Archives par étiquette : DG COMM

Quelle est la stratégie d’engagement participative et délibérative des citoyens par la Commission européenne ?

Héritage lointain du « tournant participatif » engagé par Margot Wallström, la stratégie d’engagement de la Commission européenne auprès des citoyens s’est traduite sous la Commission Juncker par une démarche de dialogues citoyens. Avec la Conférence sur l’avenir de l’Europe, une nouvelle méthode de panels citoyens représentatifs semble guider une démarche globale à l’échelle de toute l’institution…

Des dialogues citoyens aux panels représentatifs : une évolution permise par la Conférence sur l’avenir de l’Europe

En 2020, selon le Management Plan DG Communication 2020, « avec la prochaine Conférence sur l’avenir de l’Europe, la Direction générale de la Communication a l’intention de concrétiser la déclaration commune sur la Conférence, une fois qu’elle aura été acceptée par le Parlement européen, le Conseil et la Commission, ainsi qu’avec ses partenaires au sein des institutions européennes, des États membres et de la société civile ».

Par ailleurs, « cette ambition phare de la Présidente von der Leyen sera soutenue par d’autres formes d’engagement citoyen, notamment les Dialogues citoyens, qui continuent d’être une activité de sensibilisation de première ligne de la Commission, sur les réseaux sociaux et – lorsque cela sera à nouveau possible – sur place ».

Ainsi, en 2020, seuls les dialogues citoyens, hérités de la Commission Juncker, sont mentionnés dans la stratégie d’engagement, reprise par la nouvelle présidente de la Commission européenne.

En 2021, selon le Management Plan DG Communication 2021 « la Direction générale de la Communication (à la fois au siège et dans les représentations), en coopération avec le Secrétariat général, s’appuiera sur son expérience approfondie des Dialogues citoyens, tout en développant en parallèle d’autres méthodes d’engagement, telles que des panels délibératifs. Elle travaillera également sur une identité visuelle forte et sur une plateforme en ligne qui garantira la transparence de tous les événements et résultats de la Conférence ».

Ainsi, en 2021, avec la Conférence sur l’avenir de l’Europe, une double évolution est à noter, l’apparition des panels délibératifs, en complément des dialogues citoyens et la plateforme en ligne.

Enfin, en 2022, selon le Management Plan DG Communication 2022, « la Direction générale de la Communication (aussi bien au siège qu’au sein des Représentations), en coopération avec le Secrétariat général, s’appuiera sur son expérience approfondie des Dialogues citoyens et des Panels citoyens de la Conférence pour l’avenir de l’Europe, et développera davantage les méthodes participatives et délibératives d’engagement. Alors que la plateforme multilingue de la Conférence a prouvé sa valeur en tant que centre en ligne de la Conférence sur l’Avenir de l’Europe, ses opérations pourront être adaptées aux nouveaux besoins de la Commission en 2022 ».

Ainsi, en 2022, le passage des dialogues citoyens, encore mentionnés pour info, aux panels citoyens, testés dans le cadre de la Conférence sur l’avenir de l’Europe semble consommé, la nouvelle méthode participative et délibérative apparaît bien en place pour se développer davantage.

En 2023, selon le Management Plan DG Communication 2023, « la Commission va passer à l’étape suivante et faire suite à la Conférence sur l’avenir de l’Europe. À cette fin, la Direction générale de la Communication organisera conjointement avec les Directions générales trois panels citoyens européens dans le cadre du programme de travail de la Commission pour 2023 (lutte contre le gaspillage alimentaire, mobilité d’apprentissage et mondes virtuels), contribuant ainsi à intégrer des pratiques délibératives dans l’élaboration des politiques de la Commission.

Ces panels seront complétés par un canal d’engagement en ligne dans le cadre du portail « Have Your Say » rénové de la Commission. De plus, la Direction générale de la Communication préparera les outils pour soutenir et guider les services de la Commission qui prévoient de mettre en place des efforts pour engager les citoyens en utilisant des méthodes délibératives et participatives. L’engagement des citoyens de la Commission reposera sur une nouvelle identité visuelle commune et une stratégie de communication externe axée sur une forte présence en ligne, ainsi que sur les médias sociaux et traditionnels.

Ainsi, en 2023, la mise en œuvre de la nouvelle méthode participative et délibérative accélère avec l’organisation de 3 panels citoyens sur des sujets dédiés, ainsi que l’évolution de la présence en ligne et l’élargissement aux autres services de la Commission, à qui cette démarche est dorénavant ouverte.

La démarche participative et délibérative à l’échelle de toute la Commission européenne

A l’occasion de la publication d’un appel d’offres publié en juillet, « Processus participatifs et délibératifs paneuropéens ou multinationaux », la nouvelle phase d’engagement des citoyens européens franchit un cap, « cette nouvelle phase d’engagement des citoyens est une opportunité pour la Commission européenne de consolider et d’étendre son ensemble d’outils pour la participation citoyenne » dont voici les principaux éléments :

On peut s’attendre à ce que des panels de citoyens aient lieu chaque année, suivant le discours annuel sur l’état de l’Union.

Des « Guidelines » sur l’engagement des citoyens expliquant la logique, les principes et les formats actuels possibles de l’engagement des citoyens sur lesquels les services de la Commission peuvent s’appuyer à des fins de prise de décision :

  • Soit de nature délibérative à long terme (au moins trois week-ends), comme les panels de citoyens,
  • Soit des processus plus courts (environ une journée) reposant davantage sur des techniques de co-création telles que des groupes de discussion, des ateliers de co-conception, des ateliers orientés vers l’avenir ou des sciences citoyennes.

L’objectif de ce guide est de permettre aux unités opérationnelles des services de la Commission européenne d’atteindre les citoyens ordinaires et de les impliquer via des méthodes participatives – formats délibératifs ou de co-création – au niveau de l’UE, national, régional et local.

Cette nouvelle phase d’engagement des citoyens bénéficiera de nouveaux outils en ligne au sein de l’environnement web Europa de la Commission. Un « guichet unique » en ligne pour l’engagement des citoyens, qui rassemblera les consultations publiques de la Commission, l’initiative citoyenne européenne et une nouvelle plateforme interactive inspirée de la plateforme numérique multilingue de la Conférence sur l’avenir de l’Europe (lancée à la fin de l’été 2023).

Ce nouvel environnement en ligne permettra aux citoyens non seulement de partager leurs points de vue avec les institutions européennes sur différents sujets de politique, mais aussi d’échanger et de délibérer entre eux, notamment grâce à l’utilisation d’un logiciel Civic tech et d’une traduction automatique.

Au fils des opportunités, comme la Conférence sur l’avenir de l’Europe, la Commission européenne a largement développé sa stratégie d’engagement, pleinement délibérative et participative, dont il reste encore à voir la mise en œuvre lors de la dernière année du mandat de la Commission von der Leyen.

Comment la Commission européenne vise à construire sa réputation auprès du public ?

Avec les possibilités de participation des parties prenantes à la formulation des politiques de l’UE tout au long du cycle politique dans le but d’ajouter une couche participative à l’élaboration de politiques fondées sur des preuves et éclairées par des experts, la Commission européenne conjugue des ambitions contradictoires en termes de communication. Que faut-il privilégier entre d’une part, la crédibilité en tant qu’acteur qui privilégie l’expertise dans sa prise de décision auprès des parties prenantes bruxelloises ou d’autre part, la réactivité d’une institution à l’écoute du public ?

En théorie, construire une réputation de décideur politique responsable face aux intérêts et réactif à l’écoute du public

La participation des parties prenantes à la formulation des politiques publiques offre aux décideurs politiques d’importantes opportunités d’améliorer la qualité de l’information et la légitimité démocratique de leur prise de décision. Les consultations avec les parties prenantes offrent des opportunités de renforcement de la réputation auprès des publics.

Adriana Bunea et Idunn Nørbech évaluent pourquoi et comment l’exécutif européen utilise la communication stratégique et les réponses publiques aux contributions politiques des parties prenantes comme stratégie de construction de sa réputation afin de consolider simultanément son image bien établie en tant que décideur politique responsable et fondé sur des données probantes tout en cultivant une nouvelle réputation en tant qu’institution qui répond aux demandes du public, dans le but de renforcer sa légitimité, son autorité et son pouvoir institutionnels.

En pratique, consolider sa réputation fondamentale de décideur politique responsable fondée sur des preuves et cultiver une réputation sensible aux contributions fondées sur l’opinion des représentants du public européen au sens large

La Commission européenne essaie de relever ce défi en s’engageant dans un double acte de construction de réputation :

  • D’une part, consolider son image centrale, fondamentale et bien établie d’un décideur politique responsable (basé sur des preuves) ;
  • D’autre part, développer une réputation plus récente et moins établie d’une institution à l’écoute du public, répondant aux contributions des parties prenantes et s’engageant publiquement autour d’arguments fondés autant sur des preuves que sur des opinions.

Concrètement, le comportement de communication publique de la Commission européenne par rapport aux contributions des parties prenantes est très clair : 40 % des contributions des parties prenantes ont reçu une réponse publique de la Commission, tandis que 60 % n’en ont pas reçu.

Dans le détail, la Commission européenne est beaucoup plus susceptible de s’engager publiquement et de répondre aux contributions politiques fondées sur des preuves (par rapport à celles fondées sur l’opinion), tout en étant également moins encline à répondre aux contributions provenant des citoyens et des acteurs non-business, par rapport aux apports fournis par les parties prenantes représentant les intérêts business.

Que faut-il retenir ? L’équation de la réputation de la Commission européenne n’est pas simple mais penche vers sa réputation fondamentale

Les résultats de l’enquête montrent que la Commission européenne déploie des efforts soutenus pour consolider sa réputation de base en tant que décideur politique fondé sur des données probantes tout en développant des initiatives telles que les consultations des parties prenantes et des citoyens pour aider à cultiver une image en tant qu’institution à l’écoute du public.

La communication publique stratégique n’est pas tant utilisée pour protéger la réputation plus récente, émergente et moins établie face à la critique et à la contestation publiques mais semble au contraire continuer à protéger et à consolider sa réputation fondamentale de décideur responsable et fondé sur des données probantes.

En matière de communication, demeure le rôle fondamental et durable de la réputation à maintenir l’unicité institutionnelle de la Commission européenne.

Quelles politiques et stratégies de communication européenne en Italie ?

Dans « Educating citizens to the EU: How policies and communication strategies are implemented in Italy », Lucia D’Ambrosi analyse la stratégie de communication réussie afin d’impliquer les institutions européennes avec les institutions nationales et locales en vue de faire connaître aux citoyens les politiques de l’Union européenne, promettre l’inclusion à l’information, respecter la diversité culturelle et d’opinion dans les débats publics et promouvoir la participation des citoyens dans la vie démocratique.

Information trop sectorielle, peu orientée vers l’information sur les questions européennes et faible participation des citoyens aux processus décisionnels avec une indifférence conséquente envers la politique européenne

Dans le contexte italien, règne souvent un sentiment de désinformation et de confusion sur les institutions européennes, leurs activités et leur fonctionnement. Les informations en provenance d’Europe sont souvent perçues comme quelque chose de lointain, difficile à comprendre, peu utile pour les besoins d’information et de transparence exigés par les citoyens.

De plus, la quantité et la qualité croissantes des sources d’information rendent plus difficile l’accès et l’utilisation de ces informations par les citoyens et les désorientent au sein de ce même univers informatif.

Deux raisons principales semblent être responsables du manque d’information :

  • Le langage « eurocratique » parlé par les institutions européennes, souvent trop autoréférentiel et incompréhensible pour la plupart des citoyens ;
  • L’aspect sectoriel de l’actualité, concernant principalement des sujets de politique nationale et donc peu propice à l’analyse et à la réflexion critique.

En Italie, les médias nationaux et locaux accordent peu d’espace aux actions de l’UE et à l’impact positif que de telles opérations peuvent avoir sur le territoire. Les informations concernant une dimension identitaire européenne et ses racines sont totalement marginalisées, avec une désaffection conséquente que les citoyens ressentent envers les symboles et les politiques de l’UE.

Priorités de communication : être « européen » donne une valeur supplémentaire et sensibiliser les jeunes à leurs droits et devoirs découlant de la citoyenneté européenne

En Italie, le partenariat de gestion né dès 2008, vise à investir dans des projets de communication civique relatives à l’Union européenne qui mettent en évidence des actions de formation promues localement et favorisent un partenariat mieux intégré (institutions européennes et nationales, agences éducatives et citoyens).

Le rôle joué dans la communication européenne concerne soit l’information soit l’éducation à travers des programmes de formation, ainsi que l’éducation civique à l’école, le maillage entre l’université, l’école et les institutions, et le soutien au débat européen :

1. Un processus d’acculturation est promu par le recours aux systèmes éducatifs formels et informels, supports cruciaux pour la prise de conscience des droits et des devoirs de l’UE. Les principaux centres de formation et d’éducation, tels que les écoles et les universités, et les composantes sociales travaillent ensemble pour trouver didactiques et méthodes d’apprentissage efficaces pour éduquer les gens à la citoyenneté. L’acquisition de certaines capacités et techniques ainsi que d’attitudes et de valeurs liées à des contextes adéquats où exercer la citoyenneté européenne, renforcent une telle identification européenne et facilitent l’intégration culturelle.

L’expérience pionnière réussie du projet « HOPEurope — Building Citizenship, Democracy, Peace and Sustainability in a Multilevel United Europe », financé par l’Union européenne, comme contribution au développement de l’éducation civique européenne dans les lycées de Ligurie, au profit des élèves et des enseignants.

Le projet « Apiceuropa.eu » (Association pour les rencontres des cultures en Europe), qui signifie informer et sensibiliser sur la politique et les cultures européennes et stimuler les enquêtes et les confrontations sur les perspectives futures de l’Union européenne, en accordant une attention particulière à la jeunesse.

2. La responsabilisation des réseaux entre le système éducatif, les institutions et le journalisme afin d’expérimenter des langues adéquates pour chaque type de citoyen et pour trouver des stratégies de communication capables de rendre les informations plus attrayantes et émotionnellement engageantes. L’approfondissement des connaissances et l’analyse critique des questions européennes sont en effet des priorités à mener à travers une plus grande intégration entre les canaux d’information, qu’ils soient formels ou informels. Ainsi, le rôle joué par les centres et réseaux d’information de l’Union européenne apparaît utile et nécessaire pour rapprocher les citoyens des institutions et articuler les activités directes ou de contre avec les projets de transparence informante.

L’observatoire « Puglia-Europa » sur la communication de l’UE, destiné à surveiller l’information européenne sur la presse locale et à améliorer les connaissances des journalistes même dans un contexte régional. « Europe Direct Puglia » est son partenaire dans ce projet et ils travaillent activement ensemble pour promouvoir l’information. Un tel exemple est le fruit d’une synergie entre différents acteurs qui partagent leur expertise pour assurer la veille de l’information européenne et mettre en œuvre des actions de communication.

3. Le soutien et l’extension des débats européens est de favoriser la confrontation, de permettre aux citoyens d’exprimer leurs opinions sur les politiques communautaires et d’utiliser des lieux physiques pour expérimenter la participation. L’aspect opérationnel implique que la participation du public européen s’élargisse et devrait prendre en compte les différents multiples niveaux d’interaction nationaux et supranationaux avec les outils pour accéder au débat. Plus précisément, les nouvelles technologies et particulièrement les médias sociaux offrent des perspectives intéressantes pour stimuler l’intérêt et la curiosité des citoyens.

Parmi les expériences italiennes les plus significatives, le projet réalisé par « Casa per l’Europa (Home for Europe) » (Gemona — Friuli-Venezia Giulia), une organisation à but non lucratif, qui encourage des valeurs telles que le pluralisme, la paix et la coopération afin d’éveiller une conscience européenne civique également par une utilisation innovante des technologies existantes. Casa per l’Europa a sa place sur notre territoire et travaille comme médiateur entre les institutions européennes et les jeunes pour leur offrir des programmes et des opportunités.

En conclusion, il ne s’agit pas d’aller au-delà dans la promotion d’outils et de stratégies pour une citoyenneté active, mais plutôt d’œuvrer à rendre réelles les opportunités d’inclusion actuellement offertes par les politiques européennes. Un tel résultat peut être soutenu par la création de réseaux plus ou moins formels d’acteurs et d’experts qui peuvent rechercher des solutions pragmatiques, politiquement faisables, et qui peuvent aussi élaborer des points de vue partagés et des positions communes.

Comment renforcer la communication entre l’UE et les citoyens ?

La communication directe entre les institutions européennes à Bruxelles et les citoyens européens reste un défi car il y a conflit entre une conception rationnelle et technique de ce qu’est l’UE et une perception beaucoup plus émotionnelle des citoyens. Pour combler ce hiatus, l’UE doit nouer des liens avec les citoyens qui eux doivent interagir de manière proactive avec les institutions de l’UE, selon Víctor Villanueva Ferrer dans « Strengthening Communication Channels Between the EU and EU Citizens: An Audience-Centric Approach ». Plus facile à dire qu’à faire…

La Commission Juncker : un programme politique et une nouvelle stratégie de communication bidirectionnelle avec les publics

Juncker vise à créer des liens entre politique et communication avec ses dix priorités politiques. La Commission Juncker abandonne l’idée que la communication est une stratégie à part et procède à son intégration dans l’agenda politique.

Il semble que ce soit une bonne stratégie pour capter l’attention des publics : au lieu de se concentrer sur les aspects juridiques ou institutionnels de l’Union, l’UE considère les dix priorités comme les principaux sujets à communiquer. De cette façon, l’UE cesse de communiquer sur des sujets décisionnels perçus comme trop bureaucratiques et détachés de la vie quotidienne. Au lieu de cela, l’UE communique sur les dix priorités qui reflètent les priorités des citoyens de l’UE dans les enquêtes Eurobaromètre.

Face à la pression du Brexit, de Trump et des néonationalistes en Europe, le destin démocratique de l’Union est remis en question comme jamais auparavant, l’UE doit redoubler d’efforts pour gagner une légitimité renouvelée aux yeux de l’électorat européen, à « gagner les cœurs et les esprits » basé sur un « engagement émotionnel actif » qui ne repose ni sur des revendications populistes ni sur la propagande mais vise à construire une Europe centrée sur les citoyens.

Alors que l’approche unidimensionnelle des moyens de communication traditionnels, enrichis par les actions du Service du porte-parole auprès des journalistes, sont majoritairement utilisés par les personnes âgées de 55 ans et plus ; pour les moins de 40 ans, Internet étant leur principale source d’information, l’approche bidirectionnelle semble mieux fonctionner avec des outils de participation physique et électronique.

Les dialogues citoyens représentent le dispositif interactif permettant aux citoyens de s’exprimer. Ainsi, la Commission Juncker aura conduit 1 572 dialogues citoyens. D’autres outils de communication ont été considérés comme jouant un rôle de plus en plus important au niveau national comme les réseaux européens, les représentations dans les États membres et les centres d’information Europe Direct.

La Commission von der Leyen : une approche de la communication ascendante centrée sur les publics

Ursula Von der Leyen, première femme à occuper la présidence de la Commission européenne s’appuie sur son « agenda pour l’Europe » autour de six grandes ambitions : le Green Deal, une économie luttant pour l’équité sociale et la prospérité, une Europe adaptée à une ère numérique sûre et éthique, protéger le mode de vie et les valeurs européennes, une Europe plus forte dans le monde et un nouvel élan pour la démocratie européenne.

Selon le Plan stratégique 2020-2024 de la Direction Générale de la Communication, ces priorités sont au centre de l’attention de la DG COMM. Ursula von der Leyen vise à prolonger l’approche centrée sur les publics établie par Jean-Claude Juncker : « Je veux renforcer le lien entre les personnes et les institutions qui les servent, réduire l’écart entre les attentes et la réalité et communiquer sur ce que fait l’Europe » ; « Les Européens doivent avoir leur mot à dire sur la manière dont leur Union est gérée et sur ce qu’elle produit. C’est pourquoi je crois que nous avons besoin d’une conférence sur l’Europe ».

Même s’il est encore trop tôt pour voir les résultats des efforts de communication européenne ascendante, il semble que l’UE devrait continuer à ouvrir la voie à la pleine mise en œuvre de l’approche actuelle centrée sur les publics.

Afin de mieux tenir compte des opinions des citoyens de l’UE, l’approche ascendante de la communication européenne renforcée et améliorée permettrait non seulement de se conformer au principe de transparence et aux valeurs démocratiques de l’UE mais surtout de parvenir à la légitimation et à la responsabilité et la nature démocratique de l’Union.

Communication de la Commission européenne : le programme de travail en 2022

Avec pour mission de renforcer les liens entre les citoyens et les institutions qui les servent, de réduire l’écart entre les attentes et la réalité et de communiquer sur ce que fait l’Europe, la DG Communication se voit confier un vaste programme de travail pour l’année

Services de communication exécutive et corporate : 47 506 000 €

Deux lignes directrices animent la première mission de la DG COMM :

  • Une meilleure conceptualisation des politiques de l’UE : la communication fournit intelligences politique et économique et analyses spécifiques à chaque pays ;
  • Une meilleure image pour la Commission et l’UE : la communication assure la cohérence des messages autour des priorités politiques associée à une image de marque visuelle distinctive.

1. Le portail web Europa : le contenu politique des sites web de la Commission (par exemple, le Collège, les priorités, les actualités) et du site web interinstitutionnel de l’UE.

2. Les Eurobaromètres : les enquêtes génériques ou ad hoc portant sur des thèmes spécifiques et/ou des groupes cibles spécifiques, ainsi que des études qualitatives. Des synergies sont systématiquement recherchées par le biais d’une programmation annuelle avec d’autres directions générales et une coordination avec le Parlement européen.

3. Les studios de télévision et Europe by Satellite : des services audiovisuels, y compris la production d’actualités et de programmes audiovisuels et de clips vidéo pour les médias sociaux (YouTube, Facebook, Twitter, LinkedIn, Instagram).

4. La médiathèque et la production audiovisuelles : actualités vidéo (reportage en direct et en différé, actualité montée), principalement destinée à l’usage des médias ; production multimédia grand public ; événements d’information et soutien technique aux journalistes ; couverture vidéo et photo de l’actualité de l’UE.

5. Veille médiatique et analyse des médias : feedback continu sur la couverture médiatique de la Commission et de l’UE dans tous les États membres ; analyse quantitative et qualitative des médias sur l’impact médiatique des politiques prioritaires de la Commission dans les États membres, couvrant tous les types de médias (presse écrite, médias en ligne, médias audiovisuels et médias sociaux).

6. Abonnements à des sources d’information telles que agences de presse et fournisseurs d’informations.

7. Soutien à la communication, y compris conception graphique, concepts visuels, infographies, visualisations de données, contenus animés et interactifs.

8. Médias sociaux pour la gestion des comptes centraux et locaux : planification éditoriale ; animation communautaire ; surveillance et analyse des données ; alertes en direct lors de moments politiques clés ; soutien au réseau de community managers ; campagnes de communication, y compris l’achat médias.

Représentations de la Commission : 26 026 000 €

Produits et services de communication conçus pour informer et dialoguer avec les citoyens, par le biais de messages simples, clairs et compréhensibles, soit via une combinaison de canaux et de médias, soit directement avec les citoyens et en stimulant les échanges et l’engagement en face à face :

1. Communication :

  • Liens avec les autorités nationales, régionales et locales, les médias et les parties prenantes, et les citoyens en général ;
  • Appui à la préparation, à la conduite et au suivi des visites formelles ou informelles dans les États membres ;
  • Analyses et rapports approfondis, sur les principaux problèmes politiques, économiques et liés à la communication selon les sensibilités de communication nationales et locales.

2. Rayonnement local et coopération entre les représentations et les bureaux de liaison du Parlement européen, sous la marque « Maisons de l’Europe ».

3. Les activités de soutien local couvrant la formation et le soutien des centres Europe Direct, des centres européens de documentation (CED) et du réseau Team EUROPE DIRECT.

4. Information des journalistes : organisation d’événements d’information, visites des institutions et organes de l’UE, studios de la Commission et soutien technique des journalistes, information, points presse et bulletins d’informations.

Services de communication aux citoyens : 17 504 000

Informer et dialoguer avec les citoyens par le biais de messages simples, clairs et compréhensibles pour aider les citoyens à accéder à des informations actualisées et conviviales sur les politiques et les valeurs de l’UE, en les incitant à s’engager directement :

1. Réseaux – gestion et soutien : centres EUROPE DIRECT, centres européens de documentation et réseau EUROPE DIRECT.

2. Services d’information : exploitation et développement du centre de contact Europe Direct, qui fournit des services gratuits d’information générale multilingue sur les questions européennes.

3. Dialogues citoyens, axés sur les panels de citoyens de l’UE, la plate-forme et les événements autour de la conférence sur l’avenir de l’Europe.

4. Centre des visiteurs : activités liées au centre d’information Experience Europe au Rond-Point Schuman à Bruxelles et Europa Experiences dans 5 États membres où ces espaces d’exposition interactifs existent actuellement, ainsi qu’à Paris et Rome, où Europa Experiences devrait ouvrir en 2022.

5. Rapport général et publications : production, diffusion et promotion de publications et de supports de communication en ligne et hors ligne pour les citoyens qui expliquent ce qu’est l’Union européenne, ce qu’elle fait, quelles sont ses priorités actuelles et comment elles affectent positivement la vie des citoyens.

Politique d’information et communication stratégique pour l’action extérieure : 2 795 000 €

Contributions de la politique étrangère et de sécurité commune, des relations extérieures, de la coopération et des partenariats internationaux, de la politique européenne de voisinage, de l’élargissement, de la prévention des conflits et des politiques/programmes humanitaires ; l’objectif général est de montrer la valeur ajoutée du soutien de l’UE dans différents domaines de la vie des personnes.

En 2022, la campagne NextGenEU continuera d’informer sur les efforts de l’UE dans la reprise de la crise mondiale du coronavirus, tant du point de vue de la santé publique que du point de vue économique. La campagne expliquera également le rôle moteur de l’Europe dans la lutte contre l’urgence climatique planétaire autour de l’objectif zéro carbone 2050, le Green Deal et les politiques environnementales connexes qui sont d’intérêt européen et mondial, par exemple dans le domaine de la biodiversité. La campagne NextGenEU s’adressera en particulier aux jeunes, d’autant plus que 2022 sera l’Année européenne de la jeunesse.