Archives par étiquette : information

Politico et Axel Spinger investissent la scène médiatique bruxelloise en rachetant European Voice

Branle bas de combat à Bruxelles où Axel Springer et Politico s’unissent à 50/50 et un budget de 10 millions de dollars pour lancer dès le printemps 2015 un nouveau Politico européen…

Un nouveau monopole de l’information européenne à Bruxelles

L’ambition de créer la publication la plus influente en matière de politiques européennes (publiques et politiciennes) sur le continent européen est en passe de se réaliser pour Axel Springer et Politico.

Hier, lors d’une conférence de presse, les modalités du lancement ont été dévoilée : non seulement Politico.eu sera richement doté en termes de moyens, mais surtout, son lancement passe par le rachat de European Voice, un média lancé en 1995 par The Economist et vendu l’année dernière.

C’est un peu compliqué, mais disons que pour simplifier European Voice, fondé par The Economist et l’un des seuls médias européens rentables à ce jour, est repris par Politico et Axel Springer pour disparaître et laisser le champ libre à Politico Europe.

Autrement dit, comme le souligne Jon Worth, le seul média à Bruxelles qui aurait pu faire de la concurrence à Politico Europe, à savoir European Voice a été racheté plutôt que de risquer une émulation coûteuse ; un bon point pour le modèle économique mais mauvais pour la pluralité de la presse à Bruxelles.

Des moyens inédits pour couvrir les affaires européennes

Le futur media Politico Europe est doté, selon le communiqué, d’une équipe de 70 personnes et de 30 journalistes, avec un siège à Bruxelles et des reporteurs dans les principales capitales européennes.

Les principaux acteurs de ce nouveau media mastodonte sont des professionnels expérimentés dans les affaires européennes :

  • Matthew Kaminski, @KaminskiMK, aujourd’hui au Wall Street Journal et demain directeur de la rédaction ;
  • Florian Eder, @florianeder, aujourd’hui correspondent auprès de l’UE à Die Welt et demain rédacteur en chef ;
  • Shéhérazade Semsar-de Boisséson, aujourd’hui propriétaire et éditeur d’European Voice et demain directrice générale.

Quelles conséquences pour le fragile paysage médiatique bruxellois ?

Plusieurs clés de lecture se chevauchent pour analyser l’entrée d’un éléphant dans un magasin de porcelaine :

Pour certains, c’est le yankee qui débarque en Europe, ils veulent y voir le média américain Politico et son modèle de journalisme fait d’enquête et d’investigation. C’est notamment le point de vue de Jean Quatremer : « Encore une fois, ce sont les Américains qui viennent lancer un nouveau produit dans la vieille Europe ».

Pour d’autres, certains signes, notamment le poids d’Axel Springer, leader en Allemagne, le recrutement du rédac-chef à Die Welt ou le développement du business de conférences à Berlin font pencher la balance pour un renforcement dans le paysage médiatique bruxellois de l’Allemagne, première puissance continentale ; alors que les anglo-saxons dominaient jusqu’à présent par leurs méthodes et leurs poches profondes.

Au total, hormis l’inquiétude quant à la pluralité et à la viabilité à terme de la scène médiatique bruxelloise fragile, l’arrivée de Politico Europe est un événement important, dont l’impact devrait porter bien au-delà de Bruxelles.

Comment les journalistes perçoivent la machine médiatique bruxelloise ?

Pour Claes de Vreese, qui s’est plongé dans le petit monde des correspondants de presse auprès de l’UE, les insuffisances structurelles et organisationnelles de l’UE entretiennent le « déficit de communication » au point que les canaux d’information non officiels sont un atout majeur pour s’informer à Bruxelles…

Les contenus des relations presse de l’UE sont sévèrement jugés par les journalistes accrédités

La plupart des correspondants de presse auprès de l’UE affiche une attitude plutôt globalement négative liée à la quantité des informations. Les flux d’informations volumineux et non priorisés que l’UE bombarde pour capter l’attention des médias sont vivement critiqués.

En termes de qualité, la nature trop compliquée des communiqués de presse est minimisée et ne représente vraiment un obstacle que lorsque l’absence de versions non anglaises affecte l’immédiateté de leur travail

La complexité est généralement acceptée comme une composante de la politique européenne. Mais, c’est la valeur informative des communiqués de presse qui est sévèrement jugée par la majorité des correspondants.

Les journalistes admettent qu’ils ont tendance à utiliser les communiqués de presse de l’UE uniquement pour contextualiser les « informations authentiques » fournies par d’autres moyens.

En bref, le matériel institutionnel de l’UE en matière de relations presse est aussi bon pour trouver des informations qu’il est mauvais pour trouver la vérité.

La performance communicative d’une institution européenne est étroitement liée selon les journalistes à son organisation

Les lacunes les plus récurrentes attribuées par les journalistes à la Commission européennes sont liées au manque de sujets « juteux » imposé par sa nature consensuelle. Par ailleurs, le système de porte-parole par portefeuille conduit à ce que le même document soit traduit dans toutes les langues.

En revanche, le Parlement européen se voit attribuer une perception plus positive, avec des communiqués de presse « sur mesure » pour les médias. En effet, les attachés de presse écrivent « pour leur propres journalistes ».

La comparaison Commission-Parlement tend à démontrer qu’une liberté d’organisation plus importante sous-tend une production de contenu institutionnel pour les journalistes plus qualitative.

Autrement dit, la rigueur et la standardisation de l’information pour les communiqués de presse est vécue comme un obstacle à une communication créative.

L’interaction interinstitutionnelle (i.e. le travail entre les institutions européennes) n’est pas assez coordonnée selon les journalistes

Le chevauchement des agendas entre les institutions européennes affecte particulièrement les pratiques des journalistes qui sont seuls à Bruxelles.

Les problèmes viendraient d’une part, du fait que la Commission européenne chercherait à perpétuer son monopole sur l’information, par rapport aux autres institutions ; et d’autre part, de la fragmentation interne qui fait que « tout le monde communique dans leur coin ».

La place de la Commission à l’épicentre de la dynamique de communication de l’UE conduit à des approches différentes des relations presse :

  • une perspective inter-institutionnelle pour le Parlement européen et le Conseil de l’UE pour offrir un regard différent aux journalistes ;
  • un angle inter-service par les fonctionnaires de la Commission européenne pour faciliter le travail des journalistes.

La position hégémonique de la Commission européenne dans le microcosme de Bruxelles est omniprésente dans les entretiens avec la presse accréditée

En raison de son droit d’initiative et de la centralisation des ressources de communication, la Commission devient le théâtre de ce que différents journalistes décrivent péjorativement comme des « pratiques de recyclage », consistant à réutiliser à plusieurs reprises la même information.

En outre, le service des porte-parole est accusé de restreindre les contacts avec les médias à un flux continu de pseudo-événements détachés de toute information pertinente.

Au total, cette hiérarchie entre les institutions européenne n’est pas nécessairement perçue comme positive car risque de négliger d’autres sources et des aspects de l’intégration européenne.

Les contacts informels, un jeu tacite accepté par les journalistes européens

Tant les correspondants que les fonctionnaires reconnaissent que les contacts informels représentent un moyen privilégié pour accélérer leur travail :

  • Le réseau privé d’un journaliste est devenu de routine, pas uniquement pour obtenir des scoops, mais au quotidien comme un raccourci pour accéder aux documents ;
  • Inversement, certains fonctionnaires admettent qu’ils ont « un groupe de clients réguliers » parmi les médias à Bruxelles.

Le « Financial Times » avec son statut de « deuxième Journal officiel » fait exception dans le paysage, cela correspond à un choix stratégique pour faciliter le relais efficace de l’information en raison de son rôle de compositeur et de multiplicateur de l’ordre du jour à travers les médias des différents États membres.

Pour les autres médias, le pays d’origine d’un correspondant importe à la lumière de la politique de l’UE concernée. Dans le critère de la nationalité entre l’adéquation en termes de messages clés adaptés par l’UE à certains Etats membres spécifiques.

Quant à l’origine des scoops, les correspondants se réfèrent à des contacts au sein des cabinets des institutions mais aussi à des sources dans leur pays, notamment lorsque leur gouvernement est dans une sorte de bras de fer avec l’UE.

Au total, la plongée dans le monde des correspondants de presse à Bruxelles est très instructive quant à leur capacité/nécessité à subir et à se jouer des contraintes institutionnelles et organisationnelles pour parvenir à produire de l’information sur l’UE.

Comment les citoyens s’expriment sur l’information et la communication autour de l’UE ?

Après une discussion sur l’information et la communication autour de l’UE avec un groupe de citoyens représentatifs, Virgine Timmerman et Daniel Debomy en dresse la synthèse

Quels moyens d’expression sur l’UE pour les citoyens ?

Donner son avis et faire entendre sa voix (pour approuver ou contester) n’appelle pas une réponse aisée mais surprend, voire déconcerte peu ou prou partout en Europe.

moyens_expression_citoyenne_UE

Après réflexion, les citoyens évoquent quelques moyens d’expression citoyenne, par ordre d’importance :

1. Le vote (aux élections du Parlement européen ou aux élections nationales ou bien à des référendums) n’est pas d’emblée présent à l’esprit, quasi absent de quelques États Membres récents, à l’inverse, seul ou presque en Allemagne et en France.

2. La prise de contact avec des représentants des institutions européennes et/ou nationales (rencontres possibles avec des députés européens ou d’autres personnalités, visite à un bureau de représentation, envoi de lettres ou de messages électroniques).

3. La participation à des consultations électroniques organisées par les gouvernements nationaux ou les institutions européennes, et l’interpellation aux gouvernements nationaux.

4. Des moyens d’expression collectifs : les manifestations et les pétitions.

5. D’autres moyens : attirer l’attention des médias et particulièrement de la télévision, avoir des relations « haut-placées », se présenter comme candidat aux élections européennes, et enfin, faire un recours auprès des cours internationales de justice.

Quels sont les obstacles à l’expression citoyenne ?

Les moyens d’expression ont un caractère assez théorique, très peu réellement utilisés en raison de nombreux obstacles à l’expression citoyenne, perçus comme importants et souvent décourageants :

obstacles_expression_citoyenne_UE

1. La passivité, liée à l’absence présumée de volonté des institutions d’écouter les citoyens et de prendre en compte leurs avis, et les doutes « que cela puisse servir à quelque chose ».

2. Le sentiment de la faible influence de son pays et de ses représentants dans les instances de l’UE, dans les petits et/ou nouveaux États membres.

3. Une image floue et souvent assez négative des députés européens : inconnus pour la plupart, considérés ici ou là comme peu représentatifs, parfois comme politiciens « de seconde zone », en tous cas comme déconnectés de la vie des citoyens.

4. La difficulté particulière à appréhender les questions complexes de politique européenne.

5. Sur un plan pratique, l’ignorance des lieux ou des outils d’expression citoyenne, pour s’adresser à une UE vue comme gigantesque et lointaine.

6. Le manque d’intérêt pour les questions européennes et un manque de confiance dans les institutions en comparaison à l’influence des lobbys.

Comment s’informent les citoyens sur l’UE ?

Les citoyens recourent aux médias de masse et sont plutôt passifs.

sources_information_citoyens_UEDans la majorité des pays, les médias traditionnels sont cités en premier, alors que pour le reste des pays, Internet est la première source d’information sur l’UE. La télévision domine les autres supports dans un pays sur deux.

Dans la plupart des nouveaux États membres, Internet est davantage mentionné et avec des précisions fréquentes sur divers modes d’usage (visites sur les sites Internet des journaux nationaux, les moteurs de recherche et les médias sociaux).

À l’inverse, dans les anciens États membres, Internet est peu évoqué ou il ne l’est guère que par une minorité d’interviewés plus jeunes ou particulièrement versés dans son usage de par leur formation ou leurs activités professionnelles.

Parmi les autres sources parfois mentionnées : l’université pour les jeunes ; des sources spécialisées, consultées à titre professionnel ; plus souvent, le « bouche à oreille » ; ou encore « l’expérience personnelle » issue de voyages, de rencontres avec d’autres Européens.

Les citoyens se sentent-ils bien informés ?

Le regard porté sur la qualité et la crédibilité des médias est souvent sombre ou même très sombre.

Globalement, rares sont ceux qui ont le sentiment d’être (raisonnablement) bien informés sur l’UE – et encore plus ceux qui pensent disposer d’une vision d’ensemble cohérente de ce qu’est et fait l’Union.

La critique est assez généralisée envers les médias de masse. Les causes de mécontentement sont l’impression que les sujets européens sont peu couverts, que leur traitement est biaisé, que l’information est « filtrée » par les préférences politiques des journalistes ou la ligne politique du journal, ou même directement influencée par les hommes politiques et les lobbys ayant des relations avec certains médias et journalistes, la médiocre qualité de la couverture des sujets, ou la tendance à rechercher le sensationnalisme et à ne s’intéresser « qu’au négatif » dans l’UE.

Quelles sont les attentes pour une meilleure expression citoyenne ?

Afin de pouvoir mieux et plus fréquemment utiliser les différents moyens d’expression citoyenne, une grande partie des citoyens aimeraient cependant être mieux informés et souhaiteraient que la communication européenne réponde à :

1. Un besoin de grande proximité : contacts avec des responsables communautaires en des lieux proches de chez eux (mairies, réunions de quartier, bureaux d’information ouverts au public).

2. Le souhait que les institutions européennes et leurs représentants utilisent plus fréquemment Internet et les réseaux sociaux afin de consulter les citoyens, de recueillir leurs avis, de recevoir des pétitions, d’organiser des débats…

3. Une demande de forte interactivité et des échanges plus nombreux dans l’utilisation des différents moyens.

Au total, le tableau de l’information et de la communication européennes est relativement noir, avec des citoyens peu intéressés, peu mobilisés et globalement indifférents ou critiques.

Eurobaromètre « Promesse de l’UE » : quelles sont les « recommandations » des citoyens pour l’information et la communication européennes ?

Huit ans après l’enquête qualitative « Les citoyens européens et l’avenir de l’Europe » s’inscrivant dans le cadre du « Plan D » pour écouter les citoyens et dialoguer avec eux, la Commission européenne renouvèle sa démarche avec l’Eurobaromètre qualitatif « La promesse de l’UE ». Que disent les citoyens, notamment pour améliorer l’information et la communication européennes ?

Rôle des médias : comment améliorer l’information européenne ?

Les citoyens obtiennent des informations sur l’UE auprès d’une grande variété de sources, les plus courantes étant les médias, Internet et les discussions avec des amis – très peu se sentent bien informés sur des affaires européennes concentrées dans la perspective des élections européennes.

Dans la plupart des pays, s’expriment des doutes quant à l’indépendance et l’objectivité des médias lorsqu’ils s’expriment sur l’UE, et un sentiment général que les médias ont tendance à dresser un tableau négatif de l’UE – les citoyens sont plus confiants dans la radiodiffusion publique et l’Internet, de même il n’y a pas de consensus sur une éventuelle différence entre les médias de service public et les diffuseurs commerciaux.

Les attentes des citoyens pour améliorer l’information européenne sur le contenu, le style et le format :

  • Davantage d’articles sur l’UE traitant de questions qui ont un impact sur leur vie quotidienne, comme l’éducation et le chômage ;
  • Des informations sur la manière dont l’UE est construite et sur ce qu’elle a réalisé ;
  • Des informations sur la manière dont les citoyens peuvent participer à l’UE ;
  • Davantage d’articles qui rendent compte de l’action de l’UE, à la fois plus positif et concret, avec des implications pour la vie des citoyens ;
  • Les informations doivent être fiables, accessibles et faciles à comprendre.

Comment l’UE doit communiquer ?

Sans surprise hélas, malgré tous les efforts de communication de l’UE, les citoyens reprochent le jargon officiel que vous ne pouvez pas comprendre et aspirent à ce que l’UE utilise la langue de tous les jours, dans un style concis et attrayant.

Bref, les citoyens aspirent plus que jamais à ce que l’UE communique d’une manière plus personnelle et moins institutionnelle – ce qui veut également dire qu’ils privilégient le contact direct sur les approches médiatisées.

Du coup, même sans en avoir entendu parler, les « dialogues avec les citoyens » (menés lors de l’Année européenne des citoyens en 2013 et 2014) et l’initiative citoyenne européenne sont deux concepts en général appréciés.

En outre, d’autres moyens pour l’UE de dialoguer avec les citoyens sont suggérés, notamment :

  • La création d’une plateforme sur laquelle les citoyens pourraient donner leur opinion sur différents sujets
  • L’organisation des initiatives sous la forme de référendum
  • La participation à des enquêtes / votes en ligne

Enfin, les réseaux sociaux, les portails en ligne, les forums ou les blogs pourraient être davantage utilisés pour communiquer les décisions clés.

Avec cette nouvelle enquête qualitative portant sur l’information et la communication européennes, la Commission européenne peut prendre conscience du chemin parcouru, ou plutôt de l’étendue à encore parcourir.

Comment les citoyens européens jugent l’information et la communication européennes ?

Dans le cadre du projet « Horizon UE : un cheminement horizontal vers la citoyenneté européenne », Notre Europe – Institut Jacques Delors a réuni à Bruxelles environ 150 citoyens européens de 18 États-membres pour les interroger sur la construction européenne. Leurs opinions sur l’information et la communication européennes devraient être connues de tous journalistes ou communicants s’intéressant à l’Europe…

Les citoyens portent un regard sombre sur la qualité et la crédibilité de l’information européenne

Le tableau dressé par les citoyens européens de l’information européenne est très négatif, quoiqu’il doive être relativisé par leur maigre connaissance et appétence pour les sujets européens.

Les citoyens tendent à mettre en cause les médias, source d’information dominante, à commencer par la télévision, dans beaucoup de pays, pour la piètre qualité de leur traitement des affaires européennes.

Les causes d’une critique assez généralisée des médias de masse sont :

  • les sujets européens sont peu couverts et leur traitement est biaisé ;
  • l’information est « filtrée » par les préférences politiques des journalistes ou la ligne politique du journal, ou la tendance à rechercher le sensationnalisme, et à ne s’intéresser « qu’au négatif » dans l’UE ou au contraire une « langue de bois » qui « peint l’UE en rose ».

Globalement, rares sont ceux qui ont le sentiment d’être bien informés sur l’UE, et encore plus rares sont ceux qui pensent disposer d’une vision d’ensemble cohérente de ce qu’est et fait l’UE.

Toutefois, en grande majorité, les citoyens se reconnaissent passifs, attendant que l’information leur parvienne et peu disposés à faire un effort pour aller la chercher – sur des sujets qui sont complexes, en général sans impact direct sur leurs propres vies, voire rébarbatifs.

Les citoyens attendent que la communication européenne réponde à leur besoin de proximité, d’interactivité et d’échange

Les attentes des citoyens européens devraient constituer la feuille de route de la stratégie de communication de l’UE :

  • Un besoin de grande proximité : contacts avec des responsables communautaires en des lieux proches de chez soi (mairies, réunions de quartier, bureaux d’information ouverts au public, etc.) ;
  • Un appel très fréquent à l’usage des outils technologiques de communication : Internet et les réseaux sociaux, permettant de consulter les citoyens, de recueillir leurs avis, de recevoir des pétitions, d’organiser des débats, etc., même si ces dispositifs pourraient être complétés par des moyens plus classiques.
  • Une forte demande d’interactivité et d’échanges, dans l’utilisation des différents moyens.

Les citoyens européens tracent ainsi – au travers de leurs réserves – assez précisément comment pourraient évoluer les outils de communication de l’UE :

Le service Europe Direct comportant un bureau d’information ouvert au public dans la plupart des grandes villes et un service de réponse rapide aux questions posées quoique très mal connu est favorablement accueillis parce que répondant aux conditions nécessaires de facilité d’accès et de proximité, et dont on escompte contact personnalisé et possibilité d’explications et de discussion au-delà de l’obtention d’information brutes.

Les enquêtes Eurobaromètres paneuropéennes et par sondages, là encore méconnues, sont souvent approuvées, pour autant que les questions concernent et touchent concrètement les citoyens, et par ailleurs que les résultats soient aisément et rapidement accessibles.

L’organisation par la Commission européenne de consultation par Internet ouverte à tous les citoyens à chaque fois qu’une décision importante doit être prise dans l’UE est également dans l’ensemble bienvenue, Internet présentant des avantages d’accessibilité, de commodité et de modernité si toutefois des conditions de principe se concrétise : information nécessaire sur le lancement d’une consultation, ensuite information en retour vers les citoyens et prise en compte de leur avis par la Commission.

Un service interactif, utilisant Internet et les réseaux sociaux, pour recueillir en permanence avis, souhaits ou critiques sur les orientations de l’UE est très apprécié, notamment pour l’informalité à la fois dans la forme et dans le contenu de la communication permise même si ce « chaos » devrait être structuré pour permettre une exploitation efficace des contributions.

Des campagnes d’information pour inciter les citoyens à s’intéresser aux débats et à participer à l’élection des euro-députés sont généralement reconnues comme souhaitable, quoique moins novatrices, si et seulement si ces campagnes sont informatives, « neutres » et non partisanes.

Au total, le jugement des citoyens, quoique parfois sévère, est très riche et précis pour éviter certains travers à l’information européenne et conforter/compléter certains outils de la communication européenne.