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Regards croisés à l’échelle française et communautaire : quelle place pour la publicité dans l’audiovisuel ?

La télévision est notre première source d’information et de divertissement. Chacun d’entre nous passe en moyenne trois heures par jour à regarder les actualités, le sport, des films et d’autres programmes.

Le secteur de l’audiovisuel représente plus d’un million d’emplois dans l’UE. De gros intérêts commerciaux y sont liés, ainsi que des questions de diversité culturelle, de service public et de responsabilité sociale.

Chaque gouvernement mène sa propre politique audiovisuelle, tandis que l’Union définit les règles de concurrence : deux positions qui peuvent expliquer les différences de perspectives entre les enjeux français et communautaire…

En France

Vif débat depuis la conférence de presse, le 8 janvier, du président de la République autour de la suppression brutale et définitive annoncée sur les chaînes du service public de l’audiovisuel.

Quel serait l’objectif principal des pouvoirs publics :

  • redéfinir le cahier des charges afin de préserver l’« exception culturelle » de la France ?
  • protéger les téléspectateurs de l’invasion de la publicité commerciale, au moins sur l’audiovisuel public ?
  • libérer les chaînes publiques de la pression de l’audimat ?
  • assurer un financement par l’impôt (certain) plutôt que par les annonceurs (incertain) ?

A l’échelle communautaire

En décembre dernier, les Etats membres ont adopté la directive « Services de médias audiovisuels sans frontières » dont l’objectif principal est de moderniser la publicité.

Le texte prévoit de créer un échange constructif entre une obligation fondamentale de respecter des obligations (notamment la protection des mineurs et de la dignité humaine), une incitation à améliorer l’accessibilité pour les personnes souffrant de déficiences visuelles ou auditives et une plus grande souplesse de financement de contenus audiovisuels au moyen de nouvelles formes de communication commerciale : assouplissement pour insérer de publicités ou placer des produits dans les programmes.

Le point de vue de Laurent Wauquiez sur la communication politique aujourd’hui

Face à l’omniprésence de la communication, qui semble caractériser la politique depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, Laurent Wauquiez, porte-parole du gouvernement, s’interroge dans la revue Commentaire de cet hiver (N°120) pour savoir si « derrière de simples changements de technique politique » ne se joue pas « en réalité une mutation profonde de notre démocratie ».

Contestant l’idée que la pratique politique contemporaine aurait sombrer dans la communication face à une période ancienne où la politique aurait été dans l’action, Laurent Wauquiez apporte une démonstration historique que la communication politique est une tension permanente entre la parole politique, fruit d’une aspiration à la vérité et de l’habilité sophistique ou démagogique et le secret.

  • La Grèce serait ainsi à la fois le berceau des joutes oratoires et le lieu du secret mystique lié au sacré ;
  • Machiavel aurait enseigné la pratique de la vérité et de l’artifice ;
  • Louis XIV aurait pratiqué à la fois la représentation de la Cour et le secret d’Etat ;
  • La IIIe République aurait été le régime de l’éloquence parlementaire et du secret de la conquête coloniale ;
  • De Gaulle aurait été à la fois l’homme de l’ORTF et des négociations secrètes sur l’indépendance de l’Algérie…

Mais alors, qu’y aurait-il de nouveau aujourd’hui ? Avec les chaînes d’information en continu, les blogs et les Wikis sur Internet… nous entrons dans « l’ère de la transparence ». En politique, le secret est dorénavant impossible : « le politique est en permanence dans l’œil des médias ».

Par ailleurs, les citoyens n’ont jamais été autant informés (même si la « mal info » renforce la confusion) et leur désir d’interaction n’a jamais été aussi fort.

Ainsi, Laurent Wauquiez établit comme un fait que le pouvoir ne peut plus maintenir une gestion asymétrique de la parole : ce serait la fin du machiavélisme, davantage par nécessité que par vertu…

Comment le politique peut-il alors retrouver des marges de manœuvre dans sa communication ? Comment faire entendre sa voix – sans craindre « la dictature de la formule » qui réduit le discours à des mots – pour faire émerger une ligne politique ?

Il convient pour le politique de se recréer des espaces d’action, notamment au travers de la gestion de son calendrier pour imposer ses propres problématiques aux médias.

Le politique doit également favoriser la hiérarchisation des informations pour éviter que les citoyens se transforment en consommateur d’information.

Dans les réformes, la communication doit être engagée très en amont afin de suivre le schéma suivant :

  • lancer la réflexion en produisant un Livre Vert rassemblant les pistes de réflexion des experts ;
  • soumettre à consultation publique par le biais d’Internet afin de connaître les avis des citoyens ;
  • rédiger un Livre Blanc contenant des propositions concrètes, inspirées des apports précédents et donc issues du dialogue et de la négociation ;
  • discuter au Parlement et laisser la décision finale au chef de l’exécutif.

Le politique doit adopter « une posture d’écoute et d’ouverture » sur « le terrain » afin d’être un véritable accoucheur d’idées.

Il faut laisser toute sa place à l’interactivité pour que les citoyens participent à la décision politique.

Afin d’éviter le morcellement de la société en tribu communautaire, le politique doit créer du lien (et donc adapter sa communication à sa cible) pour concilier les intérêts et faire émerger l’intérêt général.

Face au déclin des idéologies, le politique doit « oxygéner le débat avec des idées nouvelles » et explorer des territoires entachés par le confort des tabous ou l’immobilisme.

Conclusion : Reste avec la pratique quotidienne une manière de trouver une voie pour que cette nouvelle communication ne stérilise pas l’action et ne se résume pas par le triomphe du politiquement correct.

Le français est moribond à la Commission européenne

Dans le quotidien Libération, le correspond à Bruxelles, Jean Quatremer note que « la dérive anglophone de la Commission européenne s’accélère ».

En moins de dix ans, le français est devenu une langue minoritaire au sein de l’exécutif européen, seuls 14% des documents sont encore rédigés en français. Pire, la communication externe de la Commission se fait presque uniquement en anglais.

Au mépris de la règle non écrite de l’équilibre entre les nationalités, le service du porte-parole, dirigé par l’Allemand Johannes Laitenberger, est devenu un vrai bastion anglophone. Sur 36 porte-parole, 9 sont britanniques et 4 irlandais, soit un tiers d’«English native speaker» !

Un tel déséquilibre linguistique n’a pas de précédent. Jean Quatremer remarque d’ailleurs qu’un porte-parole parlant ou écrivant mal le français pourra être recruté sans problème alors qu’un tel handicap en anglais est un obstacle définitif. A Paris, on se dirait «préoccupé» par ce déséquilibre.

Perspectives de la communication européenne pour 2008

Que peut-on envisager comme tendances pour la communication européenne en 2008 ?

Pour 2008, on peut considérer que l’enjeu principal de la communication européenne demeure inchangé : la communication européenne doit conserver son objectif de rapprocher les citoyens de l’Europe.

Avec l’échec du référendum sur le projet de Constitution européenne en France et en l’absence de « plan B », la Commission européenne a mis en place, en 2005, un plan D comme Démocratie, Dialogue et Débat, dont l’objectif est à d’impliquer les citoyens dans la réflexion sur l’avenir de l’Europe.

En 2008, le temps est venu de passer à des actions plus opérationnelles. A cet effet, la Commission pourrait mettre en place un plan, orienté davantage vers une implication plus concrète des citoyens dans la construction de l’Europe locale et quotidienne. Ce plan « A » fonde sa stratégie sur une triple exigence :

  • vaincre l’Appréhension des citoyens à l’égard de l’Europe,
  • favoriser l’Appropriation des sujets européens pour, enfin,
  • susciter un sentiment d’Adhésion à l’Europe.

La Présidence française de l’UE pourrait s’inspirer de ce plan pour relancer le projet européen au travers d’une campagne de communication permettant à la fois de recueillir les remarques des citoyens et de les informer sur les institutions et politiques européennes. Cette démarche permettrait de modifier en amont l’orientation des actions européennes et d’augmenter l’adhésion en aval des citoyens.

Vœux 2008 : une année placée sous le signe de la culture

Meilleurs vœux aux passionnés de communication européenne !

Comme nous l’avons déjà signalé dans ce blog, 2008 a été nommée « Année européenne du dialogue interculturel ». Par ailleurs, la France organisera au 2nd semestre une saison culturelle européenne. Dorénavant, deux capitales européennes de la culture ont été sélectionnées pour 2008 : Liverpool (UK) et Stavanger (Norvège)…

Le contexte

Conçu pour « contribuer au rapprochement des peuples d’Europe », le projet européen de « capitale européenne de la culture » existe depuis 1985. Depuis, la popularité de cette initiative n’a cessé d’aller croissant. Les villes désignées ces dernières années comme capitales européennes de la culture étaient les suivantes:

  • 2003: Graz (Autriche)
  • 2004: Gênes (Italie) et Lille (France)
  • 2005: Cork (Irlande)
  • 2006: Patras (Grèce)
  • 2007: Luxembourg (Luxembourg) et Sibiu (Roumanie)

Les événements

Liverpool donnera le coup d’envoi de ses activités le 12 janvier 2008 avec le spectacle « Liverpool The Musical », un événement qui marquera l’inauguration du tout nouvel espace de la Liverpool Arena, sous la houlette de l’un des anciens Beatles, Ringo Starr, et de Dave Stewart du groupe Eurythmic. Plus tard dans l’année, le 1er juin, un autre ancien chanteur des Beatles, Sir Paul McCartney, fera les gros titres, à l’occasion du « Liverpool Sound Concert » (Anfield Stadium). Le programme de la ville associe la « Liverpool Culture Company » à de grandes institutions culturelles, des artistes de renom et des endroits prestigieux dans toute la région de Liverpool. La majorité des événements prévus au cours de l’année 2008 seront gratuits.

Stavanger décline un programme ambitieux : OPEN PORT, deux mots reflétant la volonté d’ouverture sur le monde. Stavanger s’adresse à tous ceux qui n’ont jamais pensé pouvoir développer une activité créative ainsi qu’à tous ceux dont l’exercice des formes d’art les plus exigeantes constitue le pain quotidien. Le programme de 2008 de la ville réunira des artistes locaux, régionaux et nationaux et les forces créatrices les plus puissantes de la scène internationale. Le 12 janvier 2008, toutes les municipalités du comté participeront à l’inauguration du programme de Stavanger, Capitale européenne de la culture. Chaque municipalité créera un événement fondé sur l’un des thèmes suivants : Rythmes, Mondes et Tons, Lumière et Nature. La population sera conviée à écouter de la pop et du rock underground, de la musique folklorique et des fanfares norvégiennes et à participer à la fête d’inauguration sous un chapiteau géant. Voir le site Internet de Stavanger 2008