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Siim Kallas : un point de vue « hérétique » sur la communication de l’UE

Commissaire chargé de l’administration, de l’audit et de la lutte anti-fraude depuis 2004, Siim Kallas, ancien Premier ministre, ministre des Finances et ministre des Affaires étrangères de l’Estonie affirme, dans une interview à Euractiv, quelques opinions qu’ils jugent lui-même « hérétiques » sur la communication de l’UE. A vous de juger…

« Je ne pense certainement pas que le poste de Commissaire à la communication est un travail particulièrement facile. »

Contrairement à la tentation courante visant à accuser facilement la communication de tous les maux, Siim Kallas déplore la tendance des Commissaires à présumer que leurs programmes sont bons mais que la communication est mauvaise. Selon lui, il est toujours plus facile de blâmer le manque de communication que l’échec des initiatives ou des politiques.

« Les gouvernements et les parlements nationaux doivent coopérer avec les institutions européennes dans la communication des politiques de l’UE auprès des citoyens »

Interrogé sur ce qui pourrait être fait pour renforcer la confiance des citoyens dans le projet européen, l’ancien Premier ministre estonien estime qu’il faut communiquer sur l’Europe par les États membres :

  • « Si les gouvernements nationaux profèrent, dans leur pays, des critiques faciles sur l’Union européenne, alors personne ne peut surmonter cette difficulté »
  • « Pour les parlements nationaux, c’est la même chose. Si les élites nationales exercent une attitude anti-européenne, alors les citoyens auront aussi cette attitude.

Ainsi, si les parlements nationaux et les gouvernements sont pro-européens, les citoyens seront également pro-européens ». Quoique cette vision soit sans doute un peu trop mécanique, il est exact de reconnaître qu’« il est impossible d’établir des liens directs entre Bruxelles et les États membres, en contournant les gouvernements nationaux ».

En somme, Siim Kallas s’inscrit dans le sillage de la stratégie de Margot Wallström, symbolisée par la déclaration « Communiquer sur l’Europe en partenariat ».

De surcroit, Siim Kallas souscrit au dialogue politique entre la Commission européenne et les parlements nationaux porté également par Margot Wallström. Quoique lui n’ait lui-même réalisé que 4 interventions auprès de parlements nationaux, « le dialogue de la Commission avec les parlements nationaux atteint de nouveaux sommets » puisque « les membres de la Commission ont participé à 550 réunions avec les parlements nationaux entre 2005 et 2009 », selon un communiqué du 28 septembre dernier.

« La communication est logiquement aligné sur la transparence »

Responsable de la politique de transparence des activités de lobbying et des bénéficiaires des fonds européens, Siim Kallas estime que ces activités à devraient « aller main dans la main » avec la politique de communication de l’UE.

Ainsi, pour Siim Kallas, la stratégie de communication de la Commission européenne doit conserver les Etats membres comme relais effectifs et efficaces et y ajouter comme cible les lobbies, autre relais d’influence. Alors vous avez dit « hérétique » ?

Initiative européenne pour la transparence financière

Dans le cadre de l’initiative européenne en matière de transparence poursuivie par la Commission européenne depuis 2005, un site Internet est lancé afin de permettre aux citoyens européens d’accéder librement à toutes les données relatives aux bénéficiaires des fonds directement gérés par la Commission et ses agences exécutives.

Selon le communiqué, parallèlement, tous les États membres devraient mettre en place un site Internet sur lequel seront publiées des informations sur les paiements versés par le Fonds européen agricole pour le développement rural.

Grâce à cette initiative responsabilisante pour les gestionnaires de programmes de l’UE et quasi unique pour des administrations publiques dans le monde, le débat démocratique sur la meilleure utilisation possible du budget de l’UE devrait être relancé.

Vers une législation européenne pour rendre la blogosphère plus transparente

Dans un projet de rapport sur la concentration et le pluralisme dans les médias dans l’UE adopté par la commission « Culture » du Parlement européen, les eurodéputés proposent d’agir pour rendre la blogosphère plus transparente…

Les blogs : un fait de société

Le nombre de blogs – estimé à 100 millions sur la toile – explose littéralement : 120 000 blogs seraient créés chaque jour à l’échelle planétaire, illustrant ainsi le succès mondial de cet outil d’expression libre et interactive.

Sur les blogs, on trouve de tout (des opinions, des photos, des vidéos) et tout le monde (particuliers, artistes, journalistes, politiques).

Les blogs : des enjeux légaux

Cette diversité des contenus et des blogueurs n’est pas sans poser des problèmes :

  • transparence du statut des auteurs et éditeurs (particuliers ou professionnels de l’influence)
  • incertitudes quant à « l’impartialité et la fiabilité des contenus, la protection des sources, l’applicabilité des codes d’éthique et l’attribution des responsabilités en cas de poursuites en justice » (protection de la propriété intellectuelle – vidéos notamment – ; respect de la vie privée – photos ou propos diffamatoires notamment ; – et absence éventuelle de droit de réponse).

Un label qualité pour les blogs

A titre personnel, la députée estonienne Marianne Mikko (Parti Socialiste Européen), auteure du projet de rapport, propose d’encourager la labellisation volontaire des blogs, « en fonction des responsabilités professionnelles et financières et des intérêts de leurs auteurs et éditeurs » afin de renforcer la transparence de la blogosphère.

La communication européenne passe aussi par la transparence des institutions de l’UE

L’une des missions de la communication européenne consiste à ouvrir l’accès du public aux informations et documents des institutions communautaires.

Selon le Rapport annuel du Médiateur européen, sur les 3 211 plaintes reçus en 2007 de citoyens de l’UE, d’entreprises, d’ONG et d’associations ; un nombre record d’enquêtes menées portait sur le manque de transparence des institutions de l’UE.

Dans le communiqué de presse, P. Nikiforos Diamandouros, le Médiateur européen estime que « les plaintes concernant le manque de transparence sont une opportunité pour les institutions et les organes de l’UE de démontrer leur volonté d’ouverture ».

Il est à souhaiter que la Commission européenne prenne en compte – dans sa stratégie de communication – le droit d’accès du public aux informations et documents communautaires.