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Comment former les fonctionnaires européens et organiser la communication de l’UE dans les médias sociaux ?

Alors que la Commissaire responsable de la communication – Viviane Reding – confirme dans un courrier à la communauté des communicants web de l’UE qu’« Internet doit être un élément essentiel de nos efforts pour communiquer » et que n’importe quel fonctionnaire européen est une « ambassadeur de l’UE sur le web, comment l’UE peut-elle organiser sa communication dans les médias sociaux ?

Concevoir et construire l’e-présence : le community building

La lecture de l’article « Les métiers du social media marketing » de Fred Cavazza permet de mieux aborder les responsabilités relatives à la présence d’une marque au sein des médias sociaux. Quelles sont-elles ?

1. Déterminer les objectifs de l’e-présence, selon l’Altimeter Group :

  • Ecouter et démarrer des conversations : ”Foster Dialog“
  • Solliciter des avocats : ”Promote Advocacy“
  • Faciliter l’entre-aide : ”Facilitate Support“
  • Stimuler l’innovation participative et la co-création :”Spur Innovation“

2. Délimiter l’e-présence : les plateformes communautaires/sociales à intégrer et à éviter

À titre indicatif, le Parlement européen est selon la home du site institutionnel actuellement sur Facebook, Twitter, MySpace, Youtube et Flick’r.

Comment organiser la démarche de community building ?

  • Identifier des membres-clés qui permettrait de toucher rapidement des communautés ciblées à forte valeur ajoutée ;
  • Fédérer ces membres-clés autour d’initiatives communautaires associées à la stratégie de la marque ;
  • Enrôler et motiver d’autres membres en allant les recruter.

Comment identifier ces membres-clés ?

  • les veilleurs : ceux qui repèrent les informations sur les réseaux ;
  • les passeurs : ceux qui diffusent ;
  • les filtreurs : ceux qui sélectionnent et contextualisent ;
  • les interprètes : ceux qui reformulent et commentent.

A plus d’un titre, les fonctionnaires actuellement engagés sur les réseaux sociaux tels que certains signataires de la lettre ouverte de la communautés des communicants web de la Commission européenne comme Dick Nieuwenhuis ou Tony Lockett peuvent remplir cette mission.

Cartographier et mesurer l’e-reputation : le community monitoring

Là encore, avant de s’engager à proprement parler, il convient de mener un travail de community monitoring qui consiste à assurer une veille et une analyse des conséquences de la présence d’une marque au sein des médias sociaux. Quelles sont-elles ?

Cartographier l’information : la veille

  • Surveiller les discussions et la présence de la marque au sein des différents médias sociaux ;
  • Répertorier les informations publiées par les équipes internes (qui a publié quoi) de même que celles publiées par les membres de la communauté ;
  • Identifier les personnes en interne qui sont à l’origine des informations et les sensibiliser à la propagation de celles-ci sur les médias sociaux (page Wikipedia…).

Mesurer l’information : l’analytics

  • Définir et mettre en œuvre des indicateurs-clés en rapport avec les objectifs pré-définis ;
  • Fournir une interprétation de ces données ainsi que de leur évolution et s’assurer que les décisionnaires ont pris connaissance des données et de leur interprétation.

Rédiger des chartes pour former les fonctionnaires européens au web social et formaliser l’organisation de la communication de l’UE dans les médias sociaux

Afin de mener la formation des fonctionnaires européens au web social et l’organisation de la communication de l’UE sur les médias sociaux, les communicants de la Commission européenne pourrait traduire leur tâche par la rédaction de chartes : une charte d’utilisation des réseaux sociaux à destination des fonctionnaires européens (que nous appelions de nos vœux la semaine dernière) et une charte d’engagement de la marque vis à vis de ces communautés.

Ainsi, une fois cette étape incontournable de formation et d’organisation de la communication – et à ce stade il ne s’agit « pas nécessairement de plusieurs emplois à plein temps, mais plutôt de plusieurs rôles qui seront endossés par différentes personnes à des moments-clés » – il sera alors possible de convaincre les autorités de l’impérieuse nécessité de mener à proprement parler du community management, c’est-à-dire :

  • Assurer l’animation et la modération quotidienne des différentes communautés où la marque est présente;
  • Assurer le reporting en fonction des indicateurs clés préalablement choisis et fournir une interprétation des tendances et de l’état d’esprit de la ou des communautés (réceptive, méfiante…) ;
  • Sensibiliser les équipes internes et les accompagner dans leur appropriation des ces supports.

Réponse de Viviane Reding à la lettre ouverte des communicants web de la Commission européenne

Après la lettre ouverte publiée par la communauté des éditeurs et webmasters des sites de la Commission européenne en janvier dernier, pour améliorer la communication de l’UE sur le web, le fait qu’il ait une réponse de Viviane Reding – la Commissaire titulaire du portefeuille de la communication – confirme que le web devient vraiment une priorité…

« Internet doit être un élément essentiel de nos efforts pour communiquer »

Dans son courrier, Viviane Reding estime que « la communication doit devenir une partie intégrante du processus des politiques de tous les Commissaires ». Suivant ce plan, « Internet doit être un élément essentiel de nos efforts pour communiquer », ce qui signifie notamment 2 chantiers :

Moderniser et rationaliser le portail Europa, suivant les principes suivants :

  • une approche centrée sur l’utilisateur,
  • un langage et des messages clairs,
  • une image de marque cohérente.

S’engager dans les médias sociaux, à condition de respecter les règles suivantes :

  • faire partie d’une stratégie de communication cohérente,
  • être basée sur une solide analyse coûts/bénéfices,
  • être menée par des personnels bien formés.

Quels efforts en priorité : refonte du portail Europa ou engagement dans les médias sociaux ?

Entre les 2 chantiers, Tony Lockett – un autre communicant de l’UE – pose le « faux dilemme » des priorités, :

  • Faut-il mieux servir les personnes qui viennent chez nous à la recherche d’informations avec une refonte de nos sites web Europa ?
  • Faut-il saisir l’occasion de toucher de nouveaux publics que nous n’atteignons pas actuellement en faisant une utilisation ciblée des médias sociaux ?

En définitive, que faut-il retenir de la réponse de Viviane Reding ?

Que le courrier est bavard pour passer de la paumade avec des engagements théoriques généreux mais un peu court sur la volonté concrète, dans un contexte de « croissance zéro des ressources humaines en communication » ?

Dick Nieuwenhuis – le communicant européen qui avait publié la lettre ouverte sur son blog – se félicite que « potentiellement tous les fonctionnaires de la Commission puissent être des ambassadeurs » :

  • pour certains, cela sera limité à expliquer à leurs familles et amis ce qu’ils font ;
  • pour d’autres – qui sont déjà nombreux à être en privé sur Twitter et Facebook – cela signifie de pleinement s’engager dans les médias sociaux.

Ainsi, à la manière des paquebots qui manœuvrent en haute mer, la Commission met le cap vers une meilleure communication de l’UE sur le web.

Pour la rédaction d’une charte d’utilisation des réseaux sociaux à destination des communicants de l’UE

Où en sommes-nous et que pourrait-il être fait maintenant, en matière de communication de l’UE sur les réseaux sociaux ?

1e étape : publication d’une lettre ouverte de la communauté des éditeurs et des webmasters de la Commission européenne = affirmation de la volonté

En janvier dernier, la communauté des éditeurs et des webmasters de la Commission européenne publie une lettre ouverte destinée au Président de la Commission afin d’« exploiter la puissance d’Internet pour une meilleure communication ».

Le 11 mai dernier, un Twitt de Tony Lockett, un communicant de l’UE, indique que « Barroso est d’accord que la Commission devrait en faire plus sur le web et les nouveaux médias, a demandé à son personnel de faire des propositions ».

Ainsi, la volonté des communicants de l’UE de s’engager sur les réseaux sociaux est posée, mais la réponse institutionnelle – quoique positive – tarde à venir.

2e étape : adoption en commission d’une proposition de résolution du Parlement européen « sur le journalisme et les nouveaux médias – création d’une sphère publique en Europe » = confirmation du soutien

En date du 26 mars dernier, Morten Løkkegaard (ancien journaliste et actuellement euro-député danois) présente une proposition de résolution qui « encourage la Commission et le Parlement à renforcer davantage leurs activités sur les médias de socialisation ».

En particulier, le rapporteur préconise que « les instructions pour le personnel de l’Union devraient être qu’il est plus facile de se faire pardonner d’avoir fait quelque chose, que d’obtenir une autorisation. Ce qui signifie dans un système hiérarchique qu’en cas de nécessité, les fonctionnaires de tous niveaux devraient être autorisés à répondre rapidement aux citoyens comme à la presse ».

Ainsi, le soutien du Parlement européen pour communiquer dans les réseaux sociaux est apportée – quoique la proposition de résolution n’ait pas encore été adoptée en séance plénière mais seulement, pour l’instant, par la commission parlementaire de la culture et de l’éducation.

3e étape : ouverture d’un blog des communicants web de la Commission européenne spécialisé dans la communication sur les médias sociaux

En avril dernier, sous la responsabilité de Bert Van Maele, chef de la section « médias sociaux et promotion » au sein du département web de la DG COMM de la Commission européenne, un blog « Waltzing Matilda » pour « apprendre comment la Commission peut utiliser les médias sociaux pour communiquer avec les citoyens » est lancé.

Les premiers billets lancent la réflexion avec notamment « “The chicken or the egg” dilemma goes social » pour savoir ce qui devrait venir en premier, la stratégie ou l’utilisation des réseaux sociaux ou « Bureaucrats and the web: a strange marriage! ».

Ainsi, la réflexion est en cours actuellement chez les communicants de l’UE sur les modalités (avantages-inconvénients-opportunités-menaces) de s’engager sur les réseaux sociaux.

Quid de la prochaine étape ? Pour la rédaction d’une charte d’utilisation des réseaux sociaux à destination des communicants de l’UE = description de la démarche

Le moment semble venu que les communicants de l’UE rédigent un « how to », un « guidelines » sur comment utiliser les réseaux sociaux pour communiquer sur l’UE.

Dans cette étape, il pourrait être judicieux de s’inspirer du travail du Central Office of Information (COI) « Engaging through social media » destiné aux fonctionnaires anglais ou bien encore du « Reuters’ social media guidelines » publié en mars dernier pour leurs journalistes.

Ces documents se révèlent utiles pour lister des mises en garde initiales (cf. Reuters) :

  • Pensez aux groupes et aux discussions que vous rejoignez : il peut être préférable de ne pas adhérer à un groupe ou de ne pas suivre des participants à un débat allant dans un seul sens ;
  • Pensez à faire usage des paramètres de confidentialité sur les réseaux sociaux…

Mais également pour préciser des principes de base (cf. COI) :

  • Soyez crédible : précis, juste, rigoureux et transparent ;
  • Soyez cohérent : encourager la critique constructive et la délibération en étant chaleureux, honnête et professionnel à tout moment ;
  • Soyez réactif : quand vous avez une idée, partagez là où c’est approprié ;
  • Soyez intégrées : dans la mesure du possible, aligner votre participation en ligne avec d’autres communications « offline ».
  • Soyez en service : n’oubliez pas que vous êtes un ambassadeur pour votre organisation, dans la mesure du possible, communiquer votre position en tant que représentant de votre organisation.

Mais aussi pour formuler des préconisations sur les usages, notamment pour Twitter (cf. Reuters) :

  • Si vous souhaitez utiliser Twitter dans un cadre professionnel, vous devez demander la permission de votre supérieur hiérarchique.
  • Si vous utilisez un Twitter professionnel, vous devez utiliser le mot ‘Reuters’ (pour la Commission, les initiales de la Direction Générale semble se répandre) dans le nom de votre flux, ou ailleurs sur la page.
  • La déontologie professionnelle s’appliquent à Twitter – vous ne doit rien faire qui la compromette.
  • Lorsque vous utilisez Twitter ou les médias sociaux à titre professionnel, vous devriez viser à être « personable » (prestant, élégant), mais sans inclure des éléments non pertinents au sujet de votre vie personnelle.

Ces quelques indications ne sont qu’une sélection non exhaustive de ce que pourrait contenir ce guide d’utilisation des réseaux sociaux pour les communicants de l’UE.

Ainsi, la communication de l’UE sur les réseaux sociaux est en marche, il convient de l’organiser.

Retour sur la campagne de communication sur les élections européennes de 2009 : la plus importante dans l’histoire de l’UE

L’Institut universitaire européen à Florence dirigé par Yves Mény publie un rapport (en anglais) sur les élections de 2009 au Parlement européen avec une analyse de la campagne de communication rédigé par Lutz Meyer, le directeur général de l’agence Scholz & Friends qui a créé et mené la campagne pour le Parlement européen dans tous les pays de l’UE. En voici un résumé…

Un constat : on ne mobilise pas l’électorat européen parce que c’est bon pour l’Europe mais parce que l’élection européenne est importante pour chaque individu européen.

Dans le passé, l’Europe a essayé de convaincre ses citoyens avec un argument plutôt faible : voter aux élections européennes parce que c’est bon pour l’Europe. Mais voulez-vous acheter un ordinateur simplement parce que c’est bon pour le constructeur? Sûrement pas et il en va de même pour notre comportement politique.

Si vous souhaitez activer les gens, vous devez leur dire pourquoi un sujet est important. Une forte participation électorale exige des alternatives claires au choix. Et une déclaration forte sur ce qui est en jeu pour moi.

Un message : en utilisant votre vote, vous vous prononcez sur les questions les plus importantes de votre avenir personnel.

Que vous le vouliez ou non, l’Europe est très pertinente pour votre vie quotidienne (la qualité des aliments, la réaction contre la crise financière, la protection des frontières…) : toutes ces questions sont traitées au niveau européen, et le Parlement européen joue un rôle majeur. Les 375 millions d’électeurs peuvent influer sur la trajectoire des décisions du Parlement européen.

Une nouvelle stratégie « marketing » de l’UE : Faites-le pour vous-même, pas pour l’Europe

En tant que consommateurs, nous sommes tous habitués à prendre des décisions tous les jours. Voulons-nous ceci ou cela, et où voulons-nous vraiment dépenser de l’argent ? Ces décisions sont fondées sur l’image, mais plus encore sur l’utilité. La communication de marque est principalement autour du bénéfice de consommation.

L’objectif de la campagne a donc consisté à présenter les bénéfices alternatifs que par leur choix les citoyens pouvaient obtenir via leur vote. Parce que le consommateur comme le citoyen (ils sont un seul et même) veulent une image claire du produit, la campagne s’est attachée à présenter ces choix.

Des panneaux d’affichage : parce que la démocratie commence toujours dans les rues

Pour parler aux Européens en plein milieu de leur vie quotidienne où pourrait-il être atteint plus efficacement que dans l’attente à l’arrêt de bus ou dans une zone piétonne ? Et par quels moyens pouvez-vous les atteindre le mieux ? Avec des sujets qui touchent directement leur vie : alimentation, énergie, éducation, sécurité.

Les dix images représentées sur les affiches de la campagne européenne (adaptables en fonction de chaque pays) visaient à tenir les citoyens européens au courant des décisions auxquelles ils sont confrontés. Exprimer de manière concise, les questions provocatrices dans différents domaines politiques sous la responsabilité du Parlement européen.

Installations en 3-D : gagner l’attention des médias avec un poulet

Afin de créer ces images claires, 4 des images de la campagne ont pris la forme d’ installations en trois dimensions : un total de 60 expositions de ce type a tourné dans 88 villes européennes de tous les Etats membres de l’UE, donnant à la campagne une grande visibilité dans les médias.

Les sculptures ont été très populaires auprès des touristes et autres photographes amateurs se rassemblent autour des installations et les médias ont pu illustré leurs sujets sur les élections européennes avec des poulets, des haies, des triangles de signalisation, et des interrupteurs de puissance…

Des studios multimédia interactif : branchez-vous sur l’Europe

Environ 1 600 Européens ont fait usage de la possibilité d’enregistrer leurs propres déclarations personnelles sur les questions les plus pressantes de la politique européenne dans ce qui allait être connu comme la « boite aux choix » : un total de 35 boîtes a tourné dans 66 villes européennes, avant l’élection.

Les vidéos ont été diffusées sur l’emplacement, sur YouTube et sur deux écrans géants à Bruxelles.

TV et radio: temps d’antenne massif, gratuit dans toute l’Europe

La télévision et la publicité à la radio ont tous deux suivi la même idée de base : celui qui vote aujourd’hui, il ou elle est met en forme les nouvelles de l’avenir. Les citoyens dans l’Union européenne ont ainsi vu et entendu des informations fictives – parfois très provocantes.

Ces annonces se terminent par le slogan: c’est vous qui décidez quelles seront les nouvelles de demain.

Le spot télévisé a été produit en 34 langues différentes – les 23 langues officielles des États membres et aussi les langues régionales. La publicité radio a été diffusé dans 29 langues différentes.

114 chaînes de télévision ont diffusé gratuitement le spot télévision.

Des vidéos virales: diffusion du message sur le web

Un assassin fou avec une hache, des braqueurs de banque, des coureurs cyclistes : tous étaient en mesure de consacrer quelques minutes pour voter. Le message des vidéos précise que « nous n’avons pas le temps » n’est une excuse pour personne.

Postées sur YouTube et MySpace, ces vidéos virales se sont propagées rapidement : en trois semaines, 300.000 visites sur YouTube. En France, la vidéo d’horreur avec le meurtrier à la hache folle atteint le numéro un dans la section Politique sur YouTube.

Le journal Le Figaro a également signalé ces vidéos et la chancelière fédérale Angela Merkel doit avoir été l’un des fans les plus célèbres de la vidéo : elle a affiché le clip des coureurs cyclistes sur son profil Facebook.

Des profils et des applications 2.0 : la construction d’une nouvelle communauté

Près de 55 000 membres se sont liés au Parlement sur leurs profils MySpace et Facebook.

Un autre élément de la campagne en ligne a été une visite virtuelle du site Internet du Parlement européen : des connaissances de base sur l’institution et tout un chemin avec 10 bonnes raisons pour lesquelles vous devriez faire usage de votre droit de vote.

Des mesures spécifiques au pays : 27 campagnes nationales

Un exemple anglais pour aller sur les lieux où les gens vont régulièrement : des panneaux de 24 mètres carré autour des terrains de stades de rugby pendant 13 matches pour un auditoire total de un million de téléspectateurs.

87 autres projets spécifiques qui allaient de réunions de discussions, de soirées étudiantes, à un road show à travers l’Espagne.

Branding de l’aéroport de Bruxelles : prise de conscience précoce des multiplicateurs de l’UE

18,5 millions de passagers embarquent et débarquent à l’aéroport de Bruxelles chaque année. Près de 12 millions d’entre eux sont des citoyens de l’UE. L’aéroport est une plaque tournante du transport européen majeur, et aussi le meilleur endroit pour toucher les multiplicateurs de l’Europe.

Branding à l’intérieur de l’aérogare avec des portes géantes confrontant les voyageurs à un choix : en choisissant l’entrée gauche, vous appuyez la forteresse européenne, en passant par la porte de droite vous soutenez l’ouverture des frontières.

Une large couverture médiatique sans budget médias

Quand il n’y a pas de budget disponible pour une campagne d’achat d’espace médias, il faut faire preuve de créativité. Les installations utilisées dans la campagne des élections européennes ont été une de ces idées fortes.

Dans de nombreux pays, ils sont devenus l’image des médias dans leurs sujets sur les élections européennes, et orné de nombreuses pages de couverture : le grand quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, par exemple, a montré l’un des poulets sur sa première page en interrogeant : « Cuisse ou blanc ? ».

Le Financial Times a titré “Parliament’s online quest for excitement” avec le sous-titre “the cool new kid on MySpace”, en se référant au profil du Parlement européen sur les médias sociaux.

Un bilan : la campagne a démontré qu’il est possible de communiquer largement même sur les plus complexes des thèmes politiques

La campagne des élections européennes a atteint les 375 millions d’électeurs européens en ne coûtant que cinq cents d’euros par tête. Elle s’est donc fondée principalement sur des instruments non conventionnels au lieu de la publicité coûteuse, et a offert un contenu que les médias pouvaient utiliser et diffuser gratuitement.

De nombreux observateurs ont vu la campagne du Parlement européen pour les élections européennes de 2009 comme un jalon dans le marketing des institutions politiques de l’Europe. Et pour Lutz Meyer, elle peut aussi être un modèle pour à l’avenir mettre ensemble les moyens du Parlement, de la Commission et du Conseil de l’Union européenne…

Palmarès des eurodéputés français sur Facebook et Twitter

Voici un rapide tour d’horizon de la présence des eurodéputés français sur les deux principaux réseaux sociaux : Facebook et Twitter…

Principaux résultats : une large majorité est présente sur Facebook, un tiers dispose de comptes Twitter

Sur 72 eurodéputés français :

  • 66% soit 48 sont sur Facebook : la très grande majorité à travers un profil, quelques-uns via un groupes ou une fan page (24 n’y sont pas présents) ;
  • 33% soit 24 sont sur Twitter : une petite minorité n’a pas mis à jour son compte depuis la fin de la campagne en juin 2009 (48 n’y sont pas présents) ;
  • 27% soit 20 ne sont présents sur aucun de ces deux réseaux sociaux.

Comparaison en demi-teinte avec le reste des eurodéputés : meilleurs sur Facebook, moins bons sur Twitter

Selon le travail de l’équipe web du Parlement européen : « Writing for (y)EU » dans “How many MEPs use social media? A tentative update” :

Sur 736 eurodéputés :

  • 401 sont sur Facebook, soit 55% : les eurodéputés français sont au dessus de la moyenne européenne ;
  • 230 sont sur Twitter, soit 31% : les eurodéputés français sont sous la moyenne européenne.

Classement par groupes politiques : les élus Verts sont les plus actifs, les élus UMP les moins présents

Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (Modem) :

  • 3 eurodéputés sont présents à la fois sur Facebook et Twitter : Nathalie GRIESBECK, Robert ROCHEFORT et Corinne LEPAGE, avec le seul « verified account » Twitter de tous les eurodéputés français
  • option Facebook seul pour Marielle DE SARNEZ
  • un member non présent : Sylvie GOULARD

Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne (Parti communiste et Front de gauche)

  • 4 sur 5 sont sur Facebook
  • Patrick LE HYARIC, Directeur de L’Humanité est également sur Twitter

Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates (Parti socialiste) :

  • 64% sur Facebook
  • 50% sur Twitter, mais quelques comptes abandonnés après la campagne électorale
  • 6 « cumulards » se classant parmi les plus connus : Catherine TRAUTMANN, Harlem DÉSIR, Henri WEBER et Vincent PEILLON

Groupe des Verts/Alliance libre européenne : (Europe Ecologie) : les élus les plus actifs

  • 12 sur 15 sur Facebook (proportionnellement les plus nombreux)
  • 8 sur 15 sur Twitter
  • 6 sur 15 « cumulards » (proportionnellement les plus nombreux) : Sandrine BÉLIER, Daniel COHN-BENDIT, Karima DELLI, Eva JOLY (compte Twitter seulement réservé), Hélène FLAUTRE, Yannick JADOT et Michèle RIVASI

Groupe du Parti Populaire Européen (UMP) : quoique la 1e force politique avec 29 membres, les élus les moins présents :

  • 10 soit 34% n’assurent aucune présence (un record absolu et relatif)
  • 62% sur Facebook
  • 17% sur Twitter
  • 4 cumulards : Damien ABAD, Christophe BÉCHU, Philippe JUVIN et Pascale GRUNY

Non inscrits : 2/3 sur Facebook, mais présence périphérique aux affaires européennes

Les données brutes recueillies sont disponibles en téléchargement pour affiner les résultats au fil du temps :