Jeudi 6 octobre, José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, sera l’invité de l’émission « Youtube World View », un programme en ligne qui propose une série d’interviews « participatives » avec les principaux dirigeants du monde…
Comment fonctionne le dispositif participatif ?
Présenté comme « un « Questions pour un Champion » citoyen » par Euractiv.fr, le programme Youtube World View (près de 35 000 abonnés) repose sur les contributions des internautes :
- en amont de l’émission, pendant une semaine, les internautes peuvent poser leurs questions écrites (limitées à 250 signes) ou vidéos dans leurs propres langues, éventuellement en lien avec l’une des grandes thématiques présentée dans la vidéo-teaser (près de 8 000 vues) ;
- pendant l’émission en direct diffusée également sur Euronews, « les questions les mieux notées par les internautes » seront directement posées par un journaliste – aucune interaction avec les internautes n’est prévue ;
- en aval de l’émission, la vidéo peut être largement commentée par les internautes.
Trois questions sont également posées à chaque personnalité interviewée :
- Quel est le plus gros problème auquel devra fait face la prochaine génération, et que pouvons-nous faire aujourd’hui pour le résoudre ?
- Parlez-nous d’une expérience qui a changé votre vision du monde.
- Si vous pouviez poser une question à un dirigeant du monde, quelle serait-elle et à qui la poseriez-vous ?
Quels sont les points saillants de l’interview participative ?
Une valorisation forte de la personnalité interviewée : Organisée une fois par mois, l’interview est spécifiquement destinée aux « grandes personnalités du monde ». Ainsi, Barack Obama, David Cameron, José Luis Zapatero ou encore Tony Blair ont déjà été interviewés.
Une participation totalement filtrée par des journalistes : L’interview est menée classiquement en tête à tête entre un journaliste et la personnalité, la spécificité venant d’un écran géant place en arrière plan qui permet de diffuser les questions vidéos les plus populaires.
Une plateforme relativement ouverte aux médias sociaux : Chaque question peut pas être partagée sur Twitter et Google+ (mais pas sur Facebook) et dispose d’un lien. En revanche, le nombre de votes (favorable ou défavorable) n’est pas connu.
Une valorisation faible des contributeurs : Au-delà du pseudonyme et de la localisation du contributeur, il n’y a ni historique des contributions par auteur ni liens vers leurs blogs ou comptes personnels sur les réseaux sociaux. La contribution vidéo en pouvant être diffusée lors de l’interview est une incitation forte à privilégier ce média pour être entendu.
Ainsi, contrairement au Président du Conseil européen qui a lancé en juin dernier une plateforme relationnelle « Ask the President » sans lien avec un relais d’audience puissant, le président de la Commission européenne est l’invité d’une émission participative disposant d’une audience normalement établie.