en 2009 ; retour les principaux feuilletons de la communication européenne en 2010…

Janvier 2010 : le feuilleton de la nomination de la nouvelle Commission européenne et les enjeux en termes de communication

Faut-il un Commissaire européen à la communication ?

  • Pour les antis : la communication de l’UE n’étant pas une politique, un Commissaire n’est pas nécessaire ;
  • Pour les pros : l’UE a besoin d’une politique de communication stratégique, un Commissaire est indispensable.

Audition des futurs Commissaires au Parlement européen : que disent-ils de la communication ?

  • Une majorité des futurs Commissaires indifférents à la communication auprès des citoyens (18 sur 26) ;
  • Quelques exceptions de futurs Commissaires évoquant une communication plus ou moins active auprès des citoyens (4 sur 26) ;
  • Des mentions spéciales pour des futurs Commissaires se déclarant engagés pour une stratégie de communication auprès des citoyens (4 sur 26).

Premières pistes sur les priorités de la future Commissaire européenne chargée de la communication Viviane Reding :

  • une orientation stratégique relativement instrumentale (discours sur « les impacts concrets de l’UE » et le « professionnalisme ») et prioritairement orientée vers les citoyens afin de renforcer leur compréhension de l’UE.

Inquiétude sur la communication de l’UE après les premiers propos de Viviane Reding :

  • 1e inquiétude : pour Viviane Reding la communication de l’UE n’est pas une politique mais un outil
  • 2e inquiétude : pour Viviane Reding la communication sera un outil pour raconter de bonnes histoires (story-telling)

La nouvelle position rétrogradée de la communication au sein du Collège des Commissaires – Margot Wallström était « Première Vice-présidente de la Commission européenne » tandis que Viviane Reding n’est pas explicitement titulaire de ce dossier – ainsi que ces premières prises de parole font peser des doutes sur les orientations de la communication de l’UE.

Mars 2010 : le feuilleton de la chute des correspondants de presse à Bruxelles

Alerte : « pour la première fois depuis plus d’un demi-siècle d’ ”Europe” le nombre de correspondants à Bruxelles est en régression »: une chute de 73% en 5 ans des accréditations de journalistes auprès de la Commission européenne:

  • Ce déclin des journalistes accrédités est préoccupant pour la couverture médiatique de l’UE.
  • Sont en cause les pratiques des institutions européennes, aujourd’hui peu disposées à accorder de l’importance à la presse.

Face à la chute des correspondants de presse à Bruxelles, quelles sont les réactions des journalistes ?

  • La réaction d’un jeune journaliste (Jean-Sébastien Lefebvre) : il faut contextualiser la nouvelle et continuer de traiter les affaires européennes en dépit de la machine bruxelloise ;
  • La réaction anglo-saxonne du correspondant de The Economist : il faut de la distance avec l’UE et de la proximité avec les lecteurs pour traiter les questions européennes ;
  • La réaction de Jean Quatremer : il faut résister à la communication de l’UE et mieux vaut de l’expérience pour vraiment couvrir l’actualité européenne.

Chute des correspondants de presse à Bruxelles : quelques propositions pour améliorer le traitement de l’information sur l’Europe :

  • renforcer la transparence sur les données avec la publication intégrale des accréditations de presse auprès des institutions européennes
  • renouveler les relations presse des institutions européennes en s’appuyant davantage sur les contacts personnels
  • dégager une solution pratique, simple et utile – la carte de presse unique – à même d’améliorer le traitement de l’UE dans les médias.

Correspondants de presse : Bruxelles souffre de la comparaison avec Washington :

  • Bruxelles : 969 correspondants de presse selon les derniers comptages du New York Times ;
  • Washington : 1 550 journalistes étrangers accrédités (en plus des « localiers ») selon le New York Times ;
  • Double enseignement : les médias européens davantage frappés par la crise économique et les chaînes TV câblées davantage attirées par le pouvoir américain.

Printemps 2010 : les premières initiatives de l’UE dans le web social

Lettre ouverte de la communauté des éditeurs et des webmasters de la Commission européenne au président Barroso et aux Commissaires entrants afin d’« exploiter la puissance d’Internet pour une meilleure communication », une grande première pleine de préconisations.

Réponse de Viviane Reding à la lettre ouverte des communicants web de la Commission européenne :

  • « Internet doit être un élément essentiel de nos efforts pour communiquer » dans un contexte de « croissance zéro des ressources humaines en communication »
  • Quels efforts en priorité : refonte du portail Europa ou engagement dans les médias sociaux ?

Lancement de « Waltzing Matilda », le blog des communicants web de la Commission européenne

Campagne de sensibilisation de l’UE sur la biodiversité reposant largement sur une application Facebook

Les recommandations du manuel de l’UE pour communiquer dans les médias sociaux au banc d’essai

  • Après notre analyse des recommandations de l’IPG pour « inclure les médias sociaux dans la boîte à outils » que nous qualifions de 10 règles pour une approche « outil » centrée sur le plan de communication, la page a été suspendue en attendant sa réécriture.

Été 2010 : les réflexions introspectives de l’euro-blogo-sphère

Débat autour de la création d’un blog collectif européen ?

Proposition pour un BloggingPortal 2.0, réseau social interne aux euro-blogeurs

Classements des euro-blogs : l’euro-blogo-sphère comme écosystème :

  • Approche empirique pour rendre service aux praticiens reposant sur un classement logique par types d’auteurs des blogs et débouchant sur une sélection des « emblématiques » pour l’agence Fleichman-Hillard Bruxelles ;
  • Approche théorique pour conseiller des clients reposant sur un classement en fonction de critères issus d’une méthodologie américaine et débouchant sur une notation contestable des « influents » par l’agence Waggener Edstrom.

Euro-bloggeurs et relations publiques de l’UE : comment organiser la coproduction de la communication européenne ?

  • La contestation de l’exclusivité de l’accréditation de presse auprès d’institutions publiques aux seuls journalistes professionnels n’est plus un tabou aux États-Unis
  • L’affirmation de la légitimité de l’accréditation de presse auprès de l’UE aux euro-blogeurs sérieux est la prochaine étape
  • La balle est dans le camp de l’UE et avec la mésaventure du Tweet-Wall fermé précipitamment lors du dernier Conseil européen, la réflexion risque de se prolonger.

Faut-il parler d’un « journalisme citoyen européen » ?

  • Sous l’angle du public, le journalisme citoyen européen existerait : les euro-blogeurs sont des médiateurs de l’information européenne
  • Sous l’angle du métier, le journalisme citoyen n’existe pas : les internautes sont des interlocuteurs-contributeurs face aux journalistes
  • Sous l’angle de la finalité, euro-blogeurs et journalistes sur l’Europe réalisent une « information européenne 2.0 »
  • Si les euro-blogueurs et les journalistes sur l’Europe partagent le même but de rendre plus transparent l’UE alors de ces interactions interpersonnelles naîtra une « information européenne 2.0 ».

Septembre 2010 : le feuilleton de la « révolution » de la communication européenne

Faut-il parler de « révolution » de la communication de l’UE comme Viviane Reding ?

Le regard de Viviane Reding sur la communication de l’Europe semble davantage préoccupé par les médias traditionnels et les pratiques politiques plutôt que porté par les opportunités des médias sociaux et les pratiques citoyennes :

  • Professionnalisation du personnel et des outils : c’est le moins que l’on puisse attendre
  • Centralisation des prises de parole généralistes : c’est le plus sensible des virages stratégiques
  • Personnalisation autour de Barroso : oui à l’orientation politique, mais pas seulement

La « révolution » de Viviane Reding apparaît comme une tentative de la part d’une ancienne journaliste de contenter son patron (personnalisation) tout en intéressant ses anciens collègues avec de veilles recettes (politisation) : une stratégie ante-web, oublieuse de l’intérêt d’un dialogue nourri avec les multiplicateurs d’opinion et de partenariats avec des relais institutionnels ou associatifs.

Et si on faisait vraiment la révolution de la communication de l’UE ?

  • Donner une base légale à la stratégie de communication de l’UE
  • Créer une agence européenne de la communication de l’UE
  • Adopter un mix média adapté au web

La véritable révolution aujourd’hui serait que le système de communication de l’UE ne craigne pas d’inclure son audience – les citoyens – comme partie centrale, non plus à l’extérieur de sa sphère mais à l’intérieur, à la place que chaque citoyen veut bien donner à l’UE, si elle se montre capable de dialoguer, de répondre aux critiques, d’informer, de répondre aux attentes/besoins…

Et si la révolution dans le discours sur l’Etat de l’Union de Barroso était l’annonce de la création d’une agence européenne de la communication de l’UE ?

La révolution fut finalement la déclaration de Viviane Reding sur la situation des Roms en France : les raisons du succès et les effets d’opinion.

Automne 2010 : Le feuilleton de la communication européenne et du web social

Citzalia, Tweet your MEP … la communication numérique peut-elle sauver seule la démocratie européenne ? Le mythe de la cyber-démocratie avec Citzalia, une sorte de « Second Life » pour « comprendre comment le Parlement démocratiquement élu de l’UE travaille » Le mythe de la twitter-démocratie avec Tweet your MEP, une plateforme de micro-blogging pour « rapprocher les citoyens et leurs eurodéputés » la communication numérique n’est pas l’unique solution à la crise du politique dans l’Union européenne, mais demeure un outil qui, s’il correspond aux pratiques démythifiées en matière de démocratie numérique et s’il est bien approprié par les citoyens, peut participer à la résorption du fonctionnement défaillant du système politique européen.

Twitter peut-il contribuer à la révolution de l’espace public européen ?

Que fait l’UE pour adapter sa communication à l’Internet mobile ?

Quels sont les défis de communication des webTV des institutions européennes ?

  • EU-tube, la chaîne de partage sur Youtube de la Commission européenne : l’impossible défi de la créativité audiovisuelle ;
  • Europarl-tv, la plateforme de la chaîne webTV du Parlement européen : l’impossible défi de l’indépendance éditoriale.

Hiver 2010

Révélations sur la fréquentation et la traduction des pages des Commissaires européens :

  • Le Président de la Commission européenne José Manuel Barroso : une fréquentation logiquement en première position, avec moins de 30 000 visites par mois en moyenne ;
  • Les Commissaires européens : une fréquentation logiquement davantage conditionnée par l’actualité des sujets que par l’importance protocolaire des portefeuilles ;
  • Une fréquentation globalement réduite par le manque de multilinguisme : version anglaise uniquement pour un tiers des membres de la Commission européenne.

Pourquoi ne pas créer un « Prix de la communication publique européenne » ?

Mieux communiquer sur la notion de citoyenneté de l’Union : la Commission européenne souhaite déclarer 2013, « Année européenne des citoyens ». Ça promet. Joyeuses fêtes de fin d’année et à l’année prochaine !

Révélations sur la fréquentation et la traduction des pages des Commissaires européens

Le site EUobserver s’est procuré les statistiques internes à la Commission européenne sur la fréquentation des pages dédiées aux Commissaires européens. Des chiffres qui confirment la corrélation entre actualités et visites et révèlent également le faible engouement des Européens pour les sites institutionnels de l’UE…

Le Président de la Commission européenne José Manuel Barroso : une fréquentation logiquement en première position, avec moins de 30 000 visites par mois en moyenne

Les pages du portail Europa consacrées au président de la Commission européenne José Manuel Barroso ont attiré la plupart des consultations avec 278 512 visiteurs uniques sur les 10 derniers mois.

Les Commissaires européens : une fréquentation logiquement davantage conditionnée par l’actualité des sujets que par l’importance protocolaire des portefeuilles

Même si l’ensemble des données n’a malheureusement pas été mis en ligne par EUobserver, les chiffres disponibles révèlent que les visites sont davantage conditionnées par l’actualité des sujets traités par les Commissaires que par l’importance protocolaire de leurs portefeuilles :

  • 95 305 visiteurs uniques en 10 mois pour les pages de Viviane Reding, Commissaire à la Justice, aux droits fondamentaux et à la citoyenneté – la 1e place pour un membre de la Commission (une fréquentation semble-t-il portée par la polémique sur les Roms) ;
  • 85 944 visiteurs uniques en 10 mois pour les pages de Michel Barnier, Commissaire au Marché intérieur et services – la 2e fréquentation pour un portefeuille en 11e position ;
  • 73 272 visiteurs uniques en 10 mois pour les pages de Cecilia Malmström, Commissaire responsable des Affaires intérieures – la 3e fréquentation pour l’avant-dernier membre de la Commission selon le rang protocolaire ;
  • 64 412 visiteurs uniques en 10 mois pour les pages de Catherine Ashton, Haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité – la numéro 2 de la Commission arrive en 7e position.

Une fréquentation globalement réduite par le manque de multilinguisme : version anglaise uniquement pour un tiers des membres de la Commission européenne

Un seul, Antonio Tajani (Industrie et Entreprenariat) – sur les 27 membres de la Commission européenne – propose une traduction dans les 23 langues officielles de l’Union ; le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso ne proposant quant à lui que 4 langues (français, anglais, allemand et portugais).

Un tiers des membres de la Commission européenne – 9 Commissaires européens – ne proposent leur site qu’en anglais : Catherine Ashton, Joaquín Almunia (Concurrence), Olli Rehn (Economie et Affaires monétaires), Karel de Gucht (Commerce), John Dalli (Agriculture), Máire Geoghegan-Quinn (Recherche Innovation et Science), Maria Damanaki (Affaires maritimes et pêche), Kristalina Georgieva (Coopération internationale, Aide humanitaire et Gestion de crise), Connie Hedegaard (Action climatique).

Les autres membres se contentent de pages bilingues (anglais et leur langue nationale) : Michel Barnier, Neelie Kroes (Agenda numérique), trilingues : Viviane Reding, Johannes Hahn (Politique régionale), Günther Oettinger (Energie) ou quadrilingues : Dacian Cioloş (Agriculture et développement rural), Siim Kallas (Transport), Janez Potočnik (Environnement), László Andor (Emploi, Affaires sociales et Inclusion),

Par ailleurs, Androulla Vassiliou (Education, Culture, Multilinguisme et Jeunesse) explicitement responsable du multilinguisme se contente de 4 langues.

Ainsi, tant la publication de statistiques de fréquentation que la comparaison des traductions des sites des Commissaires européens ne peuvent que confirmer le désintérêt des citoyens européens pour les sites institutionnels de l’UE.

Quelle communication de l’UE sur la citoyenneté européenne ?

Alors que la citoyenneté de l’Union par les droits et avantages qu’elle accorde aux citoyens européens peut être considérée comme le lien essentiel capable de créer un sentiment d’appartenance à l’Europe, que va faire l’UE ces prochaines années pour communiquer sur la citoyenneté de l’Union ?

Le rapport 2010 sur la citoyenneté de l’Union « Lever les obstacles à l’exercice des droits des citoyens de l’Union » envisage 3 catégories d’action, dont la dernière retiendra toute notre attention :

  • les mesures contraignantes (directives et procédures d’infraction) visant à à garantir l’application pleine et entière sur le terrain, par les États membres des droits des citoyens conférés par l’UE ;
  • les mesures non contraignantes (recommandations et codes de conduite) visant à faciliter la vie quotidienne des citoyens en rendant l’exercice de leurs droits plus simple et facile dans la pratique ;
  • les mesures d’information et de communication destinées à sensibiliser davantage les citoyens à leurs droits.

Mieux informer les citoyens à la politique européenne : financer un studio bruxellois à Euronews

Afin de renforcer davantage encore les informations sur les affaires européennes, la Commission « étudiera des options en vue d’un financement plus durable d’Euronews (et) la mise en place d’un studio bruxellois ». Une annonce en octobre dernier qui nous faisait craindre pour l’indépendance éditoriale : « Euronews, futur service public européen de l’information européenne ? ».

Selon la dernière « European Media & Marketing Survey » de l’été 2010, alors que l’audimat européen adulte pour les chaînes de TV internationales est estimé à 46 millions de téléspectateurs, Euronews représente :

  • audience quotidienne Euronews en Europe : 1,5 million, soit 3,8% ;
  • audience hebdomadaire Euronews en Europe : 7,5 millions, soit 16% ;
  • audience cumulée sur 12 mois Euronews en Europe : 18 millions, soit 40% ;
  • notoriété Euronews en Europe : 30 millions, soit 67%.

Mieux sensibiliser les citoyens au handicap : décerner un prix annuel de la ville européenne la plus accessible

Afin de palier le manque d’information des citoyens sur leurs droits lors de leurs déplacements et vacances, la Commission européenne décerne « un prix annuel aux villes européennes les plus accessibles ». Parmi 66 villes européennes candidates, le prix 2010 a été remis lors de la Journée européenne des personnes handicapées le 3 décembre dernier à la ville espagnole d’Ávila.

Mieux communiquer sur la notion de citoyenneté de l’Union : déclarer 2013, Année européenne des citoyens

Afin de faire connaître davantage ce que confère la citoyenneté de l’Union dans la vie de tous les jours, la Commission européenne propose de « désigner 2013 ”Année européenne des citoyens” et d’organiser durant des événements ciblés sur la citoyenneté de l’Union et les politiques de l’UE qui concernent ses citoyens ».

Ainsi, avec ces 3 projets, l’UE illustre sa volonté de communiquer sur la citoyenneté de l’Union.

Nouvelles fractures européennes : quels défis pour la communication européenne ?

Cinq ans après la sortie du rapport « La fracture européenne – Après le référendum du 29 mai 2005 : 40 propositions concrètes pour mieux informer les Français sur l’Europe » rédigé par Michel Herbillon, alors vice-président de la délégation de l’Assemblée nationale pour l’Union européenne, qu’en est-il de ces fractures européennes ?

Selon le rapport Herbillon, les difficultés de la communication sur l’Europe sont à chercher du côté des médiateurs naturels (élus, médias et enseignants) qui se trouvent en grande partie défaillants :

La fracture pédagogique, le défi de l’éducation civique européenne dans les écoles

Pour les enseignants, « l’Europe n’est pas dans les programmes ».

Tant que l’acquisition de connaissances fondamentales sur l’Europe ne sera pas garantie chez les élèves (et chez les professeurs lors de leur formation) ; la quasi absence de l’’Europe à l’école représente un défi que les parents, seuls, ne peuvent pas relever.

La fracture politique, le défi de la communication politique sur l’Europe

Pour les élus, « l’Europe ne fait l’élection ».

Tant que le débat politique à l’échelle nationale n’inclura pas systématiquement dans les professions de foi et les pratiques parlementaires et gouvernementales la dimension européenne ; l’Europe « bouc-émissaire » en politique constitue un frein, que les institutions européennes – Parlement européen en tête – ne peuvent à elles seules compenser.

La fracture médiatique, le défi de l’information sur l’Europe

Pour les médias, « l’Europe ne fait pas vendre ».

Tant que la formation initiale et continue des journalistes – particulièrement pour les non-spécialistes des affaires européennes – ne prendra pas en compte la nécessité d’une bonne connaissance des questions européennes ; la quasi absence de sujets ou papiers sur l’Europe dans les médias généralistes ne peut se corriger par des émissions, publications ou sites spécialisées sur l’Europe.

De nouveaux enjeux sont également à chercher du côté des inégalités territoriales et numériques qui se trouvent particulièrement problématiques pour la communication sur l’Europe :

La fracture territoriale, le défi de la communication publique et de proximité sur l’Europe

Pour les agents de l’Etat et des collectivités locales, « l’Europe n’est pas prioritaire ».

Tant que les instructions des ministères ou des exécutifs locaux ne définiront pas une vraie stratégie d’information et de communication sur l’Europe, ajoutée aux missions des fonctions publiques nationales et territoriales ; la quasi absence de communicants publics européens (moins de 1 000 membres pour la DG COMM de la Commission européenne à l’échelle des Vingt-Sept) ne peut suppléer l’éclatement des relais nationaux et locaux d’information sur l’Europe

La fracture numérique, le défi de la communication sur l’Europe dans les médias sociaux

Pour les communicants publics, « l’Europe sur Internet, c’est compliqué ».

Tant que la communication publique sur Internet ne sera pas d’abord une réponse au défi de la démocratisation des usages de l’Internet ; les démarches de communication sur l’Europe avec la minorité connectée visant à s’engager dans une logique de dialogue, de participation, voire de co-construction de la décision publique ne peuvent se révéler pleinement satisfaisantes.

Ainsi, face aux fractures pédagogique, médiatique, politique, territoriale et numérique, la communication européenne dispose de nombreux défis à relever.

Pourquoi ne pas créer un « Prix de la communication publique européenne » ?

Avec la fin d’année qui approche, la période est à la remise de récompenses pour le secteur de la communication : Prix Effie pour distinguer l’efficacité d’une campagne de communication, Prix Cap’Com pour la communication publique et territoriale, Grand Prix Stratégies ou Prix des Communicants publics… Pourquoi alors ne pas créer un « Prix de la communication publique européenne » ?

Quels objectifs pour le « Prix de la communication publique européenne » ?

Accompagnant la professionnalisation de la communication publique européenne marquée par la création de la DG COMM au sein de la Commission européenne en 2006 et par l’ouverture d’un concours pour recruter des administrateurs et des assistants spécialisés en communication en 2007, le Prix de la communication publique européenne s’attacherait à :

  • créer une reconnaissance au sein du secteur de la communication de la spécificité de la communication publique européenne ;
  • animer une communauté de communicants européens travaillant spécifiquement sur des problématiques de communication publique européenne ;
  • favoriser une émulation autour des meilleures stratégies de communication autour de l’Europe.

Quelles catégories pour le « Prix de la communication publique européenne » ?

Plutôt que de distribuer des distinctions en fonction des types d’expertises ou de supports en communication (cf. relations publiques, communication éditoriale, web, publicité…) ou à des personnalités, les catégories du Prix de la communication publique européenne pourraient s’inspirer de la démarche de Cap’Com afin de distinguer les meilleures dispositifs correspondant aux problématiques des métiers de la communication publique européenne :

  • faire comprendre les institutions européennes : récompenser tout dispositif qui concourt à faire connaître et comprendre les fonctionnements, pouvoirs et compétences, missions et actions de l’institution, tout ce qui participe à les rendre visibles, lisibles et appréhendables par les citoyens ;
  • promouvoir l’image et l’identité de l’Europe : récompenser toute stratégie de communication qui, à l’interne comme à l’externe, donne corps à l’Europe, fait évoluer son image, caractérise sa personnalité et permet de dépasser le millefeuille institutionnel ;
  • accompagner projets et actions de l’UE : toute campagne qui donne à voir, connaître et comprendre avec originalité, créativité et efficacité les projets et actions de l’UE ;
  • faire évoluer les comportements des Européens : récompenser tous supports ou actions spécifiques qui vise à faire évoluer les comportements individuels ou collectifs des citoyens européens.

Quel jury pour le « Prix de la communication publique européenne » ?

Afin d’élargir le regard, le jury pourrait être de composition mixte avec pour moitié des responsables communication des institutions européennes et pour moitié des professionnels de la communication européenne en agence ou des spécialistes des médias européens et de l’information européenne.

La cérémonie de remise des prix pourrait être organisé en partenariat entre ces différents type d’acteurs. Un site web pourrait également présenter les différents lauréats ainsi qu’un prix spécial du public via le vote en ligne sur la meilleure création graphique.

Ainsi, un « Prix de la communication publique européenne » serait une pleine reconnaissance de cette activité relativement nouvelle.