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BloggingPortal fête ses 3 ans : qui sont les Eurobloggeurs, ces indignés de l’UE ?

Aujourd’hui, le BloggingPortal, rassemblant plus de 900 Eurobloggeurs, fête ses 3 ans…

Les Eurobloggeurs, ces indignés de l’UE

Tous les jours, des citoyens plus ou moins jeunes, sans autre intérêt que de s’exprimer en toute liberté, se saisissent de leur blogs plus ou moins anonymes et publient des billets sur une actualité européenne que la plupart des grands médias traditionnels délaissent faute d’audience ou d’intérêt. De manière plus ou moins constructive, chacun selon son style et ses sujets de prédilection, ces Eurobloggeurs par leurs voix s’expriment sur la façon dont l’UE avance.

Quel est le point commun de tous ces Eurobloggeurs qui se sont aggrégés sur le BloggingPortal ?

Une même indignation partagée sur les évolutions, les décisions… voire la communication qui concerne l’Union européenne. À la manière des mouvements d’indignés à Wall Street, à la Puerta del Sol et ailleurs, les « indignés de l’UE » forment une vaste agora en ligne que seul un sentiment commun rassemble, sans aucune structure ou direction particulière.

Le BloggingPortal, un point de ralliement

Depuis 3 ans, venant quasiment des 27 États-membres, des Eurobloggeurs se rassemblent autour du BloggingPortal, un portail qui présente – grâce à une équipe d’une petite trentaine d’éditeurs à laquelle j’appartiens – une sélection quotidienne des meilleures publications.

Quelle est l’influence de tous ces Eurobloggeurs auprès de l’UE ?

Au-delà de l’activité des uns et des autres, c’est à l’occasion de la sortie de classements d’euro-blogs en 2010 – réalisés avec une indigence plus ou moins forte quant à la connaissance réelle de ces blogs et à la rigueur de l’analyse – que les Eurobloggeurs ont pris conscience de former un écosystème fragile mais observé.

Après que le chef du service de presse du Parlement européen ait soulevé la question en juin 2010 « Should serious EU bloggers get some sort of accreditation to EU institutions? But on what criteria? », c’est grâce aux porte-parole de la présidence hongroise du Conseil de l’UE en 2011, que la place des Eurobloggeurs est devenue plus sensible lorsque des accréditations aux réunions du Conseil ont été délivrées à quelques un d’entre nous. Dernièrement, c’est encore un Eurobloggeur qui, de manière totalement inédite, est invité en janvier 2012 au voyage traditionnel de presse d’ouverture de la présidence semestrielle danoise.

Quelle sera la prochaine étape de ce mouvement des « indignés de l’UE » qui parvient à se faire entendre des institutions européennes ? Se rallieront-ils au cri d’« Occupy Brussels » ?

Invitation inédite d’un Eurobloggeur au voyage de presse organisé par la présidence danoise du Conseil de l’UE

L’ouverture du traitement des Eurobloggeurs sur le mode des journalistes progresse de nouveau grâce à un Etat-membre président le Conseil de l’UE.

À peine un an après l’octroi – par la présidence hongroise du Conseil de l’UE – d’accréditation à des Eurobloggeurs pour leur donner accès aux réunions du Conseil des ministres européens ; la présidence danoise vient d’inviter un Eurobloggeur au voyage de presse traditionnellement organisé pour les correspondants de presse auprès de l’UE dans la capitale du pays exerçant la présidence tournante…

Le traditionnel voyage de presse pour les correspondants de presse auprès de l’UE

Comme il semble être de coutume, l’Etat-membre à la tête de la présidence semestrielle du Conseil de l’UE organise un voyage de presse dans sa capitale pour permettre aux journalistes européens de rencontrer les principaux responsables institutionnels.

Dans ce cadre, la présidence danoise, qui vient de débuter, organise un voyage de presse afin de permettre aux journalistes de rencontrer le Premier ministre danois, Helle Thorning-Schmidt, le ministre des Affaires étrangères Villy Søvndal, des Affaires européennes Nicolai Wammen ou des finances, Bjarne Corydon.

Sont ainsi invités – selon la liste des participants ci-dessous – 68 correspondants de presse :

  • la principale délégation (12%) est représentée par la presse anglo-saxonne : The Times, The Daily Telegraph Reuters, Blommberg News, Dow Jones/Wall Street Journal, International Herald Tribune/The New York Times, The Economist, Financial Times ;
  • la presse française (8%) est également bien représentée : Agence France Presse, Les Echos, Le Monde, Le Figaro, Ouest-France, Agence Europe ; quoique le fameux correspondant de Libération, président de la section française de l’Association des journalistes européens, Jean Quatremer ne soit pas présent.

Scan de la liste des participants du voyage de presse de la Présidence danoise (@JonWorth)

L’invitation inédite d’un Eurobloggeur au voyage de presse de la présidence danoise

Parmi les 68 participants, Jon Worth, l’un des Eurobloggeurs les plus éminents, co-éditeur du BloggingPortal, figure également sur la liste, comme il le confirme sur son blog : « Danish Presidency Press Trip ».

Cette démarche inédite de la part d’une présidence du Conseil de l’UE confirme à la fois la position d’interlocuteur que certains Eurobloggeurs – par leur talent et leur présence à Bruxelles – ont su créer ainsi que l’ouverture des équipes presse/communication d’une pays réputé pour sa transparence dans les affaires publiques.

Ainsi, d’autres initiatives inédites sont à prévoir au cours du semestre de la présidence danoise du Conseil de l’UE.

Séminaire : « La communication européenne: quelle(s) voix pour l’Europe ? » le 9 décembre 2011 à Paris

L’Europe traverse une profonde crise de confiance, provoquant autant d’attentes que de défiance de la part des citoyens des Etats-membres. Dans ce contexte marqué par l’incertitude quant à son devenir, l’Europe semble avoir du mal à faire entendre sa voix : Qui parle pour l’Europe ? Qui parle de l’Europe ?

En quoi les difficultés de l’Europe politique nous permettent-elles de repenser la communication européenne ?

Représentants des institutions européennes et nationales, élu, journaliste et euro-bloggeur reviendront sur la difficulté à rendre audible un discours européen et visible une entité politique qui repose sur des acteurs, des institutions, des procédures dont l’apparente complexité semble décourager leur appropriation par les citoyens.

Table ronde n°1 : Les défis de la communication européenne :

Quels sont les défis auxquels doivent faire face les institutions européennes dans leur adresse aux Etats-membres et à leurs citoyens ? Multiplicité et coordination des discours institutionnels et politiques, prééminence de logiques nationales dans la promotion ou la dévalorisation de l’action européenne, place des citoyens sollicités dans une communication participative mais tus dans le processus politique :

  • Bruno Denoyelle, Service de l’Information du Gouvernement, France
  • Christian Gsodam, Secrétariat général du Comité des Régions
  • Marie-Christine Vergiat, députée au Parlement européen
  • Anna Zalewska-Urbanczyk, Représentation de la Commission européenne à Paris

Table ronde n°2 : Quelle place pour l’Europe dans les médias sociaux et traditionnels ?

Quel est le traitement médiatique d’une actualité européenne qui semble rétive aux logiques de dramatisation, de personnalisation et de simplification pour partie caractéristiques de la couverture des sujets politiques nationaux ? Place dévolue aux questions européennes au sein des rédactions, travail journalistique des spécialistes de l’Europe et développement de nouveaux moyens de diffusion, notamment numériques :

  • Aurélie Valtat, communication web, Conseil de l’Union européenne
  • Fabrice Pozzoli-Montenay, journaliste européen
  • Bert Van Maele, médias sociaux à la DG Communication de la Commission européenne
  • Michael Malherbe, euro-bloggeur

Séminaire organisé au Bureau d’information pour la France du Parlement européen le 9 décembre de 13h45 à 18h15, conjointement par les étudiants des Master 2 « Communication politique et publique en France et en Europe » de l’UPEC et « Communication politique et sociale » de l’Université Paris 1, sous la responsabilité de Stéphanie Wojcik, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication – UPEC, et Nicolas Hubé, maître de conférences en science politique – Université Paris I.

Les journalistes sont-ils encore le seul public de l’UE ?

Non, il ne s’agit pas ici d’annoncer que les citoyens européens seraient devenus le public tant fantasmé de l’UE ; mais plutôt de rebondir, à l’heure de l’euro-blogo-sphère, sur un article publié par Olivier Baisnée en 2000 « les journalistes, seul public de l’Union européenne ? »…

Les journalistes accrédités, le seul public de l’Union européenne ?

« Premier public de l’Union européenne, le corps de presse accrédité en serait aussi le seul. »

D’abord, les journalistes accrédités à Bruxelles seraient le seul public de l’UE dans la mesure où, selon Olivier Baisnée, « socialisé(s) au système politique et institutionnel de l’Union, (ils) l’envisage(nt) comme tel : vivant à son contact immédiat et permanent, ils finissent par en connaître intimement les processus, le personnel politique, les lieux et les enjeux ».

« Une fois assimilée la grammaire du fonctionnement de ces institutions, (les journalistes accrédités) sont à même de comprendre les enjeux, de repérer les acteurs et les problèmes qui entourent une décision, et de l’interpréter ».

Au bout de quelques d’années, ces journalistes sont de fait membres d’un microcosme qui englobe tous ceux dont la profession est liée aux activités de l’Europe (fonctionnaires, hommes politiques et représentants des groupes d’intérêt).

Ainsi, les journalistes accrédités sont probablement un peu des eurocrates, comme le craignait récemment un jeune pigiste à Bruxelles, Jean-Sébastien Lefebvre : « Journalistes européens : sommes-nous des eurocrates ? ».

Ensuite, selon Olivier Baisnée, « ce huis clos social et intellectuel se trouve encore renforcé du fait de la véritable prise en charge des journalistes par la Commission européenne, notamment lors de la « grand-messe de midi » que représente le rendez-vous quotidien avec le service du porte-parole.

« Englués dans ce flot (d’innombrables documents distribués lors du briefing), les journalistes ne peuvent guère prendre du recul, mener des investigations, s’intéresser à autre chose qu’à l’ordre du jour proposé. D’autant plus qu’il s’agit souvent de dossiers assez techniques. »

Ainsi, la Commission européenne tente de contrôler l’agenda médiatique la concernant en encombrant l’espace et le temps des correspondants de presse.

Enfin, les journalistes accrédités auprès des institutions européennes sont également des interprètes indispensables dans la mesure où ils sont l’une sinon l’unique source d’information et de représentation de l’UE dans la conscience de ses habitants.

Les euro-blogeurs accrédités, un nouveau public de l’Union européenne ?

Avec l’accréditation inédite d’euro-blogeurs pour des réunions du Conseil de l’UE – que l’on ne pourrait que souhaiter pour ce briefing quotidien du service du porte-parole de la Commission européenne – les euro-blogeurs rejoindraient le club du « seul public de l’UE ».

D’une part, les euro-bloggeurs constateraient, comme l’analyse Olivier Baisnée, que l’information la plus intéressante dans les points presse vient non pas de ce qui est dit par les porte-parole mais des questions posées par les journalistes. « Des questions qui mettent en évidence les problèmes que les différentes décisions poseront dans les Etats-membres ».

« Les réactions de la salle de presse laissent transparaître finalement toutes les préoccupations nationales et donnent une idée de ce que pourrait être, si elle existait, une opinion publique européenne replaçant les enjeux dans les contextes nationaux et rendant visibles aux autres partenaires les problèmes spécifiques à chaque État. »

Ainsi, les euro-blogeurs accrédités pourraient expérimenter que le principal intérêt des points presse est la projection des différents éclairages nationaux sur les décisions annoncées par les institutions européennes.

D’autre part, les euro-blogeurs accrédités, à l’instar des journalistes accrédités, constateraient que l’absence ou la rareté du sensationnel – « il n’existe guère de scoops au niveau communautaire qui soient considérés comme tels par les rédactions nationales » – apaise les rapports et renforce le peu de concurrence.

« Peu touchés par la compétition, les journalistes sont ainsi plus à même de développer des pratiques de collaboration, de partage d’information, voire de travail, lorsque plusieurs événements ont lieu en même temps. »

Ainsi, autre leçon pour les euro-blogeurs, l’accréditation renforcerait l’esprit de collaboration et de partage, déjà fort au sein de leur communauté.

Principales conclusions pour les accrédités (journalistes ou blogeurs)

Des pratiques plus critiques vis-à-vis des institutions feront converger les accrédités qui refusent de se laisser enfermer dans l’expertise et privilégient une définition de leur mission plus proche de celle de l’investigation :

  • entretien d’un rapport plus distant à la source d’information institutionnelle ;
  • plus largement, attitude à l’égard de la parole des institutions européennes plus distanciée.

Par ailleurs, les accrédités restent d’abord et avant tout des citoyens d’un Etat national chargés pour les journalistes ou désireux pour les blogeurs de rendre compte de l’UE à des publics ancrés dans des réalités politiques, sociales et historiques distinctes.

Ainsi, la couverture européenne dans les médias ou dans les blogs reste soumise à des contingences nationales et éditoriales (orientations politiques ou spécialités thématiques) spécifiques.

Euro-blogeurs et relations publiques de l’UE : ouverture des accréditations au Conseil de l’UE

Grande première en matière de communication de l’UE cette semaine, des euro-blogeurs seront traités comme des journalistes et recevront des accréditations pour avoir accès aux réunions du Conseil des ministres européens…

Le Conseil de l’UE : première institution européenne permettant aux euro-blogeurs de couvrir l’actualité européenne « de l’intérieur »

Idée lancée en juin 2010 par la responsable du service presse du Parlement européen dans un Tweet, l’accès des euro-blogeurs aux réunions des institutions européennes, sur le modèle des détenteurs d’une carte de presse, sera concrétisé en mars 2011 par la présidence hongroise du Conseil du l’UE, comme le confirme ce Tweet du service presse du Conseil.

Après plusieurs réunions depuis quelques semaines, entre des éditeurs du portail BloggingPortal basés à Bruxelles et les porte-parole de la présidence hongroise, le « projet pilote » d’accréditer des euro-blogeurs s’est rapidement décidé ces dernières heures.

Vers un accord avec le Parlement européen et la Commission européenne sur l’accès global des euro-blogeurs aux institutions européennes ?

Selon un Tweet du directeur pour les médias du Parlement européen, Jaume Duch en février 2011, l’intention semble confirmée que les institutions de l’UE envisagent d’appliquer des règles d’accès pour les euro-blogueurs, similaires à celles prévues pour les journalistes.

Même si le tournant mondialement historique pour les blogeurs remonte à mars 2005, lorsque, pour la première fois, le blogeur Garrett Graff reçoit une accréditation pour les points de presse quotidiens de la Maison Blanche, le virage européen illustre un esprit d’ouverture nouveau au sein des services « communication » des institutions européennes.

Ainsi, 9 mois après l’ouverture de « la question de l’organisation entre les euro-blogeurs et les services relations publiques de l’UE », la réponse du Conseil de l’UE créée un précédent qui devrait permettre de mieux couvrir l’information sur l’Europe dans les euro-blogs.