Archives mensuelles : octobre 2007

Qu’est ce qui diffère entre le projet de Constitution et le traité de Lisbonne ?

Selon Valéry Giscard d’Estaing, dans une Tribune dans Le Monde : « Traité européen : « les outils sont exactement les mêmes, seul l’ordre a été changé dans la boîte à outils » ». Autrement dit, « la différence porte davantage sur la méthode que sur le contenu ».

Le projet de Constitution était animé d’une volonté politique double : mettre davantage de démocratie (donc simplifier les institutions communautaires) et de transparence (donc assurer des débats publics lors de la Convention pour l’Europe). Les citoyens étaient expressément invités à participer.

Le traité de Lisbonne correspond davantage à une solution technique : rédiger des amendements aux textes précédents pour sortir de l’ornière l’UE. Les citoyens sont délibérément tenus à l’écart.

Par ailleurs, toujours selon VGE, « les outils sont exactement les mêmes. Seul l’ordre a changé dans la boîte à outils ». L’ordre mais également l’ambition. Avec le traité de Lisbonne, l’UE abandonne temporairement toute grande ambition politique (toute référence « constitutionnelle » et donc toute mention des symboles de l’UE disparaissent).

Ainsi, alors que le projet de constitution pouvait être interprété comme une ingérence des hommes politiques dans le projet européen, le traité de Lisbonne doit être vu comme une reprise en main par les fonctionnaires des institutions communautaires, au risque d’éloigner davantage encore les citoyens.

Quel avenir pour la Politique agricole commune ?

A l’approche du bilan de la politique agricole commune (PAC) prévue pour 2008 qui sera mené par Mariann Fischer Boel, la commissaire européenne à l’agriculture et au développement rural et alors que la PAC a fait l’objet d’un vif débat en France, on peut s’interroger sur l’avenir de cette politique, qui « pèse » plus de 40% du budget de l’UE.

Face aux nouveaux enjeux de la PAC :

  • Assurer le maintien du financement commun pour les 25 États membres ;
  • Assurer la compétitivité des agriculteurs européens sur les marchés mondiaux dans le respect des règles de l’OMC ;
  • Assurer des pratiques environnementales durables (sécurité alimentaire, protection rurale et tourisme vert) ;

=> Les agriculteurs doivent-ils rester des producteurs de la filière agro-industrielle ou devenir des protecteurs du patrimoine rural ? En somme, le XXIe siècle sera-t-il celui des agriculteurs (celui qui s’occupe de l’« ager », les terres cultivées en latin), ou celui des paysans (celui qui entretient le « pagus » ; l’ensemble de la campagne en latin).

=> Le coût de la PAC doit-il reposer sur les prix payés par les consommateurs ou sur les impôts payés par les contribuables ? Quelle solidarité budgétaire inventer pour maintenir un financement communautaire équitable à 27 État membres?

Quelques mots sur Europe by Satellite, le service audiovisuel de l’UE

Europe by Satellite (EbS) est un service destiné à aider les médias presse, télé et radio à couvrir les activités de l’Union européenne. Dans ce cadre, il transmet depuis 1995 – par satellite et par Internet – des images, sons et vidéos d’événements tels que les conférences de presse de l’UE et les sessions plénières du Parlement européen. Les images sont accompagnées de la bande son originale et de traductions (jusqu’à 21 langues).

Aucun traitement des données n’est effectué, pour laisser aux médias des différents États membres leur propre ligne éditoriale. Néanmoins, une optimisation d’EbS, souhaitée par de nombreux journalistes serait de transmettre des informations mieux équilibrées (ne pas se limiter à la retransmission des événements institutionnels) et des images/vidéos plus vivantes (ne pas se limiter à des prises de vue fixes).

Comment communiquer dans une Europe paradoxale ?

L’Europe institutionnelle progresse, mais pour suivre cette avancée, il faut être formé et très fortement motivé. L’Europe quotidienne, accessible des échanges d’étudiants, des jumelages, du tourisme, de la culture… n’est pas visible.

Selon Éric Dacheux,

« entre cette sphère très lointaine et visible et cette sphère très proche, mais invisible, l’Europe n’existe pas. Rapprocher l’Europe du citoyen est un objectif impossible. Car, se rapprocher de quelque chose qui n’existe pas ne veut rien dire. »

Quelle solution alors ? Il faut, dans un premier temps, faire prendre conscience aux citoyens que l’Europe existe. Il faut que l’Europe montre aux citoyens ce qu’elle leur apporte dans leur vie quotidienne et locale. Dans un deuxième temps, il faut que l’Europe donne envie d’en débattre, de s’approprier ses enjeux.

Autrement dit, il faut que la stratégie de communication de l’Europe repose sur une triple exigence :

  • vaincre l’appréhension des citoyens à l’égard de l’Europe,
  • favoriser l’appropriation des sujets européens pour, enfin,
  • susciter un sentiment d’adhésion à l’Europe.

Pour aller plus loin, lire « Europe : le devoir d’informer, le droit de comprendre. Éléments d’une stratégie publique pour la France » de François-Xavier Priollaud.

Petite précision : la TV fonctionne par la spectacularisation et la simplification. Or l’Europe n’est ni très spectaculaire ni très simple. Donc, la TV n’est pas le bon vecteur d’information sur l’Europe.

Les "No Comment" d’EuroNews sont disponibles sur le net

Depuis 1993, la chaîne du câble spécialisée dans l’information sur l’Europe « EuroNews » diffuse tous les jours des « No Comment », soit des images d’actualité sans commentaires journalistiques, avec pour seul son celui du reportage.

Ces programmes sont maintenant disponibles sur Internet. D’abord sur son propre site, à la rubrique « no comment » mais aussi sur le site de partage de vidéos YouTube où une chaîne « No Comment TV » a été ouverte pour l’occasion.