Communiquer sur l’Europe, c’est mobiliser – au-delà de l’écume de l’actualité des institutions européennes – tout un référentiel de mémoires, de visions, de croyances qui se doivent d’être communes aux Européens pour faire sens. Le leitmotiv de la construction européenne : « la paix par le marché » est un récit en perte de vitesse, notamment auprès des nouvelles générations. Comment moderniser un « nouveau récit pour l’Europe » ?
Vers « un nouveau récit de l’Europe » formulé par des artistes, des intellectuels et des scientifiques
Une initiative de la Commission européenne : « Un nouveau récit pour l’Europe » tente d’aboutir – avant les élections européennes de 2014 – à la publication d’un manifeste sur les valeurs, la culture et l’histoire qui représentent le lien entre les Européens.
Parce que le récit de l’Union européenne est aujourd’hui de fait dominé par ses principaux bénéficiaires, i.e. les acteurs de la vie économique, l’initiative « Un nouveau récit pour l’Europe » en mobilisant des intellectuels, des artistes et des scientifiques européens souhaite transmettre l’idée que le projet européen n’est pas seulement économique, mais aussi que son avenir vise à rassembler nos différentes valeurs, cultures et nos aspirations.
En juillet dernier, lors du premier des événements organisés à Varsovie, trois thèmes ont été examinés :
- les valeurs culturelles dont nous avons besoin pour écrire une histoire commune
- la «diplomatie douce» de l’Europe: les arts, le patrimoine et les sciences
- l’image et le rôle de l’Europe dans un environnement mondialisé et interdépendant
Elargir la vision de l’Europe est extrêmement salutaire, à la fois pour réinscrire le projet dans une continuité plus longue que les seules dernières décennies de la construction européenne et pour faire une prospective plus large sur les opportunités futures. Mais faut-il pour autant confier cette mission de mise en récit aux artistes, intellectuels et scientifiques ?
Pourquoi aucun historien et aucune réflexion sur la mémoire européenne ?
Quoique conscient de l’importance du passé de l’Europe – cf. « Nous pouvons et devons relever les défis du monde actuel tout en tenant à distance les vieux démons qui hantent l’Europe » de José Manuel Barroso – aucun spécialiste de l’histoire et de la mémoire européennes ne semble parti prenante du projet.
Surtout, plusieurs initiatives préexistantes autour de cette problématique de dépoussiérer le récit de l’Europe ne semblent pas solliciter alors même qu’elles péréclitent.
D’une part, le programme « l’Europe pour les citoyens » qui prévoit une action autour d’une « mémoire européenne active » tente – sans véritable succès au delà de la journée européenne du souvenir instaurée en août – de « favoriser l’action, le débat et la réflexion dans le domaine de la citoyenneté européenne et de la démocratie, des valeurs partagées, de l’histoire commune et de la culture ». Ce « nouveau récit pour l’Europe » serait une occasion inespérée de relancer cette action pour lui donner un cadre et une mission spécifique.
D’autre part, le projet de maison de l’histoire européenne à Bruxelles qui vise à « mobiliser tous les outils disponibles pour favoriser une meilleure connaissance de l’histoire européenne et de la construction européenne » prévoit de s’ouvrir en 2014. La publication du manifeste sur le « nouveau récit pour l’Europe » – s’il prévoyait une caution historique sérieuse – pourrait constituer une actualité de choix pour lancer cette maison.
Force est de reconnaître que le projet d’un « nouveau récit sur l’Europe » tout en répondant à un besoin latent semble tomber un peu à côté, faute d’une dimension historique et mémorielle.




Le groupe politique au Parlement européen des conservateurs se positionne en 5e position sur Twitter avec une communauté comparativement moyenne de 3,8K de followers, une amplification moyenne de 132 retweets pour 100 tweets, une interactivité moyenne et une publication de 1,4 tweets par jour et 3 liens par semaine provenant de youtu.be, ecrgroup.eu, vimeo.com et facebook.com.
