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Initiative citoyenne européenne : comment renforcer le pouvoir des citoyens ?

Pendant le mandat de Margot Wallström, l’UE s’est lancée dans de nombreuses innovations démocratiques avec des expérimentations délibératives transnationales. A défaut d’en tirer des leçons pour les inclure dans le système politique européen, l’initiative citoyenne européenne d’inspiration plébiscitaire a été institutionnalisée. Comment compléter la mécanique pétitionnaire/plébiscitaire avec de la démocratie délibérative/participative ?

Quelle légitimité démocratique pour les initiatives citoyennes européennes ?

Il est à craindre – compte tenu des contraintes liées à la collecte d’un million de signatures dans un minimum de 7 États-membres en un an – que les initiatives citoyennes européennes qui réussissent tendent à représenter les intérêts d’organisations déjà existantes.

La pratique des initiatives citoyennes européennes risque de réaliser une forme faible de participation citoyenne :

Quoique l’impact sur l’agenda institutionnel de l’UE soit limité puisque la Commission conserve la faculté de négliger une initiative, les organisations représentant des intérêts seront toujours plus mobilisées que les citoyens de base.

L’expérience des pétitions en Californie où le seuil du million de signatures est exigé prouve la dérive au profit d’organisations capable de dépenser le million de dollars nécessaire au succès.

Il n’y a pas de « citoyen mythique » qui pétitionnerait et s’auto-organiserait. La participation des citoyens sera donc canalisée par des organisations disposant de moyens puissants.

De plus, le terme même d’initiative est trompeur. Quoique confondu avec les référendums, les initiatives dans le langage courant signifient que les citoyens peuvent soumettre à un vote une mesure législative ou un amendement constitutionnel dans une forme de démocratie directe.

Avec l’initiative citoyenne européenne, seule la dimension « pétitionnaire » est conservée. La capacité de peser sur les formes traditionnelles de prises de décision n’existe pas, puisqu’il n’y a pas d’effet disciplinaire/obligatoire/contraignant sur les acteurs publics européens.

Enfin, sous l’angle du débat public que peuvent générer les initiatives citoyennes européennes, là encore il ne s’agit pas d’un débat contradictoire argumenté entre plusieurs solutions comme lors d’un vote mais plutôt d’une campagne unidirectionnelle en faveur d’une préconisation, ce qui en limite grandement la dimension civique/éducative auprès du grand public et ne permet de connaître la mobilisation contraire que pourrait soulever l’initiative.

Au total, la légitimité démocratique des initiatives citoyennes européennes peut être mise en doute.

Quel complément délibératif pour accroitre la légitimité démocratique des initiatives citoyennes européennes ?

Graham Smith dans “Trans-national democratic innovation in the European Union: Flirting with deliberative and plebiscitary design” formule une proposition séduisante, tirant les leçons des expérimentations menées sous le mandat de Margot Wallström.

Toute proposition d’initiative citoyenne européenne qui aurait atteint les prérequis se verrait soumise à un forum délibératif européen constitué par un échantillon représentatif de citoyens européens qui devraient considérer le sujet en question.

Cela pourrait prendre la forme d’un sondage délibératif transnational qui permettrait de dégager des préférences claires ou alors une assemblée de citoyens plus institutionnalisée qui se réunirait pour mener un « mini débat public ».

La Commission européenne – ainsi que le grand public européen – disposerait ainsi d’un jugement représentatif de la diversité des perspectives et des solutions. L’initiative citoyenne européenne aurait alors une force normative plus significative et plus légitime.

Au total, les initiatives citoyennes européens actuelles proposent une manière de réaliser la citoyenneté transnationale, qui faute de légitimité ne peut parvenir à répondre au déficit démocratique de l’UE.

Bien que les initiatives citoyennes européennes sont susceptibles d’avoir un impact sur le processus de prise de décision de l’UE, leur absence de légitimité faut d’une véritable délibération des citoyens indique que les élites politiques européennes semblent craindre de confier un engagement complet des citoyens à l’échelle européenne.

Il n’est pas clair que les initiatives citoyennes européennes dans leur forme actuelle représentent un boulevard participatif pour les citoyens de base mais plutôt un chemin de traverse pour les organisations disposant déjà de relais d’influence auprès de l’UE.

Ainsi, contrairement à la rhétorique induite par le terme « initiative » et faute d’un complément délibératif, les citoyens européens sont encore à bonne distance de disposer du pouvoir dans l’UE.

Communication politique européenne : comment communiquent les politiques sur l’UE ?

En peu de temps, deux discours sur l’Europe : l’un de David Cameron, l’autre de François Hollande ont illustré des différences importantes sur les manières de s’exprimer sur l’UE. Quels sont les modèles de communication politique européenne permettant de décrypter ces discours ?

A partir d’une grille d’analyse conçue par Ulrike Liebert et Hans-Jörg Trenz dans « Europeanization of the Mass Media », les discours de Cameron et Hollande révèlent deux stratégies de communication politique sur l’Europe très différentes.

modeles_comm_politique_europeenne Discours de Cameron sur l’Europe : une communication politique européenne intergouvernementale

S’adressant aux citoyens de sa Gracieuse Majesté, le Premier ministre David Cameron effectue un exercice de style depuis Downing Street focalisé sur l’espace public national, inclus dans l’UE vue comme une union entre États-Nations.

Conçu comme un événement de politique national, notamment en vue des prochaines élections législatives, le discours se destine à attirer en priorité une couverture médiatique nationale ponctuelle autour d’une figure de style : l’appel au référendum national sur la plus value de l’attachement à l’UE sous l’angle d’un raisonnement coûts/bénéfices au sein d’une institution internationale faisant l’objet de négociations entre acteurs nationaux défendant leur identité nationale.

Discours de Hollande sur l’Europe : une communication politique européenne supranationale

A contrario, s’adressant devant les députés européens dans l’hémicycle de Strasbourg, le président de la République française s’exprime par excellence dans l’agora d’un espace public européen d’une UE vécue comme un ordre supranational.

Bien davantage annoncé comme un événement de politique européenne, le discours – suivi en direct par les médias spécialisés sur l’Europe – s’inscrit dans une logique d’interaction parlementaire à l’heure des importantes négociations budgétaires de l’UE. D’ailleurs, les médias d’information nationaux généralistes ne s’intéressent quasiment pas à ce discours destiné à la sphère bruxelloise.

Les thèmes du discours consistent à donner des assurances aux eurodéputés sur le partage d’intérêts collectifs ainsi que d’une mémoire et d’un futur partagés dans une « union sans cesse plus étroite » au fonctionnement routinisé et institutionnalisé à l’échelle des Vingt-Sept.

Vers une troisième voie : la communication politique européenne cosmopolitaine ?

Faute de disposer d’un espace public européen généraliste adéquat, toute communication politique cosmopolitaine provenant d’acteurs politiques et/ou sociétaux et consistant à s’exprimer sur des choix/réformes/priorités des politiques publiques européennes ne semble pas actuellement praticable.

Pourtant, de tels discours sur l’UE visant à argumenter en faveur/défaveur de valeurs/intérêts/normes européens communs pourraient se constituer autour de délibérations transnationales et/ou de pratiques de démocratie participative telles que les initiatives européennes.

Une hypothèse théorique pour le moment extrêmement limitée faute d’une triple européanisation :

  1. Mass-médiatisation des discours sur la politique européenne dans le respect du multilinguisme et du pluralisme ;
  2. Formation d’une opinion publique européenne au-delà des sondages Eurobaromètres et des élections ;
  3. Mobilisation des oppositions et contestations des mouvements sociaux européens et de la société civile européenne.

Faute d’une européanisation aujourd’hui inachevée, les communications politiques européennes se répartissent entre discours intergouvernementaux à la Cameron et supranationaux à la Hollande devant le Parlement européen.

Quel est l’impact dans les médias et sur Twitter du discours de Hollande au Parlement européen ?

Pour son premier discours entièrement consacré à l’Europe, le président de la République s’est présenté devant le Parlement européen. A quelques jours d’un Conseil européen consacré aux négociations budgétaires de l’UE, comment ce discours a-t-il été perçu dans les médias et reçu sur Twitter ?

Circonspection des éditorialistes

Un tour d’horizon des réactions dans la presse quotidienne nationale montre que le chef de l’Etat n’a pas soulevé l’enthousiasme :

Jean Quatremer (Libération) dans « Les vœux preux européens de François Hollande » distribue les points entre « un plaidoyer européen, un tantinet convenu » mais également « tout en restant prudent, Hollande fournit néanmoins quelques pistes » : François Hollande s’est dit « prêt à « lancer le grand chantier de l’approfondissement de l’Union économique et monétaire » pour définir « une nouvelle architecture de l’Union ». ».

Arnaud Leparmentier (Le Monde) dans « A Strasbourg, séance de questions au président français » insiste sur le dialogue avec les eurodéputés : « »euro », il faut le dire rapidement : ce furent surtout des « franco » députés qui prirent la parole ». Sur le fond, « François Hollande n’était pas sur les grandes visions conceptuelles, même s’il a précisé son envie d’une zone euro plus politique et plus intégrée ».

Guillaume Tabard (Les Echos) dans « Hollande : observateur inquiet plus qu’acteur motivé de l’Europe » analyse que « le président de la République a davantage pointé l’Europe dont il ne voulait pas [ni Europe de la rigueur, ni Europe à la carte] que dépeint l’Europe qu’il voulait ». Au total, « S’il s’abstient de défendre un rêve européen, c’est parce qu’il ne veut pas vivre un cauchemar français à cause de l’Europe. »

La rédaction d’Euractiv France dans « Hollande, partenaire commode des députés européens » replace ce discours dans le cadre des négociations budgétaires européennes (pour lesquelles le Parlement européen dispose d’un droit de véto) : « Le Président français a toutefois tenu à se présenter en allié du Parlement européen, estimant que leurs positions « ne sont pas si éloignées » ».

Réactions sur Twitter

Alors le « mot dièse » #EUNobel utilisé à l’occasion de la remise du prix Nobel à l’UE a été tweeté plus de 2 000 fois en décembre dernier, #HollandePE rassemble 7 261 Tweets (76,7% provenant de France et 8,7% de Belgique).

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Le « live-tweet » du discours – renforcé par la couverture d’Itélé et de BFM TV – a été mené activement par plusieurs comptes, en particulier @Euractiv_FR avec 144 Tweets, @fabiencazenave (118 Tweets) et @thomaswieder avec 103 Tweets, dont le Tweet le plus retweeté (53 RT).

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Globalement, les mentions se répartissent entre 53% de Retweets (les moments clés du discours sont repris), 44% de Tweets et 3% de Reply, ce qui montre un faible niveau de discussion entre twittos sur le sujet. D’ailleurs, le niveau d’engagement est assez faible : 62% des comptes ont tweeté seulement 1 fois sur le sujet contre 9% avec 8et+.

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Ainsi, l’impact du discours du président de la République au Parlement européen connaît un important volume sur Twitter et un jugement largement circonspect des journalistes. L’impact véritable de cet exercice de séduction des eurodéputés se mesurera lors des négociations budgétaires issues du Conseil européen.

Quelles sont les stratégies de communication parlementaire autour du choix du thème de l’Année européenne 2014 ?

Chaque année depuis 1983, un thème est sélectionné pour désigner l’Année européenne. Le choix revient aux institutions européennes et le Parlement européen se montre actif pour formuler des propositions à la Commission européenne. Comment s’organise la communication des eurodéputés pour promouvoir différents thèmes pour l’Année européenne 2014 ?

La question parlementaire pour la désignation de l’année 2014 comme Année européenne de la santé mentale et du cerveau

Première démarche possible, la question écrite. Il s’agit de la démarche de communication la plus « conventionnelle » puisqu’elle se limite à un dialogue écrit entre une question parlementaire et la réponse de la Commission.

Par la question écrite E-011832/2011 (posée donc dès 2011), plusieurs eurodéputés libéraux, verts et sociaux-démocrates souhaitent désigner l’année 2014 comme l’Année européenne de la santé mentale et du cerveau.

Il ne semble pas que la notoriété réduite de cette proposition ait plaidé pour le choix de ce thème pourtant important au regard du vieillissement de la population – 2012 fut d’ailleurs l’Année européenne du vieillissement actif…

La déclaration parlementaire soutenue par une mobilisation d’ONG européennes pour la désignation de 2014 comme Année européenne de la conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale

Autre démarche plus innovante, la déclaration parlementaire soutenue par des acteurs de la société civile consiste à former une « alliance » d’eurodéputés, d’ONG européennes et de partenaires sociaux afin de mener campagne autour d’un thème.

Ainsi, la Confédération des organisations familiales de l’Union européenne (COFACE) et la délégation Europe de l’International « Make Mother Matter » (MMMI) soutiennent activement la déclaration écrite de l’eurodéputé Marian Harkin qui demande la désignation de 2014 comme l’Année Européenne de conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale.

Plus de 334 parlementaires européens auraient déjà signé le manifeste hébergé sur un blog dédié à l’argumentation en faveur de ce choix qui vise à rendre hommage aux familles européennes dans le rôle essentiel qu’elles jouent dans la société.

Cette démarche reposant sur la mobilisation de la société civile présente davantage de chance de rassembler une majorité au Parlement européen, quoique le sujet tout en étant trans-partisan ne soit sans doute pas assez consensuel.

La résolution parlementaire pour la désignation de 2014 comme Année européenne contre le gaspillage alimentaire

La dernière démarche – certainement la plus susceptible de réussir – consiste à adopter une résolution du Parlement européen en séance plénière.

Le 19 janvier 2012, le Parlement européen a adopté la Résolution 2011/2175 sur le thème « Éviter le gaspillage des denrées alimentaires: stratégies pour une chaîne alimentaire plus efficace dans l’Union européenne ».

Le choix d’articuler deux enjeux : le gaspillage alimentaire et l’aide au plus démunis a sans aucun doute contribué au soutien d’une majorité d’eurodéputés. Les objectifs sont à la fois de réduire de moitié le gaspillage alimentaire (89 millions de tonnes par an soit 179 kg par habitant) d’ici 2025 et d’améliorer l’accès aux aliments pour les personnes démunies, alors que le Programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) est menacé de suppression.

Au total, la créativité des démarches de communication parlementaire est importante – mais seule compte la capacité à rassembler une majorité pour imposer un thème à une Année européenne.

Déficit démocratique de l’UE : la faute aux médias ou à l’Europe ?

Deux perspectives se superposent : la tradition issue de la communication politique qui met l’accent sur les pratiques des institutions européennes, notamment auprès des correspondants de presse à Bruxelles ; et l’approche héritée de l’économie politique qui se concentre sur le pouvoir des medias, via leur traitement des transformations européennes. Autrement dit, entre les institutions européennes et les medias en Europe, qui peut favoriser l’européanisation des informations ?

Le déficit démocratique de l’UE, est-ce la faute des médias d’information nationaux ?

Le plus souvent, l’argument du déficit démocratique de l’UE est démontré par la faible performance des médias nationaux d’information générale à couvrir l’actualité de l’UE. L’argument est entendu : le faible investissement des principaux médias dans les affaires européennes, en particulier à Bruxelles, contribuerait à creuser le déficit démocratique de l’UE.

Pourtant, selon Tore Slaatta, auteur de l’analyse : “Europeanization and the news media”, si l’on observe la manière dont les médias d’information nationaux couvrent l’actualité des institutions politiques nationales, la présence des enjeux européens est indéniable.

La présence de l’actualité européenne dans les médias d’information nationaux est visible dans le traitement de l’actualité des représentants nationaux, pour ce qui concerne l’échelle européenne (les ministres nationaux lors des Conseils des ministres européens, le chef d’Etat ou de gouvernement national lors des Conseils européens…).

La différence dans la manière dont les médias d’information nationaux « sur-jouent » ou « sous-jouent » la couverture européenne est donc corrélée par un ensemble de facteurs : la présence de l’Europe dans les discours des responsables politiques nationaux, la compétence et l’intérêt de chaque média à refléter les différentes positions européennes en fonction des opportunités liées aux sujets ou aux opinions publiques.

En prenant en compte ces considérations, il devient évident que la dominance du référentiel national dans la couverture des affaires européennes ne doit pas conduire à faire porter le déficit démocratique de l’UE par les médias d’information nationaux.

Le déficit démocratique de l’UE, est-ce la faute des institutions européennes ?

L’argument inverse mettant en ligne de mire les institutions européennes est également très éculé : une meilleure transparence des institutions européennes réparerait le déficit démocratique de l’UE.

Sans aucun doute, cette idée est juste. Mais, cela produit une croyance mythique auprès des professionnels de l’information européenne que le problème de la légitimité de l’UE pourrait être résolu par plus d’information sur l’UE.

Il n’y a sans doute rien de mal à ce que les institutions européennes améliorent leur politique de transparence et leur stratégie proactive d’information mais cela conduit à produire une information « neutralisée », selon Tore Slaatta.

Une information neutralisée, c’est-à-dire tentant de créer un consensus sur l’UE, alors que les intérêts en Europe et les sociétés européennes n’ont pas une représentation consensuelle/neutre de l’UE.

Les médias d’information nationaux ne sont pas des médiateurs neutres de l’information européenne. Bien au contraire, les médias d’information nationaux se structurent en fonction de réalités économiques et politiques dans la société, et participent consciemment ou inconsciemment à la discussion sur ce que devrait être l’UE.

Autrement dit, la tendance à vouloir renforcer la transparence (souhaitable) des institutions européennes au nom du déficit démocratique conduit à produire un consensus artificiel (délétère).

Le journalisme politique européen, des standards irréalistes ?

L’européanisation des informations ne peut pas venir uniquement d’une meilleure couverture de la politique européenne par les médias nationaux d’information, puisque le prisme national est le référentiel dominant, encore pour longtemps. Ni non plus d’ailleurs uniquement par une politique de transparence et d’ouverture des institutions européennes.

Il faut aller au-delà, s’intéresser aux médias non généralistes, à la presse spécialisée ou professionnelle qui produit des discours critiques sur les affaires européennes à travers leur propre prisme.

Finalement, selon Tore Slaatta, l’européanisation des informations ne peut sans doute pas venir des « voix dominantes du pouvoir » – que ce soit les classes politiques nationales ou les médias d’information nationaux généralistes – mais plutôt des discours marginalisés au sein des sociétés européennes (et donc de la presse spécialisée et professionnelle), qui ne s’expriment pas dans le système politique et les discours médiatiques dominants.

En conclusion, l’européanisation de l’information consiste non pas à vouloir transformer les médias d’information nationaux ou les institutions européennes (quoique des évolutions soient souhaitables) mais à changer son regard sur l’information, afin de distinguer les discours marginaux au-delà des voix dominantes.