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« Waltzing Matilda », le blog des communicants web de la Commission européenne

Accompagné de la traditionnelle mention « les points de vue et idées sont celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle de la Commission européenne » tout en disposant de la charte des blogs de la Commission européenne, ce blog

Inspiré du blog collectif « Writing for (y)EU » de l’équipe web du Parlement européen

Sans doute inspiré du blog collectif « Writing for (y)EU » de l’équipe web chargée de l’administration du site officiel du Parlement européen, dont les objectifs sont de :

  • parler de la réalité du travail des communicants du Parlement européen : leurs plans et projets, leurs difficultés et défis ;
  • raconter la vie dans le Parlement européen passée sous silence sur le site officiel ;
  • examiner les campagnes de communication web à l’échelle mondiale : les leçons et les possibilités ;

Positionné comme le blog de l’équipe web spécialisée dans les médias sociaux de la Commission européenne

« Waltzing Matilda » sera principalement rédigé par la section « médias sociaux » de l’équipe web de la DG COMM de la Commission européenne, avec comme objectifs de :

  • examiner avec « étonnement, surprise et un œil critique les évolutions et les révolutions dans le monde des médias sociaux » ;
  • « explorer des idées, partager des doutes, chercher des conseils » sur la façon dont les administrations européennes devront communiquer sur les médias sociaux ;
  • « apprendre comment la Commission peut utiliser les médias sociaux pour communiquer avec les citoyens ».

Le principal responsable du blog sera Bert Van Maele, chef de la section « médias sociaux et promotion » au sein du département web de la DG COMM de la Commission européenne, depuis juin 2007 sur des problématiques web au sein de la DG Communication.

Ainsi, après les blogs personnels de Dick Nieuwenhuis, fonctionnaire européen travaillant sur la communication des politiques extérieures de l’UE ou Martin Westlake : martinwestlake.eu, ancien dircom et actuel secrétaire général du Comité économique et social européen, souhaitons la bienvenue au premier blog de communicants de la Commission européenne !

Quels sont les différents contenus et les stratégies de communication associées de la marque UE sur le web ?

Face au « rapprochement (que permet le web) entre les logiques de contenus et les logiques médias, puisque sans média, le contenu n’a pas de valeur et sans contenu le média ne sert à rien », la lecture de « Why Brands are Becoming Media » de Brian Solis nous avait conduit en février dernier à nous demander si « la marque UE peut devenir un média dans le web social ? ». Les récentes réflexions de Grégory Pouy sur « les différents contenus qui constituent une marque » (sur le web) nous invite à préciser les stratégies que l’UE pourrait adopter selon chaque type de contenus…

Voici une présentation synthétique des 6 types de contenus d’une marque sur le web et de leurs stratégies de communication associées selon Grégory Pouy :

1. Le contenu généré par la marque sur son site web : SEO + SEA

Au-delà de la production de contenus proprement dite – quoique ces contenus soient jugés les moins crédibles par les internautes – la stratégie consiste à « travailler le SEO (référencement naturel), le SEA (référencement payant) et de mettre en place une stratégie de nom de domaine afin que ces contenus soit visibles au maximum ».

2. Le contenu créé par les internautes et contrôlé par la marque sur son site : community management réactif

À travers des outils communautaires sur le site, notamment les commentaires, la stratégie consiste à « les modérer par du community management réactif ».

3. Le contenu créé et contrôlé par la marque hors du site : SMO + community management proactif

Au-delà de la visibilité de la marque dans Google, la stratégie consiste à « développer la présence de la marque dans les autres espaces du web (moteur de recherche vidéos, photos, présentation powerpoint…) » en particulier dans les réseaux sociaux tels que Facebook, Myspace ou Twitter à travers du SMO (Social média optimisation) ainsi que du community management proactif pour mettre à jour de manière régulière et rendre visibles les contenus de la marque sur ces plateformes.

4. Le contenu créé par les utilisateurs et relativement contrôlé par la marque : UGC + RP digitales

À travers des opérations visant à « mettre en place des opérations UGC (User generated content) ou des RP digitales avec des blogueurs », la stratégie consiste à influencer les contributions non rémunérées des internautes, des contenus forcément plus crédibles auprès de leurs pairs.

5. Le contenu créé et contrôlé par les internautes : monitoring + social média crise management

Correspondant à « la plus grosse masse de contenus générés sur les blogs, Twitter, les sites d’avis, comparatif, forums et autres… » ainsi que par les salariés même de la marque, la stratégie consiste à rester en veille et à gérer les éventuelles crises de l’e-réputation de la marque dans les médias sociaux.

6. Le contenu généré par les médias (traditionnels)

Correspondant aux retombées presse web et print, ce type de contenus n’est pas à négliger – ne serait-ce parce qu’il est« sans doute l’un des plus regardés par les dirigeants aujourd’hui ».

Ainsi, à travers cette présentation des types de contenus et des stratégies associées se dégage un ensemble d’actions concrètes que la marque UE pourrait judicieusement adopter.

Campagne de sensibilisation de l’UE sur la biodiversité

Après le climat, la biodiversité : avec le lancement de la campagne « Biodiversité: nous sommes tous concernés », l’UE reprend la parole sur le développement durable après l’échec de la conférence de Copenhague…

Une prise de parole européenne dans le tempo de l’agenda international : 2010 – « Année de la biodiversité » pour l’ONU

Non seulement les Nations unies ont déclaré 2010 « Année de la biodiversité », comme le rappelle le communiqué de la Commission européenne, mais le Programme des Nations unies pour l’environnement a surtout annoncé la création prochainement d’un groupe intergouvernemental d’experts sur la biodiversité – sur le modèle du GIEC qui, lui, s’occupe du climat…

Une réponse à la prise de conscience de l’opinion publique européenne encore réduite : Eurobaromètre « Attitude des Européens à l’égard de la question de la biodiversité »

Selon la dernière enquête Eurobaromètre réalisée en février 2010 – dont les résultats sont quasi-inchangés avec la dernière vague remontant à novembre 2007 – la plupart des Européens :

  • sent que la perte de la biodiversité est un problème sérieux (plus de 80%) et voit la conservation de la biodiversité d’abord comme une obligation morale (70%) ;
  • connait peu ou mal la signification du terme « biodiversité » (28 % en ont entendu parler sans toutefois en connaître le sens) et s’estime peu ou mal informé (32% se sentent bien informés) ;
  • ne pense pas qu’ils seront personnellement touchés par la baisse (seulement 17% reconnaissent qu’ils sont déjà touchés) et invoque comme principale raison de leur manque d’actions « leur méconnaissance des mesures à prendre pour y remédier ».

Une démarche de sensibilisation reposant largement sur une application Facebook

Présentée par le communiqué comme une campagne dont la priorité serait de faire face à l’inertie des Européens et à leur méconnaissance des mesures à prendre pour prévenir la perte de biodiversité, la démarche consiste davantage à familiariser les citoyens avec la notion de biodiversité :

  • un site weareallinthistogether.eu en full flash très esthétique mais peu ergonomique sensibilise les citoyens aux conséquences possible de la perte de biodiversité dans leur vie quotidienne (exemples concrets d’interdépendance avec l’homme d’espèces telles que la pomme, le moineau, la grenouille, le thon rouge ou l’écureuil…)
  • une application Facebook (en anglais seulement) invite les citoyens à soutenir la « cause » de la biodiversité :

biodiversifyme

  1. Biodiversify me! Create a biodiversified version of yourself!
  2. Become Friends Show you care! Make friends with one of the living organisms.
  3. Support biodiversity: tag yourself in the biodiversity logo.

Ainsi, cette nouvelle campagne de sensibilisation des Européens à la biodiversité se distingue par son inscription dans l’agenda international et l’exploitation de la logique du web social.

Comment le storytelling digital peut-il réinventer la communication européenne ?

La conférence du Social Media Club France : le Storytelling Digital, le 8 avril à La Cantine – animée par Alban Martin, auteur du livre « Et toi, tu télécharges? Industries du divertissement et des médias à l’ère du numérique » – est l’occasion d’envisager de « nouvelles formes d’écriture délinéarisée » qui correspondent à la triple tendance actuelle :

  • information pluri-média qui répond aux « parcours média quotidien » de chacun ;
  • divertissement rich média qui répond à l’hybridation jeu-cinéma ou « Siliwood » (Silicon Valley et Hollywood) ;
  • communication multimédia qui répond à l’interactivité du web social et au multi-tasking lié à la multiplication des écrans.

La production de documentaires web : le cas de « portraits d’un nouveau monde » pour France 5

Présentée par Cécile Cros, co-fondatrice de Narrative, la production de documentaires pour les nouveaux médias : « portraits d’un nouveau monde » sur France5.fr réinvente le journalisme narratif avec le digital :

  • réinvention de l’écriture : impact lié aux contraintes du web sur l’image (émotion immédiate et directe des photos) ;
  • réinvention du tournage : impact lié à la proximité de l’écran et à l’intimité de l’ordinateur personnel sur la narration (à la 1e personne) et le cadrage (regard caméra) ;
  • réinvention du montage : impact lié à la versatilité/volatilité de l’attention sur le son (autonomie privilégiant le doublage au sous-titrage) ;
  • réinvention de l’habillage : impact lié aux usages sur l’interface (fonctions d’accès, d’accueil, virales et sociales).

La production de programmes TV transmédia : le cas de « Clem – maman trop tôt » pour TF1

Présenté par Nicolas Bry, directeur du Transmedia Lab d’Orange, la production de programmes TV transmédia (diffusion de téléfilm complétée par le web et le mobile) telle que « Clem – maman trop tôt » pour TF1 réinvente l’engagement du public avec le digital :

  • associer la créativité des auteurs de la fiction et des commentaires de la « communauté » à travers le dialogue des technologies et la circulation des contenus (SMS, e-mail, blog, Facebook) au point que c’est l’expérience qui fait l’histoire.

Ainsi, si la communication européenne s’engage dans la production de documentaires pour le web (portraits des Pères fondateurs de l’Europe ?), voire dans la réalisation de programmes TV transmédia, alors de l’écriture (fragmenter le récit et la diffusion des contenus par médias) au tournage-montage-habillage (intégrer les technologies et les fonctionnalités) jusqu’au community management (animer les interactions et les communautés), le storytelling de l’UE devrait s’adapter au digital.

Vers une radicalisation des prises de position des acteurs de la communication européenne ?

Dernièrement, les prises de position des acteurs de la communication européenne (journalistes – correspondants de presse à Bruxelles, euro-bloggeurs et fonctionnaires européens) semblent dominées par des prises de positions plus tranchées que d’habitude…

Acte 1 : affirmations accusatoires du président de l’association des correspondants de presse à Bruxelles contre la communication de l’UE

Alors que le nombre de correspondants à Bruxelles est en régression, le président de leur organisation professionnelle : l’Association de la Presse Internationale, Lorenzo Consoli, met durement en cause la stratégie de communication de l’UE reposant notamment sur la mise à disposition sur Internet, pour les citoyens, de nombreuses données concernant l’UE et affirme :

« La transparence ne signifie pas rendre tout simultanément accessible pour tout le monde. La communication directe avec le citoyen sur tous les sujets a toujours été le rêve des régimes totalitaires. C’est notre tâche (celle des journalistes NDLA) et non celle des institutions de déterminer ce qui est important. Lorsque les journalistes sont exclus du processus de la communication, on méconnaît le rôle démocratique de la presse. »

Une telle charge résumée par l’API ainsi : « L’Europe mérite ce débat, et elle mérite d’avoir ses chiens de garde » marque un tournant dans les prises de position collectives des journalistes vis-à-vis de l’UE.

Acte 2 : exagérations satiriques assumées d’un euro-blogeur pour affirmer l’importance des blogs face aux émetteurs institutionnels ou médiatiques traditionnels

En réponse, l’euro-blogeur Julien Frisch publie un billet volontairement satirique : « My vision of journalism in Brussels » affirmant : « Personne n’a besoin d’un journalisme indépendant à Bruxelles quand il y a des blogeurs et de bonnes informations financées par les institutions » européennes et précisant même : « J’ai dû écrire cette vision pour faire en sorte que chacun sache que nous, les euroblogeurs, sommes contre le journalisme indépendant à Bruxelles. C’est nous contre eux. Et à la fin, c’est nous qui gagnerons. »

Une telle forme d’expression, franchement nouvelle pour les lecteurs fidèles de Julien Frisch, au point qu’il précise dans un autre billet « Euroblogging, journalism & institutional communication » : « Il est important d’exagérer, de temps en temps. » marque également un tournant, qu’il accompagne néanmoins d’une interview plus mesurée à Cafebabel dans laquelle il précise le fond de sa pensée :

« C’est à nous (euro-blogeurs, NDLA), hors des institutions, de montrer que nous sommes capables de produire nos propres contenus multimédias, de couvrir les informations européennes de manière professionnelles pour rendre la présence des institutions dans ce domaine moins nécessaire. »

Acte 3 : publication d’une lettre ouverte d’un syndicat de fonctionnaires européens pour créer une cellule de « riposte » contre les attaques diffamatoires

Sans lien avec les deux actes précédents mais soucieux de riposter aux « attaques diffamatoires par des médias et des lobbys anti-européens » contre le personnel de l’UE, une organisation syndicale représentative des personnels des institutions européennes publie une lettre ouverte à Barroso.

Une telle position visant à créer une cellule spécialisée au sein du service du porte-parole de la Commission européenne qui serait « dotée des moyens nécessaires pour réfuter rapidement et systématiquement toutes les attaques indignes dont la fonction publique européenne est le bouc émissaire » marque là encore un tournant, avec des accusations graves contre des « allégations des médias basées sur des généralisations hâtives et mal documentées ».

Ainsi, l’heure de la radicalisation des prises de position en matière de communication européenne semble sonner.