Pour la communication des Spitzenkandidaten aux élections européennes 2019 : « Try or die trying » !

Alors que la principale innovation de la campagne électorale européenne en 2014 portait sur les Spitzenkandidaten, des chercheurs Wouter van der Brug, Katjana Gattermann et Claes H. de Vreese ont analysés avec recul « How Different Were the European Elections of 2014? ». Une opportunité pour tenter d’instaurer un cercle vertueux entre la communication des Spizenkandidaten et la couverture par les médias audiovisuels…

Des Spitzenkandidaten pour lutter contre le statut de « second ordre » des élections européennes

Jusqu’à présent les élections européennes ont été considérées par la plupart des électeurs comme des élections de « second ordre », donc de moindre importance, donc avec une moindre participation, donc avec une moindre concentration des votes sur les partis principaux.

Les Spitzenkandidaten peuvent tenter de rompre la tendance des électeurs à s’éloigner des partis du gouvernement et à voter pour des petits partis, ce qui se traduit actuellement par une performance relativement médiocre des partis traditionnels et en particulier des partis au pouvoir, et un soutien accru aux petits partis radicaux.

Les Spitzenkandidaten peuvent tenter de rendre les électeurs plus conscients de l’importance des conséquences de leurs choix, ce que ni la lutte contre la crise économique et les mesures d’austérité imposées aux membres de la zone euro, ni les Spitzenkandidaten ne sont parvenus à réaliser lors des élections de 2014.

Les Spitzenkandidaten peuvent tenter de tendre à faire évoluer les motivations des électeurs pour favoriser le vote stratégique « voter avec la tête », plutôt que le vote dit sincère, tant positifs « voter avec le cœur » que négatifs « voter avec les pieds » qui tend à éparpiller les voix.

Des Spitzenkandidaten pour assurer une couverture médiatique de la campagne électorale européenne

Théoriquement, le rôle des Spitzenkandidaten vise à renforcer la personnalisation des campagnes et à rehausser l’enjeu du scrutin avec le fait que le pouvoir exécutif est en jeu en vue de changer la nature des élections du Parlement européen, c’est-à-dire de renforcer la contestation électorale, soit permettre un meilleur lien entre les préférences des électeurs et les coalitions au sein des institutions de l’UE, contribuant ainsi à surmonter le déficit démocratique de l’UE.

Lors du précédent scrutin en 2014, l’innovation des Spitzenkandidaten n’a pas été à la hauteur des espérances. Dès les procédures de sélection des candidats, les cinq grandes familles de partis politiques européens se sont largement appuyées sur les procédures décisionnelles existantes ou sur l’absence de règles spécifiques pour organiser des exigences de candidature, de décentralisation, d’inclusion, de sélection et de procédures de vote variables.

En 2019, ces procédures de sélection des Spitzenkanditaten devraient être davantage professionnalisées afin de moins passer inaperçues du public et surtout d’aiguiser la curiosité des médias européens, essentielle pour informer les citoyens européens sur les enjeux des élections européennes.

De même, lors des élections de 2014, l’analyse de la couverture de la campagne électorale dans plusieurs journaux et tabloïds indiquent que les Spitzenkandidaten étaient les plus visibles dans la presse allemande, suivis par la presse française, tandis que les journaux britanniques ne prêtaient guère attention aux Spitzenkandidaten. En règle générale, les journaux de qualité les mentionnaient plus souvent que les tabloïds. Cependant, les Spitzenkandidaten n’ont pas contribué de manière significative à une personnalisation de la couverture médiatique au cours des semaines précédant les élections européennes de 2014.

En 2019, la communication politique des Spitzenkandidaten doit tenter autant que possible d’intéresser les médias afin d’accroître l’ampleur et la pertinence des informations autour de la campagne afin de sensibiliser les citoyens de l’UE.

Tout particulièrement, les grands débats télévisés paneuropéens en Eurovision entre les Spitzenkandidaten des principales familles politiques européennes sont indispensables et doivent être plus attrayants pour intéresser les médias et les électeurs à travers l’Europe.

Face à la montée des thèses illibérales et à la pression des populismes, une issue possible se nomme Spitzenkandidaten pour tenter de contrer la vague auprès des électeurs – l’enjeu numéro un de la campagne sur le terrain et dans les médias.

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