Le débat sur la chute du nombre de correspondants de presse à Bruxelles vient de franchir l’Atlantique avec un article du New York Times du 21 mars dernier : “As the E.U. Does More, Fewer Tell About It”. Une occasion de comparer les centres de Bruxelles et de Washington sous l’angle des correspondants de presse…
Bruxelles : 969 correspondants de presse selon les derniers comptages du New York Times
A Bruxelles, le nombre de correspondants est passé de 1 300 en 2005 à 752 journalistes accrédités en 2010, selon l’Association des professionnels de l’information ; quoique ce chiffre exclue environ 50 cartes de presse approuvées récemment et 167 octroyées en janvier mais pas encore retirées selon la Commission européenne, soit au final 969 correspondants à Bruxelles.
Washington : 1 550 journalistes étrangers accrédités (en plus des « localiers ») selon le New York Times
A Washington, le nombre total des bureaux de presse a chuté à 50 en 2009 contre 88 en 2005, selon l’annuaire des médias de l’Hudson’s Washington News. Malgré cela, le nombre de journalistes étrangers à Washington reste élevé : il y aurait (encore) environ 1 550 journalistes étrangers accrédités à Washington, à comparer avec les 1 490 recensés en Octobre 2008, selon Gordon Duguid, directeur du Centre de la presse étrangère à Washington et New York
Double enseignement : les médias européens davantage frappés par la crise économique et les chaînes TV câblées davantage attirées par le pouvoir américain
D’une part, les effets combinés du ralentissement économique et du web menacent la viabilité des organisations médiatiques traditionnelles, qui réduisent les emplois de correspondants étrangers. Une tendance visible autant à Washington qu’à Bruxelles. Selon le NYT, « à Bruxelles, la tendance est particulièrement aigu parmi les anciens pays communistes qui ont rejoint l’Union en 2004 ».
D’autre part, la croissance des chaînes de TV câblées internationales, notamment les chaînes « toute info » – un phénomène important dans les médias ces dernières années – est plus marquée auprès du centre de pouvoir américain, considéré comme plus influent dans la mondialisation, qu’auprès des institutions européennes, qui ont d’ailleurs préférées développées leur propre production de contenus audiovisuels exclusifs avec Europe by Satellite.
Ainsi, la comparaison internationale entre les centres de pouvoir de Bruxelles et de Washington se fait largement au détriment des institutions européennes.