Dans un monde marqué par des transitions géopolitiques rapides, des crises économiques persistantes et des défis technologiques émergents, l’UE doit cultiver un narratif inspirant, ancrée dans des faits vérifiés et une approche critique. Malgré les difficultés, quels développements positifs actuels, en s’appuyant sur des données récentes comme les enquêtes Eurobaromètre, peuvent inspirer une vision proactive où l’UE renforce sa cohésion interne et son rayonnement global, en transformant les défis en opportunités de leadership ?
Une confiance accrue dans les institutions européennes : un fondement solide pour l’avenir
Les dernières enquêtes Eurobaromètre du printemps 2025 révèlent une dynamique positive dans la perception des citoyens envers l’UE, marquant la poursuite d’un tournant encourageant qui traduit un fossé croissant entre les élites de plus en plus critiques et des peuples plus favorables à l’intégration européenne, quoique les Français soient toujours parmi les moins convaincus. Au printemps 2025, 52 % des Européens expriment une confiance envers l’Union européenne, le niveau le plus élevé depuis 2007. De même, la confiance envers la Commission européenne atteint 52 %, un record en 18 ans.
Ces chiffres ne sont pas anodins : ils reflètent une résilience institutionnelle face aux turbulences récentes, comme les tensions géopolitiques et les pressions économiques. Par ailleurs, 75 % des citoyens se sentent « citoyens de l’UE », un record sur plus de 20 ans, et 62 % sont optimistes quant à l’avenir de l’Union. Ces indicateurs soulignent une légitimité renforcée, essentielle pour des réformes institutionnelles ambitieuses, telles que celles envisagées dans le programme de travail de la Commission pour 2025, qui inclut une stratégie pour la société civile européenne.
Critiquement, ces progrès ne masquent pas les défis : l’économie et la sécurité dominent les préoccupations, reléguant le climat plus bas dans les priorités, selon l’enquête réalisée lors du dernier scrutin européen en 2024. Pourtant, 73 % des Européens estiment que leur pays a bénéficié de l’adhésion à l’UE, citant la paix, la coopération entre États membres et la croissance économique comme principaux atouts. Cette perception positive, vérifiée par des données, contraste avec des narratifs populistes et invite à une communication stratégique plus affirmée pour consolider ces gains.
Comparativement, aux meilleures pratiques mondiales, l’UE peut s’inspirer des approches innovantes comme celles de la Suisse, dont la stratégie de communication à l’étranger 2025-2028 met l’accent sur une promotion cohérente de l’image nationale via des partenariats multilatéraux. Aux États-Unis, les campagnes fédérales intègrent l’IA pour personnaliser les messages, une tendance que l’UE pourrait adopter pour amplifier sa voix, comme le suggèrent les tendances globales de 2025 en communication : data storytelling et humanisation des marques. L’UE excelle déjà dans ses task forces de communication stratégique au sein de l’EEAS, mais un alignement plus étroit avec ces pratiques pourrait élever son influence, en évitant les pièges observés dans ses échanges avec la Chine, où une communication réactive cède trop de terrain narratif.
Soutien à l’élargissement et à la défense commune : des piliers de stabilité géopolitique
L’actualité récente met en lumière des avancées politiques prometteuses, notamment en matière d’élargissement et de sécurité. Selon l’Eurobaromètre spécial consacré aux élargissements de septembre 2025, 56 % des citoyens soutiennent un élargissement futur de l’UE, avec un appui particulièrement fort chez les jeunes (deux tiers des 15-39 ans). Les bénéfices perçus – influence globale accrue, marché élargi pour les entreprises, emplois et sécurité renforcée – renforcent l’idée d’une UE dynamique et inclusive. Dans les pays candidats, le soutien reste élevé, comme en Albanie (91 %) ou en Ukraine (68 %), témoignant d’une attractivité persistante de l’UE malgré les défis.
Sur le plan institutionnel, 81 % des Européens plaident pour une politique de défense et de sécurité commune, et 68 % souhaitent un rôle accru de l’UE face aux crises internationales. Ces chiffres illustrent une convergence, comme le suggère le think tank Bruegel vers « Thinking European first and its implications » favorisant une unification politique plus profonde. De plus, 85 % des citoyens lient les fonds UE au respect de l’État de droit, renforçant la crédibilité institutionnelle.
L’approche de l’UE en matière d’élargissement et de défense pourrait davantage s’aligner sur les meilleures pratiques des alliances comme l’OTAN, qui intègrent une communication stratégique pour bâtir la confiance. Critiquement, bien que des divisions persistent, comme le souligne le rapport Munich Security 2025, pour lequel l’UE se trouve dans « A Perfect Polar Storm », l’UE démontre une capacité à contrer les vents contraires par une intégration flexible.
Attentes économiques élevées : un appel à un budget commun pour transformer les défis en opportunités
Les données mettent en lumière des attentes économiques grandissantes qui ouvrent la voie à une intégration plus profonde et proactive : l’inflation, la hausse des prix et le coût de la vie dominent les priorités internes, surpassant même la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Dans un contexte de crises mondiales, l’économie est là encore davantage perçue comme le talon d’Achille de l’UE, alors que les élites le présentent comme son point fort – les citoyens sont encore frustrés par les résultats et ils attendent un leadership économique renforcé.
Pour la première fois interrogés sur le budget pluriannuel de l’UE (MMF), les citoyens expriment une vision claire et ambitieuse que de plus en plus de projets doivent être financés collectivement par l’UE plutôt que par les États membres individuellement, de manière consensuelle qui transcende les clivages. Là encore, une maturité citoyenne, où les Européens, bien que mal informés sur les détails du MMF, perçoivent intuitivement le besoin d’une solidarité financière accrue pour atténuer l’inflation et le coût de la vie.
En reliant ces attentes à la cohésion interne, l’UE peut forger un narratif où un budget commun n’est plus perçu comme une contrainte, mais vraiment comme un outil de leadership, protégeant les citoyens tout en boostant le rayonnement global.
Inspirer l’action pour une UE leader mondial
Les données actuelles peignent un tableau optimiste : une confiance record, un soutien à l’élargissement et à la défense positionnent l’UE comme un modèle de résilience. En adoptant des meilleures pratiques tout en restant vigilant face aux divisions, l’UE peut transformer ces avancées en un leadership inspirant. Imaginons une Europe où chaque citoyen, armé de faits, contribue à un narratif collectif de progrès. C’est le moment d’agir : renforçons nos communications stratégiques pour un avenir où l’UE non seulement survit, mais rayonne, c’est possible.