Encore une vidéo de l’UE qui a failli faire un bad buzz. C’est au tour du Parlement européen de diffuser (temporairement) une vidéo « germanophobe » selon Courrier International. Après les polémiques autour des vidéos racistes et sexistes de la Commission européenne, il ne s’agit plus d’un problème isolé mais d’un phénomène. Pourquoi ?
Comment toucher des citoyens européens qui refusent de s’assumer ?
La « bévue de mauvais goût », selon Courrier International a été publiée furtivement « sur le site officiel du Parlement européen, sur son compte Facebook (récoltant près de 12 000 « J’aime ») et sur Youtube. Il s’agit d’une vidéo, « tournée entièrement en allemand qui se termine sur la phrase « Freedom of speech is a given in the EU » (La liberté d’expression est un fait dans l’UE) ».
Autrement dit, à chaque fail, il s’agit d’un enjeu important pour les institutions européennes (la liberté d’expression dans l’UE en l’occurrence). Mais surtout, du point de vue citoyen, en toute objectivité, ce sont bien des sujets importants.
Seulement voilà, nous refusons – pour tout un tas de raisons – que l’on s’adresse à nous en tant que citoyen : trop « chiant », trop inaudible dans la profusion des messages quotidiens, trop de méfiance avec les élites et à fortiori l’Europe ou alors pas assez de civisme, l’exemplarité n’étant pas vraiment au rendez-vous…
L’excès, le péché mignon de la communication européenne en ligne
La surenchère apparaît donc comme la seule porte étroite de sortie. Et il ne s’agit pas seulement de surenchère créative avec des outils de communication coûteux pour attirer et séduire. Il s’agit surtout de surenchère dans les références sollicitées.
Les institutions européennes se sentent obliger pour s’adresser aux citoyens au travers du média Internet non pas de le faire avec sérieux – sinon il y aurait personne – mais avec décalage, humour et donc avec le risque d’être mal entendu ou mal interprété.
Le paradoxe de la communication européenne, en particulier de la communication digitale, est total. Soit, les institutions européennes se comportent telles qu’il est attendu qu’elles le fassent et c’est l’indifférence et l’incapacité à toucher le moindre public. Soit, les institutions européennes s’émancipent de l’étiquette et alors le contact s’établit avec les citoyens de base, mais alors au péril de certaines convenances, tantôt légitimes, tantôt prétexte à faire taire l’Europe.