Publication de « L’Europe et vous en 2008 – Quelques instantanés de l’Union européenne en action »

La Direction Générale de la communication de la Commission européenne publie une rétrospective de l’année 2008, qui présente aux citoyens 10 résultats concrets apportés par l’UE :

  • le contrôle de l’utilisation des produits chimiques en Europe;
  • une réponse conjointe à la crise financière ;
  • des droits renforcés pour les travailleurs temporaires ;
  • l’amélioration de la protection des enfants ;
  • l’égalité des droits pour les passagers à mobilité réduite ;
  • le soutien à la stabilité et à la démocratie ;
  • la consommation d’énergie dans le respect de l’environnement ;
  • manger sainement plus simplement ;
  • la solidarité entre les États membres face aux catastrophes ;
  • des financements communautaires plus transparents.

L’objectif de cette publication – selon l’édito de Margot Wallström, Vice-présidente de la Commission européenne chargée des relations institutionnelles et de la stratégie de la communication, – est de montrer que « l’UE élabore des politiques et des pratiques qui ont un impact direct sur notre manière de vivre » afin d’« illustrer comment l’UE fait la différence dans la vie de ses citoyens ».

Une version imprimée de cette brochure sera publiée sous peu dans les vingt-trois langues officielles de l’Union.

Dernier Conseil européen de la présidence française de l’UE : décryptage de la stratégie de communication des autorités publiques françaises

A Bruxelles, les Vingt-sept se sont réunis 2 jours, les jeudi 11 et vendredi 12 décembre dans le cadre du dernier Conseil européen de la PFUE. Quelle a été la stratégie de communication de la France ?

Dans le programme de travail de la PFUE, la France s’assigne quatre priorités fortes : l’énergie et le climat, les questions migratoires, l’agriculture, la sécurité et la défense.

Au cours des 6 mois d’exercice, la PFUE a été « une présidence de crise » :

  • « non » irlandais au traité de Lisbonne ;
  • gestion du conflit en Géorgie ;
  • soutien aux banques face à la crise financière ;

Dans le cadre des priorités, le bilan de santé » de la PAC (Politique agricole commune) et le Pacte européen sur l’Immigration ont été adoptés. En dehors, l’Union pour la Méditerranée a été créée.

Le dernier Conseil européen de la PFUE devait permettre de

  • finaliser la réponse à la crise économique ;
  • boucler les négociations sur le paquet « énergie-climat » ;
  • débloquer le processus de ratification du traité de Lisbonne.

Stratégie de la France : dramatisation des enjeux et personnalisation des négociations ?

Afin d’y parvenir, la stratégie de la France semble consister d’une part, à dramatiser les enjeux en prenant le risque de marginaliser les États membres récalcitrants et d’autre part, à personnaliser les négociations entre chefs d’Etat ou de gouvernement.

L’objectif d’une telle « rhétorique de l’inéluctable » consiste à montrer que les positions défendues par la France vont « dans le sens de l’histoire ». (dépêche AFP : « Plan européen sur le climat: « Nous n’avons pas d’échappatoire », selon M. Borloo »)

Ce positionnement permet en cas d’accord de valoriser les responsables politiques parvenus à un « accord historique ». (conférence de presse du président de la République à Bruxelles, vendredi 12 décembre)

Pour lire les conclusions du Conseil européen

Pour tirer des leçons de la PFUE

Quelle communication pour quelle Commission ?

Alors que dans le prolongement des élections du nouveau Parlement en juin 2009, une nouvelle Commission européenne sera nommée, il convient de réfléchir sur l’avenir de cette institution et sur les conséquences de cet avenir en matière de communication.

La Commission européenne : secrétariat technique, expert communautaire ou gouvernement européen ?

Un ouvrage collectif publié sous la direction de David Spence (The European Commission, John Harper Publishing, 2006) présente plusieurs modèles possibles pour la Commission européenne :

  • dans la logique intergouvernementale, la fonction de la Commission est celle d’un secrétariat technique, dont la marge de manœuvre est étroite ;
  • dans la logique « néofonctionnaliste », elle agit comme une institution autonome, dont son expertise nourrit sa légitimité ;
  • dans la logique fédérale, elle est l’embryon d’un gouvernement européen.

La communication de la Commission européenne : une prestation d’information, une parole experte ou une stratégie de communication ?

Alors, comment cette institution européenne qui doit demeurer l’institution qui a pour mission l’intérêt général européen peut communiquer ?

  • dans la logique intergouvernementale, la communication de la Commission serait limitée à une fonction support de prestataire de services, essentiellement orienté vers l’information des citoyens ;
  • dans la logique « néofonctionnaliste », elle agirait comme un expert des messages et des publics et communiquerait ses propres analyses.
  • dans la logique fédérale, elle serait un véritable stratège, définissant ses propres objectifs de valorisation des actions de l’UE avec un souci de cohérence et de continuité.

Comme l’indique Thomas Ferenczi dans Le Monde du 20 novembre dernier « Quel avenir pour la Commission européenne ? » : « Trop prudente, la Commission suscite les critiques. Trop hardie, elle provoque des résistances ».

Au sein d’un environnement institutionnel fortement concurrentiel à l’échelle européenne, la Commission européenne à la fois « outil de proposition, de contrôle, de médiation et de représentation, impliquée dans un jeu serré de relations et d’échanges » doit trouver son modèle et sa communication son équilibre.

Proposition pour financer sur le budget de la PFUE une campagne de communication visant à stimuler la participation politique aux prochaines élections au Parlement européen

Dans le Rapport sur la Direction de l’action du Gouvernement, relatif au Projet de loi de finances pour 2009, le Sénateur Yves Krattinger analyse le Programme de la Présidence française de l’UE d’un budget de 190 millions d’euros.

Au regard du taux de consommation des crédits qui a été communiqué par le gouvernement, (soit 55,85 millions d’euros au 27 octobre 2008), le rapporteur estime que « des économies budgétaires pourraient être réalisées, au moins de l’ordre de 10 millions d’euros ».

Certes, il faut partager le point du Sénateur « d’éviter tout phénomène de « sur-consommation » des crédits en fin de présidence française », a fortiori dans « un contexte de tensions accrues sur nos finances publiques ».

Mais, cet excédent budgétaire pourrait judicieusement être utilisé en 2009 pour prolonger les efforts de sensibilisation des autorités publiques françaises engagés lors de la PFUE auprès des citoyens, dans le cadre d’une campagne de communication visant à stimuler la participation politique aux prochaines élections au Parlement européen.

Les Années européennes sont-elles un outil de communication efficace ?

Les Années européennes sont des initiatives visant à sensibiliser le plus large public possible à une problématique ou un thème, en vue de faire évoluer les mentalités ou les comportements…

Alors que des manifestations sont organisées dans le cadre de la conclusion de l’Année européenne 2008 du dialogue interculturel (organisation du 17 au 19 novembre dernier d’un colloque intitulé « Nouvelles perspectives du dialogue interculturel en Europe » au centre Pompidou à Paris) et de l’inauguration de l’Année européenne 2009 de la créativité et de l’innovation (organisation le 9 décembre des Assises européennes de l’innovation à la Cité des Sciences et de l’Industrie à Paris), une réflexion sur la pertinence des Années européennes s’impose…

Les Années européennes : des campagnes de sensibilisation relativement efficaces pour attirer l’attention des gouvernements nationaux

Décidées par les instances communautaires, les Années européennes s’apparentent à des campagnes de communication. En effet, elles portent tout au long de l’année un thème d’intérêt général à travers 2 outils :

  • l’organisation d’actions d’information à Bruxelles et dans les Etats membres
  • le financement de projets issus de la société civile organisée.

Les Années européennes : des actions d’information aux effets encore limités auprès du grand public

En raison des faibles moyens consacrés (l’achat d’espace est rarement prévu et les budgets sont souvent éclatés entre plusieurs acteurs), les Années européennes ne peuvent être considérées comme des campagnes de communication grand public à proprement parlées. Les actions ont une vocation d’affichage : montrer que l’UE s’intéresse au thème choisi, même si cette dernière ne possède pas de compétences exclusives en la matière.

En tout état de cause, l’opinion publique est rarement au courant des actions entreprises dans le cadre des Années européennes et d’ailleurs, ces actions n’ont guère d’effets durables, l’implication des États membres étant souvent très variables.

Les Années européennes : un outil de communication pour fédérer des réseaux de relais

Les Années européennes financent des projets portés par la société civile organisée. La distribution des subventions reposent sur des appels à projets, dont le nombre d’initiatives restent souvent limitées au regard des enjeux, le plus souvent des micro initiatives émanant de porteurs de projets d’ailleurs souvent rodés à la complexité communautaire.

Ainsi, les institutions communautaires peuvent se constituer un réseau composé d’acteurs non institutionnels qui peuvent se comporter en relais de communication.

Voir la liste complète des Années européennes.