Archives mensuelles : septembre 2014

Comment les citoyens européens jugent l’information et la communication européennes ?

Dans le cadre du projet « Horizon UE : un cheminement horizontal vers la citoyenneté européenne », Notre Europe – Institut Jacques Delors a réuni à Bruxelles environ 150 citoyens européens de 18 États-membres pour les interroger sur la construction européenne. Leurs opinions sur l’information et la communication européennes devraient être connues de tous journalistes ou communicants s’intéressant à l’Europe…

Les citoyens portent un regard sombre sur la qualité et la crédibilité de l’information européenne

Le tableau dressé par les citoyens européens de l’information européenne est très négatif, quoiqu’il doive être relativisé par leur maigre connaissance et appétence pour les sujets européens.

Les citoyens tendent à mettre en cause les médias, source d’information dominante, à commencer par la télévision, dans beaucoup de pays, pour la piètre qualité de leur traitement des affaires européennes.

Les causes d’une critique assez généralisée des médias de masse sont :

  • les sujets européens sont peu couverts et leur traitement est biaisé ;
  • l’information est « filtrée » par les préférences politiques des journalistes ou la ligne politique du journal, ou la tendance à rechercher le sensationnalisme, et à ne s’intéresser « qu’au négatif » dans l’UE ou au contraire une « langue de bois » qui « peint l’UE en rose ».

Globalement, rares sont ceux qui ont le sentiment d’être bien informés sur l’UE, et encore plus rares sont ceux qui pensent disposer d’une vision d’ensemble cohérente de ce qu’est et fait l’UE.

Toutefois, en grande majorité, les citoyens se reconnaissent passifs, attendant que l’information leur parvienne et peu disposés à faire un effort pour aller la chercher – sur des sujets qui sont complexes, en général sans impact direct sur leurs propres vies, voire rébarbatifs.

Les citoyens attendent que la communication européenne réponde à leur besoin de proximité, d’interactivité et d’échange

Les attentes des citoyens européens devraient constituer la feuille de route de la stratégie de communication de l’UE :

  • Un besoin de grande proximité : contacts avec des responsables communautaires en des lieux proches de chez soi (mairies, réunions de quartier, bureaux d’information ouverts au public, etc.) ;
  • Un appel très fréquent à l’usage des outils technologiques de communication : Internet et les réseaux sociaux, permettant de consulter les citoyens, de recueillir leurs avis, de recevoir des pétitions, d’organiser des débats, etc., même si ces dispositifs pourraient être complétés par des moyens plus classiques.
  • Une forte demande d’interactivité et d’échanges, dans l’utilisation des différents moyens.

Les citoyens européens tracent ainsi – au travers de leurs réserves – assez précisément comment pourraient évoluer les outils de communication de l’UE :

Le service Europe Direct comportant un bureau d’information ouvert au public dans la plupart des grandes villes et un service de réponse rapide aux questions posées quoique très mal connu est favorablement accueillis parce que répondant aux conditions nécessaires de facilité d’accès et de proximité, et dont on escompte contact personnalisé et possibilité d’explications et de discussion au-delà de l’obtention d’information brutes.

Les enquêtes Eurobaromètres paneuropéennes et par sondages, là encore méconnues, sont souvent approuvées, pour autant que les questions concernent et touchent concrètement les citoyens, et par ailleurs que les résultats soient aisément et rapidement accessibles.

L’organisation par la Commission européenne de consultation par Internet ouverte à tous les citoyens à chaque fois qu’une décision importante doit être prise dans l’UE est également dans l’ensemble bienvenue, Internet présentant des avantages d’accessibilité, de commodité et de modernité si toutefois des conditions de principe se concrétise : information nécessaire sur le lancement d’une consultation, ensuite information en retour vers les citoyens et prise en compte de leur avis par la Commission.

Un service interactif, utilisant Internet et les réseaux sociaux, pour recueillir en permanence avis, souhaits ou critiques sur les orientations de l’UE est très apprécié, notamment pour l’informalité à la fois dans la forme et dans le contenu de la communication permise même si ce « chaos » devrait être structuré pour permettre une exploitation efficace des contributions.

Des campagnes d’information pour inciter les citoyens à s’intéresser aux débats et à participer à l’élection des euro-députés sont généralement reconnues comme souhaitable, quoique moins novatrices, si et seulement si ces campagnes sont informatives, « neutres » et non partisanes.

Au total, le jugement des citoyens, quoique parfois sévère, est très riche et précis pour éviter certains travers à l’information européenne et conforter/compléter certains outils de la communication européenne.

J-1 mois pour EuropCom, le rendez-vous annuel de la communication européenne

Du 15 au 18 octobre prochain, ce sera la 5e édition d’EuropCom, le dorénavant événement annuel pour les professionnels de la communication européenne à Bruxelles. Cette année le thème porte sur « Imag[in]ing Europe ». Que nous réserve le programme ?

EuroPCom logoRepenser la communication de l’UE, notamment l’Europe en images, la priorité

Quelques nouveautés sur la forme, comme notamment le fait qu’il n’y a plus de keynote de Simon Anholt ou qu’il y a plus de place dans les ateliers pour la créativité avec même des sessions interactives de « speed-geeking » pour découvrir notamment le MOOC sur l’Europe d’HEC, le projet-pilote « Share Europe Online », le « BloggingPortal » ou « Hearts and Minds for Europe », la campagne de goodwill de l’UE.

Plusieurs sessions sont consacrées à la communication européenne, dont la priorité serait, selon la séance plénière d’ouverture, à repenser la communication de l’UE, en présence notamment d’Herman Van Rompuy et de représentants des principales institutions européennes.

À ne pas manquer, le workshop portant sur l’après-2014, une nouvelle période pour la communication de l’UE à condition de savoir tirer les leçons de la campagne des élections européennes et de formuler des priorités et des possibilités. Sont attendues notamment les interventions de Stephen Clark de la DG Communication du Parlement européen et Sixtine Bouygues de la DG Communication de la Commission.

Les autres moments à noter à l’agenda seront notamment :

  • l’échange dorénavant récurrent afin de « reconnecter l’Europe avec ses citoyens » ;
  • le dialogue sur le « narratif culturel » de l’UE, puisque ce sont bien les mass-media qui forment et influencent « l’Europe en images », autrement dit l’image de l’Europe auprès des Européens ;
  • le débat sur la diplomatie publique de l’UE pour communiquer l’Europe dans le monde – une marque d’ailleurs attractive auprès des non-Européens.

Intégrer le soft power de la « diplomatie publique » dans la communication, la nouveauté

Au-delà des traditionnelles tables rondes portant sur le numérique, voir notamment « followers ou trendsetters ? » qui s’interrogera sur l’importance, non pas seulement des outils et des technologies web mais surtout de l’innovation et de la participation dans la stratégie de communication globale de l’ensemble des institutions, stratégie d’ailleurs de plus en plus réclamée comme crédible et responsable par les citoyens.

Cette année, le « soft power de la diplomatie publique » semble le concept à la mode pour la communication de l’UE ; afin de dépasser les inspirations stériles du marketing et du branding issus du secteur privé en vue de moderniser la communication des institutions publiques et de considérer la réputation de l’UE pas uniquement au regard de ses campagnes mais aussi de la coopération culturelle et éducationnelle ou des initiatives sociétales.

Sous cet angle, des synergies entre les experts de la communication et les diplomates sont à rechercher notamment entre les gouvernements et les réseaux internationaux culturels ou encore entre les activités traditionnelles et numériques.

Comment souvent, cette année encore, des enjeux contemporains et importants de la communication européenne seront abordés à EuropCom. Après 5 ans d’existence un feedback de l’influence des échanges théoriques sur les pratiques concrètes seraient très appréciables et utiles.

Nouvelle Commission Juncker : quelle place pour la communication ?

Alors que indiscrétions et spéculations couraient de manière inhabituelle dans la presse européenne, la composition des portefeuilles de la nouvelle Commission Juncker, et surtout la répartition des services est dorénavant connue. Quelle est la place de la communication ?

Le président de la Commission est dorénavant directement responsable de la communication

Contrairement aux Commissions Barroso I et II précédentes, la nouvelle Commission Juncker reconnaît vraiment l’importance et la transversalité de la communication au sein de l’institution.

Du coup, il n’y a plus ni Vice-Président (Barroso I) ni Commissaire (Barroso II) à la communication. C’est dorénavant le président de la Commission européenne qui prend en charge directement, de manière totalement inédite, la responsabilité de la communication.

Concrètement, cela se traduit par la réaffectation de la DG Communication, la « DG COMM » et du service des porte-parole directement auprès de la présidence, au même titre que le Secrétariat général.

La DG Communication est dorénavant amputée de ses subventions aux médias et aux think tanks et associations

Parmi les réaffectations de services entre les Directions générales, deux évolutions vont affecter directement la DG Communication, qui va perdre deux outils stratégiques mais contestés.

  • D’une part, l’unité COMM A2 « Réseaux des médias et contrats », responsable des subventions aux médias, notamment à Euronews, Euranet et à l’Observation audiovisuel européen, est rattachée à la DG Connect qui s’occupe des affaires numériques.
  • D’autre part, l’unité COMM C2 « Programme des citoyens », responsable notamment des subventions aux think tanks et associations ainsi que du projet « New narrative pour l’Europe », est quant à elle rattachée à la DG Education et Culture.

Clairement, ces deux amputations des services les plus dotés en matière de budget affaiblissent la DG Communication.

La DG COMM se voit donc privée des subventions accordées aux médias et aux think tanks et associations – deux missions pour lesquelles ses décisions n’avaient pas été sans susciter des polémiques : abandon de Presseurop ou de Euradionantes par exemple.

Mais, une autre lecture de ces deux amputations est également possible. La DG Communication se reconcentre sur son cœur de métier et peut donc retrouver sa pleine légitimité, après un période de doutes et d’inquiétudes liée aux subventions accordées ou refusées et à leurs justifications.

Au total, les ajustements touchant la communication dans la nouvelle Commission Juncker ne sont pas mineurs à la fois confortée par son rattachement direct auprès du président et fragilisée par ses amputations liées à la distribution de subventions.

Quelles sont les innovations des médias sociaux dans la communication politique européenne ?

L’innovation dans les réseaux sociaux n’est pas forcément là où tout le monde l’imagine. C’est l’idée forte que Sandrine Roginsky explore dans « Social Network Sites: An Innovative Form of Political Communication? » en observant les pratiques « réelles » des eurodéputés dans les médias sociaux en dehors des élections au Parlement européen…

Les eurodéputés, des « bricoleurs » créatifs dans les médias sociaux

D’un simple outil de propagande électorale à un canal permanent de communication, les eurodéputés et leurs assistants ont “bricolé” leur communication dans les médias sociaux.

Au lieu d’utiliser les médias sociaux comme l’envisagerait une certaine vulgate « participativiste », les eurodéputés ont innové de manière inattendue ou difficile à anticiper :

  • Plutôt que de communiquer avec “l’homme de la rue”, les eurodéputés échangent avec des audiences spécifiques (journalistes, militants européens et experts) ;
  • Plutôt que de mener des conversations, les eurodéputés monitorent les interactions et les thèmes clés.
  • Plutôt que d’engager le débat, les eurodéputés récupèrent, éditorialisent et de distribuent du contenu, tout comme le font les journalistes professionnels.

Des pratiques journalistiques émergentes dans les médias sociaux

L’utilisation des médias sociaux par les eurodéputés les conduit à effectuer des tâches journalistiques (veille, curation, éditorialisation…) dans leur communication politique en ligne.

Autrement dit, les eurodéputés aujourd’hui sont des professionnels de la politique qui par leur utilisation des réseaux sociaux sont intégrés aux changements du système médiatique faisant dans lequel chacun devient son propre média.

Nouvelles technologies, vieilles habitudes : au-delà du discours de l’innovation

La thématique de l’innovation est souvent une rhétorique essentielle à la construction du leadership politique. Aussi, les médias sociaux sont présentés comme des outils innovants pour la communication politique et leurs utilisateurs comme des innovateurs.

Mais, les médias sociaux sont la continuation de la communication politique traditionnelle par d’autres moyens. Leur objectif est bien de répandre des informations ou des messages politiques à un public plus large et plus ciblée.

De 30 secondes pour la TV à 140 caractères sur Twitter, les contraintes éditoriales pour les politiciens des médias sociaux ne sont pas très éloignées de celles des médias traditionnels, comme la télévision, les journaux et la radio.

Le contexte hors ligne a un impact direct sur le contenu en ligne

La technologie n’est pas novatrice par nature. C’est la façon dont elle est utilisée dans un contexte spécifique qui apporte l’innovation.

Dans la pratique, les eurodéputés sont limités non pas tant par les contraintes techniques des médias sociaux, mais plutôt par les contraintes éditoriales du système des médias traditionnels et des nouveaux médias ainsi que par le système politique et les institutions dans leur ensemble.

Le volume ainsi que la nature hautement technique de l’information européenne ne se traduit pas facilement dans des messages publiables dans les médias sociaux et la conversation est forcément limitée à un public restreint de « connaisseurs ».

En d’autres termes, la communication en ligne est limitée par le contexte hors ligne : les eurodéputés sont confrontés à la difficulté de rendre leurs activités « transmissibles » dans les médias sociaux.

Conclusion : les médias sociaux sont à la pointe de la transformation rapide de la production de l’information politique. Grâce à l’utilisation des médias sociaux, l’information journalistique des médias et la communication politique tendent à converger.

Quels sont les facteurs de coopération entre les correspondants de presse à Bruxelles ?

Bruxelles représente un des centres de presse les plus grands au monde. Dans une étude qualitative des correspondants de presse à Bruxelles « Covering the EU : Alone or Together ? Cooperation Patterns of Brussels Press Corps », Alena Sobotova estime que la coopération est une partie essentielle du travail, par delà les nationalités…

La coopération intensive, l’élément distinctif du corps de presse à Bruxelles

Le « networking » intensif est l’un des traits distinctifs du « milieu » des correspondants de presse à Bruxelles, par rapport à d’autres endroits où être un correspondant dans un pays étranger est généralement un travail solitaire.

Forte concentration des lieux de pouvoir, la condition matérielle de la coopération

La coopération est rendue possible par l’extrême concentration des journalistes, qui travaillent ensemble tous les jours, dans les mêmes lieux :

  • Le « Midday-Briefing » à la Commission européenne devient une rencontre institutionnalisée, certes pas particulièrement appréciée par les journalistes pour l’information officielle, mais considérée comme un hub permettant d’effectuer « échange d’informations », « reality check » et « networking ».
  • Les diverses réunions du Conseil de l’UE et du Conseil européen permettent également aux journalistes de se livrer à l’échange d’informations en attendant les résultats des négociations politiques qui filtrent derrière des portes closes et surtout à l’interprétation de ces infos, souvent d’ailleurs l’objet d’une réflexion collective.
  • Last but not least, les voyages de presse organisés deux fois par an par les présidences tournantes sont favorables à la formation de contacts sociaux.

Isolation des journalistes et complexité des informations, le cocktail de la coopération

Une grande partie des journalistes est envoyée à Bruxelles seuls. L’isolement de la plupart des correspondants de leur rédaction, sans l’appui éditorial de leurs collègues les conduits à rechercher des liens sociaux et professionnels en dehors de leur média afin de compenser le manque d’infrastructures qui va de pair avec des ressources éditoriales limitées.

La complexité des questions à traiter dans les affaires européennes implique nécessairement le recoupement pour vérifier si l’information est bien comprise, mais aussi pour neutraliser l’influence des institutions qui fournissent beaucoup d’informations aux journalistes.

En ce sens, la coopération est un moyen de garantir une plus grande objectivité. C’est également un outil d’analyse comparative, pour voir ce qui est pertinent pour les autres est utile à l’angle de ses propres histoires.

L’information européenne étant par nature transnationale, il est également nécessaire de recueillir des informations sur les positions des autres pays, sur l’impact potentiel des décisions politiques prévues. Les autres journalistes sont une source importante à cet égard, car ils fournissent un raccourci utile pour résumer la position et les réalités d’un pays. Les collègues sont ainsi souvent contactés sur la base de leur nationalité, en tant qu’experts sur leur pays d’origine.

La nationalité reste centrale dans le choix des partenaires de coopération

Tous les journalistes s’accordent sur l’absence relative de concurrence à Bruxelles comme l’un des principaux facteurs qui rendent toute coopération possible.

La coopération « naturelle » avec les co-nationaux

Certes, une légère concurrence affecte les relations avec ses compatriotes, mais beaucoup plus petite que celle qui règne à la maison. Les co-nationaux forment le premier cercle « naturel » des contacts sociaux et reste le principal point de référence et de contact social pour la plupart des journalistes, qui se retrouvent à couvrir les mêmes sujets, d’intérêt pour leur public national.

La coopération avec les autres nationalités

Puisque les espaces publics nationaux restent très isolés, il n’y a pratiquement pas de concurrence avec des journalistes étrangers. Les collègues d’autres nationalités sont également pour tous les journalistes des sources potentielles de coopération.

L’influence du pays entre petits et « nouveaux » États-membres ayant moins de correspondants et leurs homologues des « anciens » et grands Etats-membres est un critère important dans le choix de ses collègues d’autres nationalités.

D’autres critères existent, le simple fait de partager une frontière commune ne constitute pas une condition suffisante pour initier une coopération, des affinitiés culturelles sont nécessaires.

De même, la grande taille du pays joue un double rôle : un plus grand nombre de correspondants à Bruxelles et des grands pays généralement considérés comme plus influents expliquent pourquoi « leurs » journalistes peuvent être considérés comme potentiellement des contacts utiles.

Les compétences linguistiques sont un facteur important de coopération. Les langues sont des outils de base de coopération. La sympathie personnelle et le hasard sont au total des facteurs qui influencent de manière décisive le choix de leurs partenaires de coopération.

Le double rôle des collègues étrangers

La coopération du corps de presse à Bruxelles est à la fois une nécessité matérielle et une conséquence très appréciée de la nature cosmopolite de l’UE permettant aux journalistes de comparer leurs points de vue et perspectives nationales afin d’obtenir une image plus équilibrée de l’entreprise complexe qui est de l’UE.

La coopération donne un nouvel éclairage sur le rôle que joue la presse à Bruxelles dans la formulation de l’information européenne :

  • Les collègues étrangers agissent souvent comme des experts, des informateurs nationaux n’impliquant aucune adhésion à la position gouvernementale de leur pays mais offrant leur point de vue potentiellement critique (et idéalement objectif) – l’une de ses principales valeurs ajoutées recherchées par leurs collègues.
  • Les collègues étrangers agissent comme des interprètes de leur opinion publique nationale, ils parlent aussi au nom de leurs publics, en expliquant quelles sont les opinions de leurs compatriotes sur les questions politiques. Cela n’est pas considéré comme de la spéculation, mais offre des informations contextuelles utiles à ceux qui connaissent les réalités de leur pays moins bien.

La valeur ajoutée de la coopération : une couverture plus équilibrée de l’actualité européenne, au moins partiellement européanisée

S’appuyer sur un collègue d’une autre nationalité pour compléter ses propres sources d’information est utile pour nuancer le caractère fortement ethnocentrique du discours présenté par les responsables politiques nationaux et passer ainsi d’un point de vue strictement national à quelque chose de plus équilibré, au moins avec une partie internationale.

Tenir compte des différents points de vue des pays est également utile pour politiser l’information européenne que la nature consensuelle a tendance à être exagéré par les différents services de communication des institutions européennes qui ont tendance à faire taire les désaccords Etats membres potentiels.

Last but not least, le recoupement des faits avec d’autres collègues étrangers va à l’encontre de la tendance générale des politiques nationales de rejeter constamment la faute de toutes les décisions impopulaires sur « Bruxelles » et d’autres Etats membres.

Ainsi, le corps de presse à Bruxelles se caractérise par des mécanismes de coopération intensive. Toutefois, le contact social et professionnel avec des collègues étrangers est toujours dominé par l’appartenance nationale et les pratiques de coopération transnationale ne se traduisent pas directement par plus de contenus transnationaux, les médias étant toujours dominés par les cadres essentiellement nationaux.