Archives annuelles : 2011

Le web social, terrain d’une nouvelle communication européenne ?

Aujourd’hui se tient à Bruxelles la conférence #techmapBXL sur Twitter : « EC goes Social Media, or not… » :

  • une occasion de s’interroger sur les raisons pour lesquelles l’UE s’engage dans le web social, sur la mise en œuvre de l’utilisation des médias sociaux par les institutions européennes et sur l’impact dans la communication européenne.
  • une participation des principaux protagonistes : Stephen Clark, responsable de la communication web du Parlement européen, Bert Van Maele, responsable des médias sociaux à la Commission européenne et Aurélie Valtat, responsable de la stratégie web au sein du Conseil de l’UE.

C’est justement à ces questions que se propose de répondre le mémoire de François Faggianelli, étudiant dans le Master professionnel « Communication Publique » de l’IEP de Lille.

Pourquoi communiquer l’Europe dans le web social ?

Après une première partie consacrée au relatif échec de la communication européenne institutionnelle dans sa mission d’information et d’écoute des citoyens européens, une mission impossible à plus d’un titre :

  • la montée d’un euroscepticisme transeuropéen : un sujet – l’Europe – qui ne séduit plus ;
  • la communication de l’UE entravée par de multiples contraintes et par l’indifférence ;
  • le déficit de créativité et d’originalité des campagnes de communication européenne…

Et une seconde partie – sous forme d’audit de la présence actuelle du web social par les institutions européennes – sont abordées dans une troisième partie les raisons de l’utilisation du web social par l’UE :

  • Le web social, un nouvel espace public (près de 36% de la population totale de l’UE est sur Facebook) ;
  • Le web social, un outil en phase avec les attentes des citoyens, qui offre des opportunités participatives innovantes
  • Le web social, un support à la fois de l’immédiateté et de la conservation, dont les actions sont aisées à observer ainsi que les effets faciles à mesurer et pour un coût relativement peu onéreux.

Dans une quatrième partie, des réserves légitimes sont exprimées sur le web social, qui ne constitue pas une fin en soi.

D’une part, le web social doit être considéré avec ses limites intrinsèques :

  • une difficulté à tirer profit d’une audience élargie (fragmentation des communautés et des plateformes) ;
  • un support qui exige la qualité (économie de l’attention et labilité du public)
  • un média qui doit se penser dans une stratégie globale et cohérente ;
  • un accès discriminé au web pour des raisons socio-économiques et démographiques ;
  • un canal qui ne convient pas à toutes les cibles.

D’autre part, les institutions européennes disposent de contraintes spécifiques quant à leur utilisation du web social :

  • une difficulté à transformer l’audience en bénéfice tangible ;
  • un outil difficile à monitorer et à modérer à l’échelle de l’UE ;
  • un média en décalage avec la culture de communication traditionnelle ;
  • une tension entre exigence de transparence et respect des procédures et de la neutralité administrative.

Finalement, le web social représente une étape pour mieux communiquer l’Europe :

  • une dynamique plus citoyenne, plus sociale, plus ouverte qui peut faire évoluer les mentalités et la manière de penser de l’UE ;
  • un média décomplexé pour impulser un changement dans la manière de communiquer et d’être au contact des citoyens européens ;
  • un lieu créatif qui offre la prise de risque nécessaire pour changer la communication
  • un espace « intact », un nouveau terrain pour expérimenter auprès d’une nouvelle génération d’Européens.

Comment communiquer l’Europe dans le web social ?

Toute la dernière partie du mémoire est consacrée à un plan d’action pour déployer une communication européenne dans le web social, en 20 points :

  1. Développer un réseau social interne et tirer profit des ressources existantes ;
  2. Généraliser et faciliter les formations – les « social media workshop » organisés par la « social media team » de la DG COMM y travaille actuellement ;
  3. Promouvoir les fonctionnaires – la publication de « social media guidelines » y répond ;
  4. Augmenter le nombre de fonctionnaires mandatés pour communiquer dans les médias sociaux – le « social media network », un groupe de fonctionnaires récemment créé y contribue ;
  5. Sensibiliser, éduquer et informer la hiérarchie ;
  6. Repenser l’organisation et la structure des services communication (positions respectives de la DG COMM et des autres unités communication dans les autres directions générales) ;
  7. Améliorer la communication en partenariat dans le web social ;
  8. Repenser la présence des institutions sur le web pour « penser social » – recentrage autour du citoyen ;
  9. Se doter de meilleures ressources pour favoriser une dynamique innovatrice ;
  10. Utiliser des ressources internes en fonction de l’action de communication à entreprendre ;
  11. Développer des partenariats publics / privés et recourir à l’externe ;
  12. Intensifier les investissements en solutions web sociales ;
  13. Développer une véritable dynamique de veille et de benchmark ;
  14. Former et éduquer les citoyens-internautes
  15. Élaboreret lancer une campagne de communication grand public au niveau européen sur le web social – une occasion pour positionner l’UE sur le sujet ;
  16. Améliorer la communication décentralisée et locale ;
  17. Repenser et rationaliser la présence officielle des institutions dans le web social ;
  18. Proposer des services concrets et utiles au citoyen ;
  19. Uniformiser la présence des institutions sur le web social, « penser marque et réputation ».
  20. Impliquer véritablement le citoyen et créer une « sphère publique européenne » via le web social.

Ainsi, le web social représente à la fois une aubaine pour impulser un changement culturel et structurel au sein des services communication de l’UE mais également une opportunité pour repenser le modèle de communication et y inclure réellement les citoyens européens. Le web social constitue en ce sens une étape essentielle dans la redéfinition et la mutation de la communication européenne.

Vigie 2012 : le premier site de fact checking sur l’Europe pour la campagne présidentielle

Alors que la campagne présidentielle 2012 se prépare, un nouveau site de «fact checking » sur l’Europe Vigie2012 vient d’être lancé et envisage de « décrypter les déclarations des candidats à la lumière de la réalité européenne (…) pour apporter un éclairage européen objectif sur la campagne présidentielle de 2012 ».

Le fact checking est selon Alice Antheaume sur Work In Progress, « une technique journalistique anglo-saxonne qui permet de jauger la crédibilité de la parole politique (…) L’un des modèles du genre, c’est le site américain Politifact.com, qui a mis en place un outil appelé «truth-o-meter» (le véritomètre), et qui a été récompensé dès 2009 par le prix Pulitzer, le graal journalistique ».

Classements des candidats à l’élection présidentielle en fonction de leurs déclarations politiques sur l’Europe

Plusieurs classements sont prévus pour étudier 2 phénomènes :

  • d’une part, chaque semaine, le volume de prises de parole sur l’Europe des candidats à l’élection présidentielle : qui en parle le plus/le moins ? Cet outil – allant de 10 points pour un déplacement sur un thème européen à un petit point pour un passage sur l’Europe dans une interview – permet de mesurer la place donnée à l’Europe par chaque candidat dans la campagne ;
  • d’autre part, chaque jour, la véracité des déclarations politiques des candidats à l’élection présidentielle : rubrique « vrai/faux » avec les champions de la vérité (à partir de déclarations vérifiées) et les champions du pipeau (à partir de contre-vérités révélées).

Classements hebdomadaires des grands médias PQN et TV en fonction de leur traitement de l’Europe

D’autres classement concernent la couverture de l’Europe dans les grands médias :

  • classement hebdomadaire TV à partir minutage du traitement des questions européennes dans les JT de TF1, France 2, France 3 et Canal + : France 2 arrive en tête cette semaine avec un temps d’antenne consacré à l’Europe qui cumule à 14  minutes ;
  • classement hebdomadaire Presse quotidienne nationale à partir des articles consacrés à l’Europe (de la brève, à l’éditorial ou au dossier) : Les Échos arrivent en tête cette semaine avec 81.3% des articles sur l’Europe.

D’ici quelques semaines, les données recueillies devraient êtres particulièrement intéressantes, en particulier pour mesurer le taux effectif de couverture des affaires européennes dans ces deux grandes familles de médias d’information.

Annoncé lors de la conférence de presse de lancement, le projet repose sur « une équipe de bénévoles au fait des affaires européennes ».

Ainsi, avec Vigie 2012, un double travail de vérification de la parole politique sur l’Europe et de mesure du traitement de l’Europe dans les médias sera réalisé tout au long de la campagne des élections présidentielles.

Interview participative de José Manuel Barroso sur YouTube World View

Jeudi 6 octobre, José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, sera l’invité de l’émission « Youtube World View », un programme en ligne qui propose une série d’interviews « participatives » avec les principaux dirigeants du monde…

Comment fonctionne le dispositif participatif ?

Présenté comme « un « Questions pour un Champion » citoyen » par Euractiv.fr, le programme Youtube World View (près de 35 000 abonnés) repose sur les contributions des internautes :

  • en amont de l’émission, pendant une semaine, les internautes peuvent poser leurs questions écrites (limitées à 250 signes) ou vidéos dans leurs propres langues, éventuellement en lien avec l’une des grandes thématiques présentée dans la vidéo-teaser (près de 8 000 vues) ;
  • pendant l’émission en direct diffusée également sur Euronews, « les questions les mieux notées par les internautes » seront directement posées par un journaliste – aucune interaction avec les internautes n’est prévue ;
  • en aval de l’émission, la vidéo peut être largement commentée par les internautes.

Trois questions sont également posées à chaque personnalité interviewée :

  1. Quel est le plus gros problème auquel devra fait face la prochaine génération, et que pouvons-nous faire aujourd’hui pour le résoudre ?
  2. Parlez-nous d’une expérience qui a changé votre vision du monde.
  3. Si vous pouviez poser une question à un dirigeant du monde, quelle serait-elle et à qui la poseriez-vous ?

Quels sont les points saillants de l’interview participative ?

Une valorisation forte de la personnalité interviewée : Organisée une fois par mois, l’interview est spécifiquement destinée aux « grandes personnalités du monde ». Ainsi, Barack Obama, David Cameron, José Luis Zapatero ou encore Tony Blair ont déjà été interviewés.

Une participation totalement filtrée par des journalistes : L’interview est menée classiquement en tête à tête entre un journaliste et la personnalité, la spécificité venant d’un écran géant place en arrière plan qui permet de diffuser les questions vidéos les plus populaires.

Une plateforme relativement ouverte aux médias sociaux : Chaque question peut pas être partagée sur Twitter et Google+ (mais pas sur Facebook) et dispose d’un lien. En revanche, le nombre de votes (favorable ou défavorable) n’est pas connu.

Une valorisation faible des contributeurs : Au-delà du pseudonyme et de la localisation du contributeur, il n’y a ni historique des contributions par auteur ni liens vers leurs blogs ou comptes personnels sur les réseaux sociaux. La contribution vidéo en pouvant être diffusée lors de l’interview est une incitation forte à privilégier ce média pour être entendu.

Ainsi, contrairement au Président du Conseil européen qui a lancé en juin dernier une plateforme relationnelle « Ask the President » sans lien avec un relais d’audience puissant, le président de la Commission européenne est l’invité d’une émission participative disposant d’une audience normalement établie.

Quelle est la visibilité dans le web du 2e discours sur l’État de l’Union de Barroso ?

Ce matin à 9 heures, le président de la Commission européenne a prononcé devant le Parlement européen son deuxième discours sur « l’État de l’Union ». Quelle en a été la visibilité dans le web ?

De fortes retombées dans la presse en ligne

Au vue des 15 700 résultats de recherche sur Google Actualités sur les 24 dernières heures, les retombées du discours sont particulièrement fortes dans la médias traditionnels en ligne :

Selon Stanley Pignal, le correspondant du Financial Times Bruxelles, le sujet aurait même fait pendant la journée la une de plusieurs grands médias tels que la BBC ou des journaux allemands :

Une faible couverture géographique sur Twitter

Certes, un pic de Tweets soit identifiable au moment où le discours a été prononcé :

Mais, l’origine géographique des Tweets – pour ce qui concerne le territoire de l’UE – est très concentrée dans quelques États-membres :


Un dispositif de communication inédit

Pour l’occasion, l’équipe de porte-parole de la Commission européenne a lancé un compte Twitter dédié @StateofUnion_EU qui comptabilise en fin de journée 746 Followers et 136 Tweets et qui remercie « pour les milliers de Tweets et mentions » :

Communication européenne à destination des jeunes : les principales actions de la Commission européenne

De nombreuses ressources sont réalisées par la Commission européenne pour sensibiliser les jeunes à l’UE. De la simple brochure multilingue à la vaste campagne paneuropéenne, quelles sont les actions principales de communication sur l’Europe destinées aux enfants et aux adolescents ?

Les principales ressources pédagogiques dans l’Espace Enseignants de l’UE

L’UE met à disposition un « Espace Enseignants » comportant un large éventail de ressources pédagogiques sur l’Europe adapté à l’âge des élèves et conçu pour aider les jeunes à connaître l’UE et ses politiques.

Pour les 0-9 ans, une introduction illustrée aux pays et cultures de l’UE :

  • un livret divertissant « Unie dans la diversité » complété d’une carte-poster dessinée de l’UE indiquant les monuments célèbres, les spécialités culinaires et les richesses culturelles de chaque État membre ainsi que les pièces et billets en euros et les différents drapeaux nationaux ;
  • Plusieurs albums de coloriage et livres illustrés sont également disponibles en fonction des langues.

Pour les 9-12 ans, des supports didactiques et ludiques sur l’histoire, la géographie et les grands enjeux européens :

  • Mots croisés sur l’hymne européen ;
  • Rubrique éducative du site sur le numéro européen d’urgence, le 112 ;
  • « Kids4Energy » : jeu de cartes représentant quatre familles (Gaspi, Haute-Tech, Économe et Renouvelle) menant chacune un mode de vie différent.

Pour les 12-15 ans, des supports plus pédagogiques :

  • « L’Europe en mouvement – Historique de l’UE » : affiches informatives pour décorer la classe ;
  • « L’École de l’euro » réalisée par la Banque centrale européenne et comprenant des applications interactives et des publications consacrées aux billets et aux pièces en euros.

ECB_euro_run

Pour les + de 15 ans, des outils pour s’informer et agir :

  • « EU slides » : des diaporamas sur les fondements de l’Union, quelques chiffres clés sur l’Europe, activités et réalisations de l’UE et le fonctionnement de l’UE ;
  • des brochures informatives et des bandes dessinées : « Rebonds », « Les eaux blessées » et « Face à l’urgence » ;
  • « I fight poverty » : un voyage virtuel autour du monde ainsi qu’un concours de créativité. Plus de 6 250 like pour la page Facebook.

I_fight_poverty

Pour en savoir plus, la DG Communication réalise du matériel à utiliser en classe.

Les jeux en ligne : des supports de communication protéiformes adaptés au public jeune

Parmi tous les supports de communication, les jeux en ligne sont particulièrement utilisés par les institutions européennes pour s’adresser aux jeunes.

1. Le jeu en ligne comme divertissement d’adresse ou de logique

« Euro Kid’s corner» : le jeu développé par la DG Affaires économiques et financières où il s’agit de recoller des morceaux de billets de banques déchirés. Le dispositif est accompagné d’un site relais « Plus d’infos sur l’euro ».

2. Le jeu en ligne comme « serious video game » multi-joueur

« Neurodyssée » : un jeu en ligne (jamais totalement débuggé) pour tester ses connaissances sur l’UE en incarnant un extraterrestre parti à la découverte de la Terre et en compétition.

3. Le jeu comme test de connaissances

« Europa Go » : un quizz interactif « pour que les enfants y testent leurs connaissances et se mesurent à leurs camarades » en complément d’une brochure qui raconte l’histoire de l’Europe.

« Toporopa » : des quiz divertissants mettant à l’épreuve des connaissances de géographie européenne.

4. Le jeu comme concours

« Rallye euro » : un jeu concours pour les 9 à 12 ans réalisé par « L’École de l’euro » de la Banque centrale européenne.

« U4energy » : un jeu concours pour économiser de l’énergie dans les classes des établissements primaires et secondaires européens, réalisé par la DG Education et culture.

u4energy

« Young artists for road safty » : jeu concours pour concevoir une affiche sur la sécurité routière en Europe, organisé par la DG MOVE, la direction générale de la mobilité et des transports.

« Ton monde, ton business » : un concours pour motiver les jeunes de 16 à 19 ans à devenir entrepreneurs.

5. Le jeu comme expérience projective et épistémologique

« Jiffy sauve la planète » : jeu en ligne autour du personnage de « Jiffy » composé de quizz et de jeu d’adresse, réalisé par la DG Environnement.

« Farmaland the game » : jeu en ligne autour d’épreuves liées à la gestion d’une ferme, réalisé par la DG Santé et consommateurs.

« €conomia – Le jeu sur la politique monétaire » : jeu interactif pour découvrir le fonctionnement de la politique monétaire.

Ainsi, entre les nombreuses ressources pédagogiques de l’« Espace Enseignants » de l’UE et les divers supports ludiques, la communication de l’UE à destination des jeunes multiplie les supports.