La communication d’émancipation : la seule communication européenne vraiment démocratique

Loin des dogmes qui ont porté sur les fonts baptismaux le projet européen, le discours européen doit être aujourd’hui à la fois moins ésotérique et plus pragmatique pour le grand public. L’heure est la seule communication démocratique européenne possible, la communication d’émancipation. De quoi s’agit-il ?

Une communication européenne sécularisée : la communication de la sortie de la communication

La communication d’émancipation est la seule communication possible pour sortir de la communication européenne actuelle.

Première conséquence, la communication de l’Union européenne doit sortir des débats hyper-idéologisés sclérosant qui piège tous les discours sur l’Europe et font de la langue de l’UE une langue quasi morte pour les citoyens européens.

Par conséquent, la communication européenne doit partir de la réalité désenchantée, de l’ère de la fin des téléologies, des promesses et des croyances qui ne rassemblent plus que quelques communautés de fidèles.

D’une certaine manière, le discours sur l’Europe, pour reprendre des propos anciens de Jean-Louis Bourlanges doit cesser de « faire semblant », de prendre des fantasmes (que ce soit des désirs ou des peurs) pour des réalités, de promettre sans délivrer, un reproche de survendre l’Europe dénoncé même par la Cour des comptes européenne.

L’Europe fait semblant. Semblant d’être une solution aux yeux de ses promoteurs et, à l’inverse, d’être une menace aux yeux de ses adversaires qui lui attribuent abusivement la responsabilité de tous les bouleversements.

En fait, le discours sur l’Europe crève autant de ses thuriféraires qui veillent jalousement sur les reliques des Pères fondateurs que de ses hérétiques qui dressent des euro-mythes fantasques.

Bref, il est temps de passer à une communication européenne sécularisée, qui rompe avec les dogmes et les démagogies, pour remettre à plat, avec aplomb, une parole audible par le grand public.

Une communication existentielle : la communication de la survie de la communication

Dans ce moment de vérité, #nobullshit, #nofakenews, la communication existentielle, qui parle de notre existence d’Européen, de la survie de l’Europe est finalement la seule communication vraiment démocratique.

L’occasion, unique, ultime de redonner des clés d’appréhension de l’objet européen et de compréhension des sujets européens à un public abandonné aux discours simplificateurs ou mystificateurs qui détournent et détruisent les réalisations du projet européen.

Cette communication existentielle, reposant sur une question pragmatique essentielle : « qu’est-ce que l’Europe a fait pour nous ? », dispose d’une généalogie déjà longue et riche, héritée de la question inaugurale des Monty Python « What have the Romans ever done for us ? » reprise pour l’UE par le Mouvement européen en 2007 et pour la CEDH avec Patrick Stewart en 2016.

Dorénavant, le site web « Que fait l’Europe pour moi ? » lancé par le Parlement européen soumet l’UE à la question. Enfin un projet ambitieux, d’autorité, sans jargon compliqué et d’initié, le site examine ce que l’UE fait pour nous à échelle humaine.

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Résultats : 1 800 notes brèves sur ce que l’UE fait pour chacun, des initiatives législatives majeures aux changements plus modestes dans la vie quotidienne, accompagnées d’une sélection présentant des projets localisés de l’UE.

En bref, ce portail de référence sur l’UE pour les citoyens accouche grâce à une certaine maturité dans la communication, qui relie à la fois simplicité et lucidité.

Bref, un projet de communication émancipateur qui fait éclater la bulle bruxelloise, plus utile que toutes les campagnes d’affichages ou de publicité pour réenchanter et faire aimer l’Europe. Souhaitons juste qu’il ne soit pas trop tard.

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