Tandis que la feuille de route est tracée – entre le Livre blanc sur le futur de l’Europe et Discours sur l’Etat de l’Union – il est plus que dommage que la communication de l’UE n’ait pas pris la même direction. Quelles sont les priorités ?
Un plan de communication annuel consolidé pour la communication de la Commission européenne
La DG COMM devrait travailler et publier avant la fin de l’année un plan de communication, qui sorte de ses documents trop bureaucratiques comme le Management Plan ou le Programme de travail.
Ne laissons pas dire que ce n’est pas possible. Puisque certaines institutions y parviennent, songeons notamment au plan de communication du Comité des Régions et que d’autres s’y sont déjà essayés, songeons au projet de plan de communication pour l’UE défendu par Christophe Rouillon : « Reconnecter l’Europe avec ses citoyens : communiquer mieux et davantage au niveau local ».
Ce plan de communication permettrait d’illustrer concrètement les efforts pour fédérer les messages et les actions tout en permettant aux autres acteurs (institutions européennes, Etat-membres, associations et « auto-entrepreneurs de la cause européenne) de s’en saisir et d’éventuellement se joindre à la démarche.
Une pédagogie renforcée pour la « fabrique » de la communication de l’UE
Charité bien ordonnée commence par soi-même. La DG COMM devrait y réfléchir et reprendre ses efforts de communication, comme à l’époque des blogs Waltzing Mathilda ou « EU Digital ».
A minima, il est incompréhensible que toutes les DG soient équipées – de gré ou de force – de comptes Twitter, mais que la DG COMM n’en ait pas. Encore une fois, ce sont les cordonniers les plus mal chaussés.
Une telle démarche serait pourtant l’occasion pour écouter, benchmarker les innovations ou les best practices, partager des réflexions, présenter les actions de communication, l’intention et pourquoi pas les « off », les coulisses de la « fabrique » de la communication de l’UE.
Un budget interinstitutionnel pour le futur de la communication européenne
Mark Twain disait : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. » C’est dans cet esprit que la DG COMM devrait peser pour imposer un budget interinstitutionnel avant la négociation du prochain Cadre financier pluriannuel qui permet la planification des financements de l’UE.
Et soyons fou, pourquoi ne pas imaginer une action interinstitutionnelle de communication pour les prochaines élections européennes de 2019, alors que rien, depuis le dernier scrutin, n’a changé : ni démarche commune aux institutions européennes, ni campagnes de grande ampleur – si l’on excepte le projet-pilote de communication dite « corporate » de la Commission européenne.
Là encore, la DG COMM devrait prendre l’initiative de tenter une action interinstitutionnelle commune, une sorte de projet-pilote, qui aille au-delà de l’accord à minima existant sur des priorités interinstitutionnelles annuelles de communication.
En conclusion, il ne faut pas négliger l’importance d’une communication stratégique – à la fois au sens de visionnaire, ambitieuse mais aussi tactique, qui se raconte et écrit son propre récit. Faire et faire savoir sont les deux mamelles d’une démarche réussie.
Au total, les chantiers prioritaires ne manquent pas et les échéances propices au changement se présentent dès maintenant.