Archives de catégorie : Communication de l’UE

Billets sur la communication des institutions européennes

Connaissez-vous #EUBeachCleanup ? C’est la campagne de communication européenne du moment !

A l’occasion de la proximité de la date du 16 septembre, qui comme vous ne le savez pas encore est la Journée internationale du nettoyage des littoraux, c’est l’occasion de présenter rapidement la campagne de communication #EUBeachCleanup qui s’inscrit dans la démarche d’une campagne mondiale pour des océans propres et sans plastique…

Qu’est-ce que le #EUBeachCleanup ?

Le #EUBeachCleanup est une campagne organisée, depuis plusieurs années, par la Direction générale des affaires maritimes et de la pêche de la Commission européenne (DG MARE), en collaboration avec les Nations Unies… ainsi qu’en partenariat avec les Schtroumpfs.

L’objectif est de sensibiliser à la pollution marine et à l’impact de nos habitudes sur notre océan. Jusqu’à 37 millions de tonnes de déchets plastiques atteindront l’océan chaque année d’ici 2040.

La campagne comprend des événements de nettoyage organisés par des institutions (délégations et représentations de l’UE, centres Europe Direct, bureaux régionaux des Nations Unies, etc.), des ONG et des citoyens souhaitant organiser leur propre événement. Tout le monde est encouragé à unir ses forces au niveau local (avec, par exemple, les ambassadeurs du pacte climatique, les écoles, les municipalités, etc.).

Comment « rejoindre la vague » ?

Soit rejoindre un événement près de chez vous, soit organiser votre propre événement, une application mobile est à disposition ainsi que des visuels et des ressources notamment pour les médias sociaux.

Toutes les informations peuvent être retrouvées sur le site en ligne dédié.

Europe, l’Union fait la force

Lors des Rencontres économiques d’Aix du cercle des économistes consacrées, cette année, au thème de « Recréer l’espoir », avec « Europe, l’Union fait la force » sont discutées les perspectives européennes entre leviers de progrès de l’unité comme l’autonomie stratégique ou la mutualisation de nouveaux domaines de prérogative nationale tels que la santé ou l’énergie ou enfin la créativité, avec par exemple le programme de facilité pour la paix en réponse à l’invasion de la Russie en Ukraine même s’il faut également considérer les facteurs de désunion entre la déstabilisation des populismes voire les élargissements. L’Union européenne saura-t-elle être aussi proactive que réactive à l’avenir ?

Des Européens en première ligne, alignés

Pour l’ambassadeur de France en Russie, Pierre Levy, l’analyse de l’Europe au prisme du conflit en Ukraine est un moment tellurique, qui débouche sur une crise longue, une guerre européenne et un effet de souffle mondial.

L’Europe fait preuve d’unité, tant dans la mobilisation de ressources avec près de 80 milliards d’euros mobilisés pour les Ukrainiens que dans les sanctions de la Russie avec 11 paquets adoptés à l’unanimité ; alors que la relation à la Russie était l’un des sujets les plus diviseurs dans l’UE, une vulnérabilité autant qu’une force que les Européens ont su gérer en réduisant temporairement les divergences.

Les principaux défis de l’Europe visent à :

  1. Résister à la guerre afin de restaurer la stabilité stratégique ;
  2. Ne pas être polarisé, ni géographiquement, il n’y a pas que l’Est, mais aussi l’Asie, l’Afrique, l’Indopacifique, ni thématiquement, il n’y a pas que le conflit en Ukraine ;
  3. Veiller aux intérêts européens qui ne sont pas toujours convergents avec les USA ;
  4. Assurer la capacité opérationnelle de l’UE, en particulier sa base industrielle.

Le débat n’est pas désincarné, il dépend de choix politiques, d’élections dans les 27 États-membres, pour une UE plus résiliente, en sécurité, ce qui conditionne tout le reste.

Les aspirations européennes des peuples autour de l’Europe vont également conditionner l’avenir de l’UE, songeons notamment que les Russes regarderont comment l’Ukraine se relèvera dans l’UE.

Un Européen au cœur brisé

Pour le professeur à l’université de Columbia, Adam Tooze, le panorama n’est pas aussi positif. Certes, on n’a pas eu d’échec sur les dernières années, mais les accords sont toujours difficiles et à la baisse, avec un manque d’ambition.

Considérant les aspects économiques, l’Union européenne n’a pas su bien gérer l’héritage de la crise de l’eurozone qui a frappé les jeunes étranglés par la crise ; l’euro n’est toujours la devise de référence en raison du manque de dettes conjointes et même s’il y aurait une vision politique macro, les choix micro dépendent… de la coalition gouvernementale allemande indécise.

Il s’agit encore et toujours de convaincre les Européens qu’être ensemble est un choix politique avant tout.

Même si l’on ne peut pas prédire les prochaines crises qui vont nous frapper, on sait qu’il s’agira d’une série de chocs qui auront des effets domino avec plusieurs impacts, l’Europe vit à l’ère des polycrises comme le disait déjà Jean-Claude Juncker.

Il nous faut réagir plus rapidement à ces phénomènes inédits, avec une meilleure gouvernance pour gérer les crises et surtout une meilleure organisation de la finance afin d’agir de manière proactive, tangible comme avec les politiques industrielle ou de recherche afin d’insuffler un nouvel essor dans l’économie et de réaliser une réalité encore plus interconnectée.

La chose la plus inspirante de l’Europe, c’est qu’elle existe encore, et qu’elle fait des bonnes choses. Les Européens ont la chance d’avoir l’UE, pour la qualité de vie, ce laboratoire dans l’amélioration des conditions de vie humaine en société, comme son système de santé unique au monde.

Influences de la désinformation manipulative et des technologies artificielles sur la démocratie, que faire pour soutenir la démocratie européenne ?

Lors de la session d’ouverte d’EuropCom 2023, la question des menaces sur l’information afin de réduire et atténuer la désinformation et permettre aux citoyens de l’UE d’accéder à des informations fiables dans un écosystème sain de l’information.

La société civile pousse les institutions à mettre en œuvre des législations pour réduire et atténuer la désinformation

Flora Rebello Arduini, directrice des campagnes chez Ekō explique comment des campagnes de désinformation bien structurées et financées jouent en faveur de ceux qui les promeuvent en vue d’éroder la confiance des citoyens dans les institutions démocratiques en particulier pour remettre en question les résultats des élections.

Pour contrer la désinformation sur les plateformes de médias sociaux et exploiter tout le potentiel de la directive sur les services numériques pour réduire et atténuer la désinformation, il est nécessaire de mieux protéger la sécurité des citoyens sachant que plus de 70 pays et 2 milliards de personnes seront appelés à voter l’année prochaine.

La vérification des fausses informations évolue, quand les journalistes sont meilleurs pour vérifier les faits, les gens doivent aussi acquérir plus d’expérience

Jonathan Lundberg, journaliste et auteur spécialisé dans les guerres culturelles numériques, attire l’attention sur l’importance d’une perspective historique, affirmant que nous étions tous des êtres sociaux et qu’il y a toujours eu des mensonges. Seulement maintenant, avec l’avènement d’Internet, tout va plus vite. Les problèmes ne sont pas nouveaux, mais ils s’expriment de nouvelles manières. Cependant, Internet fournit également des outils qui aident à vérifier les faits. Les groupes marginalisés sont plus touchés par la désinformation renforçant la nécessité de trouver des solutions pratiques pour communiquer avec eux et gagner leur confiance.

La lutte contre la désinformation nécessite que tout le monde acquière des compétences journalistiques, car la désinformation est partout

Anna Słojewska, coordinatrice et correspondante de l’UE pour Rzeczpospolita, présente le projet Lie Detectors qui organise les visites de journalistes dans les écoles afin de partager des compétences en éducation aux médias avec les élèves. Parmi les outils pour lutter contre les fausses informations, la vérification des auteurs et des pages web, la comparaison avec des articles et des sources similaires, les discussions avec les membres de la famille et les professeurs, et l’utilisation du bon sens.

Contrer la désinformation avec l’IA : toutes les guerres se font aussi par la communication

Dmytro Bilash fondateur de Osavul se concentre sur le développement de solutions alimentées par l’IA pour protéger les États, les entreprises et la société contre les menaces informationnelles. La lutte contre la désinformation avec l’IA se compose d’une partie analytique des informations et d’une partie réactive pour répondre à la désinformation plus rapidement, qui nécessite une intervention humaine. Accroître la collaboration et la coopération avec les géants de la technologie est essentiel pour créer un marché plus ouvert afin de protéger notre société.

La démocratie ne peut plus être considérée comme acquise face à la désinformation

Confrontés à une bataille toxique en ligne d’une ampleur qui menace les fondements mêmes de nos sociétés libres et de nos élections libres, Delphine Colard, porte-parole adjointe au Parlement européen craint que la démocratie ne peut être tenue pour acquise. Nous devons nous unir avec pour objectif commun de défendre la liberté des personnes et de rendre la société plus résiliente face aux attaques en activant de bonnes pratiques.

Les citoyens ont besoin de voir et de sentir la démocratie européenne en action plus que jamais

Lors de la séance de clôture, Jaume Duch Guillot, directeur général de la communication au Parlement européen souligne l’importance de disposer d’une stratégie de communication axée sur la lutte contre la désinformation.

La première étape dans la lutte contre la désinformation, c’est par des législations claires telles que le RGPD et les directives DSA/DMA, ainsi que la future loi sur l’IA, défendant la société contre la désinformation.

La deuxième étape consiste à réaliser que personne ne peut rester seul, c’est une tâche collective, à partager entre les institutions, les médias, les plateformes de médias sociaux, la société civile, les éducateurs et les autres parties prenantes. Tout le monde devrait promouvoir une meilleure éducation aux médias et aider à diffuser des messages importants.

La troisième étape consiste à être proactif en matière de communication. Il ne suffit pas d’être réactif et défensif face à la désinformation : « La meilleure façon de lutter contre la désinformation, c’est par l’information ». Beaucoup de désinformation tend à dire que voter n’a pas d’importance, que voter est inutile, que le Parlement européen ne sert à rien – ce n’était pas vrai.

Tout le monde, des particuliers aux organisations de la société civile et même aux gouvernements nationaux, devrait aider les institutions européennes à promouvoir la lutte contre la désinformation.

Quelle campagne de communication aux élections du Parlement européen de 2024 ?

Les élections au Parlement européen constituent un moment crucial pour la démocratie européenne. Cependant, la participation électorale reste un défi majeur. Pour encourager une participation active des citoyens, il est essentiel de développer une stratégie de communication embrassant les principaux enjeux pour la future campagne de communication et de promotion des élections européennes.

La création d’un récit mobilisateur

La campagne de communication institutionnelle doit être fondée sur un récit mobilisateur qui valorise l’importance de la participation électorale au Parlement européen. Il est essentiel de souligner les enjeux cruciaux auxquels l’UE est confrontée, tels que les défis climatiques, la lutte contre les inégalités et la promotion des valeurs démocratiques. Le récit doit mettre en évidence le rôle déterminant du Parlement européen dans la prise de décisions et la représentation des intérêts des citoyens européens.

Façonner l’agenda médiatique

Autour des enjeux clés de l’élection, la campagne doit travailler en étroite collaboration avec les médias pour mettre en avant les questions pertinentes et susciter l’intérêt des citoyens. En sélectionnant judicieusement les sujets et en les mettant en avant de manière stratégique, la campagne peut contribuer à façonner l’agenda médiatique et à orienter les discussions publiques vers les thématiques essentielles pour l’avenir de l’Europe.

Adopter une approche de communication inclusive et participative

Pour susciter l’engagement des citoyens, la campagne de communication institutionnelle doit adopter une approche inclusive et participative visant par exemple à encourager les citoyens à utiliser des critères spécifiques afin d’évaluer les candidats et leurs programmes au regard des enjeux du scrutin. Par le biais de messages clairs et percutants, la campagne peut suggérer aux citoyens d’accorder une importance primordiale aux thématiques européennes lorsqu’ils prennent leur décision de vote.

Exploiter pleinement le potentiel des nouvelles technologies

La campagne de communication doit tirer parti de toutes les opportunités offertes par les nouvelles technologies pour atteindre les citoyens. En plus des réseaux sociaux, elle doit explorer d’autres outils technologiques tels que les applications mobiles, les plateformes de débat en ligne et les initiatives de démocratie participative numérique. Ces technologies permettent d’élargir l’accès à l’information, de faciliter l’interaction avec les citoyens et de favoriser leur participation active dans le processus électoral.

Renforcer la collaboration avec les acteurs locaux et les organisations de la société civile

La campagne de communication institutionnelle doit travailler en étroite collaboration avec les acteurs locaux et les organisations de la société civile. Les partenariats avec des organisations engagées dans la promotion de la démocratie et des valeurs européennes peuvent renforcer la portée de la campagne et mobiliser un plus large public. En encourageant la participation de ces acteurs locaux, la campagne peut toucher les citoyens à un niveau plus proche de leurs préoccupations et renforcer ainsi leur motivation à participer aux élections.

Mobiliser les jeunes électeurs par le biais des nouvelles technologies

Les jeunes sont une composante cruciale de l’électorat, et leur engagement est essentiel pour renforcer la légitimité démocratique des élections européennes. La campagne de communication institutionnelle doit comprendre des stratégies spécifiques pour atteindre les jeunes électeurs, en utilisant les plateformes et les réseaux sociaux qu’ils fréquentent régulièrement. Des formats de communication adaptés, tels que des vidéos courtes et percutantes, des infographies ou des contenus interactifs, peuvent capter leur attention et les encourager à s’engager.

Sensibiliser aux risques des nouvelles technologies

Il est crucial d’informer les citoyens, en particulier les jeunes, sur les risques liés aux nouvelles technologies dans le contexte politique. La campagne doit aborder les questions de désinformation, de manipulation des opinions publiques et de protection des données personnelles. Des contenus éducatifs, des vidéos explicatives et des campagnes de sensibilisation peuvent aider à renforcer la résilience des électeurs face à ces risques et à développer leur esprit critique.

Renforcer la transparence et l’authenticité de l’information

La campagne de communication institutionnelle doit mettre en avant la transparence et l’authenticité de l’information. En utilisant les nouvelles technologies, telles que les signatures numériques et les certifications d’authenticité, il est possible de renforcer la confiance des électeurs dans les contenus qu’ils consultent. La mise en place de partenariats avec des médias fiables et des organisations de vérification des faits peut également contribuer à fournir une information de qualité et à contrer la désinformation.

Renforcer les capacités critiques des citoyens face à la désinformation

La campagne doit mettre l’accent sur l’éducation aux médias et à l’information. Des initiatives telles que des ateliers de fact-checking, des programmes d’éducation numérique et des ressources en ligne peuvent aider les citoyens, en particulier les jeunes, à développer leurs compétences critiques face à la désinformation. Il est essentiel de les encourager à vérifier les sources, à croiser les informations et à remettre en question les contenus douteux.

Encourager la participation des acteurs de la société civile

La campagne de communication institutionnelle doit encourager la participation active des acteurs de la société civile dans la lutte contre la désinformation. Des partenariats avec des organisations spécialisées dans la vérification des faits, la protection de la vie privée en ligne et la promotion de la démocratie peuvent renforcer l’impact de la campagne et sensibiliser un public plus large.

Impliquer les partis politiques européens dans la campagne

Les partis politiques européens jouent un rôle fondamental dans l’animation de la campagne électorale et dans la mobilisation des électeurs. Ils doivent être encouragés à utiliser les nouvelles technologies et les médias traditionnels pour informer les citoyens sur leurs programmes politiques, leurs propositions et leur vision pour l’avenir de l’Union européenne. Des débats, des événements publics et des rencontres avec les électeurs peuvent être organisés pour favoriser le dialogue direct entre les partis politiques et les citoyens.

Les think tanks comme éclaireurs des politiques publiques de l’UE

Les think tanks, en tant qu’organisations de réflexion et d’expertise, jouent un rôle crucial dans la formulation et l’anticipation des politiques publiques de l’Union européenne. Leur participation à la campagne de communication institutionnelle peut apporter une valeur ajoutée en termes d’analyse, de débats d’idées et de propositions concrètes. Les think tanks peuvent organiser des conférences, des forums et des publications pour informer les électeurs sur les enjeux clés, les défis et les opportunités de l’UE, stimulant ainsi la participation éclairée des citoyens.

Coopération entre les partis politiques européens et les think tanks

La coopération entre les partis politiques européens et les think tanks peut renforcer l’impact de la campagne de communication institutionnelle. Les partis politiques peuvent s’appuyer sur l’expertise des think tanks pour affiner leurs propositions politiques, bénéficier de recherches approfondies et présenter des solutions pragmatiques aux problèmes européens. Cette collaboration peut également contribuer à promouvoir un débat politique de qualité, basé sur des faits et des arguments solides, et à établir une relation de confiance avec les électeurs.

Renforcer la sensibilisation aux enjeux environnementaux

Dans le contexte de l’urgence climatique et des préoccupations croissantes concernant l’environnement, il est essentiel d’intégrer la sensibilisation aux enjeux environnementaux dans la campagne de communication institutionnelle. Les électeurs, en particulier les jeunes générations, accordent une attention particulière aux politiques environnementales et cherchent des dirigeants qui s’engagent activement dans la transition écologique. Il est important de mettre en évidence les mesures prises par l’Union européenne en matière de durabilité, d’énergies renouvelables, de protection de la biodiversité, etc., afin de susciter l’intérêt et l’engagement des électeurs dans cette thématique cruciale.

Encourager la diversité et l’inclusion dans la participation électorale

La campagne de communication institutionnelle doit également mettre en avant l’importance de la diversité et de l’inclusion dans la participation électorale. Il est essentiel de souligner que chaque voix compte, indépendamment de l’âge, du genre, de l’origine ethnique ou du statut socio-économique. En encourageant une représentation équitable et diversifiée au sein des institutions européennes, la campagne peut inspirer une plus grande confiance et un sentiment d’appartenance chez les électeurs issus de différents milieux sociaux et culturels.

Contextualiser les enjeux géopolitiques mondiaux

Lors des élections européennes, il est essentiel de contextualiser les enjeux géopolitiques mondiaux, tels que l’invasion de la Russie en Ukraine et les tensions entre la Chine et l’Amérique. Ces événements ont un impact significatif sur l’Union européenne et peuvent influencer les politiques et les décisions prises au niveau européen. La campagne de communication institutionnelle doit fournir aux électeurs une compréhension claire de ces enjeux et de leur implication potentielle pour l’Europe.

Il est crucial de souligner comment l’Union européenne aborde ces défis géopolitiques, en mettant en avant les efforts diplomatiques, les mesures de sécurité, ainsi que les positions prises pour défendre les valeurs européennes fondamentales. Informer les électeurs sur l’importance de ces enjeux géopolitiques dans le contexte des élections européennes peut renforcer leur compréhension de l’impact de leurs choix électoraux et les inciter à participer activement au scrutin.

Au total, la future campagne de communication institutionnelle pour les élections européennes doit relever de nombreux défis, mais aussi saisir les opportunités offertes par les nouvelles technologies et les enjeux géopolitiques actuels. En informant, en engageant, et en mobilisant les électeurs, la campagne peut contribuer à promouvoir une participation électorale engagée, informée et démocratique afin de garantir l’intégrité des élections du Parlement européen en 2024, de renforcer la participation électorale et de consolider la démocratie européenne.

Comment les partis politiques européens pourraient vraiment participer aux élections européennes ?

A moins d’un an des élections européennes, l’Institut Jacques Delors creuse la problématique des partis politiques européens, « des objets politiques mal identifiés ? » qui contrairement aux partis nationaux dont la raison d’être est de concourir aux élections ont eux pour mission constitutionnelle de « contribuer à la formation d’une conscience politique européenne et à l’expression de la volonté des citoyens de l’Union »…

Présenter un nouveau cadre de financement européen

Actuellement, le cadre réglementaire des partis politiques européens constitue un contexte contradictoire pour l’engagement des partis politiques européens lors du scrutin européen, ne leur permettant pas de remplir véritablement leur fonction électorale.

En particulier, les règles de financement européen stipulent explicitement que les subventions européennes « ne doivent pas être utilisées pour le financement direct ou indirect d’autres partis politiques, et en particulier des partis ou candidats nationaux ».

Dans l’ensemble, une telle disposition limite fortement la capacité des partis européens à faire campagne dans le cadre des élections européennes. Les Europartis doivent faire preuve de prudence lorsqu’ils font campagne avec leurs partis membres.

=> Présenter un nouveau cadre de financement européen, une proposition qui n’est pas recommandée par l’Institut Jacques Delors devrait permettre de redessiner les règles pour permettre aux partis européens lors de rassemblements communs, ou de tournées de campagne communes, qui ont été jusqu’à présent évités et permettrait aussi de renforcer la visibilité des Europartis via l’inclusion systématique de leur logo et programme dans tout le matériel de campagne de leurs partis membres nationaux.

Présenter des candidats têtes de liste, les Spintzenkandidat

Les Europartis peuvent d’ores et déjà encadrer le processus des Spitzenkandidaten où chaque famille politique présente un candidat soutenu par un parti politique européen et chacun de ses membres dans les différents États.

En effet, la personnalisation accroit l’intérêt des citoyens envers la politique européenne, il faudrait « que chaque parti au niveau européen ait un visage pour les représenter ».

A ce jour, en matière de financement, les partis politiques européens peuvent bel et bien effectuer des dépenses de campagne pour leur Spitzenkandidat dans chaque État membre, à l’exception du pays où il a été placé sur une liste électorale.

=> Présenter des Spitzenkandidaten renforcerait le rôle des partis politiques européens dans l’organisation et l’animation de la campagne électorale, des programmes des candidats aux temps forts et aux narratifs dans les médias.

Présenter des listes transnationales

Alors que la conduite des campagnes reste essentiellement une affaire nationale où les élections européennes ne sont guère plus que la somme de 27 élections nationales, la création d’une circonscription paneuropéenne dans laquelle les partis politiques européens peuvent présenter des listes transnationales aux électeurs sur l’ensemble du territoire de l’UE renforcerait considérablement le rôle des partis politiques européens.

Les Europartis deviendraient explicitement responsables de la sélection des candidats transnationaux et pourraient mener une campagne électorale plus visible à l’échelle de l’UE sur la base d’un manifeste commun.

Ces plates-formes politiques gagneraient donc en importance et auraient le potentiel d’« européaniser » les débats électoraux et de servir de principes directeurs pour le travail législatif du groupe correspondant au Parlement européen.

=> Présenter des listes transnationales, ce qui ne fait pas consensus entre les familles politiques européennes, permettrait d’offrir une visibilité accrue renforçant l’intérêt des partis nationaux puisque « le parti européen aurait un réel pouvoir et cela changerait la donne ». Le succès de Volt et de Diem25 démontre qu’il y a un potentiel de mobilisation transnationale sous-exploité actuellement.

Les partis politiques européens ont quelques autres cartes à jouer

D’une part, continuer à démontrer leur intérêt pour leurs membres afin de contrer le désintérêt (relatif) des partis nationaux pour leurs activités et ce qu’ils ont à leur offrir.

D’autre part, démontrer sans cesse leur intérêt pour exister, au sein de l’espace public européen mais aussi et surtout au sein des espaces politiques nationaux ; en particulier leur rôle essentiel de soutien aux nouveaux partis.

Ces réformes, vraisemblablement mises en œuvre pour les élections à l’horizon de 2029, contribuerons à l’affirmation des familles politiques européennes et à une meilleure identification des acteurs en présence pour les citoyens.