Archives mensuelles : mai 2012

La présidence chypriote invite les Eurobloggers : comment transformer un événement en projet ?

Après l’initiative inédite de la présidence hongroise d’accréditer des eurobloggers aux réunions du Conseil de l’UE, la future présidence chypriote vient d’inviter les eurobloggers à un événement organisé à Bruxelles…

Comment éviter que ce soit une opération de RP limitée à quelques privilégiés bruxellois et transformer l’événement eurobloggers en un projet plus impliquant à la fois pour les eurobloggers et pour la présidence chypriote du Conseil de l’UE ?

Inscrire l’engagement avec les bloggers dans la nouvelle économie relationnelle des institutions européennes

Avec cette invitation de bloggers, la présidence chypriote semble prendre conscience, selon l’analyse de l’enseignant-chercheur Didier Chauvin que « l’Ancien régime médiatique » (médias de masses, logiques de transmission d’information sur des supports matériels) laisse la place à un « nouveau régime médiatique » (réseaux sociaux, self-media, logique de propagation et d’interaction…) qui offre :

  • d’une part, des propensions et des potentialités de mise en visibilité, de publicisation accrue ;
  • d’autre part, de renouvellement de la relation entre les acteurs et les institutions.

Inscrire la relation avec les bloggers dans un projet de transformation de la communication de la présidence du Conseil de l’UE

La communication de la présidence tournante du Conseil de l’UE doit ainsi se « re-positionner » pour « raisonner radicalement en terme de « processus », de structuration de flux, de ressources… dans le cadre d’un projet, lui-même toujours en mouvement ».

La culture professionnelle héritée de la forme « bureaucratique-rationnelle-légale » (hiérarchie, cloisonnement, « one-best-way », etc…) qui cantonne la communication à une fonction « satellite » doit évoluer pour transformer la présidence du Conseil de l’UE en organisation « relationnelle » au sein de laquelle la communication se pratique dans une perspective radicalement informationnelle et de service aux publics.

Inscrire les bloggers comme des acteurs-ressources et non pas des cibles-destinataires

La communication transformée, c’est-à-dire orientée vers le partage de l’information, de la présidence chypriote du Conseil de l’UE doit re-considérer les bloggers :

  • « crowdsourcing » : les bloggers sont contactés comme des ressources (et des alliés) ;
  • « empowerment » : les bloggers sont des acteurs au service de la co-production et de la diffusion d’un projet.

Évidemment, il faut capitaliser sur l’expérience très enrichissante de Ronny Patz, Euroblogger accrédité par la présidence hongroise :

  • organiser un événement ouvert à tous les publics connectés et adapté in situe aux bloggers : ne pas monter un cocktail offline classique mais co-construire un programme d’interventions et d’échanges ouverts à différents profils de bloggers et surtout connectés online et en direct ;
  • organiser un événement utile car destiné à une audience large et orienté vers une relation de long terme : ne pas faire participer que des bloggers qui se connaissent déjà ou qui ne se recontacteront jamais mais convier des acteurs (bloggers et officiels européens) qui tout en ayant un centre d’intérêt commun n’auraient pas l’occasion de se rencontrer afin de leur proposer un projet commun tout au long de la présidence.

Fondamentalement, il faut faire que l’événement ne soit plus une finalité en soi mais un projet qui réalise et illustre une nouvelle approche de la communication de la présidence du Conseil de l’UE :

  • l’événement devient une mise en pratique de la nouvelle approche « informationnelle » qui concrétise la volonté de transparence, d’ouverture, de dialogue voire de co-création ;
  • l’événement devient une illustration de la nouvelle orientation « relationnelle » qui assure l’efficacité de la démarche et met en visibilité cette « efficacité ».

Ainsi, avec cette invitation de bloggers, la présidence chypriote du Conseil de l’UE pose un premier jalon d’une nouvelle approche « relationnelle » de la communication.

Comment conceptualiser l’espace public européen en ligne ?

Dans le débat sur comment définir l’espace public européen en ligne, récemment mené par Ronny Patz dans « The illusion of the EU bubble and the discovery of the EU foam » et Mathew Lowry dans « Defining the Bubble from different perspectives », plutôt que de reprendre les notions : communautés d’idées/d’intérêts, bulles connectées ou juxtaposées et européanisation des bulles nationales vs. transnationalisation de la bulle bruxelloise, utilisons le concept d’espace public développé par Erik O. Eriksen…

Définition de l’espace public et des espaces publics « général, segmenté ou fort »

Dans un papier « Conceptualizing European Public Spheres – General, Segmented and Strong Publics », Erik O. Eriksen définit les notions de la manière suivante :

  • Un espace public est un lieu social créé lorsque des individus délibèrent sur des préoccupations communes, et créant une relation entre des intervenants et une audience.
  • Dans une perspective démocratique, le débat public vise à la formation d’une opinion publique, qui est la base de toute décision collective.

En fonction des possibilités de formation d’une opinion publique et des formes de prise de décision politique, plusieurs types d’espaces publics peuvent êtres définis :

  • espace public général : ce sont des espaces de communication au sein de la société civile dans lesquels tous citoyens peuvent participer sur une base libre et égale afin de délibérer en étant soumis aux seules contraintes de la raison ;
  • espace public transnational et segmenté : ce sont des espaces qui évoluent autour de réseaux liés à des politiques publiques et constitués par une sélection d’acteurs ayant un intérêt commun sur certains problèmes et solutions ;
  • espace public fort : ce sont des espaces légalement institutionnalisés et réglementés où se tiennent des discours spécialisés sur la formation collective d’une décision au sein du centre politique.

Quid des espaces publics européens ?

Selon Erik O. Eriksen, en Europe, un débat public commun – sur des mêmes thèmes et des critères de pertinence – n’est pas réalisable :

  • Certes, il y a un espace potentiel pour la création d’une identité collective par le biais de quelques médias paneuropéens, sur la base de l’anglais comme lingua franca.
  • Mais, il y a un long chemin entre le genre de débat et de diffusion de l’information ayant lieu aujourd’hui en Europe et le genre de délibération publique nécessaire pour former une opinion collective et une décision collective.

En d’autres termes, il n’existe pas d’espace public européen au sens d’espace public général. De même, un espace public européen au sens d’espace public fort existe de manière extrêmement réduite, en se limitant au seul centre bruxellois.

Erik O. Eriksen poursuit en considérant que les mass-média facilitant de véritables débats publics propices à la négociation collective de la décision publique font dans une large mesure défaut au niveau européen.

Cependant, il y a des espaces publics transnationaux formés à partir des réseaux de l’UE. Ces communautés sont constituées sur la base d’intérêts communs et de thématiques spécifiques qui fluctuent et font ainsi grandir et rétrécir le réseau.

Autrement dit, il existe bien un espace public européen compris comme espace public transnational et segmenté. La capacité d’homogénéiser le discours public européen est plutôt limité. L’espace public européen est actuellement très fragmenté et en constante évolution.

À la place du peuple souverain, il y a le bruit de communications anarchiques et pluralistes.

Les espaces publics européens à l’heure du web social, des communautés en ligne et de la démocratie participative

Pour Erik O. Eriksen, l’espace public européen est devenu polymorphe et polyphonique. Dans l’UE, il y a, certes, des traces d’espaces transnationaux dans lesquels tous les citoyens de l’UE peuvent (potentiellement) participer, mais il y a surtout des preuves plus saillantes d’espaces publics segmentés évoluant autour des réseaux institutionnels européens.

Ce constat ne peut être que renforcé à l’heure actuelle. En parallèle et en complément des espaces publics segmentés, formés par des réseaux d’acteurs liés par des politiques publiques européennes, coexistent avec des communautés en ligne d’acteurs liés par des centres d’intérêt à caractère européen.

En règle générale, Erik O. Eriksen estime que l’existence de publics plus nombreux favorise la démocratie en améliorant la participation populaire dans la formation de l’opinion publique, plus il y a des publics, plus le débat et la critique progressent et moins il y a d’exclus et de sujets non abordés :

  • plus de publics contribue à critiquer et à déconstruire les « vérités » hégémoniques et les consensus dominants et force les décideurs à fournir des justifications plus convaincantes.
  • plus les publics fournit donc plus de véhicules de démocratisation et plus de possibilités pour tester la légitimité du pouvoir.

Sous cet angle, les « bulles » européennes en ligne – qu’elles soient peu connectées ou souvent juxtaposées ; qu’elles soient trop nationales ou pas assez transnationales – sont autant de publics qui participent de l’amélioration de la démocratie européenne.

Toutefois, poursuit Erik O. Eriksen, lorsque les réseaux de délibération dans des espaces de communication sont considérés comme exhaustifs de la doctrine démocratique, il y a un renoncement à l’idée de gouvernement par le biais du public, par le raisonnement collectif. Dans les sociétés modernes, c’est la loi qui établit l’unité : la participation au processus législatif constitue l’identité collective. Ce qui entrave la démocratie au niveau européen aujourd’hui, c’est l’absence d’une identité commune fondée sur le droit et de la possibilité pour un discours transnational.

Là encore, l’espace public européen en ligne peut certes contribuer à une meilleure démocratie délibérative en Europe mais ne peut pas réaliser la démocratie participative de l’UE, sans que la loi européenne unifie discours et pratiques.

Conclusion : ce qui fait défaut à l’UE, c’est qu’il n’y a pas un espace public européen unique.

La démocratie participative européenne en procès ?

Lors d’une journée d’étude à l’EHESS sur des « Regards croisés sur les critiques de la participation » en mars dernier, Christophe Bouillaud, professeur de science politique à l’IEP de Grenoble est intervenu sur l’impératif participatif citoyen dans la crise économique européenne ; ou quand la démocratie participative européenne est en procès…

La crise, éteignoir de la démocratie participative dans l’UE

La « démocratie participative » définie comme « ensemble de procédures qui permettent aux citoyens sans médiation d’exprimer directement leur voix » est presque totalement absente dans le déroulement de la crise européenne jusqu’à ce jour.

Pour Christophe Bouillaud, « les instances européennes semblent avoir pour objectif de ne pas avoir à organiser de consultation populaire. (…) Les décisions prises sont le fruit de cénacles restreints » sans aucune consultation large du public.

Autrement dit, « la situation présente de l’Union européenne montre une évolution exactement inverse de celle qui verrait une participation directe plus grande des citoyens aux grandes décisions économiques qui les concernent ».

La démonstration est implacable pour illustrer le « business as usual » des procédures démocratiques représentatives traditionnelles, au détriment des dispositifs de démocratie participative :

« A presque aucun moment, les décisions de politiques publiques ne sont soumises, même à un semblant de discussion ouverte aux citoyens ordinaires, en dehors des campagnes électorales habituelles. »

« Par ailleurs, surtout au sein de l’Union européenne, le primat des exécutifs nationaux dans la décision semble encore se renforcer lors de la crise. Le Conseil européen devient largement le seul lieu de décision « démocratique » – les Parlements nationaux sont priés de suivre ce que leur gouvernement a acté dans ce cénacle. »

« Finalement, le plus remarquable, à regarder les choses froidement, c’est qu’il ne se passe pas grand chose. Les élections provoquent des alternances sans heurts, la rue ne gouverne pas, les référendums sont aussi rares qu’auparavant. Ni révolution par les urnes, ni révolution par la rue, ni même apothéose de la « démocratie participative ». »

La démocratie participative, un dispositif pour « beau temps » ?

La conclusion de Christophe Bouillaud est sans appel : « Le très classique « no taxation without representation », qui détermine sur la longue période la primauté de la démocratie représentative sur les affaires économiques, fonctionne encore fort bien. »

« La crise économique permet une réaffirmation du TINA « There is no alternative » habituel, c’est une des formes les plus radicales de refus de toute participation populaire à la décision publique – sauf celle qui consiste à reconnaître la « vérité des faits ». Puisque la vérité existe, la seule bonne chose que le peuple puisse faire, c’est de l’accepter. »

Un point de vue qui n’est pas sans rappeler les critiques d’Éric Dacheux dans « L’impossible défi. La politique de communication de l’Union européenne » sur une construction européenne souvent présentée comme « inéluctable » par les États. La tactique de l’inéluctable consistant à présenter la construction européenne comme la seule possibilité des peuples de l’Europe, l’aboutissement inévitable d’un cheminement continu vers une Europe unie et indivisible.

« User du terme de « démocratie participative », qui suggère que les simples citoyens pourraient avoir voix au chapitre dans la décision publique contemporaine, risque fort de nous égarer gravement sur le fil de l’histoire en cours en ce que terme même indique que ces derniers pourraient avoir éventuellement quelque chose à proposer en matière de choix collectifs. »

Sinon, le déficit démocratique de l’UE se porte bien.

Quelles sont les pratiques d’information et de communication dans le web social des acteurs européens ?

Dans le prolongement de deux études régulières portant sur les usages numériques des acteurs bruxellois :

  • 2e « the European Parliament Digital Trends survey » de Fleishman-Hillard Bruxelles réalisée en 2011 auprès d’un échantillon de 120 euro-députés ;
  • 3e « Capital Staffer Index » de Edelman réalisée en 2011 auprès de plus de 500 collaborateurs parlementaires à Washington DC, Bruxelles, Paris, Londres, Berlin, Pékin…

une nouvelle enquête « EU Digital Pulse » réalisée auprès des principaux acteurs européens (eurodéputés, collaborateurs parlementaires, fonctionnaires de la Commission ou d’agences, ONG européennes, journalistes européens…) vient de paraître. Quelles sont les principaux enseignements ?

Pratiques en matière d’information : très forte concentration autour de quelques titres de la presse anglo-saxonne ou spécialisés sur l’UE

Les pratiques des acteurs européens en matière d’information sont particulièrement concentrées autour de 5 sources anglosaxonnes ou spécialisées sur l’UE :

  • la BBC est la source la plus fréquemment citée auprès de tous les acteurs au sein des institutions européennes ;
  • le Financial Times et The Economist sont également très répandus auprès de la plupart des acteurs, en particulier les think tanks, les milieux académiques et les journalistes ;
  • Euractiv et European Voice – deux sources spécialisées sur l’UE – sont également très lus, notamment dans les associations professionnelles et les ONG.

Pratiques en matière d’information dans le web social : très forte utilisation de Wikipedia et Youtube chez l’ensemble des acteurs européens

Deux médias sociaux sont largement utilisés par l’ensemble des acteurs européens :

  • Wikipedia est le plus régulièrement utilisé : 67% des « influenceurs bruxellois » fréquentent la plateforme sur une base quotidienne ou hebdomadaire de même que 61% des eurodéputés ;
  • Youtube est également un réseau très répandu : 67% des eurodéputés et 41% des influenceurs (sur la même base).

La première recommandation de l’enquête porte donc sur une surveillance active et engagée de Wikipedia pour faire en sorte que « son » organisation et « ses » questions de politique clés soient présentés d’une manière qui soient factuellement correct, intéressant et pertinent.

Pratiques en matière de communication dans le web social : très légère distinction entre Twitter, Facebook et LinkedIn chez les acteurs européens

Les usages des principaux réseaux sociaux Twitter, Facebook et Linkedin sont davantage discriminés :

  • les eurodéputés utilisent très fréquemment Facebook (70%) loin devant Twitter (35%) et LinkedIn (20%) ;
  • les influenceurs – en revanche – utilisent moins fréquemment Facebook (39%) et Twitter (23%) mais davantage LinkedIn (35%).

Twitter est un réseau social particulièrement discriminant :

  • c’est le réseau social le plus utilisé par les journalistes et les think tanks ;
  • 60% des eurodéputés nés après 1960 utilisent Twitter fréquemment (quotidienne ou hebdomadaire), contre seulement 5% de ceux nés avant 1950 ;
  • seulement 6% des « communicants » de la Commission et 4% des agences de l’UE utilisent Twitter quotidiennement ou hebdomadairement.

Deux recommandations de l’enquête concluent :

  • d’une part, avec la prééminence de Facebook comme outil de choix des eurodéputés pour communiquer, ce réseau social devrait être davantage privilégié par les autres parties prenantes pour atteindre les eurodéputés en ligne. L’enquête évoque à ce sujet une occasion manquée pour les lobbyistes…
  • d’autre part, quoique l’utilisation de LinkedIn soit faible chez les eurodéputés, ce réseau social est adapté pour cibler les influenceurs bruxellois, en particulier les représentants des associations d’entreprises, d’ONG, de think tanks ainsi que les universitaires et les journalistes.

Ainsi, tandis que les pratiques en matière d’information via les médias traditionnels (anglo-saxon pour la plupart) ou les médias sociaux (Wikipedia tout particulièrement) sont très homogènes, les usages en matière de communication dans le web social des acteurs institutionnels européens sont plus segmentés.

« Rencontrez l’Europe » : une plateforme communautaire de la société civile sur l’Europe en France

Lors de la journée de l’Europe, Touteleurope, avec le soutien du Ministère des Affaires étrangères et européennes et de la Commission européenne, a lancé « Rencontrez l’Europe« , une plateforme communautaire autour de l’activité de la société civile sur l’Europe en France…

« Rencontrez l’Europe » : quel but et quels moyens ?

Quel est le but ?

  • Permettre aux citoyens de s’informer des événements européens qui se déroulent près de chez eux ;
  • Permettre également aux acteurs de la société civile d’échanger, et de mettre en place des actions communes ;
  • En somme, rassembler idées et projets et créer des synergies communes.

Quels sont les moyens ?

  • Un « Agenda » recensant tous les événements en lien avec l’Europe des organisations en France de la société civile (associations, fondations, think tanks… déjà 450 organisations référencées) ;
  • Un espace « Débat », lieu d’échanges avec les citoyens ;
  • Un espace « Société Civile » où ces organisations peuvent présenter leurs activités ;
  • Un espace « Membres » réservé aux organisations pour « créer des synergies entre eux, par exemple autour de l’organisation d’un événement et éventuellement réfléchir à des initiatives communes », selon la page de présentation.

« Rencontrez l’Europe » : quelles clés de succès et quels facteurs de risque ?

Selon la typologie établie par le livre blanc sur « les communautés de marque », la plateforme « Rencontrez l’Europe » correspondrait à une « communauté de pairs » autour de leur activité sur l’Europe en France, qui trouverait comme principal bénéfice « les solutions pour mieux vivre leur propre condition ».

Les clés du succès identifiées pour ce type de plateforme semblent bien prises en compte :

  • d’une part, le point commun des membres de cette communauté de « pairs » est particulièrement fort : l’activité et la volonté de mieux faire connaître l’Europe en France ;
  • d’autre part, leurs difficultés à résoudre dans leur quotidien sont effectivement nombreuses : l’exiguïté des moyens pour agir et la visibilité réduite dans les médias et en ligne auprès du public.

Les facteurs de risque pour ce type de plateforme s’avèrent en revanche plus problématiques :

Premier facteur de risque, ne pas bien identifier les vraies attentes. En l’occurrence, l’attente la plus pressante de la société civile exerçant dans les affaires européennes en France est-elle tournée vers une meilleure organisation interne ou bien plutôt vers une meilleure communication externe ? « Rencontrez l’Europe » ne risque-t-elle pas de toucher des cibles acquises plutôt que de conquérir de nouveaux publics ?

Second facteur de risque, ne pas offrir des services et des fonctionnalités qui répondent aux besoins et aux usages. En la matière, la limite la plus criante de la plateforme est de ne proposer aucune ouverture aux autres espaces du web :

  • ni possibilité de liker, twitter ou partager les contributions de la rubrique « Société civile » alors qu’il s’agit du meilleur moyen de disséminer les contenus auprès des internautes aujourd’hui ;
  • ni possibilité d’exporter (sauf RSS exhaustif) ou de personnaliser des entrées de l’agenda pour les inscrire dans son propre agenda (Outlook, Google, iOS, Android…).

Au total, l’idée de rassembler la communauté de « pairs » de ceux qui travaillent sur les questions européennes en France apparaît comme une excellente idée, sur le papier. La plateforme communautaire « Rencontrez l’Europe » parviendra-t-elle à les motiver et à créer de la valeur ajoutée pour les fidéliser ?