Archives par étiquette : élections européennes

Élections européennes et médias : comment les journalistes parlent d’Europe ?

Alors que la prochaine campagne électorale est dans toutes les têtes, notamment dans les rédactions, le défi de parler d’Europe dans ses 3 dimensions – le passé : l’héritage historique, l’espace géographique et la réalité culturelle ; le présent : la machinerie bruxelloise des institutions et des normes et le futur : projet politique voir de civilisation – n’est pas encore sur toutes les lèvres… Alors, à quoi faut-il s’attendre, selon quelques journalistes ?

Consensus intellectuel pour poser l’enjeu des élections européennes

A l’écoute de la Fabrique médiatique sur France Culture consacrée à notre sujet : « Les médias face aux élections européennes », l’un des défis majeurs plutôt consensuel, selon les journalistes, est de parvenir à faire en sorte de poser l’enjeu du scrutin autour de la mise en danger, de l’arrêt ou de la continuité du projet de l’Union européenne… « To be or not to be » pour reprendre les propos récents du Premier ministre. Sur ce point, le consensus semble important – quelques soient les arrière-pensées – pour dramatiser les élections européennes.

Accord déontologique pour discuter de fond, projets contre projets

A rebours d’un journalisme politique se contentant de faire la narration d’une course de chevaux entre les candidats : un récit de personnalités, de caractères, d’alliance ou de trahison, un accord se dessine pour placer le débat à hauteur de l’enjeu : projets contre projets : qu’il s’agisse de revenir à l’UE et ses politiques sans cacher les erreurs et les échecs ; des projets d’une Europe qui protège davantage, ce que veulent largement les peuples ou des valeurs communes qui dessinent des projets européens.

Difficultés professionnelles pour se positionner face à l’Europe

Comment échapper aux « routines » ?

Se contenter d’une mission d’information (raconter de manière objective les faits et distribuer équitablement la parole) ne permet pas d’éclairer pleinement les citoyens. En revanche, déconstruire les discours politiques de manière factuelle sans sombrer dans le jargon techno de l’UE peut redonner la liberté de choix et d’un vote éclairé aux électeurs.

Comment échapper aux « pièges » ?

Assumer son rôle d’éditorialiste selon Brice Couturier, doit viser à donner les clés de compréhension et d’action aux électeurs d’un système politique européen complexe sans sombrer dans le « parti des médias » dénoncés aux yeux d’électeurs qui finissent par voter contre les journalistes.

Conseils pratiques pour parler d’Europe

Éviter toute une série de chausse-trappes pour véritablement éclairer les citoyens, selon Sébastien Maillard, le directeur de l’Institut Jacques-Delors et ancien correspondant de La Croix à Bruxelles, interrogé dans l’émission Matière à penser consacrée à « Comment parler d’Europe en France ? »  :

Articuler la critique aux projets et les débats autour des institutions : la couverture médiatique de la campagne électorale doit permettre de distinguer entre les discussions autour du contrat de mariage (les traités) qui ne sont pas l’objet du scrutin et les options politiques pour des projets qui permettent aux citoyens de se réapproprier la construction européenne ;

Redécouvrir une vision collective de l’Europe au-delà des discours individuels et catégoriels permettant à la fois de discuter de la pertinence de l’échelle européenne selon les politiques publiques, de la force de normes communes sous la vigilance face aux transgressions liées aux valeurs et de répondre aux interrogations relatives à l’identité européenne.

Au total, pour les journalistes, la prochaine campagne électorale européenne doit permettre de mettre les cartes sur la table. Une seule question en définitive : les élections européennes de 2019 seront-elles les premières élections vraiment européennes ?

Pour la communication des Spitzenkandidaten aux élections européennes 2019 : « Try or die trying » !

Alors que la principale innovation de la campagne électorale européenne en 2014 portait sur les Spitzenkandidaten, des chercheurs Wouter van der Brug, Katjana Gattermann et Claes H. de Vreese ont analysés avec recul « How Different Were the European Elections of 2014? ». Une opportunité pour tenter d’instaurer un cercle vertueux entre la communication des Spizenkandidaten et la couverture par les médias audiovisuels…

Des Spitzenkandidaten pour lutter contre le statut de « second ordre » des élections européennes

Jusqu’à présent les élections européennes ont été considérées par la plupart des électeurs comme des élections de « second ordre », donc de moindre importance, donc avec une moindre participation, donc avec une moindre concentration des votes sur les partis principaux.

Les Spitzenkandidaten peuvent tenter de rompre la tendance des électeurs à s’éloigner des partis du gouvernement et à voter pour des petits partis, ce qui se traduit actuellement par une performance relativement médiocre des partis traditionnels et en particulier des partis au pouvoir, et un soutien accru aux petits partis radicaux.

Les Spitzenkandidaten peuvent tenter de rendre les électeurs plus conscients de l’importance des conséquences de leurs choix, ce que ni la lutte contre la crise économique et les mesures d’austérité imposées aux membres de la zone euro, ni les Spitzenkandidaten ne sont parvenus à réaliser lors des élections de 2014.

Les Spitzenkandidaten peuvent tenter de tendre à faire évoluer les motivations des électeurs pour favoriser le vote stratégique « voter avec la tête », plutôt que le vote dit sincère, tant positifs « voter avec le cœur » que négatifs « voter avec les pieds » qui tend à éparpiller les voix.

Des Spitzenkandidaten pour assurer une couverture médiatique de la campagne électorale européenne

Théoriquement, le rôle des Spitzenkandidaten vise à renforcer la personnalisation des campagnes et à rehausser l’enjeu du scrutin avec le fait que le pouvoir exécutif est en jeu en vue de changer la nature des élections du Parlement européen, c’est-à-dire de renforcer la contestation électorale, soit permettre un meilleur lien entre les préférences des électeurs et les coalitions au sein des institutions de l’UE, contribuant ainsi à surmonter le déficit démocratique de l’UE.

Lors du précédent scrutin en 2014, l’innovation des Spitzenkandidaten n’a pas été à la hauteur des espérances. Dès les procédures de sélection des candidats, les cinq grandes familles de partis politiques européens se sont largement appuyées sur les procédures décisionnelles existantes ou sur l’absence de règles spécifiques pour organiser des exigences de candidature, de décentralisation, d’inclusion, de sélection et de procédures de vote variables.

En 2019, ces procédures de sélection des Spitzenkanditaten devraient être davantage professionnalisées afin de moins passer inaperçues du public et surtout d’aiguiser la curiosité des médias européens, essentielle pour informer les citoyens européens sur les enjeux des élections européennes.

De même, lors des élections de 2014, l’analyse de la couverture de la campagne électorale dans plusieurs journaux et tabloïds indiquent que les Spitzenkandidaten étaient les plus visibles dans la presse allemande, suivis par la presse française, tandis que les journaux britanniques ne prêtaient guère attention aux Spitzenkandidaten. En règle générale, les journaux de qualité les mentionnaient plus souvent que les tabloïds. Cependant, les Spitzenkandidaten n’ont pas contribué de manière significative à une personnalisation de la couverture médiatique au cours des semaines précédant les élections européennes de 2014.

En 2019, la communication politique des Spitzenkandidaten doit tenter autant que possible d’intéresser les médias afin d’accroître l’ampleur et la pertinence des informations autour de la campagne afin de sensibiliser les citoyens de l’UE.

Tout particulièrement, les grands débats télévisés paneuropéens en Eurovision entre les Spitzenkandidaten des principales familles politiques européennes sont indispensables et doivent être plus attrayants pour intéresser les médias et les électeurs à travers l’Europe.

Face à la montée des thèses illibérales et à la pression des populismes, une issue possible se nomme Spitzenkandidaten pour tenter de contrer la vague auprès des électeurs – l’enjeu numéro un de la campagne sur le terrain et dans les médias.

Pour la communication politique aux élections européennes 2019 : « Fake it until you make it » !

Alors que le slogan du Parlement européen en 2014 annonçait « Cette fois, c’est différent », plusieurs chercheurs Wouter van der Brug, Katjana Gattermann et Claes H. de Vreese ont analysés avec recul « How Different Were the European Elections of 2014? ». Autant de leçons à tirer, en particulier pour les partis politiques, et les médias lors des prochaines élections européennes de 2019…

Les élections européennes : un cirque médiatique influencé par les partis « radicaux » ?

Les partis politiques doivent redoubler leurs efforts de mobilisation des citoyens car l’exposition à la couverture de l’UE par les médias induit des changements d’attitude à l’égard de l’UE et par voie de conséquence sur le comportement électoral aux élections européennes.

Ce n’est pas tant que les médias d’information jouent un rôle dans la formation de l’opinion publique sur l’UE, même s’il est prouvé que les citoyens relient leurs évaluations de l’UE au fil du temps aux contenus des médias d’information auxquels nous sommes exposés.

C’est surtout que les modèles de mobilisation partisane sur les questions européennes dans l’actualité en France sont inquiétants. En comparant les élections européennes de 2014 et de 2009, les efforts de mobilisation visibles dans les informations des partis contestataires affectent ceux des autres partis. Alors que la plupart des partis traditionnels et surtout des partis en place se mobilisent publiquement sur les questions européennes pendant les deux campagnes, les efforts de mobilisation des partis « radicaux » sont devenus plus visibles lors des élections de 2014. En outre, la visibilité des partis eurosceptiques présente des effets de contagion significatifs sur la visibilité des partis traditionnels dans les informations.

Autrement dit, la couverture médiatique des élections européennes est en partie conditionnée par la mobilisation partisane des extrêmes qui poussent et réussissent à mettre à l’agenda médiatique les sujets européens, notamment à cause de leur capacité à simplifier les enjeux – ce que certains médias audiovisuels ont déniés aux Spitzenkandidaten lors des dernières élections.

Les élections européennes : une machine à perdre pour les partis gouvernementaux ?

En ce qui concerne le choix du vote, une analyse des effets de l’actualité révèle que les problèmes de l’UE affectent le résultat électoral : plus les partis sont associés aux informations, comme par exemple en 2014 avec la crise de l’euro et la crise en Ukraine, moins ils obtiennent le soutien des électeurs.

Les élections européennes de 2019 auront lieu après une période où l’UE aura été beaucoup plus visible dans l’agenda des médias que lors des précédentes élections, non plus seulement pour une couverture consacrée au rôle international de l’UE ou aux développements économiques de l’UE, comme en 2014, où il s’agissait alors de sujets non régaliens qui ne sont pas nécessairement abordés lors de la campagne électorale.

Mais là encore, ce n’est pas les effets de l’exposition aux informations qu’il faut craindre, même si l’exposition à l’information sur l’UE peut se traduire par des évaluations de la performance de l’UE… tant qu’une partie non négligeable des citoyens de l’UE continue à se tourner vers les sources d’information traditionnelles.

Ce qu’il faut craindre, c’est que le fait d’être associé aux questions européennes est négativement associé au succès électoral, c’est-à-dire que l’UE est un sujet sur lequel les partis peuvent potentiellement perdre des voix.

L’histoire ne repasse pas les plats. Mais autant la situation en 2014 n’était finalement pas si différente des précédentes, ni l’introduction des Spitzenkandidaten, ni la politisation accrue autour de l’UE, n’ayant fait beaucoup pour changer la nature de « second ordre » des élections européennes, ce que confirment les résultats électoraux avec l’abstention et la relative bonne performance des grands partis européens ; autant la période actuelle, entre le Brexit, la contamination quasi générale au populisme en Europe et le glissement d’une crise économique à une crise identitaire ont rendu les affaires de l’UE beaucoup plus visibles, sur des enjeux qui comptent aux yeux du public et risquent ainsi de bouleverser le paysage politique au Parlement européen, si les électeurs prennent vraiment conscience de ce qui est enjeu.

EuroPCom 2018 : la communication européenne en vue des élections européennes

Avec les élections européennes de 2019, la 9ème édition d’EuroPCom en novembre prochain portera le titre «Faire campagne pour l’Europe » afin de mobiliser tous les communicants européens pour l’année électorale à venir…

La participation électorale est l’un des grands défis des élections européennes. Actuellement, la moitié des citoyens de l’Union européenne n’est pas représentée au Parlement européen, en raison de l’abstention.

Les élections européennes de l’année prochaine représentent un moment de vérité pour l’Europe. Le Brexit, le populisme et plusieurs élections nationales ont remis en question l’idée européenne, mais la confiance dans l’Union a prudemment atteint son plus haut niveau ces derniers mois.

Enjeux de la communication européenne électorale

Comprendre comment des opinions deviennent des votes est primordial, et donc connaître les tendances les plus récentes de l’opinion publique et comment elles se matérialisent est clé.

Tenter de trouver des réponses à la question : « Pourquoi devrais-je m’intéresser à l’UE ? », à l’ère des communautés, du big data et de la segmentation extrême signifie étudier des « personae numériques » pour apporter une approche pertinente aux stratégies de communication de l’UE.

Chercher les moyens d’engager les jeunes – dont la responsabilité future dans la sauvegarde d’une Europe forte repose sur leurs épaules – dans le processus électoral : comment les encourager à défendre un projet que beaucoup d’entre eux considèrent comme allant de soi? Quelles synergies entre ressources institutionnelles et de la société civile en vue d’une sensibilisation plus large afin de guérir l’apathie et créer un sentiment d’appartenance et de soutien pour l’UE.

Assurer une meilleure créativité dans la communication visuelle des institutions publiques permet d’inspirer et d’engager les gens alors que le discours politique traditionnel et les arguments institutionnels n’incitent pas les citoyens à voter. Explorer les motivations et les déclencheurs vise à encourager plus de gens à voter.

Modalités de la communication européenne électorale

Les médias traditionnels étant toujours un canal clé pour atteindre un large public, une partie de la stratégie de la campagne consiste à impliquer les journalistes et à déterminer comment rendre ces élections attractives et, finalement, perçues comme européennes au lieu de 27 scrutins nationaux. Les candidats principaux sont-ils les visages et les voix dont nous avons besoin ? Ou devrait-on se concentrer sur la vie quotidienne des gens ?

La désinformation est l’un des principaux défis auxquels les militants et les électeurs sont actuellement confrontés pendant les campagnes électorales, avec l’influence des réseaux internationaux diffusant de fausses informations pour guider les électeurs. Dans le même temps, de plus en plus d’organisations se forment pour démystifier les fausses nouvelles et assurer la transparence de l’information utilisée dans la communication politique.

L’intelligence artificielle est au cœur de la communication numérique aujourd’hui, non seulement dans le secteur de la publicité privée, mais aussi dans les campagnes politiques et les élections. Des experts en IA et en données, en collaboration avec des spécialistes du GRDP, discuteront de ces enjeux et de la protection des données et de la vie privée dans ce contexte.

La mobilisation de volontaires supporters et ambassadeurs en ligne fait de plus en plus partie intégrante des mobilisations politiques et électorales pour créer des communautés aidant à stimuler la participation des électeurs.

Les partis politiques européens avec leurs stratégies de campagne politique et surtout leurs Spitzenkandidaten ont enfin un rôle clé lors du prochain scrutin.

Au total, un beau programme pour envisager toutes les facettes de la communication européenne pour faire campagne pour l’Europe.

Quels rôles et effets de Twitter sur la campagne des élections européennes ?

Malgré un potentiel encore très peu connu, quoique beaucoup débattu, dans les campagnes électorales européennes, Paul Nulty, Yannis Théocharis, Sebastian Adrian Popa, Olivier Parnet et Kenneth Benoit, dans « Les médias sociaux et la communication politique lors des élections européennes de 2014 » ont étudié le contenu électoral sur Twitter : un total de 3 180 candidats sur 15 353 (21%) et une base de données de 3,8 millions de tweets…

Qui sont les candidats sur Twitter ? Plutôt déjà en fonction et pro-européens

Une question de statut : les députés européens en fonction étaient environ quatre fois plus susceptibles d’avoir un compte Twitter, et six fois plus s’ils étaient déjà titulaires en 2009. D’ailleurs, les titulaires ont également envoyé plus de tweets par jour en moyenne que les non-titulaires.

Une adoption de Twitter corréler avec le degré de pro-européanité d’un candidat : les candidats des partis les plus pro-UE sont presque deux fois plus susceptibles d’avoir un compte Twitter par rapport aux candidats des partis anti-UE. Surtout, lorsqu’il s’agit de structurer l’adoption des candidats européens sur Twitter, les attitudes à l’égard de l’UE sont plus prédictives que les questions de gauche-droite au niveau national.

Que sont les conversations sur Twitter ? Plutôt des discussions nationales parallèles et quelques transnationales

La plupart des pays ont une conversation clairement identifiable qui est unique au pays et qui se concentre principalement sur les questions nationales, reflétant les sujets de conversation les plus populaires dans chacun d’entre eux.

Une conversation autour des élections européennes existent autour de hashtags spécifiques liés à l’UE. Il n’y a pas un seul pays qui n’inclue pas de hashtag lié à l’UE parmi les 10 hashtags les plus populaires, même s’ils sont généralement moins présents que les hashtags spécifiques à l’élection nationale.

Plutôt qu’à une discussion transeuropéenne très faible, c’est à une forme de « parallélisation » des discussions nationales avec des problèmes similaires sont discutés en même temps dans différents pays auquel on assiste.

Que font les Spitzenkandidaten ? La première campagne « présidentielle » de l’UE

Deux des trois principaux Spitzenkandidaten avaient une présence active sur Twitter : Martin Schulz (110 000 abonnés et 250 000 mentions), suivis par Guy Verhofstadt (26 000 abonnés et 105 000 mentions). Jean-Claude Juncker, n’avait pas ouvert de compte Twitter officiel pendant la campagne.

Lors du débat télévisé du 15 mai diffusé en direct sur l’ensemble de l’UE, le hashtag  » était diffusé en Autriche, en Belgique, en France, en Allemagne, en Grèce, en Irlande, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. . De plus, le débat des dirigeants du 15 mai a activement encouragé les téléspectateurs à poser des questions aux dirigeants via Twitter.

Au cours de la campagne, le candidat S&D était le plus important dans les premières étapes. Lors du débat « #TELLEUROPE le 15 mai, Verhofstadt a reçu un soutien notable, qui a également coïncidé avec la couverture médiatique du lancement de sa campagne avec l’ALDE. Schulz a de nouveau dominé la discussion dans la période menant aux élections, mais comme le parti qui a obtenu le plus de voix était celui du leader du PPE, Juncker a pris de l’importance dans la discussion et était apparu comme le plus susceptible de devenir président de la Commission européenne.

Quel positionnement sur la dimension européenne ?

Sur Twitter, le débat sur la légitimité de l’UE est particulièrement important dans les pays où les partis anti-UE obtiennent des scores électoraux élevés, comme au Royaume-Uni et en France. Globalement, même si on ne peut pas prétendre que la communication sur les médias sociaux au moment des élections européenne reflète exclusivement une opposition à la légitimité du projet européen, une bonne partie de la conversation est orientée vers la contestation de l’UE.

Bien que chaque pays ait son propre débat national sur les questions européennes (par exemple, #ukip #bbcbias, #whyivotedukip au Royaume-Uni), il existe également un débat transnational sur les élections européennes auxquelles tous les pays participent.

Dans les hashtags transnationaux, la mention de #serbia est prédictive du soutien à l’intégration européenne, reflétant peut-être un débat en cours sur l’adhésion de la Serbie à l’UE en 2014, ainsi que la couverture médiatique de l’aide fournie à la Serbie suite à de graves inondations. Le hashtag #Geithner est fortement associé à une position négative sur l’intégration européenne en raison d’un livre publié le 12 mai 2014 par l’ancien secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, qui critiquait fortement le traitement de la crise financière par les dirigeants européens. Dans certains cas, la même question est discutée par les deux côtés du débat politique, en utilisant différents hashtags. Par exemple, #migration est associée à une position pro-UE, et #immigration avec une position Eurosceptique.

Le ton émotionnel n’est pas lié au positionnement gauche-droite, il est fortement et positivement lié à la force de la préférence pour les positions politiques pro-européennes.

Au total, les conversations sur les questions européennes sur Twitter politisent le débat sur l’avenir et la forme des institutions et des politiques de l’UE et malgré des signes d’une transnationalisation du débat sur l’UE, les discussions parallèles sur les thèmes de l’UE (en utilisant des hashtags locaux) dominent tandis que les débats entre les Spitzenkandidaten ont été le seul événement en dehors du vote lui-même qui visait un public véritablement européen.