Du « Blueprint » au « Battlefield », le virage de la communication stratégique des 100 premiers jours de la Commission européenne

La borne des 100 premiers jours sert de baromètre pour évaluer l’alignement entre les promesses initiales et les réalités sur le terrain. Pour la Commission von der Leyen II, marquer ses 100 premiers jours, par une conférence de presse organisée sans urgente raison le week-end, n’est pas seulement une étape symbolique, mais un moment pour évaluer le pivot stratégique en matière de communication. La comparaison entre le plan initial après le scrutin européen et le discours des 100 jours met en évidence un changement dans les priorités politiques, les messages clés et la feuille de route globale…

Alors : juillet 2024 – « Le choix de l’Europe » – une vision d’ambition équilibrée

Les « orientations politiques » d’Ursula von der Leyen, présentées à Strasbourg en juillet 2024, offraient une vision globale construite sur 4 piliers fondamentaux :

  • Prospérité et compétitivité durable : C’était la pierre angulaire, soulignant la nécessité d’un nouveau plan pour la prospérité européenne, axé sur l’approfondissement du marché unique, un pacte pour une industrie propre, la recherche et l’innovation, la productivité numérique, l’investissement durable et le développement des compétences. Le message portait sur le renforcement du moteur économique de l’Europe dans un paysage mondial en mutation, en mettant l’accent sur l’économie sociale de marché et une transition juste.
  • Une nouvelle ère pour la défense et la sécurité européennes : Bien que la sécurité ait été reconnue, l’accent était mis sur la construction d’une « véritable Union européenne de la défense » grâce à des capacités renforcées, au renforcement de la base industrielle et à la préparation aux crises. Le ton était proactif mais pas encore dominé par une perception de menace immédiate.
  • Soutenir les citoyens et renforcer les sociétés et le modèle social : Ce pilier mettait en lumière l’équité sociale, en se concentrant sur le socle européen des droits sociaux, en abordant la crise du logement, l’équité intergénérationnelle et l’égalité. Le message portait sur l’inclusion, la cohésion sociale et la préservation du mode de vie européen.
  • L’Europe dans le monde : tirer parti des partenariats : Ce pilier se concentrait sur le multilatéralisme, l’élargissement comme impératif géopolitique, une approche stratégique des pays voisins (en particulier la Méditerranée) et une nouvelle politique économique étrangère axée sur la sécurité économique, le commerce et les partenariats d’investissement. Le message portait sur une Europe confiante et affirmée sur la scène mondiale, plaidant pour un ordre international fondé sur des règles.

Les messages clés en juillet 2024 pouvaient se résumer à :

  • Choix et unité : L’Europe est confrontée à un choix clair : l’unité ou la fragmentation. Le message était de choisir la voie de l’Union pour relever les défis mondiaux.
  • Résilience et souveraineté : L’accent était mis sur la réduction des dépendances et l’action souveraine dans un monde turbulent.
  • Durabilité et transition numérique : L’engagement envers le Pacte Vert et la transformation numérique comme moteurs de prospérité et de compétitivité.
  • Équité sociale et égalité : Défendre le modèle social européen et assurer l’égalité pour tous.
  • Partenariat et multilatéralisme : Renforcer les alliances et réformer l’ordre mondial.

Maintenant : « Réarmer l’Europe » – une urgence de défense et de sécurité

Dans le discours de presse des 100 jours, le changement est palpable. Les 3 piliers de la prospérité, de la sécurité et de la démocratie sont réitérés comme principes directeurs, le ton et l’accent ont radicalement changé. Le monde décrit n’est plus celui d’un changement gérable, mais celui d’une « vitesse fulgurante », de « bouleversements géopolitiques ébranlant les alliances », de « certitudes qui s’effondrent » et d’une « guerre brutale qui fait rage à nos frontières ».

Priorités politiques actuelles :

  • Domination de la défense et de la sécurité : La sécurité est passée d’un pilier parmi quatre à la priorité absolue. La nomination d’un Commissaire à la défense, le paquet REARM Europe et l’accent mis sur une Union européenne de la défense ne sont pas seulement des initiatives, mais des nécessités existentielles. Le langage est cru : « nouvelle ère de concurrence géostratégique âpre », « la souveraineté et les engagements inébranlables sont remis en question », « tout est devenu transactionnel ».
  • Sécurité économique en tant que sécurité collective : La prospérité est désormais inextricablement liée à la sécurité. La force économique est présentée comme les « deux faces d’une même pièce ». L’accent est mis sur la construction d' »économies fortes » grâce à des partenariats de confiance pour éviter les « sur-dépendances, les vulnérabilités et le chantage ». La compétitivité est présentée comme essentielle à la sécurité collective.
  • Urgence et préparation : L’état d’esprit dominant est celui de l' »urgence » et de la « préparation ». L’appel à « passer à un état d’esprit de préparation » et la convocation du tout premier Collège de la sécurité soulignent ce changement. L’accent est mis sur la rapidité, l’ampleur et la détermination pour faire face aux « crises d’aujourd’hui ».
  • Migration en tant que question de sécurité : Bien que la migration ait toujours été un défi, elle est désormais explicitement encadrée dans le contexte de la sécurité. L’accent mis sur les « retours », l' »ordre européen de retour » et des mesures plus strictes pour les risques de sécurité met en évidence la sécurisation de la politique migratoire.

Les nouveaux messages clés actuels sont :

  • Crise et urgence : Le message primordial est celui de la crise et de l’urgence. Le monde est dangereux et l’Europe doit agir de manière décisive et rapide.
  • REARM Europe et Union de la défense : Le message central est la nécessité de réarmer l’Europe et de construire une Union européenne de la défense comme fondement de la sécurité et de la prospérité.
  • Ouverture et stabilité dans un monde transactionnel : L’Europe restera « ouverte » et défendra le « partenariat et le dialogue », offrant « stabilité et prévisibilité » dans un monde d’incertitude et de gains à court terme.
  • Force économique en tant que sécurité : La compétitivité économique est vitale pour la sécurité, et les investissements dans la défense stimuleront le marché unique.
  • Affirmation et détermination : La Commission est « prête à faire face aux crises d’aujourd’hui » avec « rapidité, ampleur et détermination ».

La feuille de route de la Commission européenneest plus axée sur l’action et motivée par les crises. Bien que les objectifs à long terme demeurent, l’accent immédiat est mis sur :

  • Mise en œuvre de REARM Europe : Faire avancer le paquet défense « avec toute la force nécessaire ».
  • Collège de la Sécurité : Établir un mécanisme de mises à jour régulières sur la sécurité et d’évaluation des menaces.
  • Proposition légale sur les retours de migrants : Adopter une proposition sur les retours comme élément clé du pacte sur la migration et l’asile.
  • Nouveaux paquets ommnibus : Simplifier davantage les règles et réduire les formalités administratives, y compris dans le secteur de la défense.
  • Union européenne de l’épargne et de l’investissement : Lancer cette initiative pour mobiliser des capitaux pour les investissements.
  • Dialogues sectoriels : Poursuivre les dialogues avec les industries clés (agriculture, automobile, acier) avec un sentiment d’urgence renouvelé.

Perspectives et implications en termes de communication stratégique :

Voici les principales perspectives de changement :

  • De la vision à la réaction : Les orientations initiales présentaient une vision proactive pour l’avenir de l’Europe. Le discours des 100 jours est plus réactif, motivé par les crises immédiates et les menaces extérieures. La communication est passée de la présentation d’un plan à long terme à la mise en évidence d’une action urgente dans un environnement volatile.
  • Sécurisation de la politique : La sécurité est devenue le prisme dominant à travers lequel toutes les politiques sont envisagées. De la compétitivité économique à la migration, le récit est de plus en plus encadré par des préoccupations de sécurité. Cela nécessite une stratégie de communication qui équilibre les impératifs de sécurité avec l’engagement de l’UE en faveur de l’ouverture, des valeurs et des droits fondamentaux.
  • Accent sur la puissance militaire (« Hard Power ») : L’accent mis sur REARM Europe et une Union européenne de la défense signale un changement significatif vers la mise en avant des capacités de puissance militaire. La communication stratégique doit désormais transmettre efficacement ce changement tout en rassurant les citoyens et les partenaires qu’il s’agit d’une mesure nécessaire pour la paix et la stabilité, et non d’une militarisation belliciste.
  • L’urgence comme outil de communication : L’insistance constante sur l' »urgence » est un outil de communication pour mobiliser l’action et recueillir le soutien. Cependant, elle comporte également le risque de créer de l’anxiété et potentiellement d’éroder la confiance si elle n’est pas gérée avec précaution. La communication doit équilibrer le message d’urgence avec un message de réassurance et une voie claire à suivre.
  • Partenariats redéfinis par la confiance : Les partenariats ne concernent plus seulement la coopération économique ou politique, mais sont de plus en plus définis par la « confiance ». Cela nécessite une stratégie de communication qui mette l’accent sur les valeurs partagées, la fiabilité et l’engagement à long terme dans la construction d’alliances.
  • Cohésion interne comme impératif de sécurité : L’appel à l’unité et à la cohésion sociale n’est pas seulement un objectif de politique sociale, mais un impératif de sécurité. Les divisions au sein des sociétés sont considérées comme des vulnérabilités qui peuvent être exploitées par des acteurs extérieurs. La communication doit renforcer le message d’unité et de solidarité européennes comme essentiels à la sécurité collective.
  • Nécessité d’un message clair et cohérent : Dans un environnement motivé par les crises, un message clair, cohérent et facilement compréhensible est primordial. La complexité des politiques de l’UE doit être traduite en récits accessibles qui trouvent un écho auprès des citoyens et des parties prenantes, en renforçant la confiance et la compréhension face à l’incertitude.

Les 100 premiers jours de la Commission von der Leyen marquent une transition d’une feuille de route pré-planifiée, le « blueprint » à un mode de réponse aux crises, le « battlefield ». Le défi de la communication stratégique consiste désormais à articuler efficacement ce changement, en équilibrant le besoin urgent de sécurité et de défense avec les valeurs fondamentales de l’UE.

Le récit européen doit transmettre la détermination tout en demeurant un « choix de l’Europe » le contexte nous pousse à nous réarmer, passant d’une décision stratégique à un impératif immédiat de survie et de résilience. La stratégie de communication de l’UE doit désormais refléter cette nouvelle réalité.

Comment penser l’avenir de l’Europe : du soft power au « Reality Power 2.0 » ?

Deux décennies après l’œuvre fondatrice de Robert Kagan, Of Paradise and Power, qui dépeignait les relations transatlantiques comme un choc entre l’idéalisme « vénusien » de l’Europe et le réalisme « martien » américain, la fracture s’est transformée en une divergence bien plus profonde. Aujourd’hui, il ne s’agit plus simplement d’approches concurrentes du pouvoir, mais d’un clivage épistémologique sur la manière dont les sociétés construisent et valident la vérité politique. Les États-Unis embrassent une forme d’« astrological politics », où la résonance émotionnelle et les croyances personnelles priment sur la réalité empirique. L’Europe, quant à elle, reste attachée à une « éthique astronomique », élaborant ses politiques via des données, l’expertise et la délibération rationnelle. Ce fossé interroge la capacité de l’Europe à défendre un modèle de gouvernance fondé sur les faits dans un monde où la vérité elle-même est contestée.

Le Virage astrologique américain : l’ère de la vérité émotionnelle


Les élections américaines de 2024 ont confirmé une mutation profonde de l’engagement politique. Comme le souligne Francis Fukuyama, la politique aux États-Unis est désormais régie par « l’individualisme expressif » — une priorisation de l’identité et des sentiments viscéraux au détriment des faits. L’ère Trump incarne cette dynamique : ses discours offrent des récits validant les peurs et aspirations de ses partisans, indépendamment de leur factualité. Un phénomène qu’Ivan Krastev et Stephen Holmes, dans The Light That Failed, analysent comme un rejet du consensus libéral post-Guerre froide.


Facteurs clés de cette transformation :

  • « Weaponized narratives » : Les leaders populistes fusionnent vérité émotionnelle et réalité, diabolisant l’expertise comme « élitiste ».
  • Épistémologie tribale : La vérité découle de l’alignement partisan, non de la vérification objective.
  • Amplification algorithmique : Les réseaux sociaux renforcent les réalités parallèles, fragmentant les référentiels factuels.

Pour l’Europe, c’est à la fois un avertissement et un défi : comment la gouvernance technocratique peut-elle rivaliser face à la séduction fictionnelle de la politique « astrologique » ?

L’impératif astronomique européen : la raison face à l’émotion

La force de l’Europe réside dans son attachement à une gouvernance « astronomique » — fondée sur les données, le multilatéralisme et la planification à long terme. Du RGPD au Pacte Vert, les initiatives européennes reflètent une croyance dans des solutions systémiques. Pourtant, comme le prévient Emmanuel Macron, l’Europe risque de devenir « un herbivore dans un monde de carnivores » si elle ne parvient pas à émouvoir autant qu’à convaincre.

Les écueils du détachement technocratique :

  • Désenchantement démocratique : Les citoyens perçoivent les institutions européennes comme distantes (ex. : manifestations agricoles contre les normes vertes).
  • Vide narratif : Les politiques complexes (migration, climat) manquent de récits mobilisateurs, laissant le champ libre aux simplifications populistes.
  • Fragmentation identitaire : En l’absence d’un récit européen unificateur, nationalismes et euroscepticismes prospèrent.

Les piliers pour un « Reality Power 2.0 » 


Pour survivre dans un monde post-vérité, l’Europe doit fusionner sa rigueur astronomique avec l’intelligence émotionnelle de la politique astrologique. 

Voici les axes d’une stratégie « Reality Power 2.0 » :

1. Forger des récits captivants pour nos politiques complexes
L’Europe excelle dans la conception de politiques, mais échoue souvent à les incarner. Il faut humaniser l’abstrait :

  • Collaborations médiatiques : S’associer à des créateurs de contenus (YouTubeurs, influenceurs) pour produire des documentaires courts type « L’Europe en action », diffusés aussi sur TikTok et Instagram.
  • Outil innovant : Créer un « EU Impact Navigator », une plateforme interactive cartographiant en temps réel les bénéfices des politiques (ex. : économies annuelles de 500 € par ménage grâce aux subventions solaires).

2. Construire une identité européenne commune
Face à la montée des nationalismes, l’Europe doit devenir une « communauté imaginée » (Benedict Anderson) à part entière :

  • NextGenerationEU 2.0 : Utiliser le plan de relance pour financer des projets culturels transnationaux, un Erasmus+ élargi aux artisans et agriculteurs, ou un réseau de « Digital Citizenship Hubs » offrant des formations aux compétences numériques.
  • Rituels symboliques : Instaurer une « Semaine de la solidarité européenne » autour du 9 mai (journée de l’Europe), avec des événements simultanés : chaînes humaines transfrontalières, hackathons citoyens et concerts virtuels réunissant des artistes des 27 États membres.
  • Patrimoine futuriste : Un « Laboratoire du patrimoine européen » pour relier les valeurs historiques (les Lumières, la paix post-1945) aux innovations technologiques, via des expositions itinérantes utilisant la réalité augmentée et virtuelle.

3. Démocratiser la délibération : une gouvernance hybride
Pour contrer la défiance, l’Europe doit impliquer les citoyens dans la fabrique politique :

  • Plateforme « MonEurope » : Un portail unifié regroupant services (carte santé européenne) et outils participatifs : consultations en ligne, budgets participatifs à l’échelle continentale.
  • Assemblées citoyennes augmentées : Combiner des panels représentatifs (testés lors de la Conférence sur l’avenir de l’Europe) avec des outils d’IA analysant les contributions de millions d’Européens, identifiant les consensus émergents sur des sujets comme la régulation de l’IA ou la fiscalité verte.
  • Gamification civique : Développer une appli type « EU Quest », où les utilisateurs gagnent des “points d’impact” en participant à des consultations ou en s’engageant dans des projets locaux faisant d’eux des ambassadeurs de la démocratie participative.

4. Communication stratégique : des Faits habillés en histoires
L’Europe doit maîtriser l’art du storytelling scientifique :

  • Campagne pour un Pacte Vert incarné : Promu via une campagne de communication mettant en avant des réalisations revitalisant des régions rurales grâce à l’économie circulaire, ou des villes transformant des friches industrielles en éco-quartiers et associer les données sur la réduction des émissions à des récits humains : un mineur polonais reconverti dans l’éolien, une île grecque atteignant l’autonomie énergétique, ou un vigneron bourguignon adaptant ses pratiques au réchauffement.
  • Réseau de leaders d’opinion européens : Contre le risque des chambres d’écho touchant les plus vulnérables à la désinformation mais aussi le prêche aux convertis souvent éduqués et urbains, former une coalition d’intellectuels, artistes et athlètes (comme le programme Cultural Leaders for Europe) pour incarner les valeurs européennes sur les réseaux sociaux.

Dépasser le funambulisme existentiel
L’Europe doit opérer une réinvention copernicienne : garder le cap sur les faits, tout en apprenant à émouvoir. Il ne s’agit pas de singer le populisme, mais de donner aux vérités astronomiques—urgence climatique, défense des démocraties—une résonance culturelle et émotionnelle. En repensant le « soft power » de Joseph Nye en « reality power », l’Europe peut mobiliser massivement.

Quelle campagne idéale de communication stratégique de l’UE, selon le programme de travail de la Commission européenne en 2025 ?

À l’aube d’une nouvelle ère géopolitique, marquée par des défis complexes et interconnectés, la Commission européenne se doit de transcender le simple exercice de communication pour engager un dialogue avec les citoyens, les entreprises et les parties prenantes. Le programme de travail pour 2025 représente une feuille de route pour « une Union plus forte, plus unie et plus efficace ». Cependant, son impact réel dépendra de la capacité à traduire cette vision en une narration claire, inspirante et mobilisatrice. Une campagne de communication stratégique qui ambitionne de forger un récit européen commun, de susciter un sentiment d’appartenance renouvelé et de démontrer concrètement la valeur ajoutée de l’action européenne dans un monde en pleine mutation. En misant sur la force du collectif, la simplification des actions et une projection résolument tournée vers l’avenir, cette campagne viserait à réaffirmer le leadership de l’UE et à consolider le lien de confiance avec ses publics.

Un narratif principal : L’Europe façonne activement son destin collectif – unis dans l’action, ambitieux dans la vision

Pour transformer le programme de travail 2025 d’une richesse considérable, en une communication percutante, il est impératif de le condenser en un récit central, clair et convaincant. Le message fondamental doit être décliné :

1/ Une force proactive et anticipatrice, l’Europe en mode solutions, pas seulement en mode gestion de crise : transformer la perception d’une UE constamment en mode gestion de crise en celle d’une force proactive qui relève les défis de front et construit un avenir plus solide. Mettre en avant le concept d’une « Union plus audacieuse, plus simple et plus rapide ». Exemples concrets à exploiter autour de la défense commune, du bouclier cybernétique, de l’autonomie énergétique.

2/ L’unité c’est notre ADN, notre puissance vient du collectif : notre superpouvoir, c’est cette unité : souligner le message central de « l’Union » comme la meilleure option pour l’Europe. Illustrer comment l’action collective produit des résultats que les nations individuelles ne peuvent atteindre seules. Insister sur la solidarité, la coopération et les valeurs partagées. Simplifier pour un impact réel qui libère l’innovation : se concentrer sur les avantages tangibles des efforts de simplification pour les entreprises, en particulier les PME et les citoyens. Démontrer comment la rationalisation des normes se traduit par des améliorations concrètes en termes d’emplois, d’innovation et de croissance.

3/ L’Europe, un laboratoire du futur pour des bénéfices intergénérationnels : mettre en évidence la perspective à long terme, en se concentrant sur la construction d’un « avenir plus sûr, plus prospère et plus sain pour les générations futures ».  Relier les actions actuelles aux bénéfices futurs, en particulier pour les jeunes générations, avec des sujets comme la santé, la sécurité alimentaire ou la compétitivité technologique.

Des piliers fondamentaux pour une campagne transformatrice

Pilier 1 : Une Union de sécurité comme fondement de notre avenir collectif

Ce pilier vise à protéger ses citoyens et ses intérêts dans un monde de plus en plus instable.

L’UE ne se contente pas de réagir – elle réinvente la sécurité via une approche holistique (cyber, énergie, santé), tout en consolidant des partenariats stratégiques (alliances globales) et la résilience sociétale.

La campagne peut souligner que l’UE n’est pas complaisante mais qu’elle répond activement à des menaces réelles et significatives :

Construire une véritable Union européenne de défense avec une industrie de défense compétitive et un cadre pour les besoins d’investissement en matière de défense et les capacités de défense critiques.

Au-delà de la défense militaire, d’autres enjeux :

Mieux protéger nos infrastructures sous-marines, notamment les câbles de télécommunications, qui sont une partie essentielle de notre infrastructure numérique critique ;

Sur la cybersécurité des hôpitaux et des prestataires de soins de santé et réduire les dépendances dans les secteurs vitaux.

Pilier 2 : Une Union compétitive, l’innovation au service de la prospérité partagée

Ce pilier se concentre sur l’agenda économique de l’UE, en positionnant l’UE comme le continent de la durabilité rentable, où transition écologique rime avec création d’emplois high-tech et souveraineté industrielle.

Face aux défis de « la concurrence déloyale, des coûts énergétiques élevés, des pénuries de main-d’œuvre et de compétences et des obstacles à l’accès au capital », la réponse se situe dans la boussole de la compétitivité, la simplification des règles comprenant le reporting en matière de durabilité, le devoir de diligence en matière de durabilité et la taxonomie, le programme InvestEU et la politique agricole commune.

Mener les transitions verte et numérique pour un avantage économique et moteurs de la compétitivité future et un leadership technologique. Renforcer le marché unique, assurer l’Union de l’épargne et de l’investissement et soutenir les « start-ups et scale-ups ».

Pilier 3 : Une Union de valeurs et de bien-être : l’humain au cœur du projet européen

Ce pilier se concentre sur l’engagement de l’UE envers ses valeurs fondamentales, son modèle social et la qualité de vie de ses citoyens en vue d’une UE comme rempart des valeurs démocratiques et garant d’un progrès inclusif – où chaque citoyen, jeune ou senior, trouve sa place.

Justice sociale et modèle social européen : le modèle social unique et précieux de l’Europe constitue à la fois une pierre angulaire sociétale et un avantage concurrentiel qui garantit que les bénéfices du progrès économique sont partagés par tous les citoyens et que personne n’est laissé pour compte.

Qualité de vie et durabilité : l’agriculture, la sécurité alimentaire, l’eau et la nature représentent les engagements de l’UE en matière de protection de l’environnement et de gestion durable des ressources pour la durabilité environnementale et une qualité de vie élevée, afin d’améliorer le bien-être des citoyens et des générations futures.

Protection de la démocratie et des droits fondamentaux : la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux sont les fondements de l’engagement de l’UE envers ses valeurs fondamentales, ses principes démocratiques, l’égalité et les droits fondamentaux pour tous les citoyens, en contrant les menaces à ces valeurs.

Engagement citoyen et inclusivité : avec les « dialogues politiques avec la jeunesse » pour s’assurer que « les perspectives des jeunes sont intégrées dans l’élaboration des politiques » et la nécessité de « soutenir, protéger et autonomiser la société civile » afin de veiller à ce que ses politiques reflètent les besoins et les aspirations de tous les Européens.

Comme toute campagne, il ne s’agit pas de se limiter à informer, il faut viser à inspirer une mobilisation collective en articulant force, innovation et valeurs, la communication pourrait offrir un cadre narratif pour restaurer la confiance via des preuves concrètes (simplification, investissements), anticiper les futurs (santé, climat, sécurité) plutôt que de les subir et célébrer l’unité dans la diversité comme marqueur géopolitique unique. Ce n’est pas une campagne de plus, mais un moment décisif pour reconfigurer l’imaginaire européen en s’appuyant sur des données en temps réel, des récits citoyens et une présence omnicanale, l’UE peut incarner une puissance globale ancrée dans le bien-être local. L’Europe n’est pas qu’un héritage à transmettre – c’est un projet en perpétuelle réinvention. L’UE peut s’affirmer comme laboratoire mondial d’idées et boussole éthique, prouvant une fois encore qu’ensemble on peut dessiner un avenir européen commun.

Face à Trump, l’Europe à l’heure Draghi : un manifeste, un récit, une bataille pour l’âme du continent européen

Mario Draghi n’a pas simplement livré un rapport sur la compétitivité de l’Europe, il a sonné le tocsin. De passage à Bruxelles devant le Parlement européen, il a livré une sorte de manifeste. Ce n’est pas une énième note de conjoncture, mais un appel à la mobilisation générale. Face à la tempête Trumpiste et à la montée en puissance des blocs sino-américains, l’Europe est sommée de se réinventer « il est de plus en plus évident que nous devons agir comme si nous étions un seul État » ou sinon de sombrer dans la marginalisation. Le diagnostic est implacable : retard technologique abyssal, facture énergétique exsangue, paralysie décisionnelle. Mais le remède, aussi audacieux soit-il, reste lettre morte sans un ingrédient crucial : une campagne de communication de rupture, capable de transformer un manifeste d’experts en un cri de ralliement populaire.

Un récit européen puissant et incarné à partir des piliers du message Draghi : urgence, unité et optimisme

Il ne s’agit plus de « communiquer l’Europe », mais de faire vibrer l’Europe dans le cœur des citoyens.

Il faut dépasser la logique des messages clés, ces éléments de langage qui circulent sur les plateaux radio et TV. Il convient de tisser un récit européen de la Renaissance. Les « messages clés » sont nécessaires, mais insuffisants. L’urgence, l’unité, l’optimisme doivent être les fils conducteurs d’une narration européenne de la renaissance. Il s’agit de raconter l’histoire d’une Europe qui se relève, qui ose, qui innove, qui protège. Une Europe qui, face aux défis, redécouvre sa force collective et son génie propre.

L’urgence impérieuse d’agir : le temps des choix courageux. Ne pas se contenter de déplorer le « retard technologique ». Mettre en scène la course contre la montre, le risque de décrochage irréversible. Utiliser des métaphores visuelles fortes : l’Europe comme un train en retard sur le quai, la frontière technologique qui s’éloigne comme une ligne d’horizon inaccessible. Insister sur le coût de l’inaction : perte d’emplois, dépendance accrue, affaiblissement de notre modèle social. L’urgence n’est pas un slogan, c’est une réalité palpable.

L’unité refondatrice comme impératif : plus qu’un marché, une destinée commune. L’unité ne doit pas être perçue comme une contrainte technocratique, mais comme un levier de puissance. Expliquer concrètement les bénéfices de l’harmonisation réglementaire, de l’union des marchés de capitaux pour le financement de l’économie, de l’innovation, de nos modèles sociaux, des nouvelles dépenses pour le climat, la défense, les technologies de rupture. Illustrer par des exemples concrets de PME et de laboratoires de recherche. L’unité, c’est la force multipliée, c’est la capacité à peser dans un monde de blocs.

L’optimisme volontariste comme carburant : réveiller la flamme européenne. L’optimisme ne doit pas être naïf, mais combatif. Rappeler les atouts de l’Europe : sa créativité, sa diversité, son modèle social unique, sa tradition démocratique. Mettre en avant les success stories européennes, les entreprises qui réussissent, les innovations qui émergent. L’optimisme, c’est la conviction que l’Europe a les cartes en main pour écrire son propre avenir, à condition de le vouloir.

Une stratégie de communication en rupture

Pour les citoyens, c’est l’Europe du quotidien, l’Europe qui protège. Dépasser les vidéos avec des animations génériques. Tisser des témoignages de citoyens européens qui bénéficient concrètement de l’action européenne dans leurs transformations. Exploiter TikTok et Instagram de manière plus créative : micro-documentaires percutants, challenges ludiques autour de l’innovation européenne, formats interactifs (Q&A avec des experts, sondages en direct). Ne pas négliger les médias locaux et régionaux, vecteurs essentiels de proximité. Imaginer des événements participatifs : « villages de l’innovation européenne » dans les grandes villes, consultations citoyennes en ligne, concours d’idées pour l’avenir de l’Europe.

Pour les décideurs politiques, c’est l’appel à la responsabilité pour un vrai leadership européen. Les « sommets médiatisés » sont utiles, mais il faut bien entendu les théâtraliser, leur donner une dimension symbolique forte. Mais, il faut surtout des décisions fortes, à la hauteur des enjeux, avec une mise en scène qui saisit le moment historique : discours inspirants, annonces concrètes, engagements solennels. Organiser des débats contradictoires pour stimuler la réflexion et contrer les narratifs eurosceptiques. Ne pas hésiter à interpeller directement les leaders nationaux, à les mettre face à leurs responsabilités historiques.

Pour les entreprises et les investisseurs, c’est la clé de la compétitivité retrouvée, le terrain des opportunités. La communication doit être dynamique, interactive, personnalisée. Ne pas se contenter de « recenser les opportunités », mais mettre en récit les success stories, démontrer la rentabilité de l’investissement européen, faciliter la mise en relation entre investisseurs et entreprises innovantes. Utiliser LinkedIn de manière ciblée : groupes thématiques, contenus experts, webinaires interactifs avec des PDG européens, témoignages d’investisseurs convaincus. Organiser des événements sectoriels : forums de l’innovation, « European Tech Days », « Green Business Summits ». Créer un label « Invest in Europe » pour valoriser les entreprises engagées dans la compétitivité européenne.

Un volontarisme pour surmonter les défis

Localiser sans fragmenter, c’est le temps venu de l’Europe des territoires. Adapter les messages aux contextes locaux en veillant à ne pas diluer le récit européen commun. Mettre en avant les spécificités locales comme des atouts de la diversité européenne. Valoriser les « champions régionaux », les entreprises qui incarnent l’innovation locale et qui contribuent à la compétitivité européenne globale. Organiser des campagnes de communication décentralisées, impliquant les acteurs locaux (régions, villes, associations). Traduire les messages clés dans toutes les langues européennes, en tenant compte des nuances culturelles.

Impliquer les parlements nationaux, c’est le cœur du débat démocratique, la source de légitimité. Organiser des consultations parlementaires nationales sur le manifeste Draghi, des auditions publiques avec des experts et des citoyens. Créer un « Forum parlementaire européen » dédié à la compétitivité, permettant aux parlementaires nationaux d’échanger, de débattre, de co-construire des solutions. Faire des parlements nationaux des relais de la campagne de communication, en les dotant d’outils et de ressources spécifiques.

Mesurer l’impact avec un baromètre de suivi de l’opinion, un tableau de bord de l’engagement. Le suivi en temps réel de l’engagement sur les réseaux, des sondages d’opinion, de la participation citoyenne est indispensable. Mais il faut aller au-delà des simples « métriques ». Développer un « Baromètre de la confiance européenne », mesurant la perception de l’UE, l’adhésion aux valeurs européennes, l’optimisme quant à l’avenir. Créer un « tableau de bord de la compétitivité européenne », combinant des indicateurs économiques, sociaux et environnementaux, pour visualiser les progrès et les défis. Communiquer régulièrement sur les résultats, de manière transparente et accessible.

L’heure de l’action narrative, une bataille narrative pour l’âme de l’Europe

Avec le manifeste Draghi, le récit doit devenir une action. La campagne de communication ne doit pas être une simple opération de marketing politique, mais un catalyseur de changement. Elle doit inspirer l’action, mobiliser les énergies, créer un mouvement européen pour la compétitivité et la souveraineté.

L’Europe a besoin d’un « récit-action », d’une nouvelle narration de rupture qui se traduit en initiatives concrètes, en politiques publiques audacieuses, en engagements citoyens forts pour raconter ensemble, agir ensemble. C’est une bataille narrative contre le désordre Trump, pour l’âme de l’Europe.

Campagne sur le Rapport Draghi : comment communiquer pour une Europe compétitive ?

Le rapport Draghi « Compétitivité de l’UE : Perspectives d’avenir » arrive à un moment charnière alors que les tensions géopolitiques, les disruptions technologiques et les impératifs climatiques redéfinissent les dynamiques mondiales, l’Europe fait face à un choix existentiel : s’adapter ou stagner. Comment traduire les recommandations en récits actionnables visant à ancrer la compétitivité comme priorité unificatrice de l’UE et à mobiliser toutes les parties prenantes ? Comment relier innovation, durabilité et sécurité, tout en répondant à la fragmentation, au scepticisme et à l’inertie ? Pour y parvenir, une stratégie de communication viserait à la construction de consensus autour des réformes, l’adoption effective des politiques par les États-membres, et l’engagement actif des citoyens et des acteurs économiques…

Un cadre stratégique

Première démarche en termes de communication, développer les arguments démontrant que le rapport Draghi s’articule autour des grandes priorités européennes, en proposant une feuille de route pour les concrétiser. Le « Pacte vert européen » y est présenté non comme une contrainte, mais comme un levier de création d’emplois et de leadership industriel, notamment dans les secteurs des énergies renouvelables et de l’économie circulaire. La « Décennie numérique » est réinterprétée à travers les technologies d’avenir (intelligence artificielle, calcul quantique), érigées en piliers de la résilience économique face aux géants américains et chinois. L’« autonomie stratégique » prend corps dans la réduction des dépendances critiques, comme les semi-conducteurs ou les matières premières, afin de sécuriser les chaînes d’approvisionnement. Enfin, l’« économie sociale de marché » trouve un équilibre renouvelé entre compétitivité et équité, grâce à des mesures d’apprentissage continu et de soutien aux PME, garantes d’une croissance inclusive.

Deuxième étape, construire des récits fondateurs qui viennent raconter les points clés de la démonstration et de la feuille de route spécifique au rapport Draghi :

  1. « Innover pour leader » : Ce récit met en lumière la nécessité pour l’Europe de combler son retard en matière d’innovation. En soutenant les technologies disruptives (IA, biotechnologies) et en accélérant la maturation des start-ups, le continent peut transformer ses laboratoires en moteurs économiques. Le slogan « Du laboratoire au marché : libérer le potentiel inexploité de l’Europe » incarne cette ambition.
  2. « Croissance verte, leadership global » : Loin d’être un fardeau, la décarbonation devient le fer de lance d’une renaissance industrielle. En dominant les technologies propres (éolien offshore, hydrogène vert), l’Europe peut concilier transition écologique et souveraineté énergétique, résumée par le mot d’ordre « L’action climatique comme renaissance industrielle de l’Europe ».
  3. « Unis dans la sécurité » : C’est l’urgence de réduire nos dépendances stratégiques et de renforcer nos capacités de défense en protégeant les infrastructures critiques et en investissant dans l’industrie militaire européenne, le récit « Souveraineté stratégique : protéger nos valeurs, sécuriser notre avenir » répond aux craintes géopolitiques.
  4. « Productivité pour la prospérité » : Face au vieillissement démographique, il faut la montée en compétences, la numérisation des services et l’approfondissement du marché unique. Le slogan « Autonomiser les citoyens, dynamiser la croissance » traduit une vision où chaque Européen devient acteur de la compétitivité.

Une stratégie de moyens entre innovation et co-création

Outre les médias traditionnels (tribunes, briefings presse) pour toucher les parties prenantes déjà engagées, de nouvelles actions de communication pourraient toucher les jeunes et les citoyens éloignés des cercles institutionnels, avec des débats en direct sur Twitch ou YouTube organisés en associant des figures européennes à des influenceurs ou des entrepreneurs pour stimuler des échanges intergénérationnels.

Comme les réseaux sociaux évoluent dans le contexte géopolitique, l’engagement pourrait se faire sur des plateformes décentralisées comme Bluesky ou Mastodon. Sur Discord, des « Quêtes de compétitivité » pourraient inviter à résoudre des défis virtuels avec des récompenses symboliques, des visites de sites innovants, des rencontres avec des experts européens.

Les sommets traditionnels pourraient être remplacés par des « non-conférences » hybrides, tant des hubs physiques accueillant citoyens, PME et ONG, que des ateliers virtuels permettant une participation plus large autour d’agendas co-créés en temps réel avec des votes en ligne et des experts chargés de transformer les idées en propositions politiques.

Des outils interactifs pourraient renforcer interaction et hyper-localisation, par exemple, un tableau de bord en temps réel « Pulsation de la compétitivité »afficherait les indicateurs clés (brevets déposés, investissements VC), permettant aux utilisateurs de simuler des scénarios (« Que se passe-t-il si le budget R&D double ? ») ou encore un simulateur de politiques alimenté par l’IA pour que les citoyens endossent le rôle de décideurs européens, arbitrant entre défense et transition verte, avec les conséquences sur l’investissement et le financement dans l’économie.

Pour passer de la consultation à l’activation des parties prenantes, au-delà des engagements symboliques comme des « Pactes de compétitivité » pour les entreprises qui s’engagent publiquement à des objectifs mesurables, avec un suivi transparent et des subventions conditionnées aux résultats. De même, les citoyens pourraient passer de spectateurs à décideurs grâce à des budgets participatifs lors de streams Twitch animés par des influenceurs, ils voteraient pour financer des projets emblématiques, tout en débattant des arbitrages avec des experts.

Pour éviter l’apathie, une communication décalée pourrait passer par des débats provocateurs comme « UE vs. Elon Musk » sur l’éthique de l’IA, tandis que des études transparentes (« Pourquoi l’Europe a perdu la guerre des panneaux solaires ») permettraient de restaurer la crédibilité. Des actifs open-source (visuels, données du rapport) pourraient être libérés sous licence Creative Commons, encourageant mèmes et parodies.

La compétitivité, une quête collective

Le rapport Draghi ne se résume pas à un catalogue de mesures techniques : c’est un appel à réinventer l’ambition européenne. En ancrant la compétitivité dans la culture, les territoires et les récits humains, la communication peut transformer un concept abstrait en mouvement populaire. L’Europe y incarne un nouveau modèle de leadership – agile, inclusif, audacieux – où la diversité des nations devient une force face aux incertitudes globales.

Le temps n’est plus aux diagnostics, mais à l’action, l’avenir de la compétitivité européenne s’écrit dès maintenant, tous ensemble.