De plus en plus, les services de presse des institutions européennes cherchent à exploiter les médias sociaux afin de s’adapter aux évolutions de l’exercice du métier de journaliste, à l’ère des médias sociaux. Basée sur des entretiens approfondis avec 5 journalistes de chacun des 27 États membres, l’étude menée auprès de 135 journalistes poursuit un double objectif :
- d’une part, fournir des informations qualitatives détaillées sur les opinions, attitudes et pratiques des journalistes vis-à-vis des médias sociaux dans le cadre de leur travail ;
- d’autre part, recueillir des informations précises sur les opportunités, modalités et efficacité d’une utilisation approfondie des médias sociaux par les institutions européennes.
Comment les journalistes utilisent-ils les médias sociaux ?
Au-delà des sources traditionnelles les plus couramment utilisées telles que les discussions avec des personnes, Internet et les agences de presse nationales et internationales, la plupart des journalistes interrogés utilisent les médias sociaux dans leur travail. Les sources les plus importantes sont sans conteste Facebook, Twitter, YouTube et les blogs.
La plupart des journalistes sont partagés quant à la question de savoir s’ils séparent leur utilisation professionnelle et privée des médias sociaux. Un grand nombre de journalistes appliquent une distinction, mais la majorité ne le fait pas, pour des raisons de facilité, d’authenticité (c’est plus crédible et naturel) et de commodité personnelle.
Pratiquement toutes les rédactions pour lesquelles les journalistes interrogés travaillent utilisent les médias sociaux. Mais, les journalistes de plus de deux tiers des États membres affirment que leur rédaction n’a pas de lignes directrices formelles sur la manière dont les médias sociaux doivent être utilisés.
Les journalistes sont divisés pratiquement à parts égales entre ceux qui pensent que les personnes qui contribuent aux médias sociaux sont à « l’avant garde de l’opinion publique » et peuvent influencer une majorité et ceux qui ne le pensent pas.
Activités réalisées pour leur travail à l’aide des médias sociaux :
- rechercher des informations précises ;
- se tenir informés de l’actualité d’une manière générale ;
- identifier et approcher certaines personnes difficiles à trouver par ailleurs.
Avantages des médias sociaux par rapport aux médias plus traditionnels :
- rapidité/accès instantané ;
- accès plus facile à l’information ;
- accès à une plus grande diversité de sources, de personnes et d’opinions.
Bilan :
- Le principal usage des médias sociaux concerne le processus global de recherche de sujets d’actualité, de promotion de ces sujets et de collecte de réactions auprès du public.
- Les médias sociaux sont perçus comme étant extrêmement utiles et faciles à utiliser. La seule préoccupation soulevée concerne la crédibilité et la fiabilité des informations.
Comment les journalistes conseillent-ils l’UE d’utiliser les médias sociaux ?
Sur un plan théorique, la majorité des journalistes apprécient les avantages effectifs ou potentiels liés à la communication de la Commission européenne par le biais des médias sociaux et sont ouverts à leur utilisation.
En pratique, un grand nombre de journalistes ont déjà acquis certaines habitudes de recherche d’informations par d’autres moyens et estiment que ces sources suffisent à leur usage.
Au total, plus de la moitié des journalistes savent que la Commission européenne utilise les médias sociaux, mais bien peu les pratiquent et ils se décideraient à davantage y recourir s’ils en retiraient un avantage supplémentaire.
Interrogés sur la manière dont la Commission européenne pourrait utiliser davantage et mieux les médias sociaux, les journalistes émettent une multitude de propositions :
- modifier le ton et l’image de la communication,
- améliorer le contenu des médias sociaux,
- accroître la notoriété des activités de la Commission dans les médias sociaux,
- augmenter la fréquence à laquelle les médias sociaux sont actualisés,
- intensifier les interactions avec les journalistes,
- renforcer les informations,
- apporter une valeur ajoutée.
Lorsqu’elle s’adresse au grand public à travers les médias sociaux, la Commission européenne doit garder à l’esprit trois points essentiels :
- l’identité du groupe cible auquel la Commission s’adresse et son utilisation ou non des médias sociaux ;
- les informations doivent être pertinentes pour la vie des personnes avec lesquelles la Commission souhaite communiquer ;
- le langage de la communication doit être clair et pas excessivement technique.
Dans la communication destinée à des groupes difficiles à atteindre, tels que les jeunes, les points les plus importants à garder à l’esprit sont que la communication doit être claire et concise et que les sujets présentés aux jeunes doivent être importants à leurs yeux.
La majorité des journalistes interrogés pensent que les médias sociaux peuvent être utilisés, mais expriment certaines réserves, notamment que les avis publiés dans les médias sociaux ne sont pas représentatifs de l’opinion publique dans son ensemble.
Bilan :
- Un grand nombre de journalistes se montrent sceptiques à propos d’une intensification de l’utilisation des médias sociaux.
- Le principal frein tient à ce que les journalistes jouissent déjà d’abondantes sources d’informations sur la Commission et jugent ces sources satisfaisantes.
Au final, l’Eurobaromètre sur l’Union européenne, les journalistes et les médias sociaux indique qu’une majorité des journalistes utilisera davantage les médias sociaux mais qu’une minorité utiliserait davantage les médias sociaux de l’UE, sous réserve d’une vraie plus-value.