Déficit d’information des citoyens sur l’Europe : analyse comparative par pays

L’analyse de la perception de la connaissance des affaires politiques européennes dans l’Eurobaromètre 68 « l’opinion publique dans l’UE », commandité par la DG Communication et publié à l’automne 2007, révèle que les Européens ont le sentiment d’un important déficit d’information chez leurs compatriotes quant aux affaires politiques européenne.

Déficit d’information relativement fort et en hausse : les pires situations

Le groupe de pays le plus important (13 États membres sur 27 : pays membres fondateurs comme l’Allemagne ou l’Italie, nouveaux entrants, Royaume-Uni…) correspond aux situations les pires : le déficit d’information se dégrade. La Grèce s’illustre particulièrement avec seulement 9% bien informés pour 91% pas bien informés.

Déficit d’information relativement fort et en baisse : les mauvaises situations

Quelques pays semblent résorber timidement des situations souvent préoccupantes, telle en France (17% bien informés et 81% pas bien informés). A signalé que l’exercice de la Présidence du Conseil de l’UE semble permettre de mieux informés les Européens sur les affaires européennes :

  • la Finlande exerce la présidence du Conseil de l’UE au 2nd semestre 2006 ;
  • le Portugal exerce la présidence du Conseil de l’UE au 2nd semestre 2007 ;
  • la France exerce la présidence du Conseil de l’UE au 2nd semestre 2008.

Déficit d’information relativement faible et en hausse : les bonnes situations

Le groupe minoritaire (7 États membres sur 27) où le déficit d’information est plutôt réduit, quoique fragile, correspond là encore à des pays particulièrement sensibilisés aux affaires européennes :

  • l’Autriche exerce la présidence du Conseil de l’UE au 1er semestre 2006 ;
  • la Slovénie exerce la présidence du Conseil de l’UE au 1er semestre 2008. Rétrospectivement, l’Eurobaromètre est réalisé quelques mois avant cet événement. La Slovénie est le seul pays où une majorité de répondants estiment que leurs compatriotes sont bien informés sur les affaires politiques européennes (50%).
  • la Belgique, avec Bruxelles se trouve au cœur du système institutionnel communautaire.

Déficit d’information relativement faible et en baisse : les meilleures situations

Le groupe de pays le moins important avec seulement le Danemark et le Luxembourg correspond aux situations les meilleures : le déficit d’information s’améliore.

Tableau récapitulatif du déficit d’information des Européens sur les affaires européennes à l’automne 2007 :

Déficit d’information des citoyens européens sur les questions européennes

L’analyse de la perception de la connaissance des affaires politiques européennes dans l’Eurobaromètre 68 « l’opinion publique dans l’UE », commandité par la DG Communication et publié à l’automne 2007, révèle que les Européens ont le sentiment d’un important déficit d’information chez leurs compatriotes quant aux affaires politiques européenne.

Constat n°1 : convergence d’un sentiment d’un important déficit d’information sur les questions européennes

Dans tous les États membres de l’UE, une majorité absolue de citoyens ne se sent pas très bien ou pas du tout informés sur les affaires politiques européennes. A peine deux Européens sur dix se considèrent « très bien » ou « plutôt bien » informés.

Ce sentiment d’un important déficit d’information est commun à toutes les catégories de répondants, sans réelle différence selon le sexe, l’âge ou le niveau d’éducation des répondants.

Constat n°2 : absence d’information sur l’évolution de ce sentiment au sein des opinions publiques en Europe

La question sur la perception de la connaissance des affaires politiques européennes n’est plus disponible dans les Eurobaromètres standards réalisés au printemps 2008 (Eurobaromètre 69) ou à l’automne 2008 (Eurobaromètre 70).

Cette question n’est-elle plus digne d’intérêt pour les analystes ou les résultats ne sont-ils plus communiqués au grand public ?

Constat n°3 : émergence d’un pessimisme des Européens entre leur connaissance objective et leur sentiment de connaissance sur les questions européennes

Lorsque l’on analyse en parallèle le sentiment d’information et les résultats obtenus aux questions de connaissance objective, les analystes de l’Eurobaromètre « se demandent si les répondants ne se montrent pas un peu pessimistes ». En effet, la connaissance réelle des Européens en ce qui concerne les affaires européennes semble finalement moins faible qu’ils ne le pensent.

Corrélation entre connaissance du fonctionnement de l’Union européenne et soutien à l’intégration européenne ?

Réalisé par la Direction Générale Communication de la Commission européenne à la suite de sa création en mai 2006, l’Eurobaromètre : « Les citoyens européens et l’avenir de l’Europe. Étude qualitative dans les 25 Etats membres » soulève la question de savoir dans quelle mesure une meilleure connaissance du fonctionnement de l’UE (objectifs, institutions et politiques) favorise un meilleure soutien des citoyens à l’égard de l’intégration communautaire ?

Méconnaissance caractérisée du fonctionnement de l’UE

Les institutions communautaires sont mal ou très mal identifiées par les Européens :

  • le Parlement européen : la meilleure notoriété, « même quand on n’en connaît que le nom, celui-ci suggère simplement un organe de même nature que celle d’un Parlement national » ;
  • la Commission européenne : souvent connue de nom, mais son rôle est généralement flou – parfois un organe de « supervision » ou de « contrôle », ce qu’elle n’est pas ; rarement un rôle d’initiative ou de « proposition », ce qu’elle est ;
  • le Conseil : pratiquement inconnu en tant qu’institution et confusion évidente entre Conseil européen et Conseil de l’Union européenne.

Par ailleurs, les attributions respectives des différentes institutions et les modes de prise de décisions sont toujours perçus comme complexes et pratiquement ignorés.

Les analystes concluent que « dans tous les cas, les perceptions sont extrêmement confuses, et hypothétiques, quand elles ne sont pas purement et simplement inexistantes ».

Ainsi, les Européens seraient « incapables d’émettre une opinion fondée au-delà de leurs impressions plutôt négatives, avec l’idée de complexité, d’opacité, de lenteur des processus ou de faible efficacité ».

Réactions contrastées à une présentation résumée du fonctionnement de l’UE

Le fonctionnement institutionnel de l’UE est ainsi résumé :

  • l’UE fonctionne selon le principe de partage de souveraineté ;
  • les États-membres se mettent d’accord pour prendre des décisions communes prises à l’unanimité ou à la majorité qualifiée au sein du Conseil et adopter une législation commune dans certains domaines – ces décisions doivent également être votées par le Parlement européen ;
  • dans d’autres domaines, les décisions restent de la responsabilité de chaque pays, sans aucune intervention de l’Union européenne.

Les réactions des Européens indiquent que cette présentation :

  • clarifie des notions jusque là très largement incomprises ;
  • accrédite l’idée que l’UE n’est pas, ou est moins une « hydre tentaculaire » cherchant à intervenir dans tous les domaines puisqu’il en reste qui sont de la compétence nationale exclusive ;
  • montre que les décisions ne sont pas prises par des responsables totalement anonymes dans une « tour d’ivoire ».

Néanmoins, cette présentation « ne suffit pas à informer pleinement et à entraîner l’adhésion », des critiques et des questions étant émises sur :

  • les domaines respectifs de compétences communautaire et nationale : des exemples concrets seraient nécessaires ;
  • les domaines respectifs de décisions à la majorité ou à l’unanimité – même demande de précisions sur les champs d’application ;
  • la réalité de l’application de ces principes dans la pratique, en particulier la souveraineté partagée et la majorité qualifiée.

Ainsi, les Européens ne seraient pas fondamentalement influencés dans leur opinion sur la construction européenne par une meilleure compréhension du fonctionnement de l’UE.

Corrélation entre image de l’Europe perçue par les citoyens dans les médias et jugement des citoyens sur le traitement de l’Europe par les médias ?

L’analyse approfondie des résultats de l’Eurobaromètre 68 « l’opinion publique dans l’UE » commandité par la DG Communication et publié en décembre 2007 soulève la question de savoir dans quelle mesure le traitement de l’information sur l’Europe par les médias participe à la construction de la perception et des attitudes des citoyens à l’égard de l’Europe ?

L’appréciation quantitative du traitement de l’actualité européenne par les médias

L’opinion des Européens sur la manière dont leurs médias nationaux traitent l’UE varie selon le média en question :

  • Presse : une petite majorité – en baisse – estime que la presse traite suffisamment de l’UE ;
  • Télévision : une majorité – en hausse – estime que la TV traite trop peu de l’UE ;
  • Radio : une petite majorité – en forte progression – estime que la radio traite trop peu de l’UE.
  • Internet : une majorité des Européens n’est pas en mesure de répondre à cette question.

A titre illustratif, les Français sont parmi les plus nombreux à penser que les médias parlent trop peu de l’Union européenne.

Une appréciation qualitative du traitement de l’Union européenne par les médias

La grande majorité des Européens estiment que les médias parlent de l’Union européenne de façon objective (53% pour la télévision et 51% pour la radio et la presse écrite). De nouveau, avec Internet, une majorité des personnes interrogées s’abstiennent de répondre à la question.

A titre d’exemple, au Royaume Uni et dans une moindre mesure aux Pays-Bas, les répondants estiment plus souvent que leurs médias traitent de l’UE de façon trop négative.

Corrélation entre l’image de l’UE perçue par les citoyens dans les médias et le jugement des citoyens sur le traitement de l’Europe par les médias

En général, les Européens qui ont une image positive de l’UE ont tendance à penser que les médias nationaux présentent l’UE de façon objective.

Inversement, ceux qui ont une image négative de l’UE ont tendance à croire que l’UE est présentée de manière trop positive dans leurs médias nationaux.

Il semble donc qu’il y ait une corrélation entre l’objectivité perçue des médias et l’attitude générale des citoyens à l’égard de l’Union.

Bien que les analystes de l’Eurobaromètre reconnaissent qu’ils ne peuvent pas établir un lien causal entre les deux, ils estiment légitime de se demander dans quelle mesure le traitement de l’information participe à la construction de la perception et des attitudes des citoyens à l’égard de l’Europe.

Stratégie politique annuelle de la Commission européenne pour 2010 : quelles priorités pour la communication européenne ?

La stratégie politique annuelle de la future Commission européenne pour 2010 est présentée cette semaine. Les objectifs politiques envisagés sont :

  • le redressement économique et social ;
  • le changement climatique et le développement durable en Europe ;
  • la priorité accordée au citoyen ;
  • l’Europe en tant que partenaire mondial.

« La communication sur les questions européennes sera cruciale » au cours de l’année 2010.

Les priorités « externes » de la communication selon la Commission européenne : rechercher l’intérêt du citoyen

Conformément à la déclaration politique «Communiquer sur l’Europe en partenariat» signée le 22 octobre 2008 par la Commission, le Conseil et le Parlement européen, la Commission européenne propose comme priorités de communication interinstitutionnelle « des questions présentant un intérêt direct pour les citoyens » : la relance économique, l’environnement, le climat et l’énergie, ainsi qu’une meilleure gouvernance européenne.

Les priorités « internes » à la Commission européenne en matière de communication : renforcer la compétence stratégique

Conformément aux indications dans la synthèse des réalisations de la Commission en matière de gestion, la future Commission européenne devrait poursuivre ses efforts pour :

  • monter en compétences vers des profils de communicants-stratèges ;
  • redéployer des postes actuellement dédiés à la réalisation d’activités de communication vers l’animation des relais dans les États membres ;
  • rapprocher les priorités politiques et la stratégie de communication ;
  • limiter le nombre de priorités de communication pour les rendre plus « impactantes » ;
  • développer des partenariats de gestion avec les États membres.