Archives annuelles : 2013

Engagement des fans : benchmark des meilleures pages Facebook sur l’Europe

Au-delà du stock de fans – un repère souvent pris en compte pour comparer des pages Facebook – le flux des conversations – un critère plus fluctuant – permet à un moment donné de calculer le taux d’engagement, en rapportant les conversations au nombre de fans. Alors qu’en est-il du taux d’engagement des pages Facebook sur l’Europe ?

Match entre les institutions européennes remporté par la Commission européenne

Tandis que la page Facebook du Parlement européen s’apprête à franchir le million de fans avant les élections européennes (938K aujourd’hui), c’est la page de la Commission européenne qui recueille en ce moment le taux d’engagement le plus élevé à plus de 7% – un score plus élevé que l’engagement de la page des Nations Unies (4%) par exemple.

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Actuellement, le niveau d’engagement de la page du Parlement européen (1,5%) est comparable à l’engagement de la page Facebook du Conseil de l’UE – l’institution la moins visible auprès du grand public.

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Jeu inégal des campagnes de communication de l’UE sur Facebook

Entre les différentes campagnes de communication de l’UE, l’engagement sur Facebook est très inégal entre l’engagement le plus considérable de la page « Unstoppable » (30%) incitant les Européens à arrêter de fumer et l’engagement le plus réduit de la page « Generation Awake » (0,2%) au sujet de la « consommation intelligente ».

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generation_awakeLes Représentations de la Commission plus engageantes que les Directions Générales

Disposant de communautés plus réduites, car pour la plupart les pages sont plus récentes ; les Représentations de la Commission européenne dans les Etats-membres semblent pourtant générer un taux d’engagement plus important que les pages plus anciennes et disposant d’une communauté plus vaste des principales directions générales de l’institution.

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A titre d’exemple, sur la base d’une mesure forcément très circonstancielle, l’engagement des pages de la Commission en France et en Espagne est proportionnellement plus élevé que sur les pages « historiques » (Social Europe, DG ECHO, European External Action Service).

Au total, la règle paradoxale qui frappe l’engagement sur Facebook des pages sur l’Europe tend à une baisse des conversations à mesure que la communauté des fans s’élargit.

L’auberge européenne : le web-documentaire pour communiquer l’Europe auprès des jeunes

Dès qu’il s’agit d’Europe auprès des jeunes, deux idées reviennent immanquablement : l’auberge espagnole, le film culte de Cédric Klapisch et Erasmus, le programme de mobilité. Alors, pourquoi ne pas fusionner les deux ? C’est le défi de « l’auberge européenne », le web-documentaire européen de la rentrée 2013…

Concept de l’auberge européenne : 10 étudiants, 10 villes européennes, 10 visions de la vie Erasmus

Au travers d’un web-documentaire composé de portraits de 10 étudiants français expérimentant la vie Erasmus en Europe, « l’auberge européenne » offre une plongée au cœur d’une génération d’Européens de terrain.

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Les portraits de chaque étudiant (Cléo, Léon) se décomposent d’une vidéo, d’une question posée à Cédric Klapisch qui y répond, d’une présentation d’un groupe de musique, de bonnes adresses dans la ville et d’un lien vers un réseau social pour entrer en contact avec l’étudiant.

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L’auberge européenne : les bons registres de communication pour toucher les jeunes

Avec le dispositif mis en place, les bons registres de communication sont activés pour toucher les jeunes :

  • L’auberge européenne se fonde sur ce qui préoccupe vraiment les publics jeunes, leur avenir personnel ;
  • L’auberge européenne crée de la proximité avec les jeunes, sans tomber dans la démagogie du langage « jeune » en incluant des témoignages « terrain » ;
  • L’auberge européenne joue sur le sentiment d’appartenance des jeunes en intégrant une dimension musicale et sociale.

En bref, les contenus sont au rendez-vous pour séduire les jeunes et faire passer des messages sur l’Europe.

L’auberge européenne : la faible activation participative pour engager les jeunes

L’auberge européenne ne prévoit pas suffisamment de mécanique d’engagement en ligne – ce qui risque de limiter la viralité et la visibilité du web-documentaire.

L’auberge européenne ne répond pas au désir d’engagement des jeunes, à leur souhait d’être impliqués et de contribuer. Les jeunes ne peuvent pas s’approprier le web-documentaire dans lequel ils pourraient se reconnaître. Aucun mécanisme ne permet aux jeunes de partager le web-documentaire sur les réseaux sociaux. De même, ils ne peuvent pas interagir avec les jeunes témoins et ne peuvent pas eux-mêmes témoignés.

Autrement dit, la forme du web-documentaire n’est pas suffisamment optimisée pour favoriser une pleine appropriation par les jeunes en reprenant les codes et les mécaniques qu’ils pratiquent en ligne.

Au total, l’auberge européenne est une action de communication sur l’Europe auprès des jeunes particulièrement séduisante quoiqu’incomplète.

Journalisme et apprentissage innovants : vers une alliance open data et UE ?

Internet et en particulier les données redéfinissent les relations entre publics et contenus, tant en matière d’informations avec une nouvelle forme de journalisme des données qu’en matière d’éducation avec les MOOC (massive open online course). L’UE devrait avoir un rôle à jouer auprès des nouveaux intermédiaires pour littéralement reconnecter les Européens avec la construction européenne. Quelle pourrait être l’alliance entre open data et UE pour un journalisme et un apprentissage innovants européens ?

Apprentissage innovant : lancement de la plateforme « Open Education Europa »

Avec un portail conçu comme « la porte d’entrée à l’apprentissage innovant européen », l’Union européenne se donne les moyens de collaborer avec les nouveaux intermédiaires en ligne entre les contenus pédagogiques/éducatifs et le grand public et se positionne aux yeux du grand public comme un facilitateur – une position qui peut se révéler être au bénéfice à terme de la construction européenne.

L’apprentissage des affaires européennes auprès du grand public se trouve aujourd’hui bloqué car les enseignants ne sont pas eux-mêmes formés et « connectés » avec l’UE – une fracture que les systèmes éducatifs nationaux ne parviennent pas à combler.

Une intervention de l’UE visant principalement à faciliter le développement de l’apprentissage en ligne devrait permettre incidemment d’assurer une place sans doute plus importante aux enjeux européens dans ces nouveaux contenus et à tout le moins, devrait permettre à l’UE d’être dans le sens de l’histoire et des évolutions technologiques.

Journalisme innovant : à quand une plateforme openjournalismeuropa.eu ?

D’ores et déjà l’UE est engagée dans le mouvement d’ouverture des données avec le portail « Open data Europa » qui facilite l’accès aux données publiques de l’UE.

Mais, la transparence n’est qu’une partie du mouvement (6098 jeux de données sont disponibles en ligne) s’il n’y a pas d’interfaces de consultation, il n’y a ni empowerment du côté du public européen, ni accountability du côté des responsables administratifs et politiques européens (seules 7 applications, toutes issues d’un site institutionnel européen, sont actuellement disponibles).

Tout comme la fracture pédagogique sur l’Europe peut être en partie comblée avec une contribution européenne à l’apprentissage innovant, il est tout à fait possible d’envisager qu’une plateforme de journalisme innovant européen valorisant les initiatives de journaliste/développeur contribuerait à améliorer indirectement l’information européenne.

Au total, l’UE dans sa volonté de « reconnecter » les Européens au projet européen aurait tout intérêt à contribuer au développement de l’open data en matière de journalisme ou d’apprentissage.

En ligne, les enseignants/développeurs ou journalistes/développeurs sont de nouveaux intermédiaires entre les contenus et les publics que l’UE devrait traiter comme un nouveau public cible prioritaire.

Contexte, Touteleurope : professionnalisation des médias européens en ligne

Calendrier de rentrée chargé du côté des médias européens en ligne avec le nouveau média Contexte et la 3e refonte de Touteleurope – deux projets qui se rejoignent par leur professionnalisation renforcée du traitement médiatique des affaires européennes en France…

Contexte, un nouveau pure player payant et spécialisé pour les professionnels des politiques françaises et européennes

Le pure player Contexte – piloté par l’ancienne équipe d’Euractiv France – se positionne comme un média destiné aux professionnels des politiques françaises et européennes.

Conscient de l’impact des législations européennes (et nationales) sur des secteurs tels que l’Énergie, le Numérique et les Territoires, la rédaction se spécialise sur ces enjeux, avec notamment un correspondant à Bruxelles.

Cette démarche inédite d’un média pure player payant et spécialisé vise à répondre aux exigences des milieux professionnels gravitant dans les affaires publiques de mieux être informés du « contexte », c’est-à-dire des initiatives et des positions des différents acteurs, tant à l’échelle nationale qu’européenne.

Touteleurope, une refonte vers une agence de presse européenne en ligne ?

Le portail pédagogique Touteleurope fait l’objet d’une refonte qui affirme son positionnement d’agence de presse européenne en ligne :

  • une position charnière qui vise à la fois à combler le déficit de couverture et de compréhension des affaires européennes dans les médias généralistes tout en évitant la concurrence frontale avec les médias européens en ligne ;
  • une source d’information à la fois pour les citoyens ou pour les journalistes non spécialistes de l’Europe qui souffrent d’une même carence dans la méconnaissance de l’Europe mais également d’une même soif de comparaison européenne.

Au total, Contexte et Touteleurope sont deux projets différents mais qui se rejoignent dans leur professionnalisation de la prise en compte des attentes et besoins de leurs publics :

  • la pédagogie et la comparaison auprès des journalistes et du grand public pour Touteleurope ;
  • l’analyse et le contexte auprès des pros des affaires publiques pour Contexte.

Triple inquiétude sur la future campagne des élections européennes de 2014

Les élections européennes n’ont pas encore commencé qu’elles semblent déjà condamnées. A cause d’une série de raisons plus inquiétantes les unes que les autres, la campagne s’annonce au rabais, comme jamais. Jugez plutôt…

1e inquiétude : suppression envisagée de l’envoi par courrier des professions de foi et des bulletins de vote

Selon le Bulletin Quotidien du mardi 10 septembre, confirmé par Laurent Marchand de Ouest-France, « le Ministère de l’Intérieur aurait l’intention de supprimer, à l’occasion des prochaines élections européennes du 25 mai 2014, les envois de courrier par la poste contenant les professions de foi des candidats ainsi que les bulletins de vote pour les remplacer par des envois numériques ».

Une économie estimée à environ 27 millions d’euros dans le projet de loi de finances pour 2014 qui ne peut pas être sérieusement confirmée par les députés et les sénateurs, sinon au mépris de la fracture numérique et de la démocratie, d’autant que l’abstention était déjà à des niveaux record en 2009.

2e inquiétude : dépôt des candidatures très tardif laissant la place à un calendrier électoral exsangue

Lors du Conseil des ministres du mercredi 11 septembre, le Ministre de l’Intérieur a présenté un projet de loi qui ajuste – au rabais – le calendrier officiel des élections européennes. Les candidatures devront être déposées le 2 mai 2014, une date qui tombe 6 semaines après les résultats des élections municipales.

L’échéance du dépôt des candidatures – quoique apparemment technique et superficiel – pose néanmoins deux problèmes fondamentaux pour le bon déroulement démocratique des prochaines élections européennes, selon la pétition pour avancer le dépôt des candidatures pour les élections européennes 2014 avant les élections municipales :

  • Un dépôt de candidatures trois semaines avant les élections européennes n’incite pas les partis politiques à conduire une campagne électorale ambitieuse ;
  • Un dépôt de candidatures cinq semaines après les résultats du deuxième tour des élections municipales offre la possibilité aux candidats perdants de se représenter.

3e inquiétude : absence éventuelle d’une campagne officielle d’incitation au vote après la disparition des partenariats de communication

Quoiqu’à ce stade encore prématuré la question ne soit pas définitivement tranchée, il demeure que la récente annonce de la Commission européenne de faire disparaître dès 2014 les partenariats de gestion entre les institutions européennes et les Etats-membres pour communiquer ensemble sur l’Europe obère fortement les chances de voir se monter une campagne de communication ambitieuse.

Au total, les inquiétudes autour de la future campagne des élections européennes de 2014 sont nombreuses. Y a-t-il une ferme volonté de lutter contre l’abstention ?