Face à la chute des correspondants de presse à Bruxelles, quelles sont les réactions des journalistes ?

Alors que le nombre de correspondants à Bruxelles est en régression de 1 300 en 2005 à 847 en 2010 – pour la première fois depuis 1957 – les réactions de plusieurs journalistes traitant des questions européennes mettent en perspective la nouvelle – au-delà des explications bien réelles liées aux questions matérielles de la presse – et invitent à en tirer des leçons divergentes…

La réaction d’un jeune journaliste : il faut contextualiser la nouvelle et continuer de traiter les affaires européennes en dépit de la machine bruxelloise

Auteur d’un mémoire sur l’information européenne et le développement des médias européens , Jean-Sébastien Lefebvre estime qu’il n’y a « rien de nouveau ».

L’année de comparaison est « à remettre dans un contexte » puisque les bons chiffres de 2005 correspondent à l’élargissement et 5 ans après, il ne s’agit que d’une « normalisation de la situation », la presse des pays d’Europe Centrale et Orientale se comportant maintenant comme celle des anciens États membres…

Par ailleurs, la stratégie de communication de l’UE est « en grande partie responsable de cette chute » :

  • la matière fournie par les institutions européennes, « très peu locale et très peu émotionnelle » ne correspond pas aux attentes des rédactions ;
  • la pratique des institutions européennes du « tout sur Internet » et « du communiqué de presse bien cadré et à gogo » « au détriment du contact humain » ne correspond pas aux attentes des correspondants de presse.

Ainsi, le traitement de l’information sur l’UE ne peut se faire qu’en dépit de tous les efforts contre-productifs de l’UE et à contre courant de l’environnement bruxellois « le fameux consensus européen ».

La réaction anglo-saxonne du correspondant de The Economist : il faut de la distance avec l’UE et de la proximité avec les lecteurs pour traiter les questions européennes

La réaction du correspondant de The Economist et auteur du blog « Charlemagne » se conclut par une proposition radicale : les journalistes à Bruxelles devraient perdre leur accréditation de l’UE au bout de cinq ans afin de ne pas être des traces vivantes de l’« acquis communautaire » (en français dans le billet original).

Certes, les pressions économiques pèsent sur la chute de la présence de la presse à Bruxelles. Certes, les institutions européennes renforcent le sentiment croissant que le projet de l’UE n’est plus autant dans l’action.

Mais, le risque que les correspondants qui passent toute leur vie à Bruxelles soient pris au piège de la bulle bruxelloise au point de perdre tout sens commun sur la façon normale dont pensent les électeurs est grand.

Ainsi, une présence prolongée à Bruxelles ne serait pas forcément un gage suffisant pour mieux traiter les questions européennes.

La réaction de Jean Quatremer : il faut résister à la communication de l’UE et mieux vaut de l’expérience pour vraiment couvrir l’actualité européenne

A contrario, Jean Quatremer estime dans son billet « Les médias désertent Bruxelles » qu’en dépit de l’intérêt des médias pour les questions européennes qui a aussi incontestablement faibli et de la part réelle de responsabilité de l’UE dans ce désintérêt, son activité de blog sur les « coulisses de Bruxelles » serait promis à un avenir glorieux »…

Selon lui, alors que les institutions européennes limitent l’accès des journalistes basés à Bruxelles aux informations qu’elles choisissent de leur livrer, il convient de « résister à ce flot et faire le tri entre l’important et l’accessoire ».

Les « papiers sans intérêt et horriblement technocratiques, qui alimentent le désintérêt pour les questions européennes » seraient la conséquence de correspondants « abreuvés de nouvelles souvent peu importantes, mais qu’ils n’osent pas ne pas traiter de peur que leurs rédactions le leur reprochent ».

Considérant les correspondants à Bruxelles comme des « ennemis », la Commission chercherait « de plus en plus à passer par-dessus la tête des correspondants accrédités pour s’adresser directement aux rédactions nationales qui connaissent rarement les tenants et aboutissants des problèmes européens ».

Ainsi, seuls l’expérience et le réseau des journalistes à Bruxelles seraient la condition du succès pour couvrir l’actualité des institutions européennes.

Au travers de ces trois réactions emblématiques de cultures, de visions et de pratiques différentes du métier de journaliste, se dessine d’une part, une commune méfiance vis-à-vis de la communication de l’UE et d’autre part, une commune volonté de continuer – chacun à sa manière – à traiter les affaires européennes.

Comment communiquer sur la politique régionale de l’UE et l’intervention des fonds structurels dans les régions ?

Méconnue, la politique régionale de l’UE est pourtant considérable avec plus d’un tiers du budget communautaire, le deuxième poste de dépenses de l’Union, après la Politique agricole commune. Pour se donner une idée grâce à la carte interactive des bénéficiaires des Fonds européens, en France, au 15 mars 2010, 36 790 projets reçoivent un soutien de l’UE, pour un montant total de 16 315 916 300 euros…

Une politique régionale de l’UE pour réduire les écarts de développement entre les Régions européennes sur 2007-2013

Objectifs :

  • Compétitivité régionale et emploi : renforcer la compétitivité et l’attractivité des régions ainsi que l’emploi (72% du budget, concerne les régions métropolitaines) ;
  • Convergence : aider les régions en retard de développement (22% du budget, concerne les régions et départements d’outre-mer : Guadeloupe, Guyane, Martinique, Réunion) ;
  • Coopération territoriale européenne : promouvoir un développement harmonieux et équilibré de l’Union (6% du budget).

Les Fonds structurels :

  • FEDER, Fond européen de développement régional : finance les infrastructures, le développement des PME, les actions pour l’éducation, la santé, la recherche, dans les régions les plus défavorisées ;
  • FSE, Fond social européen : finance la formation professionnelle, l’aide à l’emploi et l’insertion.

Une stratégie de communication interministérielle en France sur les projets financés par les fonds européens

Pour la première fois, un plan interministériel est mis en œuvre pour la communication sur les fonds européens.

Objectifs fixés sur 2007-2013 :

  • mobiliser les responsables régionaux « communication Europe » dans les régions ;
  • transmettre une information claire et accessible aux relais d’opinion (élus, partenaires sociaux, co-financeurs, journalistes…) ;
  • convaincre le grand public de l’importance de l’intervention de l’UE en matière de cohésion économique et sociale et de développement rural ;
  • évaluer.

Actions réalisées sur 2007-2009 :

  • Formation dispensée par le Centre de formation et de perfectionnement des journalistes aux responsables régionaux « communication Europe » ;
  • Réalisation d’une charte graphique « l’Europe s’engage » avec un même logo pour l’ensemble des fonds et des programmes, partout en France ;
  • Campagne audiovisuelle grand public « J’avance avec l’Europe » (avecleurope.fr) : diffusion de 13 films de 45’ en 60 diffusions sur TF1 et M6, du 27 Octobre au 30 Novembre 2008.

Quid des actions sur 2010-2013 ?

Alors que la communication sur le FEDER en France semble suspendue pendant le scrutin régional – le site www.projetsdeurope.gouv.fr (archivé) nécessitant une refonte ; la communication sur le FSE en France semble poursuivie avec un nouveau site : www.fse.gouv.fr.

Sur la base d’une évaluation spécifique à la communication du FSE réalisée en 2009, “l’enseignement général est que la conception et la mise en oeuvre du plan de communication sur 2007-2009 a privilégié une approche large qui ne hiérarchise pas suffisamment les priorités d’intervention”.

3 objectifs seraient fixés pour le nouveau plan de communication pour 2010-2013 :

  • Animer, mettre en réseau et professionnaliser le réseau de gestionnaires, afin de favoriser une approche informelle et un échange de pratiques ;
  • Outiller sur le fond et sur la forme, notamment favoriser l’échange des outils de communication au sein du réseau de communication et concevoir des supports personnalisables ;
  • Renforcer la valorisation du Fond avec une communication « par projet / témoignage » plus concrète et accessible au « grand public.

Néanmoins, comme le souligne le dernier numéro paru en février 2010 « Communiquer sur la politique régionale de l’UE » du magazine trimestriel des acteurs du développement régional (édité par la DG Regio) – Panorama inforegio – « la politique régionale de l’UE est un domaine politique clé, qui ne reçoit pas toujours la reconnaissance et la visibilité qu’il mérite ».

Alerte sur le nombre de correspondants de presse à Bruxelles

Selon l’Association de la presse internationale, « pour la première fois depuis plus d’un demi-siècle d’ ”Europe” le nombre de correspondants à Bruxelles est en régression »…

Les faits : une chute de 73% en 5 ans des accréditations de journalistes auprès de la Commission européenne

Alors qu’ils étaient 1 300 en 2005, le nombre de journalistes accrédités n’a cessé de se réduire à « 847 journalistes et 237 techniciens du secteur audiovisuel au 2 février 2010 contre 1 006 et 320 l’année dernière ».

Un nombre toujours réduit de journalistes couvrent une Europe toujours plus importante (compétences fortement élargies avec le traité de Lisbonne) et pléthorique (38 000 fonctionnaires à la Commission européenne et 15.000 lobbyistes présents à Bruxelles).

À titre d’exemple, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie ne disposent plus ensemble que de trois ou quatre correspondants pour desservir tous leurs médias nationaux. La France compte 56 journalistes accrédités à Bruxelles, contre 132 pour l’Allemagne, 98 pour la Grande-Bretagne et 63 pour l’Espagne et l’Italie.

Ironie de la dépêche AFP reprise sur France 24 : « la reconduction du Portugais José Manuel Barroso pour un second mandat de cinq ans a été « saluée » par le départ de près de 200 journalistes ».

Les accusés : le manque d’ambition de l’exécutif européen et ses méthodes de communication

Première raison du reflux, la faiblesse des projets de l’exécutif bruxellois : « La Commission produit de moins en moins de propositions de loi contraignantes (pour les Etats membres). La dernière est le plan de lutte pour le climat », souligne l’Italien Lorenzo Consoli, président de l’API.

Seconde raison, une politique de communication reposant sur le postulat de la transparence de l’information contrôlée par l’UE sur Internet qui « court-circuite » les journalistes et méconnaît le rôle démocratique revendiqué par la presse de déterminer ce qui est important pour les citoyens.

Les pratiques de relations presse de la Commission européenne sont perçues sinon comme « agressive », du moins comme maladroite :

  • la fourniture gratuite de photos et interviews assurées par des agents intérieurs ;
  • presque tous les briefings et toutes les conférences de presse peuvent être suivies sur Internet ;
  • le service du porte-parole été « verrouillé » avec une volonté d’éviter les commentaires internes ;
  • les représentations de la Commission à l’étranger organisent leurs propres conférences de presse.

Ainsi, certains médias nationaux ne manquent pas d’estimer que l’actualité de “Bruxelles” peut tout aussi bien être suivie de l’étranger, puisque l’UE semble ignorer l’importance des contacts directs et refuser l’acquis d’expérience liée à la pleine connaissance et compréhension de la machine bruxelloise.

Les solutions : valoriser la présence des journalistes à Bruxelles avec un statut spécifique pour les correspondants de presse permanents auprès des Institutions de l’Union européenne

Afin de valoriser la présence des journalistes à Bruxelles, « le cas échéant même par une discrimination de la presse non accréditée », l’API préconise la création d’un statut de « correspondants UE » avec l’octroi d’une carte permanente et unique pour toutes les institutions y compris pour les Conseils Européens formels et informels et les conférences organisées par les présidences tournantes successives.

Par ailleurs, plusieurs pratiques de RP pourraient être améliorées, via :

  • un site internet spécial et plus riche avec accès limité ;
  • un recours à l’embargo avec des délais d’une ou de deux heures avant publication ;
  • plus d’échanges avec les Commissaires en cercle restreint.

Ainsi, la situation de la couverture médiatique de l’UE est préoccupante avec ce déclin des journalistes accrédités qu’un statut de correspondants UE pourrait éventuellement ranimer. Au-delà, il s’agit surtout de changer les pratiques des institutions européennes, aujourd’hui peu disposées à accorder de l’importance à la presse.

Livre blanc : « Plateformes communautaires de marques et stratégies de communication en ligne » : quels enseignements pour une ou des plateforme(s) communautaire(s) de l’UE ?

A l’issue d’un benchmark d’une cinquantaine de plateformes communautaires d’entreprises, l’agence Spintank publie aujourd’hui un livre blanc cartographiant 5 familles de plateformes de marque renversant les dispositif de communication en ligne, une occasion pour tirer des enseignements sur notre proposition de créer une ou des plateforme(s) communautaire(s) de l’UE….

1. Les réseaux d’utilisateurs : permettre à ses clients de prolonger la relation créé autour de l’usage du produit

Objectif lié à la promesse d’un club affinitaire : associer une marque (plutôt ludique ou affinitaire avec une forte identification sociale) non plus seulement à la consommation mais aussi à un usage afin de pérenniser la relation client

Bonnes pratiques :

  • Raisonner en termes de niche
  • Identifier clairement le bénéfice communautaire que la marque peut apporter, l’incarner dans des pratiques en ligne
  • S’adapter aux usages définis par l’interaction des membres entre eux

Mauvaises pratiques :

  • Fonder une plateforme sur un usage social faible ou inexistant
  • Rester concentré sur l’aspect consumériste (la marque au centre)
  • Proposer une interaction distancée de l’usage du produits

Exemple : Nikeplus, plateforme de partage des performances entre joggers

Notre enseignement pour l’UE : ce type d’interactions reposant sur les bénéfices d’usage de la marque auprès d’une communauté – quoique encore éloigné de ce que l’UE est en mesure de produire auprès de tous les citoyens européens –s’adresse particulièrement aux jeunes bénéficiaires des programmes de mobilité, tels qu’Erasmus, comme le montre la plateforme française Les Euronautes destinée à « la communauté des jeunes qui bougent en Europe », qui pourrait être judicieusement élargie à l’échelle des Vingt-Sept.

2. Les laboratoires de co-création : se nourrir des idées, suggestions, remarques, au moyen d’un dispositif de partage de l’innovation afin de faire évoluer l’offre

Objectif lié à la promesse de l’intelligence collective : réaliser le potentiel de l’intelligence collective dans une démarche ouverte de co-création avec ses publics

Bonnes pratiques :

  • Cibler des utilisateurs engagés, impliqués
  • Permettre une interaction à différents niveaux : votes, sociabilité…
  • Rétribuer même symboliquement les contributeurs

Mauvaises pratiques :

  • Ouvrir trop large sans envisager les univers pertinents de la marque
  • Ne pas se rendre disponible, ne pas accepter la remise en cause, la critiques
  • Trop cadrer les informations et être trop formel

Exemple : Idea Storm de Dell, plateforme d’innovation partagée, utile pour le service client et lors des crises

Notre enseignement pour l’UE : ce type d’interactions reposant sur les contributions intellectuelles d’une communauté pourrait judicieusement compléter les procédures de consultation publique de l’UE fonctionnant sur le triptyque : publication d’un Livre vert (dresse un panorama des questions et invite les citoyens à y répondre), recueil des contributions et rédaction d’un Livre blanc (dresse un panorama des bonnes pratiques et formule des propositions d’actions). Ainsi, la consultation récente sur l’initiative citoyenne européenne introduite par le traité de Lisbonne se serait enrichie d’échanges entre les différents contributeurs en vue d’une rédaction « crowd-sourcée » du document final.

3. Les plateformes citoyennes : ouvrir, héberger et nourrir un débat citoyen, en positionnant la marque sur une cause ou un enjeu collectif majeur

Objectif lié à la promesse d’un débat public : changer la perception de sa marque (perçue comme technique ou experte) en engageant les publics sur des grands débats de société

Bonnes pratiques :

  • Ouvrir le débat sur des problématiques maîtrisées par la marque, dans son champ de légitimité
  • Illustrer sa position dans le débat en exposant ses propres pratiques
  • Devenir média en alimentant le débat de contenus exclusifs, précis et accessibles au grand public

Mauvaises pratiques :

  • Fantasmer la citoyenneté, sans animation des échanges
  • S’en tenir à une simple tribune, sans apport de richesse
  • Se laisser tenter par des alibis : social/green-washing

Exemple : Will you join us de Chevron, plateforme de discussion sur les enjeux énergétiques

Notre enseignement pour l’UE : ce type d’interactions reposant sur les opinions civiques d’une communauté pourrait judicieusement relancer le forum Debate Europe. Lancé en mars 2006, avec plus d’un million trois cents mille interactions en 2 ans, réorienté en janvier 2008 autour de 3 thématiques : l’avenir de l’Europe, l’énergie et les changements climatiques, et le dialogue interculturel et finalement archivé depuis le 28 février 2010. Ainsi, la refonte de Debate Europe serait enrichie des feedbacks récents en matière de community management.

4. Les communautés d’entraide : permettre à une communauté identifiée, cible prioritaire de la marque, de se fédérer en ligne, autour du partage social, d’information ou de mobilisation

Objectif lié à la promesse de networking : révéler une communauté, la structurer, l’animer pour s’associer à un public stratégique

Bonnes pratiques :

  • Fédérer une communauté réelle, homogène, qui constitue un public naturel de la marque
  • Se penser en relation à l’écosystème existant en ligne en vue de le compléter
  • Mettre à disposition des ressources, services d’échanges et informations exclusifs

Mauvaises pratiques :

  • Définir une communauté peu qualifiée, fantasmée
  • Agir avec un objectif commercial dissimulé
  • Ne pas se différencier de l’offre communautaire préexistante

Exemple : Small business online community de Bank of America, plateforme d’échange de bonnes pratiques entre PME

Notre enseignement pour l’UE : ce type d’interactions reposant sur les pratiques professionnelles d’une communauté pourrait judicieusement accompagner la structuration d’une communauté des communicants européens, qu’ils s’agissent des fonctionnaires européens exerçant au sein des institutions européennes à Bruxelles et dans les Etats membres ou des fonctionnaires nationaux ou locaux, ayant à informer les citoyens des actions de l’UE en leur permettant de partager connaissances, expériences et bonnes pratiques.

5. Les services d’expertise et d’accompagnement : se positionner comme référent auprès d’un public cible en attente d’information pertinente

Objectif lié à la promesse de conseils bienveillants : devenir le référent d’une communauté cible

Bonnes pratiques :

  • Proposer un ou des interlocuteurs qui font figure d’autorité dans le cadre du débat
  • intervenir dans des champ très précis et proposer des réponses claires qui s’inscrivent dans le flux de discussion
  • Cibler un public dont le besoin identifié est relativement insatisfait par l’échange communautaire pur

Mauvaises pratiques :

  • Intervenir dans un champ où la concurrence est installée
  • Désigner des référents pas assez identifés par la communauté cible
  • Laisser la communauté se substituer çà l’ambassadeur de la marque dans son rôle de référent

Exemple : Being Girl, plateforme de partage d’expériences intimes entre adolescentes par Procter & Gamble

Notre enseignement pour l’UE : ce type d’interactions reposant sur les préoccupations personnelles d’une communauté pourrait judicieusement compléter Enterprise Europe Network, le réseau pour aider les chefs d’entreprise de PME (subventionnées par l’UE) à développer leurs affaires en Europe qui est actuellement dans un registre plus informatif qu’interactif.

Ainsi, la contribution de ce livre blanc : « Plateformes communautaires de marques et stratégies de communication en ligne » étaye la réflexion autour de plusieurs hypothèses de plateformes communautaires de l’UE…

Journée internationale de la femme : comment communiquent les institutions de l’UE ?

Alors que le 8 mars est la Journée internationale de la femme, un rapide tour d’horizon des sites Internet des principales institutions européennes permet de mesurer d’une part les différences de priorités (combattre les violences conjugales/sexistes ou réduire l’inégalité salariale hommes/femmes) et d’autre part, les différences de styles liées aux finalités propres à chaque institution…

Pour le Parlement européen, l’assemblée de représentants directs des peuples européens : priorité à la lutte contre les violences conjugales avec une campagne orientée vers les citoyens et dans le web social

Parce qu’une femme sur quatre est victime de violence de la part d’un homme au cours de sa vie, le Parlement européen lance une campagne de lutte contre les violences conjugales, visible sur le site du Parlement européen.

Une démarche très orientée vers les citoyens avec un chat sur Facebook de la Suédoise Eva-Britt Svensson, présidente de la commission parlementaire des droits des femmes.

Pour la Commission européenne, le collègue indépendant gardien de l’intérêt communautaire : priorité à la réduction de l’inégalité salariale entre les hommes et les femmes avec des publications d’engagement (« charte des femmes ») et de chiffres (Eurostat et Eurobaromètre)

Dans l’UE, les femmes gagnent en moyenne 18 % de moins que les hommes, selon le  communiqué de la Commission européenne : « Les femmes continuent de gagner moins que les hommes » – visible dès la rubrique « les principaux titres » de la page d’accueil du site de la Commission et sur le site de la DG Emploi, affaires sociales et égalité des chances.

Une démarche reposant sur la publication d’une « charte des femmes » affirmant un engagement accru de la Commission européenne en faveur de principes d’égalité entre les femmes et les hommes dans toutes ses actions, tout au long de son mandat :

  1. indépendance économique égale ;
  2. égalité de rémunération pour un même travail ou un travail de même valeur ;
  3. égalité dans la prise de décision ;
  4. dignité, intégrité et fin des violences fondées sur le sexe ;
  5. égalité entre les femmes et les hommes en dehors de l’Union.

Une démarche s’appuyant également sur des publications conjointes :

Pour le Conseil de l’UE, l’organe représentant les gouvernements des Etats membres : priorité à la lutte contre la violence à caractère sexiste avec une information sur les décisions

Dès la page d’accueil du site de la Présidence espagnole du Conseil de l’UE, dans la rubrique « Temps forts de la Présidence », le Conseil des ministres « Emploi et affaires sociales » qui se tient aujourd’hui est mis en avant : « Conseil Emploi et affaires sociales : les ministres européens fixent des mesures communautaires pour lutter contre la violence sexiste », telles que :

  • la mise en place d’un numéro de téléphone unique et gratuit dans toute l’UE (116016) pour fournir aux femmes victimes de maltraitances des informations et une assistance ;
  • la création d’un observatoire européen sur la lutte contre la violence à caractère sexiste « fondé sur les structures institutionnelles préexistantes ».

Pour le Conseil européen, le sommet des chefs d’État ou chefs de gouvernement des Vingt-Sept, : aucune communication sur la Journée de la Femme ni le site de l’institution ni sur la page dédiée au Président Van Rompuy

Ainsi, la Journée internationale de la femme illustre particulièrement bien les différences de communication entre les institutions européennes, notamment dû à leur différentes finalités…