Des opinions publiques divisées sur l’UE en Europe de l’Ouest

Une vaste enquête paneuropéenne du Pew Research Centre dans les huit plus grands pays d’Europe de l’Ouest confirme qu’une majorité affirme que l’adhésion à l’Union européenne a été une bonne chose pour l’économie de leur pays ; mais en même temps, des majorités affirment que certaines compétences de l’UE devraient être rendues aux gouvernements nationaux. La campagne pour les élections européenne ne fait que commencer…

Côté pile : une majorité des Européens de l’Ouest disent que l’adhésion à l’UE a des avantages économiques

Ouf, des majorités dans tous les pays sauf en Italie indiquent que l’adhésion à l’UE a profité économiquement à leur pays. Ce sentiment est le plus répandu au Danemark, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Espagne, où environ sept sur dix ou plus voient l’adhésion à l’UE comme une bonne chose. Les Italiens sont divisés sur la façon dont l’adhésion à l’UE a affecté leur pays : 46% bonne, 48% mauvaise et 32% affirment que l’appartenance à l’UE nuit à l’économie italienne.

Dans tous les pays étudiés, le poids du populisme pèse sur les consciences politiques : les personnes qui ont des opinions populistes sont moins susceptibles de dire que l’adhésion à l’UE a eu un impact positif sur l’économie de leur pays. Dans la moitié des pays, les populistes de gauche et les populistes de droite ressentent la même chose à propos de l’UE, ce qui peut laisser craindre des coalitions électorales entre partis populistes de bord différent, et a fortiori au sein du futur hémicycle du Parlement européen.

Dans la plupart des pays – France, Italie, Royaume-Uni, Pays-Bas et Allemagne – les personnes de gauche sont plus susceptibles que celles de droite de considérer l’adhésion à l’UE comme une bonne chose pour l’économie. En Espagne, cependant, la tendance gauche-droite est inversée : le groupe du droite est légèrement plus susceptible que le courant de gauche de considérer l’adhésion à l’UE comme un résultat positif.

Côté face : la plupart des Européens de l’Ouest veulent que certains pouvoirs de l’UE soient rendus aux gouvernements nationaux

Dans tous les pays, des majorités disent vouloir que certains pouvoirs de l’UE soient rendus aux gouvernements nationaux. Même au Danemark et aux Pays-Bas, environ deux tiers déclarent que certaines compétences de l’UE devraient être restituées.

Le désir de rendre les pouvoirs de l’UE aux pays est le plus répandu au Royaume-Uni, où le gouvernement national négocie actuellement une sortie de l’UE (of course). Mais, une majorité d’Allemands ou d’Espagnols (53% et 49% respectivement) sont encore enclins à favoriser ce type de changement.

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Les personnes qui ont des opinions populistes sont plus susceptibles que celles du courant dominant de vouloir plus de souveraineté nationale dans sept des huit pays étudiés. Par exemple, en France, 68% des populistes de gauche soutiennent le retour des pouvoirs de l’UE aux gouvernements nationaux, contre 54% de la gauche mainstream ; à droite, 76% des populistes de droite disent la même chose, contre 61% de la droite ordinaire. La seule exception à cette tendance est le Royaume-Uni, où les populistes et les principaux répondants sont largement d’accord sur cette question.

L’idéologie joue également un rôle dans la façon dont les gens perçoivent la division des pouvoirs entre l’UE et les gouvernements nationaux.

Dans cinq des huit pays, les partisans de la droite idéologique sont beaucoup plus susceptibles que ceux de gauche de penser que les pouvoirs devraient être rendus aux gouvernements nationaux. Les trois pays où ceux de droite ne sont pas plus susceptibles que ceux de gauche de soutenir le retour des pouvoirs aux gouvernements nationaux sont la France, l’Espagne et la Suède.

En bref, l’état des opinions publiques en Europe de l’Ouest à un an des élections européennes est potentiellement explosif si ces majorités d’idées qui souhaitent rétrocéder des pouvoirs confiés à l’UE se retrouvent dans les urnes.

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