Quelle communication pour quelle Commission ?

Alors que dans le prolongement des élections du nouveau Parlement en juin 2009, une nouvelle Commission européenne sera nommée, il convient de réfléchir sur l’avenir de cette institution et sur les conséquences de cet avenir en matière de communication.

La Commission européenne : secrétariat technique, expert communautaire ou gouvernement européen ?

Un ouvrage collectif publié sous la direction de David Spence (The European Commission, John Harper Publishing, 2006) présente plusieurs modèles possibles pour la Commission européenne :

  • dans la logique intergouvernementale, la fonction de la Commission est celle d’un secrétariat technique, dont la marge de manœuvre est étroite ;
  • dans la logique « néofonctionnaliste », elle agit comme une institution autonome, dont son expertise nourrit sa légitimité ;
  • dans la logique fédérale, elle est l’embryon d’un gouvernement européen.

La communication de la Commission européenne : une prestation d’information, une parole experte ou une stratégie de communication ?

Alors, comment cette institution européenne qui doit demeurer l’institution qui a pour mission l’intérêt général européen peut communiquer ?

  • dans la logique intergouvernementale, la communication de la Commission serait limitée à une fonction support de prestataire de services, essentiellement orienté vers l’information des citoyens ;
  • dans la logique « néofonctionnaliste », elle agirait comme un expert des messages et des publics et communiquerait ses propres analyses.
  • dans la logique fédérale, elle serait un véritable stratège, définissant ses propres objectifs de valorisation des actions de l’UE avec un souci de cohérence et de continuité.

Comme l’indique Thomas Ferenczi dans Le Monde du 20 novembre dernier « Quel avenir pour la Commission européenne ? » : « Trop prudente, la Commission suscite les critiques. Trop hardie, elle provoque des résistances ».

Au sein d’un environnement institutionnel fortement concurrentiel à l’échelle européenne, la Commission européenne à la fois « outil de proposition, de contrôle, de médiation et de représentation, impliquée dans un jeu serré de relations et d’échanges » doit trouver son modèle et sa communication son équilibre.

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