Logo de la Présidence française de l’UE

Le logo de la PFUE, qui démarre le 1er juillet prochain, a été présenté hier par le ministre des Affaires étrangères et européennes, Bernard Kouchner…

Deux drapeaux et une URL

Sur fond blanc, le drapeau européen est collé au drapeau français. En toile de fond une seule indication : UE2008.fr, l’URL du site de la PFUE.

Un territoire graphique traditionnel et institutionnel

Dessiné par Philippe Starck, l’emblème de la future Présidence française vise à montrer que « la France ne se dilue pas dans l’Europe » selon Bernard Kouchner.

Utilisant l’un des symboles républicains les plus anciens – le drapeau tricolore – ce logo met en valeur l’implication des pouvoirs publics français au détriment de la dimension citoyenne, pourtant revendiquée.

Alors que la modestie semble être le nouveau mot d’ordre dans la préparation de la PFUE, l’identité visuelle un peu cocardière de ce logo semble davantage illustrer la Présidence française au détriment de la dimension européenne.

Par ailleurs, ce logo n’est pas sans rappeler la photo officielle du Président de la République.

Et vous, que pensez-vous du logo de la PFUE?

Lancement du site officiel de la Présidence française de l’UE

A peine un mois avant le lancement de la PFUE, le 1er juillet prochain, le site officiel eu2008.fr vient d’être mis en ligne….

home_ue2008.fr

Une arborescence simplifiée

Contrairement aux sites des présidences précédentes que lacomeuropéenne avait audités, le site de la PFUE privilégie un nombre réduit de rubriques : Présidence du Conseil / Union européenne / Politiques / Bienvenue en France / Saison culturelle européenne. Les rubriques fonctionnelles (Calendrier / Actualité / Médias) seront sans doute prochainement activées ainsi que le rich media (audio et vidéo)…

Une diversité linguistique renforcée

Alors que les sites des présidences précédentes proposaient un choix des langues composé des langues de travail de l’UE : l’anglais et le français et de la langue nationale de l’Etat exerçant la Présidence, le site de la PFUE est traduit en allemand, anglais, espagnol et italien. Un effort qui nécessite neuf traducteurs pour proposer les articles et communiqués de presse de la Présidence dans ces cinq langues de navigation du site.

Un outil éventuellement pérenne

Selon Euractiv, si le traité de Lisbonne est ratifié début 2009, le Secrétariat général du Conseil de l’UE – l’autorité administrative chargée de l’organisation de la Présidence de l’UE – pourrait héberger à terme le site de la PFUE alors que jusqu’à présent les sites mis en place par chaque Etat membre étaient limités aux 6 mois de leur présidence.

Une équipe éditoriale dédiée

La plateforme Internet de la Présidence française compte sept rédacteurs.

Une communication centralisée

Le parti-pris pour le site de la PFUE est d’en faire – toujours selon Euractiv – « le seul vecteur de communication du gouvernement autour de la PFUE ». Autrement dit, les sites des ministères devront systématiquement renvoyés vers cet unique portail.

Des relations presse modernisée

Selon Euractiv, un système de push SMS sera mis en place à destination des journalistes afin de les informer en temps réel des décisions prises pendant les réunions officielles.

Défense nationale et Union européenne

Avec le développement d’une politique européenne de sécurité et de défense (PESD), l’UE s’impose progressivement sur la scène internationale…

La PESD

Ayant pour objectifs de faire face aux nouvelles menaces, de lutter contre le terrorisme et d’œuvrer pour la paix, la PESD conduit à l’heure actuelle deux opérations militaires (l’EUFOR Tchad-République Centrafricaine et l’ALTHEA en Bosnie-Herzégovine) ainsi que huit opérations civiles à travers le monde

La Journée de l’Europe

En 2008, pour la deuxième année consécutive, la Défense a fêté la construction européenne en organisant un séminaire à l’Ecole navale, à Brest où étaient conviés des élèves officiers de marine de quelques écoles navales européennes.

Préparation de la Présidence française de l’UE

En vue de la PFUE, la Délégation à l’information et à la communication de Défense (DICoD) a organisé, le 29 mai dernier, un voyage de presse à Bruxelles afin de dresser un état des lieux et de donner les priorités de la PESD au cours du prochain semestre.

Le point de vue de Jacques-René Rabier sur la communication européenne

Dans un entretien à EurActiv, Jacques-René Rabier, le fondateur de ce qui est devenu la DG Communication de la Commission européenne, et ancien collaborateur de Jean Monnet précise sa vision de la communication européenne. Extraits…

Vous venez de participer au Congrès de l’Europe de La Haye, organisé par le Mouvement européen. Cet évènement a essayé de recueillir, filtrer et discuter « 60 idées pour l’Europe « , présentées aux Présidents des Institutions européennes. Ce type d’initiative peut-il rendre l’Europe plus démocratique ? Des thèmes vous ont-ils marqué ?

L’initiative est intéressante, moins peut-être parce qu’elle apporte aux décideurs (ou aux chercheurs) que par ce qu’elle incite les répondants à réfléchir, imaginer et…répondre. On retrouve dans ces 60 idées – et plus encore dans le classement qui en a été fait par les participants au Congrès – des thèmes qui sont largement traités par les médias : ce que j’appellerai, sans connotation péjorative, la « rhétorique ambiante ».

Qu’est-ce qui manquait, par exemple : l’avenir imaginé (ou souhaité) pour l’Union européenne à l’horizon 2068, puisqu’il s’agissait, cette année, à La Haye, de rappeler les progrès obtenus depuis 1948.

Vous êtes le fondateur de ce qui est devenu la Direction Générale de la communication de la Commission. Depuis toujours, celle-ci semble hésiter entre information et communication. Quelle approche recommandez-vous ?

Les mots ont une certaine importance…(« Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde », disait Albert Camus). Information, au sens habituel, c’est donner forme, ou tout au moins une aptitude à prendre connaissance; communication, c’est établir une relation en vue de transmettre quelque chose à quelqu’un. Je n’en fais pas une querelle de vocabulaire, mais, pour simplifier mon propos, je dirais que la communication c’est le tuyau, et l’information ce que l’on veut (ou tout au moins ce que l’on souhaite) faire passer…

A un cours que je donnais en 1965 à l’Institut d’Etudes Européennes de l’Université libre de Bruxelles, j’avais donné comme titre : « L’information des Européens et l’intégration de l’Europe » ; cela signifie que, dans ma conception, l’information n’est pas neutre ; elle annonce les couleurs et, bien sûr, suscite la discussion, en prenant garde de ne pas dériver vers la propagande et l’endoctrinement. Son contenu : des « news », évidemment, mais aussi des valeurs et des symboles. Toutes les institutions de l’Union européenne devraient contribuer à cette politique d’information du public, et je dirais plutôt des citoyens et citoyennes.

Mais je pense que chaque institution doit agir selon sa propre compétence. Une concertation est évidemment nécessaire ; elle pourrait, par exemple, prendre la forme d’une meilleure utilisation concertée de l’ « Eurobaromètre ». Le Parlement européen devrait, en ce domaine, jouer un rôle beaucoup plus important.

A l’initiative de la Vice Présidente Wallström, la Commission a réagi aux référendums Français et Néerlandais en lançant le Plan D « Dialogue, Débat, Démocratie ». Qu’en pensez-vous? Le nouveau Président du Comité des Régions Luc Van Brande suggère un « quatrième D » : Décentralisation : comment feriez-vous cela ?

« Dialogue, Débat, Démocratie, Décentralisation »: je n’ai rien à ajouter. C’est un beau programme. Encore faut-il du courage pour l’appliquer. La Commission européenne a un rôle capital à assumer, sous le contrôle évidemment du Parlement européen. Elle ne doit pas se défausser de ses responsabilités politiques propres sur les Etats membres, avec lesquels elle doit évidemment coopérer en faisant connaître et en encourageant les meilleures initiatives.

Avez-vous d’autres conseils à donner à Mme Wallström, ou au Directeur Général de la DG Communication, Claus Sörensen ?

Je connais trop les difficultés de la fonction – plus encore dans une Union à 27 que de mon temps – pour me permettre de donner des conseils à mes successeurs. Tout au plus des encouragements…

Dans un an auront lieu les élections au Parlement européen. La tendance à long terme est à la baisse du taux de participation et les études eurobaromètre – dont vous êtes également le fondateur – n’incitent pas à l’optimisme. Comment contrer cette tendance ? Comment porter le débat sur les vrais sujets européens dans les médias et les classes politiques nationales ? Quel rôle peut jouer l’internet dans ce débat ?

La question est vaste. Le Parlement européen a une image relativement bonne, mais sa notoriété et celle de ses activités reste faible. La participation électorale, dans les pays où le vote n’est pas obligatoire, (c’est-à-dire dans la plupart d’entre eux), est peu élevée. La mobilisation des électorats dépend évidemment des partis politiques et des organisations de la société civile.

La principale difficulté, me semble-t-il, c’est que l’on appelle à voter pour un Parlement européen à partir de thèmes principalement – sinon exclusivement – nationaux. Ce qu’il faudrait, c’est ouvrir et nourrir le débat sur les solutions qui pourraient être recherchées et débattues au niveau européen à des problèmes ressentis au niveau national ou régional.

Des débats sur une plateforme Internet entre parlementaires de divers pays et d’une même tendance politique pourraient être utiles. On pourrait aussi, dans les pays où les élections européennes se font au scrutin de liste, suggérer aux partis qui en auraient le courage et sauraient en valoriser l’initiative d’introduire sur leur liste un nombre non négligeable de candidats d’autres nationalités.

Avez-vous des questions à suggérer pour des prochaines éditions de l’Eurobaromètre ? Etant donné la sensibilité de certaines questions et la difficulté pour les institutions d’en publier les résultats, pourquoi ne pas encourager des instituts de sondage privés, associés à des médias, de réaliser leur propres enquêtes comme c’est déjà le cas au plan national ?

Voilà une question toute trouvée pour l’ « Eurobaromètre », à poser aux personnes qui se disent inscrites et disposées à voter pour l’élection du Parlement européen : « Je ne vous demande pas pour quelle liste vous allez probablement voter, mais si, sur cette liste, figuraient, par exemple, plusieurs candidats d’une autre nationalité européenne que la vôtre, seriez-vous très pour, plutôt pour, plutôt contre, très contre, ou est-ce que cela vous serait égal ? « . (Dans une autre partie du questionnaire, on demande aux personnes interrogées de se positionner sur la dimension « droite-gauche », ce qui éclaire l’analyse).

On pourrait même « pimenter » le questionnaire en demandant à ceux qui auront répondu positivement : « Y a-t-il néanmoins des candidats de votre tendance politique, mais d’une autre nationalité européenne que la vôtre, pour qui vous ne voteriez pas certainement ? Si oui, de quelle nationalité s’agit-il ? ».

Les responsables actuels de l’ « Eurobaromètre » n’aiment pas ce genre de questions « pimentées », par exemple celle qui n’a plus été posée depuis 1997 sur la confiance entre les peuples… Manque de courage? Il en a pourtant fallu, en 1950, cinq ans après la fin de la guerre, pour proposer d’unir Français, Allemands, Italiens et « Bénéluxiens » dans la première « Communauté européenne »… Et ce n’était pas une question dans un sondage !

Il me semble que des médias pourraient demander à la Commission européenne la possibilité de poser dans un « Eurobaromètre », à leur charge et sous leur responsabilité éditoriale, des questions « européennes » légèrement « pimentées », mais il me semble que ce serait plutôt au Parlement européen de prendre l’initiative de telles questions, éventuellement en liaison avec des chercheurs universitaires intéressés.

Périodiquement, on entend des appels à créer de « vrais média de masse pan-européens »? Qu’en pensez-vous ?

Médias de masse pan-européens ? Certaines tentatives ont été faites. Aucune n’a encore réussi . Question de langues , évidemment, mais aussi de contenu… « Salut aux chercheurs d’aventure ! « , pour reprendre un propos historique !

Pour lire l’intégralité de l’entretien.

Priorités gouvernementales et attentes de l’opinion française autour de la PFUE

Confrontation entre les priorités gouvernementales de la présidence française de l’UE et les attentes de l’opinion publique en France…

Les priorités gouvernementales de la PFUE

Développement durable et énergie

Engagements précis de lutte contre les gaz à effet de serre et renforcement de la crédibilité de l’UE dans les négociations internationales sur le climat. Objectifs annoncés de renforcement de l’indépendance énergétique et de sécurisation/diversification de l’approvisionnement énergétique.

Immigration

Création d’un « pacte européen sur l’immigration et l’asile » pour affirmer que les Etats membres de l’UE renoncent aux régularisations massives et organisent de concert une immigraiton de travail.

Défense

Relance de l’Europe de la défense et augmentation des budgets européens associés à la rénovation de l’OTAN

PAC

Réforme de la PAC selon les principes suivants : assurer l’indépendance et la sécurité alimentaire de l’Europe, contribuer aux équilibres alimentaires mondiaux, préserver les équilibres des territoires ruraux et participer à la lutte contre les changements climatiques et l’amélioration de l’environnement.

Les thèmes de la PFUE vus par l’opinion

S’agissant des domaines prioritaires pour l’avenir, les personnes sondées par IFOP pour Touteleurope.fr en janvier 2008 ne valident pas toutes les priorités de la présidence française : l’énergie, l’Europe de la défense, la réforme de la PAC recueillent pour leur part moins de 10% des choix. En revanche, l’environnement et le développement durable (27%) sont identifiés par les Français comme des priorités.

Par ailleurs, selon l’Eurobaromètre n°68, les Français estiment que les enjeux liés à l’environnement, à la recherche scientifique et à l’immigration doivent être traités de préférence au niveau de l’UE et non des Etats membres.

Ainsi, gouvernement et citoyens ne partagent pas tous les enjeux à l’agenda de la PFUE…