Quelles sont les stratégies de communication parlementaire autour du choix du thème de l’Année européenne 2014 ?

Chaque année depuis 1983, un thème est sélectionné pour désigner l’Année européenne. Le choix revient aux institutions européennes et le Parlement européen se montre actif pour formuler des propositions à la Commission européenne. Comment s’organise la communication des eurodéputés pour promouvoir différents thèmes pour l’Année européenne 2014 ?

La question parlementaire pour la désignation de l’année 2014 comme Année européenne de la santé mentale et du cerveau

Première démarche possible, la question écrite. Il s’agit de la démarche de communication la plus « conventionnelle » puisqu’elle se limite à un dialogue écrit entre une question parlementaire et la réponse de la Commission.

Par la question écrite E-011832/2011 (posée donc dès 2011), plusieurs eurodéputés libéraux, verts et sociaux-démocrates souhaitent désigner l’année 2014 comme l’Année européenne de la santé mentale et du cerveau.

Il ne semble pas que la notoriété réduite de cette proposition ait plaidé pour le choix de ce thème pourtant important au regard du vieillissement de la population – 2012 fut d’ailleurs l’Année européenne du vieillissement actif…

La déclaration parlementaire soutenue par une mobilisation d’ONG européennes pour la désignation de 2014 comme Année européenne de la conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale

Autre démarche plus innovante, la déclaration parlementaire soutenue par des acteurs de la société civile consiste à former une « alliance » d’eurodéputés, d’ONG européennes et de partenaires sociaux afin de mener campagne autour d’un thème.

Ainsi, la Confédération des organisations familiales de l’Union européenne (COFACE) et la délégation Europe de l’International « Make Mother Matter » (MMMI) soutiennent activement la déclaration écrite de l’eurodéputé Marian Harkin qui demande la désignation de 2014 comme l’Année Européenne de conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale.

Plus de 334 parlementaires européens auraient déjà signé le manifeste hébergé sur un blog dédié à l’argumentation en faveur de ce choix qui vise à rendre hommage aux familles européennes dans le rôle essentiel qu’elles jouent dans la société.

Cette démarche reposant sur la mobilisation de la société civile présente davantage de chance de rassembler une majorité au Parlement européen, quoique le sujet tout en étant trans-partisan ne soit sans doute pas assez consensuel.

La résolution parlementaire pour la désignation de 2014 comme Année européenne contre le gaspillage alimentaire

La dernière démarche – certainement la plus susceptible de réussir – consiste à adopter une résolution du Parlement européen en séance plénière.

Le 19 janvier 2012, le Parlement européen a adopté la Résolution 2011/2175 sur le thème « Éviter le gaspillage des denrées alimentaires: stratégies pour une chaîne alimentaire plus efficace dans l’Union européenne ».

Le choix d’articuler deux enjeux : le gaspillage alimentaire et l’aide au plus démunis a sans aucun doute contribué au soutien d’une majorité d’eurodéputés. Les objectifs sont à la fois de réduire de moitié le gaspillage alimentaire (89 millions de tonnes par an soit 179 kg par habitant) d’ici 2025 et d’améliorer l’accès aux aliments pour les personnes démunies, alors que le Programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) est menacé de suppression.

Au total, la créativité des démarches de communication parlementaire est importante – mais seule compte la capacité à rassembler une majorité pour imposer un thème à une Année européenne.

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