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Quels sont les enjeux démocratiques de la communication européenne ?

À l’occasion du colloque international  « L’Europe dans les médias en ligne » organisé les 26 et 27 mai derniers à l’Institut des Sciences de la Communication à Paris, Romain Badouard, maître de conférences à l’Université de Cergy-Pontoise a présenté les principaux enseignements de l’étude paneuropéenne de l’Europe dans les médias en ligne…

1. Montée en puissance de nouveaux mouvements de la société civile

De nouvelles formes de mobilisation collective se développent un peu partout en Europe autour de mouvements de la société civile (Podemos, Syriza, etc.). Cette effervescence se caractérise d’une part par une revendication pour plus de démocratie : transparence, responsabilité, et surtout une volonté d’auto-détermination, et d’autre part par une hostilité aux politiques économiques austéritaires de l’UE, se traduisant par un sentiment de dépossession.

2. Aggravation du déficit démocratique européen

Auto-détermination et dépossession sont les deux vecteurs d’un fossé qui s’agrandit entre des citoyens mobilisés en dehors des arènes politiques traditionnelles et les décideurs publics européens.

Trois indicateurs illustrent cette tendance paneuropéenne :

  • Montée des partis eurosceptiques et antieuropéens, représentés actuellement par 140 eurodéputés ;
  • Rejet dans l’opinion publique de l’orientation de la construction européenne, l’UE est de plus en plus perçue de manière négative même si l’attachement des populations demeure encore ;
  • Abstention électorale aux européennes en hausse constante, la barre symbolique des 50% est allègrement franchie à chaque scrutin depuis 1999.

3. Une crise de confiance qui est aussi une crise de communication

La communication auprès des citoyens ne fait partie de l’ADN de la construction européenne, puisque l’adhésion des citoyens au projet, forcément acquise, ne comptait pas à l’origine.

La mise en place du marché unique et de l’euro a révélé le besoin tardif d’un soutien des citoyens qui s’est traduit par une réforme de la gouvernance de l’UE.

4. Une approche expérimentale et participative de la communication politique et publique

Afin de créer de l’adhésion et d’associer les citoyens aux décisions, une approche participative des politiques publiques à l’échelle de l’UE est mise en œuvre.

Les institutions européennes se lancent également dans une communication politique fondée sur des expérimentations, en particulier dans le numérique, depuis maintenant 20 ans.

5. Le rôle des médias dans la progression de l’euroscepticisme

Dans les médias nationaux et/ou généralistes, le désintérêt pour les affaires européennes n’est malheureusement plus à prouver.

De nouvelles dynamiques émergent, comme par exemple de nouveaux médias européens comme Politico Europe, Euronews, Contexte, MyEurop ou Café Babel ou de nouvelles collaborations européennes, comme les accords LENA entre des grands titres de la presse ou des collaborations ponctuelles autour des LuxLeaks.

L’enjeu de la prise de parole sur l’Europe dans les médias est également clé lorsque l’on sait que 80% de ceux qui s’expriment à la télévision appartiennent aux élites (politiques, experts et fonctionnaires) tandis que la société civile ne peut pas faire entendre sa voix, à part sur les questions environnementales ou sociales.

6. Le nouveau contexte démocratique dans les Etats-membres de l’UE

Au total, l’étude de l’Europe dans les médias en ligne trace de nouvelles perspectives reposant sur une demande de plus de respect et d’égalité des prises de parole dans le débat public et sur une attente d’une meilleure prise en compte des différents points de vue dans la décision publique.

En définitive, respect des prises de parole de la société civile et prise en compte des particularités dans la décision constituent aujourd’hui les deux enjeux démocratiques majeurs de la communication européenne.

Quel avenir pour le paysage médiatique européen ?

Ces derniers jours, les annonces les plus tonitruantes au sujet de l’arrivée de Politico Europe, du rachat d’Euronews et du lancement de LENA, la « Leading European Newspaper Alliance » bouleversent littéralement le paysage médiatique européen…

Politico, le média en ligne de référence du journalisme politique américain, démarque en Europe

Avec comme défi de rendre la politique de l’Union européenne passionnante, Politico Europe se propulse de fait, selon Le Monde comme  « la plus grosse rédaction de Bruxelles », avec une équipe de 40 à 50 personnes. L’arrivée de Politico Europe à Bruxelles représente à ce jour le plus impressionnant investissement dans le paysage médiatique européen.

Outre une équipe de talentueux et chevronnés journalistes recrutés dans les meilleurs médias (New York Times, Wall Street Journal, The Economist…), les atouts de Politico Europe reposent sur une solide réputation à Washington et un business modèle pluriel combinant à la fois publication d’un site gratuit généraliste et une partie « Pro » payante ; et organisation d’événements et de conférences à Bruxelles.

Euronews, la chaîne TV européenne, en passe d’être rachetée pour développer le numérique

Autre mastodonte avec 600 journalistes originaires de 30 pays, la chaîne Euronews détenue aujourd’hui par des groupes audiovisuels publics européens serait bientôt en partie rachetée par un nouvel investisseur égyptien afin de « développer la marque dans le numérique ».

Financé également par la Commission européenne au titre de sa « mission d’intérêt général européen », Euronews – qui s’est vue récemment retirer sa licence de diffusion en Ukraine dans sa version ukrainophone – ne serait pas menacée puisque les actionnaires historiques conserveraient un droit de véto pour éviter un éventuel bouleversement de la ligne éditoriale.

LENA, l’alliance inédite d’échange d’articles entre des journaux européens de référence

Dernier développement récent dans le paysage médiatique européen, l’accord entre 7 journaux européens, comme par exemple El País en Espagne, Die Welt en Allemagne, La Repubblica en Italie, Le Figaro en France ou Le Soir en Belgique afin de développer des échanges de contenu.

LENA comprend trois volets:

  • Un système d’échange d’articles, chaque titre mettant à disposition un texte par jour ;
  • Une mise en commun des forces journalistiques pour lancer des enquêtes de longue haleine à l’échelle européenne ;
  • Des projets liés aux technologies de l’information (data journalisme, applications mobiles, etc.).

Au total, les effets d’annonce de ces trois innovations semblent inversement proportionnels à leur impact sur le public : Politico Europe, nouveau pure player européen fait bruisser tout Bruxelles, mais ses effets sur les Européens sont plus incertains, tandis que LENA se contente de quelques entrefilets alors que l’impact sur l’européanisation des médias existants est immédiat.

Relations porte-parole et journalistes : comment évoluent les règles du « off » ?

Alors que Jean Quatremer s’intéresse à la fin du off en politique – puisque la déontologie journalistique régresse et les liens consanguins qui unissent journalistes et politiques progressent – les règles du « off » à Bruxelles sont réécrites, pour le meilleur ou pour le pire ?

La codification actuelle du « off » officiel du service des porte-parole : un « off the record » au service de la « policy » européenne

Le statut applicable aux déclarations « off the record » faites en Salle de Presse, selon la « Codification des accords entre le Service du porte-parole de la Commission européenne (SPP) et l’Association de la presse internationale (API), sur le site de cette dernière est très précis.

« Off the record » : Les informations peuvent être attribuées aux « sources de la Commission ». Toutes les informations seront dans la mesure du possible données en salle de presse, cette obligation ne pouvant être considérée comme une tentative de réduire les contacts directs avec le Service du porte-parole. Une telle pratique devrait éviter que des informations importantes ne soient pas mentionnées en Salle de presse et restent confinées à de petits cercles de personnes très averties ou de journalistes spécialisés sur certaines questions. La transmission EBS sera interrompue manuellement pour les informations « off the record ».

Plusieurs caractéristiques distinguent le « off » pratiqué par les porte-parole de la Commission européenne :

  • Sur la forme, quoique les propos ne sont pas attribuables, ils sont néanmoins portés dans l’enceinte officielle même de la salle de presse ;
  • Sur le fond, l’obligation d’égalité de traitement entre les journalistes du service des porte-parole l’oblige à mener l’activité de off de manière collective.

Avec ces clés de lecture, le « off » ne consiste donc pas à distiller des confidences politiciennes mais à clarifier les positions des institutions sur un dossier, par des propos vifs et francs qui ne pourraient pas être tenus officiellement. Le « off » vient ici au service de la policy.

La nouvelle pratique du « off » du nouveau service des porte-parole : un « off the record » au service à la fois de la « policy » et de la « politics » européennes ?

Le nouveau service des porte-parole de la Commission européenne rebat les cartes du « off », selon le compte-rendu que le groupe interinstitutionnel de l’information propose de l’intervention du nouveau porte-parole en chef :

D’une part, il n’y aura plus autant de porte-parole que de Commissaire, mais un pool d’une douzaine de « communicateurs politiques » aux responsabilités thématiques transversales qui s’exprimeront « on the record ».

D’autre part, une trentaine d’attachés de presse, assignés dans les différentes Directions Générales de la Commission européenne, qui pourront également s’exprimer « on » mais fourniront essentiellement un soutien aux porte-parole « off the record »

Par ailleurs, chaque Commissaire sera assisté d’un(e) Conseiller(ère) en communication au sein de son cabinet, qui ne s’exprimera pas « on » et agira comme un lien fonctionnel pour les porte-parole. N’étant pas dit que ces conseillers ne s’exprimeront pas « off », le feront-ils, en distillant des informations au sujet de leur Commissaire ?

Au total, la nouvelle organisation de la parole au sein de la Commission européenne semble conforter le « off the record » au service des « policies » par un « off the record » plus proprement « politics »… au moment même où il disparaîtrait.

Porte-paroles de l’UE et journalistes : « pour que tout reste comme avant, il faut que tout change » ?

Parmi les éléments visibles marquant l’entrée en fonction de la nouvelle Commission Juncker – au-delà de la nouvelle vitrine du site de la Commission européenne – se détache la (r)évolution du service de porte-parole de la Commission européenne. La célèbre expression de Tancrède dans Le Guépard « pour que tout reste comme avant, il faut que tout change » semble particulièrement bien s’adapter en l’occurrence. Pourquoi ?

Beaucoup d’annonces, peu de changements : la nouveauté du « shadow press office » et la continuité du « pantouflage » d’anciens journalistes

Les effets d’annonces distillées aux journalistes quant aux évolutions futures du service des porte-paroles ont semblé donner l’impression de vouloir séduire la salle de presse de la Commission européenne.

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La lune de miel entre la nouvelle Commission et la presse semblait quasiment scellée lorsque Jean Quatremer publie samedi dernier « Une Commission Juncker moins hostile à la presse » pour parler de la « révolution culturelle » du service de presse de l’UE…

Parmi les motifs de satisfécits, un organigramme « époustouflant » réduit à une dizaine de porte-paroles, qui ne sont pas tous anglo-saxons, en vue « d’obliger les commissaires à descendre plus souvent en salle de presse afin d’expliquer leurs décisions » et la fin du « règne de la terreur théorisé et assumé » lorsque « l’appartenance à l’institution implique une défense totale des politiques adoptées, toute prise de distance (ne parlons pas de critiques) étant assimilée à une trahison ».

L’« opération séduction de la Commission Juncker vers les médias » selon le titre d’Euractiv, pourtant d’habitude très policé se montre très sévère : « nouvelle équipe, tout aussi pléthorique que la précédente » […] dispositif reste donc proche de la précédente Commission : très centralisé autour du Président ».

En effet, les porte-paroles qui peuvent s’exprimer en « on » dans les médias sont moins nombreux mais un « shadow press office », un service de presse de l’ombre fait son apparition avec des conseillers presse dans les cabinets des Commissaires qui parleront en « off » et qui seront en charge de traiter avec la presse de leur pays d’origine.

Au total, c’est une « armée mexicaine pour la parole de la Commission Juncker » : 17 porte-paroles + 30 attachés de presse + 28 conseillers presse en cabinet.

Mais surtout, près de la moitié des porte-paroles sont des journalistes. Un sacré problème de déontologie pour la profession, qui ne date pas d’hier. Gilles Bastin évoque même le « système Olivi » de la coproduction de l’information européenne qui privilégie des journalistes recrutés personnellement pour le service de presse de l’UE.

L’amour ne dure que 24 heures ?

Le coup de massue est venu réveillé les journalistes lundi matin quelques heures avant le premier Midday Briefing du nouveau service de presse de la Commission européenne.

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Par un email exigeant d’envoyer les questions par écrit avant 11h, tout le capital accumulé de « good will » s’est immédiatement dilapidé ; encore plus – malgré l’annonce qu’il s’agissait d’une maladresse – lorsque tout un chacun a pu constater le « business as usual » dans la salle de presse.

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Au total, les évolutions du service des porte-paroles de l’UE est symptomatique de la relation entre la Commission européenne et les journalistes, faite d’espoirs vites déçus et d’incompréhension réciproques et laisse entrevoir un verrouillage de la communication par la présidence.

Quels sont les facteurs de coopération entre les correspondants de presse à Bruxelles ?

Bruxelles représente un des centres de presse les plus grands au monde. Dans une étude qualitative des correspondants de presse à Bruxelles « Covering the EU : Alone or Together ? Cooperation Patterns of Brussels Press Corps », Alena Sobotova estime que la coopération est une partie essentielle du travail, par delà les nationalités…

La coopération intensive, l’élément distinctif du corps de presse à Bruxelles

Le « networking » intensif est l’un des traits distinctifs du « milieu » des correspondants de presse à Bruxelles, par rapport à d’autres endroits où être un correspondant dans un pays étranger est généralement un travail solitaire.

Forte concentration des lieux de pouvoir, la condition matérielle de la coopération

La coopération est rendue possible par l’extrême concentration des journalistes, qui travaillent ensemble tous les jours, dans les mêmes lieux :

  • Le « Midday-Briefing » à la Commission européenne devient une rencontre institutionnalisée, certes pas particulièrement appréciée par les journalistes pour l’information officielle, mais considérée comme un hub permettant d’effectuer « échange d’informations », « reality check » et « networking ».
  • Les diverses réunions du Conseil de l’UE et du Conseil européen permettent également aux journalistes de se livrer à l’échange d’informations en attendant les résultats des négociations politiques qui filtrent derrière des portes closes et surtout à l’interprétation de ces infos, souvent d’ailleurs l’objet d’une réflexion collective.
  • Last but not least, les voyages de presse organisés deux fois par an par les présidences tournantes sont favorables à la formation de contacts sociaux.

Isolation des journalistes et complexité des informations, le cocktail de la coopération

Une grande partie des journalistes est envoyée à Bruxelles seuls. L’isolement de la plupart des correspondants de leur rédaction, sans l’appui éditorial de leurs collègues les conduits à rechercher des liens sociaux et professionnels en dehors de leur média afin de compenser le manque d’infrastructures qui va de pair avec des ressources éditoriales limitées.

La complexité des questions à traiter dans les affaires européennes implique nécessairement le recoupement pour vérifier si l’information est bien comprise, mais aussi pour neutraliser l’influence des institutions qui fournissent beaucoup d’informations aux journalistes.

En ce sens, la coopération est un moyen de garantir une plus grande objectivité. C’est également un outil d’analyse comparative, pour voir ce qui est pertinent pour les autres est utile à l’angle de ses propres histoires.

L’information européenne étant par nature transnationale, il est également nécessaire de recueillir des informations sur les positions des autres pays, sur l’impact potentiel des décisions politiques prévues. Les autres journalistes sont une source importante à cet égard, car ils fournissent un raccourci utile pour résumer la position et les réalités d’un pays. Les collègues sont ainsi souvent contactés sur la base de leur nationalité, en tant qu’experts sur leur pays d’origine.

La nationalité reste centrale dans le choix des partenaires de coopération

Tous les journalistes s’accordent sur l’absence relative de concurrence à Bruxelles comme l’un des principaux facteurs qui rendent toute coopération possible.

La coopération « naturelle » avec les co-nationaux

Certes, une légère concurrence affecte les relations avec ses compatriotes, mais beaucoup plus petite que celle qui règne à la maison. Les co-nationaux forment le premier cercle « naturel » des contacts sociaux et reste le principal point de référence et de contact social pour la plupart des journalistes, qui se retrouvent à couvrir les mêmes sujets, d’intérêt pour leur public national.

La coopération avec les autres nationalités

Puisque les espaces publics nationaux restent très isolés, il n’y a pratiquement pas de concurrence avec des journalistes étrangers. Les collègues d’autres nationalités sont également pour tous les journalistes des sources potentielles de coopération.

L’influence du pays entre petits et « nouveaux » États-membres ayant moins de correspondants et leurs homologues des « anciens » et grands Etats-membres est un critère important dans le choix de ses collègues d’autres nationalités.

D’autres critères existent, le simple fait de partager une frontière commune ne constitute pas une condition suffisante pour initier une coopération, des affinitiés culturelles sont nécessaires.

De même, la grande taille du pays joue un double rôle : un plus grand nombre de correspondants à Bruxelles et des grands pays généralement considérés comme plus influents expliquent pourquoi « leurs » journalistes peuvent être considérés comme potentiellement des contacts utiles.

Les compétences linguistiques sont un facteur important de coopération. Les langues sont des outils de base de coopération. La sympathie personnelle et le hasard sont au total des facteurs qui influencent de manière décisive le choix de leurs partenaires de coopération.

Le double rôle des collègues étrangers

La coopération du corps de presse à Bruxelles est à la fois une nécessité matérielle et une conséquence très appréciée de la nature cosmopolite de l’UE permettant aux journalistes de comparer leurs points de vue et perspectives nationales afin d’obtenir une image plus équilibrée de l’entreprise complexe qui est de l’UE.

La coopération donne un nouvel éclairage sur le rôle que joue la presse à Bruxelles dans la formulation de l’information européenne :

  • Les collègues étrangers agissent souvent comme des experts, des informateurs nationaux n’impliquant aucune adhésion à la position gouvernementale de leur pays mais offrant leur point de vue potentiellement critique (et idéalement objectif) – l’une de ses principales valeurs ajoutées recherchées par leurs collègues.
  • Les collègues étrangers agissent comme des interprètes de leur opinion publique nationale, ils parlent aussi au nom de leurs publics, en expliquant quelles sont les opinions de leurs compatriotes sur les questions politiques. Cela n’est pas considéré comme de la spéculation, mais offre des informations contextuelles utiles à ceux qui connaissent les réalités de leur pays moins bien.

La valeur ajoutée de la coopération : une couverture plus équilibrée de l’actualité européenne, au moins partiellement européanisée

S’appuyer sur un collègue d’une autre nationalité pour compléter ses propres sources d’information est utile pour nuancer le caractère fortement ethnocentrique du discours présenté par les responsables politiques nationaux et passer ainsi d’un point de vue strictement national à quelque chose de plus équilibré, au moins avec une partie internationale.

Tenir compte des différents points de vue des pays est également utile pour politiser l’information européenne que la nature consensuelle a tendance à être exagéré par les différents services de communication des institutions européennes qui ont tendance à faire taire les désaccords Etats membres potentiels.

Last but not least, le recoupement des faits avec d’autres collègues étrangers va à l’encontre de la tendance générale des politiques nationales de rejeter constamment la faute de toutes les décisions impopulaires sur « Bruxelles » et d’autres Etats membres.

Ainsi, le corps de presse à Bruxelles se caractérise par des mécanismes de coopération intensive. Toutefois, le contact social et professionnel avec des collègues étrangers est toujours dominé par l’appartenance nationale et les pratiques de coopération transnationale ne se traduisent pas directement par plus de contenus transnationaux, les médias étant toujours dominés par les cadres essentiellement nationaux.