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Retard du service de presse de la Commission européenne sur Twitter

Alors que la place de Twitter dans l’infosphère bruxelloise n’est plus à démontrer et aurait même tendance à se renforcer avec la période de confinement, les membres du service de presse de la Commission européenne sont très en retard…

État des lieux inquiétant des forces en présence

Sur 84 fonctionnaires européens listés dans le service de porte-parole de la Commission européenne, seuls 2 comptes Twitter sont indiqués. L’analyse exhaustive révèle que 25 membres du service de presse ne sont même pas présents sur Twitter, soit quand même 30% des effectifs.

Panorama synthétique du service de presse sur Twitter :

  • Le Chief Spokeperson dispose de 2 comptes en français et en anglais – 20k followers au total ;
  • L’adjointe au porte-parole en chef est également présente – 8,5k followers ;
  • Sur les 11 Spokeperson, tous sont présents, mais la moyenne de leurs followers est seulement de 3,4k, seul un porte-parole dépasse les 10k followers ;
  • Sur les 30 Press Officer, 7 sont carrément absents, et la moyenne très faible se situe à 470 followers ;
  • Sur les 13 Press Assistant, 11 ne sont pas présents.

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La faiblesse de la présence des différents membres du service de porte-parole de la Commission européenne est inquiétante au regard de la présence en force au quotidien de nombreux correspondants de presse à Bruxelles, sans compter tous les journalistes qui pourraient s’intéresser aux activités de presse de la Commission européenne en période de pandémie sans possibilité de se déplacer.

Feuille de route urgente pour le service de porte-parole de la Commission européenne

Après plus d’un an de pandémie, de distanciation sociale, de restrictions aux événements physique en présentiel, il serait temps que tous les membres destinés à être en contact avec la presse soit présent sur Twitter, le réseau social le plus largement utilisés par les journalistes.

Pourquoi Twitter est indispensable pour les relations presse de la Commission européenne aujourd’hui ? Puisqu’il semble que la réponse n’aille pas de soi pour près d’un tiers des membres du service de presse de la Commission européenne, les raisons de rejoindre la plateforme semblent pourtant nombreuses :

D’abord, la première mission consiste à identifier les journalistes, en commençant par les correspondants de presse à Bruxelles, puis plus largement les journalistes s’intéressant aux affaires européennes et selon les domaines spécifiques, les « rubricards » des grands médias européens, en particulier dans l’audiovisuel public et privé.

Ensuite, la deuxième mission porte sur la nécessité avant toute chose d’écouter, d’observer les prises de parole, les sujets abordés et surtout les critiques émises sur les dossiers européens, afin de mieux comprendre les attentes, les arguments à développer pour répondre aux questions ou d’anticiper les critiques.

Enfin, la troisième mission vise à se rapprocher des journalistes, non pas pour faire la conversation de manière gratuite ou pire intéressée, il ne faut pas s’immiscer inutilement dans leur timeline, mais au-moins se donner les moyens de répondre aux besoins, de corriger des zones d’ombre, de donner des éléments de réponse à des questions laissées sans réponse.

L’absence aussi massive et la présence aussi discrète du service de presse de la Commission européenne sur Twitter ne devrait pas être considéré comme un sujet secondaire et un projet pour des jours meilleurs. C’est une question de survie, de pertinence, littéralement de service public.

En bref, le chantier de la présence proactive des membres du service de porte-parole de la Commission européenne sur Twitter ne fait vraiment que commencer, le chemin à parcourir sera long.

Quelle est la réputation des leaders européens sur Twitter ?

Loin des seuls propos officiels souvent auscultés de près par les commentateurs, qu’observe-t-on lorsque l’on regarde ce qui se dit sur Twitter en 2020 des dirigeants européens Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne et Charles Michel, président du Conseil européen, une démarche parallèle à l’étude des chefs d’État et de gouvernement sur Twitter…

Ursula von der Leyen : les événements #Covid et #Brexit dominent l’agenda politique

Les principaux hashtags associés aux mentions d’Ursula von der Leyen portent d’abord sur le coronavirus, la pandémie que le monde entier affronte depuis un an. Le Brexit apparaît comme le second thème de discussion. Le #SOTEU, le hashtag du discours sur l’état de l’Union se place à la 12e place, ce qui relative la prise de parole officielle dans l’ensemble des mentions sur l’année.

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Les termes dans le nuage des mots clés confirment l’orientation majoritaire des conversations avec la présence bien visible du Brexit et de Boris Johnson. Les autres personnalités associées à Ursula von der Leyen sont Charles Michel, le président du Conseil européen et Angela Merkel qui a exercé la présidence semestrielle du Conseil de l’UE. Une seule politique européenne, le commerce apparaît. Dignité et humilité sont des termes manifestement associés à la présidente de la Commission européenne.

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Les pays mentionnant le plus Ursula von der Leyen sont en premier le Royaume-Uni de très loin, puis au coude à coude l’Allemagne et la France. La Belgique se classe à la 7e place, avec quelques milliers de tweets, ce qui relativise l’importance de la bulle bruxelloise hyper-active sur Twitter.

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Dans l’ensemble des plus de 405k mentions de von der Leyen sur l’année, l’agenda politique de la Commission européenne, en particulier le plan de relance, le Green Deal ou les initiatives dans le numérique ne sont pas du tout visible dans les hashtags et les mots clés les plus récurrents.

Charles Michel : les sommets #EUCO priment les sujets plus diplomatiques

Les principaux hashtags utilisés dans les mentions de Charles Michel en 2020 sur Twitter – qui sont au nombre de près de 148k, soit trois fois moins – sont plus spécifiques. Ainsi, le premier #EUCO est le hashtag officiel des sommets des chefs d’État et de gouvernement tandis que #MFF correspond au budget de l’UE.

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Les mots clés rassemblés dans le nuage font référence à la fonction institutionnelle et au compte Twitter @EUCOpresident, un tel compte qui se transmet entre présidents qui n’existent pas à la Commission européenne. Aucun chef d’État et de gouvernement ne sont visiblement mentionnés avec Charles Michel.

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Les pays mentionnant le plus Charles Michel sont plus internationaux avec les États-Unis en 2e place et la Turquie en 6e position. Pour le coup, la Belgique avec un peu plus de 25k mentions dans l’année apprécie son ancien Premier ministre dans ses nouvelles fonctions européennes.

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Au total, ce qui est frappant lorsque l’on prend en compte toutes les mentions associées aux leaders des institutions européennes, c’est la dilution des initiatives même d’envergure, comme le plan de relance historique de l’UE, dans l’ensemble des sujets liés à l’actualité.

Quelles stratégies de communication européenne des dirigeants européens sur Twitter ?

Le think tank du Parlement européen publie « L’activité Twitter des membres du Conseil européen », une vaste étude dédiée à la manière dont les dirigeants de l’UE au Conseil européen communiquent sur l’Europe via Twitter avec plus de 30 000 tweets analysés entre janvier 2019 et juin 2020. Quasiment tous présents sur Twitter, les chefs d’État et de gouvernement consacrent en moyenne près de 20% de leurs tweets à l’UE, plongeons donc dans cette radiographie des tweets-types de dirigeants de l’UE sur l’Europe

Des stratégies basiques d’agenda et d’interaction sur Twitter

La communication européenne des dirigeants européens sur Twitter porte principalement dans le cadre d’événements ou de réunions, en particulier le Conseil européen ; les réunions formelles faisant l’objet de beaucoup plus de tweets que les vidéoconférences.

Presque tous les dirigeants de l’UE annoncent les prochaines réunions du Conseil européen, en mentionnant les principaux points de l’ordre du jour, mais ils tweetent également sur les réunions préparatoires entre les différents dirigeants de l’UE, leurs réunions bilatérales ou les réunions de leurs partis politiques européens en amont des Conseils européens.

Les chefs d’État ou de gouvernement de l’UE font rarement rapport sur plus d’une ou deux décisions du Conseil européen, principalement sur des questions proches de leur intérêt national.

L’étude de cas franco-allemand met en évidence les différences entre les rapports des dirigeants de l’UE, chaque dirigeant présentant les résultats d’une même réunion bilatérale de différentes manières.

Les interactions entre les dirigeants européens priment sur les interactions avec le président du Conseil européen d’ailleurs moins fréquents que la président de la Commission européenne.

Les méthodes que les dirigeants de l’UE appliquent pour engager leur public reposent sur la distinction entre la plupart des tweets principalement dans leur langue maternelle, indiquant un public national et lorsqu’ils veulent faire passer un message important, beaucoup traduisent leurs messages dans d’autres langues de l’UE pour aller au-delà de leur propre État-membre. Quelques dirigeants de l’UE tweetent également en anglais suggérant un public cible plus européen.

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Des opportunités de communication pour Twitter

L’étude identifie également un certain nombre d’opportunités manquées et de potentiel inutilisé pour que les dirigeants de l’UE puissent mieux communiquer sur l’Europe avec les citoyens européens via Twitter.

D’abord, l’une des lacunes de leur communication sur l’UE réside dans le manque d’explication de l’UE et des questions européennes fournies par les dirigeants de l’UE dans leurs tweets. Les dirigeants n’expliquent généralement pas l’Europe et la substance de ce qui se passe au sein des institutions de l’UE, ils ne décrivent pas non plus leurs propres positions et priorités ou n’essaient pas de convaincre leur public de leur position. Les dirigeants de l’UE pourraient davantage insérer un lien, une vidéo pour fournir plus de détails.

Les podcasts, tels que ceux publiés par Angela Merkel, expliquant une prochaine réunion du Conseil européen, expliquant les politiques de l’UE telles que la politique climatique ou clarifiant le fonctionnement de l’UE sur des sujets centraux fournissent un bel exemple de pédagogie approfondie sur l’Europe.

La plupart des dirigeants pourraient mieux expliquer les moments clés plus en profondeur aux citoyens de l’UE et mieux exposer leurs opinions politiques, laissant ainsi une marge d’amélioration dans leur stratégie de communication pour l’avenir.

Ensuite, les dirigeants de l’UE ne présentent pas efficacement à leur public les conclusions du Conseil européen dans leurs tweets liés à l’UE, en particulier à la suite d’une réunion du Conseil européen. Le terme de conclusions est à peine mentionné et aucun des dirigeants de l’UE ne fournit de liens permettant aux citoyens intéressés de trouver les conclusions complètes d’une réunion du Conseil européen.

Le manque de transparence sur les conclusions des Conseils européens constitue une occasion manquée pour les citoyens d’acquérir une compréhension meilleure et plus détaillée des principales décisions prises par les dirigeants de l’UE et des objectifs fondamentaux de l’action de l’UE décidés conjointement par les chefs d’État ou de gouvernement.

Enfin, alors que le hashtag #EUCO s’est imposé comme un point de référence pour le Conseil européen, les dirigeants de l’UE pourraient utiliser également des hashtags plus spécifiques liés à l’UE et promus par les institutions européennes, tels que #EUGreenDeal ou #NextGeneration, comme un moyen d’atteindre un public plus large.

L’anticipation et la préparation de hashtags spécifiques liés aux différentes activités du Conseil européen, par exemple #StrategicAgenda ou #LeadersAgenda pourraient également être utilisées par les membres du Conseil européen pour mieux raconter les Conseils européens.

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En conclusion, les dirigeants européens devraient optimiser leurs stratégies de communication autour de l’Europe sur Twitter afin de réussir à engager autant leurs abonnés sur leurs tweets liés à l’UE.

Élections européennes : la campagne de communication du gouvernement français sous le feu des critiques

Après l’amer constat que la communication institutionnelle européenne est en train de s’éteindre tant du côté du Parlement que de la Commission, le gouvernement français est en train de faire la démonstration que la communication sur l’Europe en France est également menacée. De quoi exactement ?

Une vulgarisation trop amateuriste

Dans le cadre de la campagne traditionnelle d’incitation à participer aux prochaines élections européennes, le gouvernement français s’est illustré par une communication beaucoup trop vulgarisatrice.

La semaine dernière, plusieurs infographies, produites par le Service d’Information du Gouvernement (SIG) ont circulé sur les réseaux sociaux avec des erreurs sensibles, signalée par Sandrine Roginsky, une chercheuse de l’université de Louvain, déjà mentionnée sur Lacomeuropéenne.

Plusieurs médias reviennent sur les deux erreurs, en particulier Le Journal du Dimanche titrant « quand le gouvernement se trompe en voulant faire de la pédagogie » :

  • Erreur n°1 : la 1e condition pour participer au vote serait d’être citoyen français, alors que les citoyens européens vivant en France peuvent s’inscrire sur les listes électorales et voter – c’est un comble compte tenu du scrutin ;
  • Erreur n°2 : la 1e qualité attribuée aux députés européens serait de « représenter la France au Parlement européen », ce qui est aussi inexacte que de dire qu’un député serait là pour représenter sa circonscription. Les députés français représentent le peuple français tout comme les députés européens représentent les peuples des États-membres de l’UE.

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Il ne s’agit pas de simple approximations ou simplifications, mais de véritables erreurs, voire de fautes graves s’agissant de l’oubli d’une partie du corps électoral qui en disent long sur la méconnaissance et les préjugés sur l’Europe dans les sphères gouvernementales.

Une promotion trop simplificatrice

Si ce n’était pas déjà assez, le gouvernement français persiste et signe sa communication maladroite avec une vidéo de promotion du scrutin européen qui dépasse largement tous les cadres de la communication institutionnelle neutre et pédagogique d’incitation au vote.

En l’occurrence, le choix des mots et des illustrations est problématique tant la simplification est biaisée, voire instrumentalisée au service d’arguments plus électoraux qu’institutionnels :

  • Simplisme des mots : « Immigration : maîtriser ou subir » … « Climat : agir ou ignorer » … « Emploi : partenaires ou concurrents » … « Europe : union ou division » ;
  • Polémique des illustrations : Salvini et Orban illustre la séquence vidéo pour illustrer certains éléments critiqués.

La mise en récit des enjeux européens et la mise en scène (bande son, choix des séquences…) place la vidéo gouvernementale plus proche du clip partisan et polémique que dans la catégorie attendue d’une campagne de sensibilisation et de mobilisation de tous les citoyens – un quasi dévoiement tant des intentions que des moyens.

Au total, la communication gouvernementale sur l’Europe autour des élections européennes pose clairement la question de son opportunité tant l’amateurisme des messages pédagogiques et le simplisme polémique des arguments risque d’annihiler toute éventualité d’atteindre ce qui aurait dû rester ses objectifs : informer honnêtement les citoyens et lutter contre l’abstentionnisme.

Quels rôles et effets de Twitter sur la campagne des élections européennes ?

Malgré un potentiel encore très peu connu, quoique beaucoup débattu, dans les campagnes électorales européennes, Paul Nulty, Yannis Théocharis, Sebastian Adrian Popa, Olivier Parnet et Kenneth Benoit, dans « Les médias sociaux et la communication politique lors des élections européennes de 2014 » ont étudié le contenu électoral sur Twitter : un total de 3 180 candidats sur 15 353 (21%) et une base de données de 3,8 millions de tweets…

Qui sont les candidats sur Twitter ? Plutôt déjà en fonction et pro-européens

Une question de statut : les députés européens en fonction étaient environ quatre fois plus susceptibles d’avoir un compte Twitter, et six fois plus s’ils étaient déjà titulaires en 2009. D’ailleurs, les titulaires ont également envoyé plus de tweets par jour en moyenne que les non-titulaires.

Une adoption de Twitter corréler avec le degré de pro-européanité d’un candidat : les candidats des partis les plus pro-UE sont presque deux fois plus susceptibles d’avoir un compte Twitter par rapport aux candidats des partis anti-UE. Surtout, lorsqu’il s’agit de structurer l’adoption des candidats européens sur Twitter, les attitudes à l’égard de l’UE sont plus prédictives que les questions de gauche-droite au niveau national.

Que sont les conversations sur Twitter ? Plutôt des discussions nationales parallèles et quelques transnationales

La plupart des pays ont une conversation clairement identifiable qui est unique au pays et qui se concentre principalement sur les questions nationales, reflétant les sujets de conversation les plus populaires dans chacun d’entre eux.

Une conversation autour des élections européennes existent autour de hashtags spécifiques liés à l’UE. Il n’y a pas un seul pays qui n’inclue pas de hashtag lié à l’UE parmi les 10 hashtags les plus populaires, même s’ils sont généralement moins présents que les hashtags spécifiques à l’élection nationale.

Plutôt qu’à une discussion transeuropéenne très faible, c’est à une forme de « parallélisation » des discussions nationales avec des problèmes similaires sont discutés en même temps dans différents pays auquel on assiste.

Que font les Spitzenkandidaten ? La première campagne « présidentielle » de l’UE

Deux des trois principaux Spitzenkandidaten avaient une présence active sur Twitter : Martin Schulz (110 000 abonnés et 250 000 mentions), suivis par Guy Verhofstadt (26 000 abonnés et 105 000 mentions). Jean-Claude Juncker, n’avait pas ouvert de compte Twitter officiel pendant la campagne.

Lors du débat télévisé du 15 mai diffusé en direct sur l’ensemble de l’UE, le hashtag  » était diffusé en Autriche, en Belgique, en France, en Allemagne, en Grèce, en Irlande, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. . De plus, le débat des dirigeants du 15 mai a activement encouragé les téléspectateurs à poser des questions aux dirigeants via Twitter.

Au cours de la campagne, le candidat S&D était le plus important dans les premières étapes. Lors du débat « #TELLEUROPE le 15 mai, Verhofstadt a reçu un soutien notable, qui a également coïncidé avec la couverture médiatique du lancement de sa campagne avec l’ALDE. Schulz a de nouveau dominé la discussion dans la période menant aux élections, mais comme le parti qui a obtenu le plus de voix était celui du leader du PPE, Juncker a pris de l’importance dans la discussion et était apparu comme le plus susceptible de devenir président de la Commission européenne.

Quel positionnement sur la dimension européenne ?

Sur Twitter, le débat sur la légitimité de l’UE est particulièrement important dans les pays où les partis anti-UE obtiennent des scores électoraux élevés, comme au Royaume-Uni et en France. Globalement, même si on ne peut pas prétendre que la communication sur les médias sociaux au moment des élections européenne reflète exclusivement une opposition à la légitimité du projet européen, une bonne partie de la conversation est orientée vers la contestation de l’UE.

Bien que chaque pays ait son propre débat national sur les questions européennes (par exemple, #ukip #bbcbias, #whyivotedukip au Royaume-Uni), il existe également un débat transnational sur les élections européennes auxquelles tous les pays participent.

Dans les hashtags transnationaux, la mention de #serbia est prédictive du soutien à l’intégration européenne, reflétant peut-être un débat en cours sur l’adhésion de la Serbie à l’UE en 2014, ainsi que la couverture médiatique de l’aide fournie à la Serbie suite à de graves inondations. Le hashtag #Geithner est fortement associé à une position négative sur l’intégration européenne en raison d’un livre publié le 12 mai 2014 par l’ancien secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, qui critiquait fortement le traitement de la crise financière par les dirigeants européens. Dans certains cas, la même question est discutée par les deux côtés du débat politique, en utilisant différents hashtags. Par exemple, #migration est associée à une position pro-UE, et #immigration avec une position Eurosceptique.

Le ton émotionnel n’est pas lié au positionnement gauche-droite, il est fortement et positivement lié à la force de la préférence pour les positions politiques pro-européennes.

Au total, les conversations sur les questions européennes sur Twitter politisent le débat sur l’avenir et la forme des institutions et des politiques de l’UE et malgré des signes d’une transnationalisation du débat sur l’UE, les discussions parallèles sur les thèmes de l’UE (en utilisant des hashtags locaux) dominent tandis que les débats entre les Spitzenkandidaten ont été le seul événement en dehors du vote lui-même qui visait un public véritablement européen.