Quels sont les enjeux de la communication européenne dans les médias sociaux ?

Visibilité, fiabilité et utilité sont les 3 enjeux principaux de la communication européenne dans les médias sociaux, en résumé de la discussion organisée par le Groupe des Belles Feuilles samedi 14 janvier à Paris sur « institutions européennes et médias sociaux »…

Enjeux de visibilité : ne plus être anonyme, sans visage

Grâce aux progrès de la téléphonie mobile, les réseaux sociaux sont dans chaque poche, dans chaque sac ; l’UE doit donc être là où est le public et en particulier auprès des relais en ligne : journalistes, bloggeurs…

Néanmoins, la multiplication des comptes Twitter et des pages Facebook des institutions européennes (et à fortiori l’ouverture systématique de nouveaux espaces lors de campagnes de communication) peut se révéler contre-productive.

De même, un équilibre doit être trouvé entre une présence institutionnelle limitée mais nécessaire en matière de visibilité et des présences individuelles à la fois officielle (via les porte-parole) et officieuse avec des fonctionnaires de l’UE actifs en ligne.

Enjeux de fiabilité : être mature et transparent

Développer une maturité vis-à-vis des contenus circulant sur ces réseaux. Les institutions européennes doivent faire preuve de maîtrise et de mesure tant dans leur activité de veille que de « community management ».

Afin d’éviter d’être noyés sous un flot ininterrompu de bruit, la collecte et la veille doivent être organisées pour vraiment fonctionner comme un mécanisme d’écoute et d’alerte. De plus, être sur les réseaux sociaux ne doit pas seulement viser à publier et promouvoir ses contenus, mais aussi à savoir sur quoi porte les « conversations ».

Au-delà des « guidelines » pour encadrer la présence en ligne, des formations plus spécifiques doivent être réalisées, en particulier auprès des porte-parole, pour attirer leur attention sur la gestion de crise en ligne et les réactions appropriées à adopter dans leurs prises de parole en ligne.

Ces activités sont confiées au « Social Media Network » de la Commission européenne.

Enjeux d’utilité : être divertissant ou informatif et pertinent

Quels contenus diffuser sur les médias sociaux ?

  • avec des recommandations sur les comptes institutionnels : proposer des listes de contacts à suivre, recommander des liens…
  • avec des comptes individuels de personnels « mandatés », participer aux interactions qui existent déjà sur les sujets européens dans les réseaux sociaux. Encadrer cette pratique avec des règles de participation ET faire confiance au bon sens de chacun et au respect des règles éthiques.
  • avec des pages ou comptes sur Facebook, Twitter, YouTube, Dailymotion, Vimeo, Flickr, LinkedIn… À titre d’exemple, Herman van Rompuy est présent sur Weibo, le réseau social chinois.
  • avec des live-reports, live-bloggings… animés par les équipes digitales.

Quelles questions selon la présentation Prezi de Dana Manescu ?

  • Comment assurer une présence optimale entre la tentation d’être partout au détriment de la qualité et de l’intensité des échanges ?
  • Comment mener un dialogue crédible sachant que les institutions européennes ne peuvent pas matériellement prendre en compte toutes les contributions des citoyens ?
  • Comment communiquer sur des contenus complexes, sachant que l’« on ne peut s’attendre à mette un texte européen sur Facebook et s’attendre à ce que les gens l’aiment » ?
  • Comment permettre une communication en temps réel qui ne soit pas superficielle ?
  • Comment lever les barrières linguistiques et réduire la fracture numérique ?

Composition de la table ronde :

  • Dana Manescu, Press Officer au Secrétariat général du Conseil européen @Dana_Council
  • Anne Christensen, Social media manager/Web editor dans l’équipe médias sociaux de la DG Communication à la Commission européenne @AnneCbxl
  • Stéphanie Wojcik, Docteure en science politique, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication @stephaniewojcik
  • Ronny Patz, Eurobloggeur sur Polscieu @ronpatz
  • Jean-Sébastien Lefebvre, Journaliste à Euractiv.fr @jslefebvre
  • Animateur : Michaël Malherbe

Bilan :

  • 5 risques d’une présence de l’UE non maîtrisée sur les réseaux sociaux : absence d’une stratégie d’ensemble, verrouillage des prises de parole, peu de contenus intéressants à diffuser, pas d’interaction avec les acteurs en ligne, pas de circulation de l’information entre les services en interne.
  • 5 raisons d’une présence de l’UE maîtrisée sur les réseaux sociaux : distribuer avec pertinence du contenu, impliquer avec intelligence le public, collecter des données sur les acteurs et les conversations en ligne, dialoguer avec les publics, valoriser l’UE par la qualité de l’information diffusée.

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