La scène bruxelloise, jadis connue comme l’un des plus grands centres de lobbying va-t-elle dorénavant se faire remarquer comme le lieu le plus innovant avec un nouveau lobbying digital, transparent, d’expertises et d’arguments qui viendrait supplanter le vieux lobbying d’officines et d’alcôves ?
Le digital révolutionne le lobbying : toutes les positions des parties prenantes sont déjà largement accessibles
Qu’il s’agisse des positions des eurodéputés (dépôt d’amendements, votes par articles) ou des positions des différents groupes d’intérêt, il est aujourd’hui possible d’accéder en ligne à toutes ces informations autrefois réservée à quelques initiés.
La plateforme « Contexte Lab/Positions » se présente par exemple comme une « base de données » qui répertorie quotidiennement déjà plus de 2000 prises de position des parties prenantes dans le débat public français et européen, provenant de plus de 400 organisations référencées dans les registres de lobbying de l’Assemblée nationale, du Parlement européen et de la Commission européenne.
Prenons le travail remarquable de Lobbyplag – dans le prolongement du « Europarl Hackathon » visant à développer l’accès aux données publiques – qui offre une visualisation détaillé de la future législation européenne en matière de protection des données personnelles : l’intégralité du texte initial et des amendements – par groupes politiques ou députés européens – est consultable ; permettant de classer les élus les plus pro ou anti sur le sujet.
Encore plus fort, Lobbyplag – dont le modèle devrait être appliqué à tous les textes importants – propose une comparaison entre les positions des lobbies et les amendements déposés par les élus.
Le digital responsabilise le lobbying : toutes les actions des parties prenantes seront potentiellement intelligibles
Toute une série de faits concoure à rendre le digital à la fois de plus en plus indispensable, mais surtout facteur de responsabilisation des parties prenantes :
- importance renouvelée de l’action résolue des ONGs pour la transparence ;
- impact renforcé des dossiers numériques sur les règlementations européennes ;
- obligation à terme des registres de la transparence pour les lobbies au Parlement européen et à la Commission ;
- volonté affirmée des citoyens avertis de visualiser et de contrôler les activités de lobbying ;
- outils modernisés pour exploiter à moindre frais de vastes bases de données…
Demain, il sera très vraisemblablement possible de trouver sur chaque législation et pour chaque partie prenante les positions qui ont échouées ou réussies et de rendre intelligible des parcours, des décisions qui aujourd’hui ne se comprennent pas pleinement.
Selon le blog « Nouveau lobbying » dans « Le digital au service d’un lobbying responsable » : « Aidé par le numérique, par l’essor du travail collaboratif en ligne et le développement des réseaux sociaux, un nouveau lobbying, responsable, se développe. ».
Ainsi, le digital est en train d’« überiser » – selon l’élément de langage à la mode – le lobbying européen.