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L’UE parvient-elle à entrer en contact avec vous ?

C’est à cette question sur la communication de l’UE que des étudiants étaient invités à plancher dans le cadre d’une compétition remportée par Conor Slowey, étudiant en dernière année de droit et de sciences politiques à la Queen’s University de Belfast….

Une compétition « à l’anglo-saxonne » entre étudiants organisée par l’une des antennes du réseau « Europe Direct » les plus actives sur le web social

La compétition « à l’anglo-saxonne » avec jury de sélection composé d’un panel d’experts et récompense pécuniaire pour le lauréat (£200) était organisé par l’antenne de Leeds du réseau « Europe Direct » rassemblant 16 centres au Royaume-Uni et 500 en Europe, dont le but est d’agir comme interface entre l’UE et ses citoyens au niveau local.

L’antenne « Europe Direct Leeds » est sans doute l’une des plus actives en matière de communication sur les réseaux sociaux et donc à destination des jeunes, notamment étudiants :

  • un site construit comme un blog avec une timeline des publications récentes, une manière d’ouvrir le débat via les commentaires ouverts sur chaque article ;
  • un groupe Facebook établissant des liens vers des événements, des groupes ou des albums photos à caractère européen, une tentative de créer un réseau propre à l’UE ;
  • un compte Twitter très actif avec plus de 3 000 twitts et 750 followers, une occasion de créer le lien entre l’actualité quotidienne et les enjeux européens.

Un vainqueur, Conor Slowey, faisant valoir que la Commission européenne devrait utiliser les médias grand public via l’Internet pour faire connaître ses politiques et susciter des débats

La dissertation porte un réquisitoire fort que l’on ne peut que partager : « en tant que citoyen intéressé, je n’ai que rarement ressenti les effets de la stratégie de communication de la Commission européenne. (…) Si l’objectif de la stratégie de communication de la Commission était une sensibilisation accrue du public pour une plus grande participation à la politique de l’UE, alors le taux de participation pour les élections européennes de 2009 indique que cela n’a pas été atteint, même si la diminution du taux de participation a quelque peu ralenti : la chute entre 1999 et 2004 étant de 4,04%, comparativement à une baisse de 2,47% entre 2004 et 2009. »

Certes, comme le reconnaît Conor Slowey « la tâche d’améliorer la communication de l’UE est difficile à cause de la diversité linguistique de l’Union, du marché fracturé des médias, du manque d’une culture européenne forte au niveau des partis politiques, et de la nature technique de la plupart des questions de politique européenne ».

« Mais la Commission peut faire plus. La politique européenne doit devenir plus attrayante si l’on veut encourager la participation des citoyens et générer des articles dans les journaux. La Commission doit devenir plus politique. (…) La Commission peut susciter un débat sur les politiques qui encourageraient la participation des citoyens, le débat et l’interaction avec les députés sur des sujets d’intérêt personnel, ce qui permettrait également d’augmenter la familiarité et la connaissance des institutions de l’UE et de leur fonctionnement. »

La dissertation soutient alors une proposition à laquelle on ne peut que souscrire : « en tant que blogueur, je reçois la plupart de mes informations sur l’UE de l’Internet, c’est un grand espace où la Commission doit concentrer ses efforts de communication pour informer et potentiellement dialoguer avec les gens ».

Ainsi, « les stratégies de la Commission vers les médias grand public et vers l’Internet doivent être complémentaires. Les gens utilisent Internet pour suivre des choses qui les intéressent ou dont ils ont entendu parler dans les grands médias ou par des amis. »

Par conséquent, la Commission devrait axée sa communication sur l’accessibilité des informations par le biais de son site Web, et à travers les réseaux sociaux. « Plus il est facile d’accéder aux informations de la Commission, plus elles seront utilisées dans les débats et discussions à travers le journalisme traditionnel ou par les blogueurs, et plus il sera probable que de tels débats soient présents dans les grands médias. »

« Très peu de gens sont intéressés pour apprendre sur un sujet qui ne les touchent pas ou pour lequel ils ne peuvent pas participer ». Il faut donc que la Commission « fasse preuve d’audace » pour encourager la participation et « s’ouvrir elle-même à la critique et à la possibilité d’une défaite législative plus publique ». Il faut également que la Commission justifie par les conséquences concrètes dans la vie quotidienne que çà « vaut la peine de participer soit dans les médias traditionnels, en ligne ou avec les députés nationaux et députés européens ».

Conclusion: « c’est une tâche difficile mais nécessaire ».

Lire la dissertation intégrale en anglais

Publication de l’Euro-Kit, un guide sur le Parlement européen pour les ministres et les parlementaires

Le Secrétariat d’Etat chargé des Affaires européennes diffuse un « Euro kit » « sur les nouvelles prérogatives (politiques, budgétaires et législatives) dont le Traité de Lisbonne dote le Parlement européen » à l’ensemble des membres du gouvernement et aux parlementaires…

Outil à la fois pédagogique et stratégique

Sur la plan stratégique, l’« Euro Kit » doit permettre de se familiariser avec l’environnement institutionnel et politique du Parlement européen, afin d’y renforcer l’influence française.

Sur le plan pédagogique, l’« Euro Kit » comprend des fiches pratiques qui présentent les rouages du Parlement Européen

Fiche n°1 : La Présence française au Parlement Européen : qui sont les élus français ?

Trombinoscope des 72 français sur les 736 eurodéputés (circonscription électorale, groupe politique et commission parlementaire)

Fiche n°2 : Quelles sont les forces politiques du Parlement Européen 2009-2014 ?

Répartition par Etats-membres et par groupes politiques de la 7e législature du PE et présentation de la conférence des Présidents

Fiche n°3 : Comment travaille le Parlement Européen ?

Chiffres clés sur les langues de rédaction des documents au PE :

  • 45.95% en anglais
  • 17.95% en français
  • 8.28% en allemand

Fiche n°4 : Comment les parlementaires sont-ils informés des positions françaises ?

Annuaire des chargés de mission « Parlement européen » des ministères

Types de notes à la disposition des parlementaires élaborées aux différentes étapes de la procédure parlementaire :

  • note de cadrage : la position des autorités françaises sur le texte de la proposition législative, telle que transmise au PE par la Commission européenne ;
  • notes de commission : la position des autorités françaises sur les propositions d’amendements de la commission parlementaire compétente.
  • notes de plénière : la position des autorités françaises sur les propositions d’amendements de compromis, soumis au vote des parlementaires lors des sessions plénières.

Autres documents adressés également aux parlementaires :

  • dossiers exposant l’état des travaux et les positions françaises sur les principaux sujets d’actualité européennes au début de chaque présidence du Conseil de l’Union ;
  • réponses des autorités françaises aux livres verts, et autres consultations engagées par la Commission européenne.

Fiche n°5 : Quels sont les nouveaux pouvoirs du Parlement européen avec le traité de Lisbonne ?

Contrôle politique sur la Commission européenne

Intervention dans les procédures législative et budgétaire

Fiche n°6 : Quels sont les nouveaux pouvoirs des parlements nationaux ?

Une meilleure information : transmission directe des documents des institutions européennes

La surveillance du respect du principe de subsidiarité :

  • via un mécanisme d’alerte précoce (si 1/3 des parlements nationaux pour, laors la Commission doit réexaminer sa proposition)
  • via un mécanisme renforcé de contrôlé de subsidiarité et de proportionnalité (si 55% des parlements nationaux contre, alors la Commission européenne retire sa proposition)
  • via des recours devant la CJCE

La faculté de s’opposer à certains changements de procédure.

Ainsi, selon FranceDiplomatie, les changements introduits par le Traité de Lisbonne devraient être mieux connus des responsables politiques.

Spécial 500e billet : alors, c’est quoi la communication européenne ?

Qu’il s’agisse de la communication de l’Union européenne émise par la Commission ou le Parlement européen par exemple ou de la communication sur l’Europe réalisée notamment par les États membres – au fil des 500 billets publiés – quelles sont les controverses de ce qu’il convient d’appeler la « communication européenne » ?

Faut-il que la communication européenne vise à rapprocher l’UE des citoyens ou à installer le dialogue entre les citoyens et l’UE et entre les citoyens européens ?

La fausse bonne idée consiste à vouloir rapprocher l’Union européenne des citoyens européens. Une telle démarche se rapporte à imaginer que la holding d’un groupe multinational touche directement ses clients. Communiquer sur l’Europe devient alors mission impossible à cause :

  • des barrières linguistique et culturelle et des obstacles structurels comme l’absence d’espace public européen (ni médias, ni canaux de communication) ;
  • le respect du principe de subsidiarité disqualifie l’UE pour une relation de proximité ;
  • la démocratie représentative nécessite une distance entre le peuple et les élus.

La bonne idée semble davantage se trouver dans un double mouvement visant pour reprendre la comparaison à faire en sorte que les clients consomment tous les jours les produits et services de la multinationale. Communiquer sur l’Europe revient alors à tenter de :

  • placer les citoyens au cœur des politiques publiques européennes en encourageant les citoyens à débattre de l’Union et en incitant les décideurs à prendre en compte cette participation dans les politiques européennes ;
  • placer l’Europe au cœur de la vie quotidienne des citoyens en favorisant l’implication des États membres, de la société civile et des médias dans une meilleure information et un meilleur dialogue sur les politiques européennes.

Faut-il que la communication européenne adopte une approche « corporate » visant à créer une « image de marque » autour des valeurs européennes ou une approche « marketing » tournée vers à les « preuves concrètes », les « bénéfices » du produit UE ?

D’aucuns proposent une véritable labellisation des prises de parole européennes via une « marque UE » aisément reconnaissable par les Européens – quelle que soit l’institution source – favorisant ainsi une unification des émetteurs et une harmonisation des messages.

Cette approche ferait reposer la marque sur un prolongement/renouvellement de la valeur fondamentale de l’UE : de la paix (en période de guerre froide) à la norme (en période de mondialisation).

Les messages de la « marque UE » s’articuleraient autour d’une explicitation des projets de l’UE sous l’angle de la régulation : climatique et environnementale pour protéger la planète du changement climatique ou ’économique et financière pour sauvegarder l’économie sociale de marché…

D’autres envisagent un marketing-mix qui ne consiste plus à communiquer sur les promesses de l’Europe (exemple : la monnaie unique apporte le plein emploi), mais à simplifier pour tendre vers l’unique selling proposition qui va marquer les esprits du plus grand nombre (exemple : 1 Conseil européen = 1 enjeu).

Cette approche ferait reposer le « produit Europe » sur les bénéfices concrets dans la vie quotidienne des Européens de la construction européenne.

L’Europe serait ainsi une valeur d’usage courante orientée autour de la protection, de la simplification des démarches, de l’harmonisation des normes de sécurité, de la défense des consommateurs, de la valorisation de la diversité culturelle…

Faut-il que la communication européenne s’inscrive dans une logique de court terme avec des prestations de services auprès des parties prenantes ou dans une logique de long terme et de formation civique, notamment auprès des jeunes ?

La priorité de la communication européenne doit-elle se concentrer hic et nunc sur des efforts au bénéfices des parties prenantes :

  • simplifier le travail des journalistes, au-delà des accrédités à Bruxelles avec des formations afin de leur permettre de mieux comprendre les institutions communautaires et des sources aisément exploitables, fortement contextualisées…
  • simplifier le travail des acteurs décentralisés, notamment les élus locaux avec des outils d’analyse de l’opinion (Eurobaromètre flash rapide et thématisé) ou des outils pour comprendre l’UE et des messages pour qu’ils se valorisent en parlant de l’UE…

La priorité de la communication européenne doit-elle favoriser la mise en place d’un « cours d’éducation civique européenne », à destination des acteurs de l’Europe de demain.

  • c’est l’avis du Comité économique et social européen : « Comment concilier dimension nationale et dimension européenne dans la communication sur l’Europe » adopté le 10 juillet 2008, dont la rapporteur Béatrice Ouin « recommande au niveau européen, de mettre à disposition un socle commun de connaissances » rassemblant l’essentiel de l’histoire et des valeurs européennes pour former les jeunes.
  • c’est également la résolution « Dialogue actif avec les citoyens sur l’Europe » adoptée le 24 mars 2009 par le Parlement européen qui « relève qu’il est nécessaire de défendre un modèle actif d’éducation civique européenne qui donne aux jeunes la possibilité de s’investir directement dans la vie publique et de s’engager ».

Comment s’informer sur le traité de Lisbonne ?

Après près de dix ans consacrés à la réforme institutionnelle des institutions européennes :

  • lancement lors de la « Déclaration de Laeken sur l’avenir de l’Europe » en décembre 2001 convoquant la « Convention sur l’avenir de l’Europe » et débouchant sur le projet de « Constitution pour l’Europe », approuvé à l’unanimité en octobre 2004 ;
  • rebondissement lors des ratifications des États membres avec les rejets référendaires en France (29 mai 2005) et aux Pays-Bas (1er juin 2005) ;
  • achèvement, après la rédaction d’un mini « traité modificatif » en 2007, par le 2nd référendum de ratification en Irlande en octobre 2009 ;

le traité de Lisbonne, qui « n’a rien simplifié mais réforme réellement les institutions européennes », selon Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman, est entrée en vigueur le 1er décembre 2009.

Comment s’informer sur le texte qui « rénove l’architecture des institutions, assouplit la prise de décision et renforce la représentation extérieure de l’Union » ?

En mode « débutant » : les synthèses des apports du traité de Lisbonne

Pour les plus pressés, voir « le traité en bref », il est possible d’appréhender, après résumé :

les 4 réformes essentielles :

  • la personnalité juridique de l’UE, permet de conclure un accord international dans tous ses domaines de compétence ;
  • la présidence stable au Conseil européen, crée la représentation extérieure de l’Union en matière d’affaires étrangères et de sécurité ;
  • les pouvoirs du haut représentant de la politique étrangère européenne, assure la conduite la politique étrangère et de sécurité commune de l’Union ;
  • la simplification du processus de décision au Conseil de l’UE. (Pour aller plus loin sur les différents processus de décision : co-décision, majorité qualifiée, règle de la double majorité).

les 4 principales avancées :

  • la possibilité d’initiative citoyenne ;
  • le renforcement du rôle des Parlements nationaux, avec un meilleur respect du principe de subsidiarité ;
  • la clarification de la répartition des compétences entre l’Union et les Etats membres. (Pour aller plus loin sur les différentes compétences exclusives, partagées ou de coordination) ;
  • la Charte des droits fondamentaux acquiert une force juridique contraignante pour une majorité des Etats membres.

En mode « confirmé » : la parole des experts sur l’avenir de l’Europe

Pour les plus intéressées, plusieurs interventions récentes de spécialistes ouvrent des perspectives, ainsi résumées :

Quelles pratiques ? : avec une tribune dans Le Figaro de Valéry Giscard d’Estaing se dresse 2 conceptions :

  • « La 1e conception est celle du projet des pères fondateurs, réactualisé par le traité constitutionnel : une Union d’États gérant en commun une branche fédérale » ;
  • « La 2e conception dérive de l’ancien projet de zone de libre-échange et vise à établir une grande zone de commerce libre et ouverte, coiffée sur le plan politique par des institutions de type confédéral ».

Quelles priorités ? : avec une interview à Touteleurope de Jean-Luc Sauron, Professeur et Président de l’Association des Juristes Européens se détaille 3 enjeux « qui attendent l’UE » : la maîtrise de l’énergie, l’éducation (l’économie de la connaissance) et la politique de voisinage.

Reste pour les plus courageux, les pages Europa dédiées au traité ainsi que le texte intégral.

Focus sur EU Bookshop, la librairie numérique et gratuite de l’UE

Le portail EU Bookshop permet d’accéder – gratuitement au format PDF ou sur commande pour la version papier – à tous les documents des institutions européennes édités par l’Office des publications de l’Union européenne, soit en 2008, 842 numéros du Journal officiel, 8 446 autres publications distribuées au total à 46,3 millions d’exemplaires.

Les services de « EU Bookshop »

EU Publishing house : la maison d’édition en ligne

OPAC (the OP online public access catalogue) : le coin bibliothèque en ligne

CORDIS : le service communautaire d’information sur la recherche et le développement

EUR-Lex : les informations sur le droit communautaire et la législation de l’UE

TED : les marchés publics européens

EU Directory : l’annuaire officiel des institutions européennes

Les nouveautés 2009 de « EU Bookshop »

Intégralement refondue depuis le 16 octobre 2009 pour constituer la bibliothèque numérique de l’UE, plus de 110 000 publications de l’UE éditées depuis 1952 ont été numérisées, ce qui représente 14 millions de pages PDF optimisées pour le web, progressivement disponibles gratuitement, dans 50 langues. Selon le site, le nombre total de téléchargements de PDF, d’à peine 65 000 en 2008, devrait s’élever à pas moins de 230 000 par mois pour 2009.