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Corrélation entre connaissance du fonctionnement de l’Union européenne et soutien à l’intégration européenne ?

Réalisé par la Direction Générale Communication de la Commission européenne à la suite de sa création en mai 2006, l’Eurobaromètre : « Les citoyens européens et l’avenir de l’Europe. Étude qualitative dans les 25 Etats membres » soulève la question de savoir dans quelle mesure une meilleure connaissance du fonctionnement de l’UE (objectifs, institutions et politiques) favorise un meilleure soutien des citoyens à l’égard de l’intégration communautaire ?

Méconnaissance caractérisée du fonctionnement de l’UE

Les institutions communautaires sont mal ou très mal identifiées par les Européens :

  • le Parlement européen : la meilleure notoriété, « même quand on n’en connaît que le nom, celui-ci suggère simplement un organe de même nature que celle d’un Parlement national » ;
  • la Commission européenne : souvent connue de nom, mais son rôle est généralement flou – parfois un organe de « supervision » ou de « contrôle », ce qu’elle n’est pas ; rarement un rôle d’initiative ou de « proposition », ce qu’elle est ;
  • le Conseil : pratiquement inconnu en tant qu’institution et confusion évidente entre Conseil européen et Conseil de l’Union européenne.

Par ailleurs, les attributions respectives des différentes institutions et les modes de prise de décisions sont toujours perçus comme complexes et pratiquement ignorés.

Les analystes concluent que « dans tous les cas, les perceptions sont extrêmement confuses, et hypothétiques, quand elles ne sont pas purement et simplement inexistantes ».

Ainsi, les Européens seraient « incapables d’émettre une opinion fondée au-delà de leurs impressions plutôt négatives, avec l’idée de complexité, d’opacité, de lenteur des processus ou de faible efficacité ».

Réactions contrastées à une présentation résumée du fonctionnement de l’UE

Le fonctionnement institutionnel de l’UE est ainsi résumé :

  • l’UE fonctionne selon le principe de partage de souveraineté ;
  • les États-membres se mettent d’accord pour prendre des décisions communes prises à l’unanimité ou à la majorité qualifiée au sein du Conseil et adopter une législation commune dans certains domaines – ces décisions doivent également être votées par le Parlement européen ;
  • dans d’autres domaines, les décisions restent de la responsabilité de chaque pays, sans aucune intervention de l’Union européenne.

Les réactions des Européens indiquent que cette présentation :

  • clarifie des notions jusque là très largement incomprises ;
  • accrédite l’idée que l’UE n’est pas, ou est moins une « hydre tentaculaire » cherchant à intervenir dans tous les domaines puisqu’il en reste qui sont de la compétence nationale exclusive ;
  • montre que les décisions ne sont pas prises par des responsables totalement anonymes dans une « tour d’ivoire ».

Néanmoins, cette présentation « ne suffit pas à informer pleinement et à entraîner l’adhésion », des critiques et des questions étant émises sur :

  • les domaines respectifs de compétences communautaire et nationale : des exemples concrets seraient nécessaires ;
  • les domaines respectifs de décisions à la majorité ou à l’unanimité – même demande de précisions sur les champs d’application ;
  • la réalité de l’application de ces principes dans la pratique, en particulier la souveraineté partagée et la majorité qualifiée.

Ainsi, les Européens ne seraient pas fondamentalement influencés dans leur opinion sur la construction européenne par une meilleure compréhension du fonctionnement de l’UE.

Corrélation entre image de l’Europe perçue par les citoyens dans les médias et jugement des citoyens sur le traitement de l’Europe par les médias ?

L’analyse approfondie des résultats de l’Eurobaromètre 68 « l’opinion publique dans l’UE » commandité par la DG Communication et publié en décembre 2007 soulève la question de savoir dans quelle mesure le traitement de l’information sur l’Europe par les médias participe à la construction de la perception et des attitudes des citoyens à l’égard de l’Europe ?

L’appréciation quantitative du traitement de l’actualité européenne par les médias

L’opinion des Européens sur la manière dont leurs médias nationaux traitent l’UE varie selon le média en question :

  • Presse : une petite majorité – en baisse – estime que la presse traite suffisamment de l’UE ;
  • Télévision : une majorité – en hausse – estime que la TV traite trop peu de l’UE ;
  • Radio : une petite majorité – en forte progression – estime que la radio traite trop peu de l’UE.
  • Internet : une majorité des Européens n’est pas en mesure de répondre à cette question.

A titre illustratif, les Français sont parmi les plus nombreux à penser que les médias parlent trop peu de l’Union européenne.

Une appréciation qualitative du traitement de l’Union européenne par les médias

La grande majorité des Européens estiment que les médias parlent de l’Union européenne de façon objective (53% pour la télévision et 51% pour la radio et la presse écrite). De nouveau, avec Internet, une majorité des personnes interrogées s’abstiennent de répondre à la question.

A titre d’exemple, au Royaume Uni et dans une moindre mesure aux Pays-Bas, les répondants estiment plus souvent que leurs médias traitent de l’UE de façon trop négative.

Corrélation entre l’image de l’UE perçue par les citoyens dans les médias et le jugement des citoyens sur le traitement de l’Europe par les médias

En général, les Européens qui ont une image positive de l’UE ont tendance à penser que les médias nationaux présentent l’UE de façon objective.

Inversement, ceux qui ont une image négative de l’UE ont tendance à croire que l’UE est présentée de manière trop positive dans leurs médias nationaux.

Il semble donc qu’il y ait une corrélation entre l’objectivité perçue des médias et l’attitude générale des citoyens à l’égard de l’Union.

Bien que les analystes de l’Eurobaromètre reconnaissent qu’ils ne peuvent pas établir un lien causal entre les deux, ils estiment légitime de se demander dans quelle mesure le traitement de l’information participe à la construction de la perception et des attitudes des citoyens à l’égard de l’Europe.

Elections européennes : comment comprendre le paradoxe des attentes des citoyens européens ?

La Direction générale de la Communication du Parlement européen a fait réaliser en octobre / novembre 2008 un Eurobaromètre (EB Standard 70) : « Elections européennes 2009 : les attentes des Européens » consacré spécifiquement aux élections européennes de juin 2009.

Il ressort de cette enquête des attentes paradoxales de la part des citoyens européens :

  • d’une part, les inquiétudes économiques et sociales (croissance, chômage, inflation et pouvoir d’achat) sont au cœur des enjeux de la campagne des élections européennes ;
  • d’autre part, les craintes liées à la sécurité globale (insécurité, lutte contre le changement climatique, immigration, terrorisme) sont au cœur des priorités fixées par les citoyens aux futurs eurodéputés.

Comment comprendre l’articulation entre les attentes socio-économiques des électeurs et les attentes sécuritaires des citoyens ?

Des préoccupations socio-économiques pour thèmes de campagne aux élections européennes

Face à la crise, les électeurs européens souhaitent que la campagne s’oriente autour de thèmes de court terme tels que la croissance économique (51%), le chômage (49%, l’inflation et le pouvoir d’achat (47%). Les électeurs attendent au plus vite des hommes politiques des solutions individualisées.

En revanche, les thèmes relatifs aux perspectives à long terme ne sont pas au cœur des craintes d’aujourd’hui : le maintien du modèle social européen, notamment dans le monde, ne recueille que 13%.

Des besoins de protection pour priorités du futur Parlement européen

A moyen terme, la future institution européenne issue du suffrage universel doit se fixer pour priorité, selon les citoyens européens :

  • une politique européenne de sécurité collective (PESC) permettant à l’UE de faire face aux crises internationales (36%) ;
  • la protection renforcée du consommateur et de la santé publique (33%) ;
  • le lute contre le changement climatique (31%).

En revanche, la coordination des politiques économiques, budgétaires et fiscales ne vient qu’au septième rang, avec 26% ; alors que ces préoccupations dominent les thèmes de campagne.

Ainsi, les Européens distinguent les enjeux qui relèvent du temps électoral et qui s’articulent autour de préoccupations relativement individuelles des enjeux plus collectifs que l’institution du Parlement européen sera chargée de traiter.

Eurobaromètre : 35 ans au service de la compréhension de l’opinion publique européenne

L’Eurobaromètre est lancé en 1973 par la Commission européenne sous la forme d’une enquête de suivi régulier des attitudes sociales et politiques des citoyens européens vis-à-vis de l’UE et de ses institutions. Un colloque, organisé à Sciences-Po Paris les 21 et 22 novembre 2008, revient sur les enjeux liés à l’opinion publique européenne…

Mieux comprendre l’opinion publique européenne

Les Eurobaromètres standards mesurent régulièrement les attitudes sociales et politiques des citoyens européens. Ces enquêtes d’opinion sont menées au printemps et à l’automne de chaque année auprès d’environ 1 000 personnes par sous la forme d’entretiens en face à face.

Les Eurobaromètres spéciaux sont effectués à la demande des différentes directions générales de la Commission européenne. Ils utilisent la même méthodologie que les Eurobaromètres standard.

Les Eurobaromètres flash sont des entretiens téléphoniques effectués dans tous les États membres de l’UE, les pays candidats, les pays de l’AELE et les Etats-Unis. Ils ne comportent qu’un seul sujet ou ne sont demandées que par une seule DG. Ils sont programmées ponctuellement ou à la demande. Les résultats sont disponibles rapidement et l’outil permet de mener des recherches parmi des groupes cibles spéciaux aussi bien que parmi le grand public.

Les études qualitatives constituent un outil spécial destiné à une recherche approfondie sur l’opinion publique. Il s’agit d’investigations approfondies des attitudes, des motivations, des sentiments et des réactions du grand public ou de groupes sociaux sélectionnés sur des notions ou des sujets déterminés. Les données sont récoltées en utilisant des groupes types ou au moyen d’entretiens individuels.

Mieux impliquer les citoyens lors des prochaines élections européennes

La Commission européenne souhaite envisager une meilleure traduction des résultats des sondages d’opinion dans la stratégie de communication, pendant la campagne électorale des élections au Parlement européen. En particulier, la Commission européenne souhaite utiliser au mieux les conclusions des enquêtes afin d’identifier et de travailler sur les facteurs influençant le taux de participation aux élections du PE.

Quelle est le point de vue du grand public et des leaders d’opinion sur l’information et la communication européennes ?

Afin de mieux comprendre l’information et la communication européennes, la Commission européenne a enquêté auprès du grand public et des décideurs et leaders d’opinion (directeurs des grandes entreprises, rédacteurs des médias nationaux, parlementaires, hauts fonctionnaires, responsables syndicaux)…

Une connaissance de l’UE limitée à des raisons professionnelles

Si les leaders d’opinion européens se distinguent par une meilleure connaissance des institutions européennes et sont mieux informés de l’actualité de l’UE, les raisons en sont surtout professionnelles : 77% des décideurs déclarent qu’il est important professionnellement d’être informé sur l’UE contre 5% du grand public.

Des sources d’information « bricolés »

Alors que le grand public compte sur la télévision et la presse écrite pour l’informer, les leaders d’opinion s’appuient essentiellement sur « des canaux informels et internes pour obtenir des informations sur les décisions européennes qui les concernent directement ».

Un jugement partagé pour un effort d’information et de communication

Décideurs et grand public s’accordent, en revanche, à considérer que la communication des gouvernements nationaux sur l’UE pourrait être améliorée (65% et 73%), ainsi que l’information par les médias (72% et 62%), dont ils attendent qu’ils rendent plus visibles les dossiers européens au niveau national.

Eurobaromètre 189 – Septembre 2006 :

Auprès du grand public

Auprès des décideurs