Alors qu’en 2009 on célèbre les 20 ans de la chute du Mur de Berlin, événement qui marqua le début de la transition démocratique des États d’Europe centrale et orientale avec, à terme, la réunification du continent européen et les élargissements de 2004 et 2007, quelle communication événementielle européenne ?
Une application – dorénavant classique – de la stratégie « communiquer en partenariat »
Conformément à la stratégie « Communiquer en partenariat » adoptée en 2007 et suivant le programme de travail de la Commission européenne pour 2009, le « triangle institutionnel communautaire » (la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne) fait du 20e anniversaire de la chute du rideau de fer «l’une des priorités de communication de l’UE pour 2009».
Ainsi, après la communication autour des élections européennes en juin 2009, la coopération interinstitutionnelle en matière de communication événementielle européenne tend à devenir classique.
Une application – archi classique – des pratiques de communication de l’UE autour d’un label « 1989-2009: l’Europe, libre et unie »
Conformément aux pratiques de la Commission européenne en matière de communication événementielle européenne :
- un label invite les organisations de la société civile à bénéficier du parrainage officiel de la Représentation de la Commission européenne dans les Etats membres pour organiser diverses manifestations : concours dans les écoles « Un mur… Des murs… » pour rédiger une courte nouvelle sur les autres murs à faire tomber ; journées européennes du Patrimoine au salon de l’horloge au Quai d’Orsay ; colloque : « 1989 : un événement planétaire ? » au Centre d’Etudes européennes de Sciences-Po…
- un site spécifique (prochainement mis en ligne) comporte un calendrier des événements labellisés à travers l’Europe (la représentation en France de la Commission dispose d’une page dédiée à ces événements : ) ;
- un clip vidéo « 20 ans de la liberté » mélange images d’archives et vie d’un jeune garçon né le 9 novembre 1989 pour retracer le chemin parcouru par l’Europe depuis la fin des années 80.
Ainsi, la tendance à l’événementialisation de la communication européenne – analysée ici – tend à devenir archi classique, malgré ces travers :
- segmentation excessive auprès des seuls réseaux européens intégrés ;
- déconcentration excessive sans retombées médiatiques importantes.
Souhaitons que cette stratégie de communication événementielle européenne – inspirée par une philosophie managériale de la communication comprise comme diffusion d’opinions et de prestations – ne sombre pas dans des logiques de dépolitisation sans fond et de séduction que de forme.