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Elections européennes 2009 : Eurobaromètre spécial sur la future campagne électorale

A quelques mois des élections européennes de juin 2009, un Eurobaromètre spécial sur les élections européennes vient de paraitre.

Un intérêt relativement faible pour les élections européennes

Seuls 8 % des Européens se sont déclarés « très intéressés » par les élections européennes, 38 % « plutôt intéressés », 29 % se sont dits « plutôt pas intéressés » et 22 % « pas du tout intéressés ». 3 % ont répondu qu’ils ne savaient pas. Toutefois, les résultats varient sensiblement d’un Etat membre à l’autre.

L’enjeu de la campagne des européennes : l’information des citoyens européens

Le manque d’information et le sentiment d’éloignement des citoyens à l’égard du Parlement européen seront décisifs pour expliquer le taux de participation. Sur EurActiv, Nicolas Becuwe de TNS Opinion déclare qu’« en informant les citoyens à propos du rôle du Parlement européen sur ces questions essentielles, on pourrait influer positivement sur la mobilisation des électeurs ».

Les enjeux de la campagne des européennes : les préoccupations économiques

Si les candidats, les partis politiques et les institutions européennes ont la capacité de proposer des solutions concrètes à la crise économique (chômage, croissance et pouvoir d’achat) ils influenceront le futur comportement électoral des Européens.

Télécharger l’Eurobaromètre : « Elections européennes »

Eurobaromètre de printemps : « détérioration spectaculaire des attentes » des Européens à la veille de la PFUE

Depuis 1973, la Commission européenne effectue un suivi régulier de l’opinion publique dans les États membres, à travers l’Eurobaromètre.

La vague 69 de l’Eurobaromètre sur l’opinion publique dans l’UE, publiée cette semaine, indique une morosité ambiante liée au ralentissement de la croissance et à la hausse des prix.

Ce retournement du moral des Européens sur les questions économiques (le pouvoir d’achat prend la tête des préoccupations des Européens devant le chômage ou l’immigration) n’est pas sans répercussion sur leur attitude à l’égard de l’UE. Les indicateurs portant sur la question de l’appartenance à l’Union montre que la proportion d’opinions positives sur l’appartenance à l’Union (52 %) a quelque peu reculé (- 6), de même que la part des citoyens (54 %) estimant avoir bénéficié de l’appartenance de leur pays à celle-ci (- 4).

Plus inquiets que la moyenne européenne, les Français attachent moins d’importance à l’appartenance de la France à l’UE (48% considère que l’appartenance de la France à l’UE est une bonne chose). En revanche, 86 % des Français interrogés considèrent que la voix de la France compte dans l’UE.

Que faut-il penser des enquêtes Eurobaromètre ?

Depuis 1973, la Commission européenne effectue un suivi régulier de l’opinion publique dans les Etats membres avec les enquêtes Eurobaromètre. A l’aune de la crise européenne, à la suite de l’échec du référendum de ratification du traité de Lisbonne en Irlande, que faut-il penser des enquêtes Eurobaromètre ?

Les paradoxes de l’Eurobaromètre

Dans un article paru dans Le Monde du 15 juin, « Une Europe qui peine à susciter l’engagement des citoyens », les correspondants permanents à Bruxelles remarquent que les résultats de la dernière enquête d’opinion européenne, l’Eurobaromètre Standard 68, publié en décembre 2007, montre qu’« un haut niveau de satisfaction pour l’Europe ne garantit pas un engagement positif en sa faveur ».

En effet, les Irlandais sont parmi les Européens les plus favorables à l’Union, en 2e position. Ils sont 74 % à considérer l’UE comme « une bonne chose » contre 54 % pour la moyenne européenne (60 % pour les Français).

Par ailleurs, les responsables actuels de l’Eurobaromètre refusent les questions, jugées trop controversées, ce que le fondateur de l’outil, Jacques-René Rabier, dénonce, dans un entretien avec Euractiv, comme une preuve d’un « manque de courage ».

En effet, jusqu’en 1997, les Européens étaient interrogés sur la question de savoir en qui ils avaient le plus confiance. Les Français et les Allemands avaient invariablement montré une grande loyauté l’un envers l’autre. Cette question sur la confiance entre les peuples a été retirée afin – semble-t-il – de ne pas alimenter les tensions.

Les asynchronismes de l’Eurobaromètre

Dans un article dans la revue Europe’s World, « « Aimez-vous l’Union européenne ? » ou les curieuses réponses des instituts de sondage », Helen Szamuely constate que les personnes interrogées donneraient des réponses divergentes selon qu’il s’agisse d’instituts de sondage indépendants ou des enquêtes de l’Eurobaromètre.

L’apparente popularité du projet européen dans diverses études de l’Eurobaromètre pourrait s’expliquer par la confusion entretenue par les enquêteurs communautaires entre l’adhésion aux valeurs européennes et l’approbation de l’Union européenne. L’UE n’est pas forcément considérée par les citoyens européens comme le seul pourvoyeur de ces valeurs, ni qu’une meilleure intégration européenne soit nécessaire pour sauvegarder ces valeurs.

La relance de l’Eurobaromètre

Parce que la connaissance juste et approfondie de l’opinion publique européenne est l’une des conditions fondamentales de la réussite des politiques publiques européennes, Jacques-René Rabier suggère d’introduire dans l’Eurobaromètre des questions « légèrement pimentées ». Ces questions pourraient être posées sous la responsabilité éditoriale de médias et/ou à l’initiative de parlementaires européens.

Le point de vue de Jacques-René Rabier sur la communication européenne

Dans un entretien à EurActiv, Jacques-René Rabier, le fondateur de ce qui est devenu la DG Communication de la Commission européenne, et ancien collaborateur de Jean Monnet précise sa vision de la communication européenne. Extraits…

Vous venez de participer au Congrès de l’Europe de La Haye, organisé par le Mouvement européen. Cet évènement a essayé de recueillir, filtrer et discuter « 60 idées pour l’Europe « , présentées aux Présidents des Institutions européennes. Ce type d’initiative peut-il rendre l’Europe plus démocratique ? Des thèmes vous ont-ils marqué ?

L’initiative est intéressante, moins peut-être parce qu’elle apporte aux décideurs (ou aux chercheurs) que par ce qu’elle incite les répondants à réfléchir, imaginer et…répondre. On retrouve dans ces 60 idées – et plus encore dans le classement qui en a été fait par les participants au Congrès – des thèmes qui sont largement traités par les médias : ce que j’appellerai, sans connotation péjorative, la « rhétorique ambiante ».

Qu’est-ce qui manquait, par exemple : l’avenir imaginé (ou souhaité) pour l’Union européenne à l’horizon 2068, puisqu’il s’agissait, cette année, à La Haye, de rappeler les progrès obtenus depuis 1948.

Vous êtes le fondateur de ce qui est devenu la Direction Générale de la communication de la Commission. Depuis toujours, celle-ci semble hésiter entre information et communication. Quelle approche recommandez-vous ?

Les mots ont une certaine importance…(« Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde », disait Albert Camus). Information, au sens habituel, c’est donner forme, ou tout au moins une aptitude à prendre connaissance; communication, c’est établir une relation en vue de transmettre quelque chose à quelqu’un. Je n’en fais pas une querelle de vocabulaire, mais, pour simplifier mon propos, je dirais que la communication c’est le tuyau, et l’information ce que l’on veut (ou tout au moins ce que l’on souhaite) faire passer…

A un cours que je donnais en 1965 à l’Institut d’Etudes Européennes de l’Université libre de Bruxelles, j’avais donné comme titre : « L’information des Européens et l’intégration de l’Europe » ; cela signifie que, dans ma conception, l’information n’est pas neutre ; elle annonce les couleurs et, bien sûr, suscite la discussion, en prenant garde de ne pas dériver vers la propagande et l’endoctrinement. Son contenu : des « news », évidemment, mais aussi des valeurs et des symboles. Toutes les institutions de l’Union européenne devraient contribuer à cette politique d’information du public, et je dirais plutôt des citoyens et citoyennes.

Mais je pense que chaque institution doit agir selon sa propre compétence. Une concertation est évidemment nécessaire ; elle pourrait, par exemple, prendre la forme d’une meilleure utilisation concertée de l’ « Eurobaromètre ». Le Parlement européen devrait, en ce domaine, jouer un rôle beaucoup plus important.

A l’initiative de la Vice Présidente Wallström, la Commission a réagi aux référendums Français et Néerlandais en lançant le Plan D « Dialogue, Débat, Démocratie ». Qu’en pensez-vous? Le nouveau Président du Comité des Régions Luc Van Brande suggère un « quatrième D » : Décentralisation : comment feriez-vous cela ?

« Dialogue, Débat, Démocratie, Décentralisation »: je n’ai rien à ajouter. C’est un beau programme. Encore faut-il du courage pour l’appliquer. La Commission européenne a un rôle capital à assumer, sous le contrôle évidemment du Parlement européen. Elle ne doit pas se défausser de ses responsabilités politiques propres sur les Etats membres, avec lesquels elle doit évidemment coopérer en faisant connaître et en encourageant les meilleures initiatives.

Avez-vous d’autres conseils à donner à Mme Wallström, ou au Directeur Général de la DG Communication, Claus Sörensen ?

Je connais trop les difficultés de la fonction – plus encore dans une Union à 27 que de mon temps – pour me permettre de donner des conseils à mes successeurs. Tout au plus des encouragements…

Dans un an auront lieu les élections au Parlement européen. La tendance à long terme est à la baisse du taux de participation et les études eurobaromètre – dont vous êtes également le fondateur – n’incitent pas à l’optimisme. Comment contrer cette tendance ? Comment porter le débat sur les vrais sujets européens dans les médias et les classes politiques nationales ? Quel rôle peut jouer l’internet dans ce débat ?

La question est vaste. Le Parlement européen a une image relativement bonne, mais sa notoriété et celle de ses activités reste faible. La participation électorale, dans les pays où le vote n’est pas obligatoire, (c’est-à-dire dans la plupart d’entre eux), est peu élevée. La mobilisation des électorats dépend évidemment des partis politiques et des organisations de la société civile.

La principale difficulté, me semble-t-il, c’est que l’on appelle à voter pour un Parlement européen à partir de thèmes principalement – sinon exclusivement – nationaux. Ce qu’il faudrait, c’est ouvrir et nourrir le débat sur les solutions qui pourraient être recherchées et débattues au niveau européen à des problèmes ressentis au niveau national ou régional.

Des débats sur une plateforme Internet entre parlementaires de divers pays et d’une même tendance politique pourraient être utiles. On pourrait aussi, dans les pays où les élections européennes se font au scrutin de liste, suggérer aux partis qui en auraient le courage et sauraient en valoriser l’initiative d’introduire sur leur liste un nombre non négligeable de candidats d’autres nationalités.

Avez-vous des questions à suggérer pour des prochaines éditions de l’Eurobaromètre ? Etant donné la sensibilité de certaines questions et la difficulté pour les institutions d’en publier les résultats, pourquoi ne pas encourager des instituts de sondage privés, associés à des médias, de réaliser leur propres enquêtes comme c’est déjà le cas au plan national ?

Voilà une question toute trouvée pour l’ « Eurobaromètre », à poser aux personnes qui se disent inscrites et disposées à voter pour l’élection du Parlement européen : « Je ne vous demande pas pour quelle liste vous allez probablement voter, mais si, sur cette liste, figuraient, par exemple, plusieurs candidats d’une autre nationalité européenne que la vôtre, seriez-vous très pour, plutôt pour, plutôt contre, très contre, ou est-ce que cela vous serait égal ? « . (Dans une autre partie du questionnaire, on demande aux personnes interrogées de se positionner sur la dimension « droite-gauche », ce qui éclaire l’analyse).

On pourrait même « pimenter » le questionnaire en demandant à ceux qui auront répondu positivement : « Y a-t-il néanmoins des candidats de votre tendance politique, mais d’une autre nationalité européenne que la vôtre, pour qui vous ne voteriez pas certainement ? Si oui, de quelle nationalité s’agit-il ? ».

Les responsables actuels de l’ « Eurobaromètre » n’aiment pas ce genre de questions « pimentées », par exemple celle qui n’a plus été posée depuis 1997 sur la confiance entre les peuples… Manque de courage? Il en a pourtant fallu, en 1950, cinq ans après la fin de la guerre, pour proposer d’unir Français, Allemands, Italiens et « Bénéluxiens » dans la première « Communauté européenne »… Et ce n’était pas une question dans un sondage !

Il me semble que des médias pourraient demander à la Commission européenne la possibilité de poser dans un « Eurobaromètre », à leur charge et sous leur responsabilité éditoriale, des questions « européennes » légèrement « pimentées », mais il me semble que ce serait plutôt au Parlement européen de prendre l’initiative de telles questions, éventuellement en liaison avec des chercheurs universitaires intéressés.

Périodiquement, on entend des appels à créer de « vrais média de masse pan-européens »? Qu’en pensez-vous ?

Médias de masse pan-européens ? Certaines tentatives ont été faites. Aucune n’a encore réussi . Question de langues , évidemment, mais aussi de contenu… « Salut aux chercheurs d’aventure ! « , pour reprendre un propos historique !

Pour lire l’intégralité de l’entretien.

Vaste enquête d’opinion paneuropéenne sur le Parlement européen

La Direction générale Communication de la Commission européenne a commandé un Eurobaromètre spécial consacré au Parlement européen. Pour la première fois, l’avis des Européens sur la notoriété, l’opinion, l’image et les missions du Parlement européen sont recueillis…

La « notoriété » du Parlement européen

Aujourd’hui, d’après de nombreux Eurobaromètres, le Parlement européen est l’institution européenne qui jouit de la plus grande notoriété.

Pourtant, la méconnaissance du Parlement est générale auprès du grand public, aussi bien aux « anciens » Etats membres qu’aux nouveaux, et à toutes les catégories sociodémographiques analysées.

Les personnes interrogées ont conscience de mal connaître le Parlement européen. Ils se considèrent par ailleurs mal informés par les médias.

En revanche on connaît plutôt bien deux des compétences du Parlement européen : son rôle dans les processus d’élargissement de l’Union européenne, et de fixation du budget communautaire.

L' »opinion » sur le Parlement européen

Le Parlement européen est une institution respectée, les opinions à son sujet sont globalement très positives, tant en ce qui concerne sa place dans les institutions, que l’importance de son rôle, et que son action concrète dans des domaines sensibles en faveur du citoyen.

Cette opinion est partagée par toutes les couches de la population interrogée, même auprès des personnes les plus réticentes à l’Union européenne en général.

L' »image » du Parlement européen

L’impression générale est donc bonne mais elle est imprécise dans l’esprit des Européens.

Dans l’ensemble de l’Union européenne :

  • le Parlement européen est indéniablement démocratique ;
  • en moyenne il est plutôt considéré comme méconnu, technocratique ou dynamique ;
  • les Européens sont partagés pour l’estimer à l’écoute des citoyens ;
  • et en moyenne il n’est pas considéré inefficace.

Le Parlement européen ne dispose pas encore de profil d’image. Pour autant, cette image latente s’inscrit dans un contexte de « neutralité bienveillante ».

Les « missions » du Parlement européen

Les missions assignées au Parlement européen ne manquent pas d’ambition :

  • Sur les politiques prioritaires : luttes à mener contre le terrorisme et contre le changement climatique, et la protection des consommateurs et de la santé publique.
  • Sur les valeurs prioritaires, la protection des droits de l’homme est sans conteste la clé de voûte avec l’égalité hommes/femmes et la solidarité entre Etats membres.

Une mission ambitieuse pour une institution trop mal connue, mais respectée, notamment pour ce qui est son fondement même : sa dimension démocratique.

Pour lire l’intégralité de l’étude