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Elections européennes : quel bilan pour la campagne des partis politiques français ?

Après les résultats, quelques questions restent encore sans réponse comme par exemple : Les élections municipales ont-elles bénéficié de plus de visibilité que les élections européennes ? Le Front national a-t-il également dominé la compétition en ligne entre les partis ?

Match Municipales vs Européennes : un équilibre global qui masque des disparités

Sur l’année 2014, la visibilité en ligne des « élections municipales » par rapport aux « élections européennes » est globalement très équilibré. Une surprise si l’on en juge tant par l’intérêt supposé des Français pour les élections locales que par les émois réguliers des milieux européens sur le déficit de médiatisation des affaires européennes en France.

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Néanmoins, cette égalité globale masque des différences significatives en termes de présence en ligne. Des différences qui confirment que les médias s’intéressent beaucoup moins aux élections européennes (39%) tandis que Twitter, un réseau qui il faut le rappeler n’est utilisé que par moins de 9% de la population française, est largement dominé par le sujet européen.

Match entre les partis politiques français : le Front national domine la campagne, le jour du scrutin et les résultats

Que ce soit au cours du dernier mois de la campagne électorale européenne, le jour du scrutin le dimanche 25 mai dernier ou la semaine de commentaires et d’analyses des résultats, le Front national domine la compétition en ligne entre les partis politiques français.

1. Au cours de la campagne, le Front national est non seulement le parti qui arrive en tête en termes de présence dans les médias en ligne ou sur Twitter mais c’est également le seul parti à assurer une meilleure visibilité sur Twitter (52%) que dans les médias (34%). Le PS est le « 2e parti de France » pendant la campagne des élections européennes à la fois dans les médias (25%) et sur Twitter (20%). L’UMP (17%) assure une présence très moyenne, équivalente dans les médias et sur Twitter. Tous les autres partis sont moins présents sur Twitter que dans les médias et UDI-Modem, Front de gauche et EELV sont souvent à moins de 10%.

Au cours de la campagne :

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2. Le jour du scrutin, le Front national est encore plus dominant à la fois dans les médias (36%) et surtout sur Twitter (71%) qui ne semble s’intéresser qu’à lui ; tous les autres partis politiques sont quasiment invisibles sur Twitter. De manière intéressante, la présence des partis politiques dans les médias en ligne est beaucoup plus importante en volume dans les médias en ligne – qui annonce le soir les résultats – que sur Twitter, qui normalement assure une caisse de résonance lors des « grands événements ».

Le jour du scrutin :

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3. La semaine après le scrutin, les commentaires et les analyses du scrutin européen offrent une place toujours aussi importante au Front national à la fois dans les médias en ligne (44%) et sur Twitter (68%). Là encore, et de manière assez rare, le sujet est beaucoup souvent traité dans les médias en ligne que sur Twitter.

La semaine des résultats :

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Au total, la visibilité de la campagne des partis politiques français à l’occasion des élections européennes permet de conclure d’une part que le Front national a non seulement dominé les résultats dans les urnes mais également en ligne ; et d’autre part, les élections européennes sont davantage un sujet d’actualité qu’un objet de conversation.

Elections européennes : quel bilan pour la campagne des « Spitzencandidaten » ?

A partir de l’analyse des mentions à la fois dans les médias en ligne et sur Twitter des candidats des grands partis européens pour le poste de président de la Commission européenne, quels sont les principaux enseignements d’une campagne qui aura été dominée par Schultz avec une présence cumulée de 39% et plus de 58K mentions sur toute la durée de la campagne mais remportée par Juncker ?

Semaine du 28 avril au 4 mai : le 1er débat le 28 avril à Maastricht entre les candidats, retransmis sur Euronews #EUdebate2014

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Au début de la campagne, Schultz, installé au poste de président du Parlement européen fait la course en tête à la fois dans les médias en ligne (42%) et sur Twitter (40%) quant à Juncker, dès le début, il se détache mieux dans les médias (28%) que sur Twitter (18%).

Les candidats à la Commission s’affrontent lors d’un premier débat le 28 avril à l’Université de Maastricht jugé « décevant » par Euractiv : « l’échange de vues a davantage relevé de l’échauffement pour les confrontations à venir ».

debat1_#EUdebate2014

Le jour du 1er débat, ce sont plus de 47 500 tweets publiés avec #EUdebate2014. Le nuage de mots clés indique clairement la position dominante de Schultz par rapport à Juncker et Verhofstadt.

Semaine du 5 au 11 mai : le 2e débat le 15 mai « The State of the Union Televised Presidential Debate » à Florence

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Schultz est plus que jamais ultra-dominant avec près de la moitié des mentions dans les médias (49%) tandis que Juncker perce un peu mieux dans les médias (33%) mais souffre toujours d’un profond retard sur Twitter (13%).

Lors du deuxième débat à l’Institut universitaire européen de Florence, Euractiv estime qu’il y a « match nul au débat présidentiel européen » ; « leur convergence de vue est fortement ressortie ».

Semaine du 12 au 18 mai : le 3e débat à Bruxelles le 15 mai #TellEurope

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La visibilité des candidats évolue : les candidats des petits partis (libéraux et écolos) sont davantage visibles dans les médias et sur Twitter, mais Schulz fait toujours la course en tête.

Le troisième débat électoral télévisé en direct sur de nombreuses chaînes TV européennes entre les candidats à la présidence de la Commission a lieu le jeudi 15 mai, à Bruxelles ; c’est le seul à avoir accueilli Alexis Tsipras.

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Ce sont près du double de tweets publiés ce jour-là avec #TellEurope (95 600). Le nuage de mots clés indique un certain équilibrage des mentions des candidats entre Schultz et Tspiras puis Keller et Verhofstadt et enfin Juncker.

Semaine du 19 au 25 mai : la semaine du scrutin

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Les positions des candidats s’installent au moment de franchir la ligne d’arrivée :

  1. Schultz aura conservé une confortable avance à la fois sur Twitter et dans les médias pendant toute la campagne.
  2. Juncker sera parvenu à se hisser à la 2e place auprès des médias sans toutefois parvenir à percer sur Twitter.
  3. Tsipras aura clairement réussi à percer sur Twitter au fil de la campagne.

Semaine du 26 au 1er juin : l’annonce des résultats

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Le candidat du parti arrivé en tête au soir du scrutin domine, pour la 1e fois, que ce soit dans les médias en ligne (54%) ou sur Twitter (49%). Face au vainqueur Juncker, Schultz parvient encore à résister. En tout cas, les résultats ont une influence décisive sur la visibilité des candidats : l’effet de verdict du vote est évident.

Semaine du 2 au 8 juin : la victoire de Juncker

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Deux semaines après le scrutin, la victoire de Juncker pour prétendre au poste de président de la Commission européenne s’impose au vue des chiffres comme une évidence avec 78% des mentions dans les médias et 69% sur Twitter. Les autres candidats retournent à leur relative confidentialité.

Au total, les débats télévisés auront offert une importante visibilité aux candidats sur Twitter et permis notamment de faire découvrir les petits candidats. La relative dé-corrélation entre la visibilité des candidats en ligne et les résultats électoraux, en particulier pour Juncker, constitue un autre enseignement.

Classement des nouveaux eurodéputés français sur Twitter

A peine élus, les 74 nouveaux eurodéputés français sont à 77% présents sur Twitter pour une audience cumulée d’un petit million d’abonnés. Quel est le portrait robot d’un eurodéputé français ?

Le succès du FN, une régression pour la présence des eurodéputés sur Twitter

Avec 12 absents sur 24 élus, les eurodéputés FN font baisser la présence des eurodéputés français sur Twitter, qui s’établissait à 86% lors de la mandature précédente, selon une récente étude.

Les stars, des étoiles européennes filantes sur Twitter

Seuls 12 eurodéputés dépassent les 10K followers. Mais, les plus suivis sur Twitter ne le sont pas principalement en raison de leur mandat européen, mais bien davantage pour leur statut de « présidentiables » (Le Pen, Mélenchon, Joly, ou Bové), d’ex ministres (Dati, Morano, Alliot-Marie ou Peillon) ou de « personnes vues à la TV » (Bové, Filippot, Aliot, Artuis).

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40% d’absents et d’inconnus

Entre 17 absents et 13 rassemblant moins de 1K followers, 40% des eurodéputés sont pas ou peu visibles sur Twitter.

Au total, les inégalités d’activité et de visibilité entre les nouveaux eurodéputés français sont très importantes – même si une certaine dynamique propre aux petites formations politiques (100% des élus de l’écologie et du centre sont sur Twitter) se dégage.

Elections européennes 2014 : comment suivre la campagne sur Twitter ?

Puisque Twitter s’est peu à peu imposé dans la sphère publique numérique européenne comme le réseau social incontournable, que se passe-t-il donc sur Twitter en vue de la campagne pour les élections européennes de 2014 ?

#ep2014 : LE hashtag des élections européennes

Depuis le 1er janvier 2013, ce sont 42,980 tweets qui ont été publiés en utilisant au moins l’un des hashtags les plus évidents à priori : #ep2014, #eu14, #eu2014 ou #pe2014.

Le hashtag qui domine largement avec 84% des mentions – et qui devrait donc s’imposer comme le hashtag pour les élections européennes – est : #ep2014.

Thèmes les plus abordés jusqu’à présent

Sur l’année 2013 la campagne pour les élections européennes n’a pas officiellement commencé auprès du grand public. Néanmoins, d’ores et déjà sur Twitter la conversation s’articule autour de plusieurs éléments saillants :

  • Les candidats : Martin Schultz et Viviane Reding émergent
  • Le vidéo-clip du Parlement européen : Act. React. Impact.
  • Les partis politiques européens : le parti socialiste européen se distingue (PSE/PES)
  • Les outils d’auto-positionnement politique : myvote2014.eu et votewatch.eu

wordcloud_ep2014Les comptes « curateurs » dédiés aux élections européennes

Au-delà des comptes Twitter des députés européens (Andrew Duff semble le plus actif) et des candidats, des partis politiques européens, des institutions européennes et des journalistes européens, quelques comptes émergent en tant que « curateurs » de l’actualité des élections européennes :

  • @VoteWatchEurope : curation par 3 personnes pour plus de débats et de transparence dans la politique européenne
  • @EUWatchers : curation avec un accent plus orienté vers les citoyens et les sources critiques sans être anti-européennes
  • @2014Europarl : curation EN et FR d’un auteur inconnu
  • @EPElections : animé par une agence de PR
  • @EuropeDecides : animé par une autre agence de PR

A signaler, 2 comptes pour le moment inactifs à suivre : @EU14 et @DebatesEU qui semblent créés pour suivre les débats entre les candidats à la présidence de la Commission européenne.

Au total, à six mois des élections européennes, sur un plan politique, le terrain semble davantage occupé par la gauche et globalement les actions de communication du Parlement européen s’équilibrent avec les autres initiatives, notamment d’agences de communication, autour des élections européennes.

Quelles sont les tendances de la communication de la Commission européenne dans les médias sociaux ?

Tandis que le compte officiel de la Commission européenne sur Twitter vient de fêter son 100 000e follower et qu’une majorité des organes (Commissaires, Directions générales, Représentations, porte-paroles) de l’institution sont engagés dans les médias sociaux, que faut-il retenir de la communication de la Commission européenne dans les médias sociaux ?

Tendance n°1 : croissance régulière des locuteurs et des caisses de résonance

La principale caractéristique de la « toile » de la Commission européenne dans les médias sociaux réside dans son expansion.

D’une part, de nouveaux locuteurs s’inscrivent régulièrement à tel point que la présence dans les médias sociaux est devenue ultra majoritaire sur Twitter et quasiment sur Facebook :

  • 20 sur 27 des Commissaires européens sont sur Twitter et 13 sont actifs sur Facebook ;
  • 22 sur 27 des Représentations dans les Etats-membres sont sur Twitter et 25 sur Facebook ;
  • 19 sur 31 des Directions générales sont sur Twitter et 14 sont actives sur Facebook ;
  • 22 sur 41 des porte-paroles sont sur Twitter.

D’autre part, une hausse organique liée aux recrutements de nouveaux fans et followers conduit à une présence significative, quoique les publics se chevauchent inévitablement :

  • les Directions générales disposent des plus larges audiences (environ 280K followers et 260K fans) en s’adressant chacune à des publics verticaux segmentés ;
  • les Commissaires européens sont inégalement puissants avec 240K de followers et « seulement » 53K de fans ;
  • les Représentations sont les plus récemment actives, leurs audiences plus horizontales progressent rapidement (92K de fans et 46K de followers).

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Au total, cette tendance de croissance des audiences à la fois par le haut et par le bas conduit à une relative banalisation des médias sociaux dans la communication de la Commission européenne.

Tendance n°2 : engagement inégal des communautés

Sur un plan qualitatif, l’engagement des fans et des followers est très inégal selon les différents locuteurs de la Commission européenne.

Sur Twitter, 4 indicateurs permettent d’évaluer la communication :

  • l’activité : le nombre de tweets moyen par jour ;
  • l’amplification : le nombre de retweets moyen pour 100 tweets ;
  • l’outreach : le nombre de replies moyen pour 100 tweets ;
  • talked with : le nombre de comptes en conversation.

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L’analyse de ces critères révèle que le volume est décorrélé de l’impact :

  • le compte @innovationunion est le plus actif sans impact massif ;
  • le compte @DigitalAgendaEU est le plus amplifié (44 RT par tweet en moyenne), hormis le compte @EU_Commission ;
  • le compte @EU_EEAS suscite le plus de réactions (1 replies tous les 2 tweets en moyenne)
  • le compte @EU_Social est le plus conversationnel (105 discussions au total).

Sur Facebook, 3 indicateurs permettent de mesurer l’interactivité :

  • les publications : le volume de publication sur les 7 derniers jours ;
  • les interactions : le volume de like/partage sur les 7 derniers jours ;
  • les talkings : le volume de commentaires sur les 7 derniers jours.

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Là encore, le volume ne conditionne pas l’impact auprès des fans :

  • la page « Innovation Union » est la plus intensive en publications ;
  • les pages sur « l’aide humanitaire et la protection civile » et « Interpreting for Europe » sont les plus active en termes d’interactions et de conversations.

Tendance n°3 : importance des communautés d’intérêt

L’analyse sur Twitter et sur Facebook montre que la qualité des contenus publiés prend le pas sur la quantité. Les sources qui disposent d’une communauté destinatrice sont les plus susceptibles d’obtenir des résultats significatifs.

Sur Twitter, les réseaux du soft power diplomatique assurent un impact important au SEAE : le service européen pour l’action extérieure. De même de l’intérêt pour les questions relatives au « digital agenda » assure un impact à la DG CONNECT. Pour les autres comptes, une activité conversationnelle plus poussée semble davantage développer l’impact des tweets.

Sur Facebook, la Commission européenne parvient sur sa page officielle à créer un engagement numériquement significatif – quoique les Représentations parviennent à produire globalement davantage de discussions. Les centres d’intérêts personnels – tels que l’humanitaire ou la traduction, qui touchent intimement les fans – sont les plus susceptibles d’engager.

Au total, l’état de la communication de la Commission européenne dans les médias sociaux indique la découverte et l’investissement majoritaire est acquis. En pleine phase d’apprentissage, la Commission européenne développe inégalement sa présence suivant des communautés d’intérêt.