Au-delà de la cartographie de l’eurosphère proposée en novembre 2009 par Linkinfluence – première tentative de visualisation du web politique européen, de sa structure et de ses dynamiques – dont les principales conclusions étaient qu’une vraie eurosphère émerge sur le web social quoique les communautés nationales n’interagissent pas beaucoup les unes avec les autres ; deux nouveaux classements des euro-blogs – que tout oppose – viennent de sortir cette semaine…
Approche empirique pour rendre service aux praticiens reposant sur un classement logique par types d’auteurs des blogs et débouchant sur une sélection des « emblématiques » pour l’agence Fleichman-Hillard Bruxelles
S’appuyant sur une démarche de classement des blogs en fonction de leur auteur :
- les journalistes ;
- les citoyens-blogeurs
- les fonctionnaires de l’UE ,
- les Commissaires européens,
- les députés européens,
- les blogs d’agences de communication ou de consultants,
- les blogs collectifs incluant des ONG, des think tanks et des partis politiques,
l’agence Fleichman-Hillard Bruxelles propose une page Netvibes conçue pour signaler les principaux auteurs de chacun de ces catégories.
De plus, une sélection de 10 euroblogs « les plus emblématiques » combinant des critères objectifs (les plus productifs, les plus lus, les plus cités) et des connaissances d’initiés de la communauté des blogueurs issu de la pratique régulière du blog « Publics Affairs 2.0 » depuis juin 2007 complète le classement.
Last but not least, à cette sélection sont ajoutés les flux de Bloggingportal et de Blogactiv parce qu’ils donnent une indication des sujets « tendances » de la blogosphère européenne.
Au total, il s’agit d’un classement logique et d’une sélection forcément discutable mais parfaitement utile et non polémique pour rendre service au praticiens de l’euro-sphère.
Approche théorique pour conseiller des clients reposant sur un classement en fonction de critères issus d’une méthodologie américaine et débouchant sur une notation contestable des « influents » par l’agence Waggener Edstrom
S’appuyant sur une méthodologie utilisée pour la blogosphère américaine mais inadaptée au contexte européen (seuls les blogs anglophones ont été étudiés), les critères d’évaluation sont :
- Contenu & Pertinence : fréquence et qualité des mentions de l’UE, mesurés par une analyse sémantique ;
- Public Cible : importance et pertinence pour le public cible, mesuré sans enquêtes, entretiens ou focus groups ;
- Audience : nombre de visiteurs uniques et rang du blog, mesurés avec Cision, Alexa, Quantcast et Twitter, à part ce dernier des outils plutôt américains et inadaptés à la taille réduite de l’euro-blogo-sphère ;
- Buzz : nombre de liens, page rank, agrégation et popularité, mesuré avec Digg, Techmeme, Technorati et blog Pulse, là encore des outils américains inadaptés aux usages de l’euro-blogo-sphère.
Sans entrer dans la démolition dévastatrice d’Euroglobin qui pointe l’exploit de publier une étude sur les blogs sans donner aucun lien et place en 3e position un blog qui a seulement été mis à jour quatre fois cette année, et seulement 12 fois au total, les principaux enseignements de l’étude « Brussels Blogger Study 2010 » sont :
- Il existe une lacune importante dans les blogs spécialisés ayant une expertise sectorielle de l’UE, par rapport à la blogosphère américaine beaucoup plus investie par les lobbyistes ;
- Les blogs généralistes sur l’UE sont plus influents que les blogs spécialisés, plus pertinents quant au contenu mais ayant mois de lecteurs ;
- L’affiliation des blogs à un média ne garantit pas l’influence mais cela aide en élargissant l’audience ;
- Malgré la conclusion que les top blogs sont plutôt affiliées aux grandes marque de presse, sept des dix premiers blogs les plus influents sont effectivement indépendants.
- Les plates-formes de blogs tels que blogactiv ou bloggingportal contribuent à diffuser la culture du bloging en Europe et rendent plus accessibles les blogs au grand public.
- De longues listes de liens dans le blog ne sont pas un indicateur de l’activité ou de l’influence, même si cette « long tail » est intéressante en termes de catalogage de la diversité des euro-blogs.
Au total, il s’agit d’une étude commerciale s’adressant aux lobbyistes et jouant la carte d’une sélection contestable prenant comme clé de lecture l’influence au cœur de leur métier alors que l’euro-blogo-sphère qui n’a effectivement pas encore atteint sa maturité prend conscience au travers de cette démarche de récupération qu’elle constitue – pour reprendre le terme utilisé par Mathew Lowry – un « écosystème ».
Merci d’avoir mentionné le blog de Fleishman-Hillard à Bruxelles, ça fait plaisir de voir que les efforts de notre équipe sont reconnus
Il nous semble effectivement que pour bien comprendre l’Euroblogosphère, rien de tel que d’en faire partie, et ce de manière active. C’est parce que nous tenons à ne pas être seulement observateur de l’Euroblogsphère mais à en être également acteur et promoteur que nous animons depuis longtemps un blog et un compte Twitter. La création récente de notre page Netvibes regroupant une sélection d’Euroblogs à suivre fait partie du même esprit. Contente que vous trouviez l’exercice utile!