Quel est le palmarès du top 10 des articles les plus lus au fil de l’année 2018 ?
N°10 : Consultations citoyennes européennes : quelle communication pour libérer la parole sur l’Europe ?
Thématique largement discutée au cours de l’année écoulée, les consultations citoyennes européennes entrent parmi les articles plus consultés avec cette question : comment parvenir à libérer la parole sur l’Europe largement mise sous le boisseau depuis l’échec du projet de Constitution pour l’Europe ?
Incarnation : une représentation incarnée des enjeux de l’Europe via des ambassadeurs européens car pour libérer la parole des Européens, il faut pouvoir porter les arguments et les visions de l’Europe, faire la pédagogie des projets. En somme, il faut créer un désir d’avenir qui soit porté dans la société et les médias.
Labellisation : une discussion organisée via des événements labélisés car pour libérer la parole de la majorité silencieuse, il s’agit d’assurer une présence sur le terrain aussi large que possible pour faire en sorte que se rencontrent les sachants et les non-sachants.
Démultiplication : une réappropriation massive via une plateforme numérique et les réseaux sociaux – le relais et l’amplification en ligne doit permettre d’assurer une démultiplication au service de la diffusion et de la réappropriation massive du très grand public.
Au total, les défis pour libérer la parole et canaliser ses formes d’expression sont nombreux. Les fondamentaux d’une communication reposent sur une réelle incarnation, des événements populaires et une réapparition massive de la part des citoyens.
N°9 : Analyse sémantique des discours d’Emmanuel Macron, l’Européen
Quoique beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, les discours sur l’Europe du président de la République entre Athènes, La Sorbonne, Strasbourg et Aix-la-Chapelle ont fait l’objet d’une analyse sémantique poussée :
Présenté par France Culture comme le « discours lyrique à la résonance démocratique », l’analyse sémantique du discours à la Pnyx, Athènes le jeudi 7 septembre 2017 montre que le thème de la « souveraineté » est abondamment abordé.
Présenté par France Culture comme le « discours aux promesses substantielles », l’analyse sémantique du discours à la Sorbonne, Paris le mardi 26 septembre 2017 place l’ambition d’une politique européenne au cœur d’un propos ancré dans une dimension plus immédiate dans le présent avec des sujets plus concrets.
Présenté par France Culture comme le « discours aux propositions visionnaires », l’analyse sémantique du discours au Parlement européen, à Strasbourg, le mardi 17 avril 2018 le positionne comme la synthèse entre souveraineté et démocratie européennes dans une dialectique entre grands principes et réalités.
Présenté par France Culture comme le « discours de la concrétisation » puisque prononcé à l’occasion de la remise du Prix Charlemagne, l’analyse sémantique du discours à Aix-la-Chapelle, le jeudi 10 mai 2018 distingue clairement le choix du franco-allemand.
Au total, l’enchaînement des discours présidentiels sur l’Europe, sous l’angle de l’analyse sémantique, montre un cheminement intellectuel d’une vision très conceptuelle autour de la souveraineté européenne d’une Europe idéelle sinon idéale à un discours plus équilibré entre le souhaitable et le possible, rationnel, raisonné, sinon raisonnable sur l’Europe. Une image pour illustrer ce cheminement : l’entrée progressive d’une fusée dans l’atmosphère.
N°8 : EuroPCom 2018 : la communication européenne en vue des élections européennes
Au cœur de l’été, la présentation du programme de la 9ème édition d’EuroPCom : « Faire campagne pour l’Europe » afin que les élections européennes représentent un moment de vérité envisageant toutes les facettes stratégiques et opérationnelles de la communication européenne pour faire campagne pour l’Europe.
N°7 : Pourquoi la communication institutionnelle européenne est en train de s’éteindre ?
L’analyse stratégique d’une communication institutionnelle des institutions européennes, celle qui s’intéresse aux valeurs et au projet global, en voie de disparaître se hisse parmi les articles les plus lus. Tant mieux, car le sujet sera encore au cœur de l’année qui vient, parce que :
La communication « corporate » de la Commission européenne est phagocytée par les politiques : la chute de la maison Juncker devra être l’occasion de réinterroger les choix initiaux et les dérives constatées pour corriger une communication devenue trop verrouillée et top-down, car seule une communication véritablement construite avec et pour les publics parviendra à convaincre.
La communication institutionnelle du Parlement européen est aspirée par les élections : le Bureau politique a engagé l’institution sur la voie d’une communication plus partisane et pro-intégrationniste à l’occasion des prochaines élections européennes alors que la communication institutionnelle du Parlement européen serait indispensable pour parvenir à la fois à simplifier certains messages qui sont trop complexifiés, sur les actions et bienfaits de l’UE tout en parvenant à complexifier certains messages qui sont très simplifiés, en particulier sur les acteurs qui bloquent ou facilitent les dossiers européens.
Au total, il semble que les institutions européennes semblent faire le deuil de leur communication institutionnelle, sans doute convaincue à force d’avoir entendu qu’aucune institution n’était bonne pour parler au grand public. Mais, il est somme toute paradoxal de se laisser convaincre de guerre lasse par une idée reçue qui tourne en boucle. La communication institutionnelle européenne, la vraie, non dépossédée par la politique, mérite mieux ; et vite.
N°6 : Comment développer la participation citoyenne avec l’Union européenne ?
En amont du lancement des Consultations citoyennes européennes, ce billet s’interroge sur comment intégrer la participation citoyenne tout au long du cycle d’élaboration des politiques publiques en dépassant le seul « moment de la consultation » ?
Faire mieux et plus : la participation comme projet de transformation parce qu’améliorer la participation aux décisions de l’UE ne consiste pas à seulement à ouvrir de nouveaux canaux, ne repose pas uniquement sur une sorte de « réseau des réseaux » piloté depuis Bruxelles, ne se limite pas à une sorte de promotion pour faire connaître les opportunités.
Avant le commencement et après la fin : la participation comme stratégie de gouvernance parce qu’encourager la participation des citoyens à la formulation de stratégies, de priorités et de politiques publiques se pense et s’organise.
Faire des progrès dans la participation citoyenne implique de développer des cultures organisationnelles d’engagement et d’ouverture, de construire des réseaux qui créent des voies plus larges pour les citoyens, et de mettre en place des structures politiques et des processus qui impliquent l’engagement du public avant le début et après la fin du moment de la consultation.
N°5 : Consultations citoyennes européennes : comment se fabrique une opinion publique européenne ?
Alors que les consultations citoyennes européennes sont juste annoncées, l’enjeu de la fabrique d’une opinion publique européenne pour comprendre comment fonctionne le recours aux citoyens pour forger une opinion publique est un papier d’analyse traçant quelques perspectives :
- L’opinion publique européenne occupe une dimension centrale dans le processus d’intégration et de légitimation européenne depuis les origines
- Les instruments choisis dans la fabrique de l’opinion publique européenne contribuent imparfaitement à la capacité de gouvernement de l’UE
- L’expérience du Dialogue National pour l’Europe : malgré sa qualité, n’a pas réussi à mobiliser suffisamment les citoyens
Au total, la fabrique une opinion publique européenne, sans toutefois parvenir à mobiliser massivement les citoyens achoppe surtout lorsqu’il s’agit de restituer et d’exploiter les résultats. Tant que les priorités de l’UE en termes de politiques publiques ne seront pas liées à l’évolution de préférences des citoyens, qu’il n’y aura ni réactivité démocratique (accountability) ni effets retours (policy-feedbacks), le statut de relation entre opinion publique et politiques publiques européennes restera « compliqué ».
N°4 : Initiatives citoyennes européennes : bilan chiffré des résultats et de la visibilité médiatique
Le bilan consolidé des résultats et de la visibilité médiatique des initiatives citoyennes européennes réalisé par le think tank Bertelmann Stiftung donne des indications précieuses, notamment :
- Bilan chiffré des initiatives citoyennes européennes : huit millions de signataires, zéro impact législatif
- Visibilité médiatique des initiatives citoyennes européennes : 500 mentions, 500 fois moins que la Commission européenne
N°3 : Budget de la DG COMM en 2018 : quel est le programme de travail pour la communication ?
La traditionnelle présentation du budget annuel de la DG Communication de la Commission européenne intéresse quoique la principale observation soit un budget de continuité plutôt que de rupture, avec une baisse des dépenses web (une rupture inédite) et une hausse de la communication décentralisée (une continuité historique).
N°2 : Quelles sont les idées des jeunes pour l’avenir de l’Europe ?
Le débrief de la consultation « New Narrative for Europe » pour débattre de l’avenir de l’Europe auprès des jeunes et recueillir leurs idées et priorités pour l’UE a particulièrement intéressé, sans doute en raison de la présentation synthétique :
- D’une communication d’engagement autour d’une multitude d’activités par le biais de dispositifs créatifs
- D’un livrable de 12 recommandations d’actions pour l’Europe
- D’un sondage Eurobaromètre pour tester et confirmer les idées des jeunes Européens
Principal enseignement : seules la créativité et la diversité des actions de communication permettent de générer de l’engagement et seules des recommandations à la fois concrètes et représentatives peuvent parvenir à vraiment contribuer à la transformation du futur de l’Europe.
N°1 : Quels sont les enjeux des prochaines élections européennes ?
Publié un an avant le scrutin, l’article introduit trois enjeux :
1/ « La pédagogie de la douleur » : l’enjeu de l’« europocalypse » ou la question de la survie de la construction européenne et la crainte d’un big bang politique européen.
2/ « To be Spitzenkandidaten, or not to be » : l’enjeu du leadership entre maintien de la procédure des Spitzenkandidaten et respect à la lettre du traité de Lisbonne.
3/ Le respect des principes : l’enjeu de la confiance – une question de respect des principes comme la vie privée sur les réseaux sociaux et la traditionnelle neutralité non partisane de la communication institutionnelle.
En somme, la campagne des prochaines élections européennes s’annonce donc comme inédite tant par son importance pour l’avenir du projet européen que par ses modalités en termes de communication.
Très bonnes fêtes de fin d’année !