Selon Valéry Giscard d’Estaing, dans une Tribune dans Le Monde : « Traité européen : « les outils sont exactement les mêmes, seul l’ordre a été changé dans la boîte à outils » ». Autrement dit, « la différence porte davantage sur la méthode que sur le contenu ».
Le projet de Constitution était animé d’une volonté politique double : mettre davantage de démocratie (donc simplifier les institutions communautaires) et de transparence (donc assurer des débats publics lors de la Convention pour l’Europe). Les citoyens étaient expressément invités à participer.
Le traité de Lisbonne correspond davantage à une solution technique : rédiger des amendements aux textes précédents pour sortir de l’ornière l’UE. Les citoyens sont délibérément tenus à l’écart.
Par ailleurs, toujours selon VGE, « les outils sont exactement les mêmes. Seul l’ordre a changé dans la boîte à outils ». L’ordre mais également l’ambition. Avec le traité de Lisbonne, l’UE abandonne temporairement toute grande ambition politique (toute référence « constitutionnelle » et donc toute mention des symboles de l’UE disparaissent).
Ainsi, alors que le projet de constitution pouvait être interprété comme une ingérence des hommes politiques dans le projet européen, le traité de Lisbonne doit être vu comme une reprise en main par les fonctionnaires des institutions communautaires, au risque d’éloigner davantage encore les citoyens.