Archives annuelles : 2011

Indications sur la présence web du Parlement européen

Lors de la conférence « Butterfly Europe : quand médias et réseaux sociaux font l’opinion publique européenne », Stephen Clark, le responsable de la communication web du Parlement européen a abordé les 2 enjeux de sa mission : réussir à toucher à la fois la « bulle bruxelloise » composée des professionnels de l’UE tout en s’adressant par ailleurs aux 500 millions de citoyens européens…

Alors que le site institutionnel du Parlement européen permet de toucher tous les publics, la présence sur Facebook correspond aux attentes des citoyens européens en matière d’information qui conjugue interactivité et affinité tandis que la présence sur Twitter répond davantage aux attentes d’exhaustivité et d’utilité attendues par les professionnels de l’UE.

Site institutionnel : la présence multi-cible du Parlement européen sur le web

Avec une fréquentation mensuelle estimée à 1,5 millions de pages vues (soit 60 000 par jour en moyenne et 20 000 pour la page d’accueil), le site du Parlement européen s’adresse à toutes les cibles de l’institution avec en moyenne 4 000 vues par article de base (traduit systématiquement dans les 23 langues officielles de l’UE).

Facebook : la présence affinitaire dans le web social dédiée aux citoyens européens

Avec près de 110 000 fans (5% provenant de la Belgique), la page du Parlement européen sur Facebook est suivie quasi-exclusivement par des citoyens européens « de base » pour un total de 3 722 957 impressions en décembre dernier selon Stephen Clark.

Chaque post reçoit en moyenne 100 000 impressions, soit 25 fois plus qu’un article publié sur le site institutionnel. Le trafic provenant de Facebook vers le site institutionnel le positionne comme 4e source principale.

Au total, l’ensemble des euro-députés sur Facebook rassemble +/- 900 000 fans et/ou amis.

Twitter : la présence utilitaire dans le web social dédiée aux professionnels de l’UE

Avec plus ou moins 10 000 Followers pour l’ensemble des comptes Twitter du Parlement européen (version anglaise ou française par exemple), seuls sont touchés les professionnels de l’UE basés pour l’essentiel à Bruxelles. Le trafic provenant de Twitter vers le site institutionnel le situe comme 10e source principale.

Au total, l’ensemble des euro-députés sur Twitter soit 255 selon Laura Dagg, la responsable du portail Touteleurope rassemble +/- 215 000 followers.

Ainsi, alors que « le Parlement européen est le leader mondial dans l’utilisation de Facebook par une institution parlementaire », selon l’état des lieux de la communication du Parlement européen sur Facebook dressé en juillet dernier, la complémentarité de la présence web de l’institution en fonction de ses cibles illustre l’importance du multilinguisme et de l’adéquation entre la stratégie de contenus et les attentes des internautes selon les réseaux sociaux.

Comment la communication de l’UE s’adapte-t-elle au web social ?

Quoique la communication numérique de l’UE soit prise dans un dilemme inextricable – faut-il améliorer les sites du portail Europa ou faut-il s’engager dans le web social ? – comment s’adapte-t-elle aux évolutions du web ?

La communication actuelle de l’UE dans le web social s’inscrit dans une logique d’échange

Aujourd’hui, la communication de l’UE dans le web social consiste à sensibiliser un public relativement passif au travers d’échanges limités avec des cibles potentiellement nombreuses mais faiblement engagées.

La rubrique « Communiquer avec l’UE sur les réseaux sociaux » rassemble les liens vers différents espaces ouverts dans cette logique d’échange :

  • les contributions interactives asynchrones : des espaces où tout internaute peut contribuer ou partager sans modifier ou supprimer les autres contributions (blogs, pages sur des réseaux sociaux comme Facebook, présence sur des sites de partage photos ou vidéos) ;
  • les conversations délibératives synchrones : des espaces où tout internaute identifié peut dialoguer en temps réel via un engagement simultané des participants (Twitter, chats sur Facebook et concours en ligne).

Il faut regretter sans doute en raison du multilinguisme que l’UE ne propose pas de rédaction collective où tout internaute pourrait ajouter du contenu sur les écrits des autres, modifier ou effacer et remplacer les contenus précédemment ajoutés (wikis).

La communication future de l’UE dans le web social s’inscrira dans une logique d’engagement

Demain, la communication de l’UE dans le web social consistera de plus en plus à activer l’engagement des internautes en leur proposant de jouer des « rôles » plus élaborés. C’est l’intuition de Nicolas André, Directeur Associé en charge du digital chez TBWA Corporate dans le « Buzzomètre #16 : La communication corporate peut-elle s’adapter au digital ? ».

Quels peuvent être ces « rôles » qui au-delà de l’échange de contenus tentent de tirer des connaissances tacites des participants ou d’articler des valeurs plus ou moins formulées ?

  • les applications de visualisation de données : à partir de bases de données, des outils de visualisation qui permettraient de mieux connaître les territoires et d’engager les participants dans une découverte des subventions et des projets. Exemple lié à la politique régionale : combiner la carte interactive des fonds réalisée par la DG Regio avec la base de données sur les bénéficiaires réalisée par le Financial Times (eufunds.ftdata.co.uk).
  • les applications de budgétisation participative : à partir de bases de données, des outils de calcul qui permettraient de mieux connaître les budgets et d’engager les participants dans une découverte des recettes et dépenses et des arbitrages envisageables.

Ainsi, la communication de l’UE dans le web social n’a pas fini d’« exploiter la puissance d’Internet pour une meilleure communication » pour reprendre le titre de la lettre ouverte au Président Barroso de la communauté des éditeurs et des webmasters de la Commission européenne.

Palmarès des membres de la Commission européenne actifs sur Twitter début 2011

Un an après le palmarès des membres de la Commission européenne sur Twitter que nous avions réalisé – il n’y avait alors qu’un seul Commissaire européen vraiment actif sur Twitter : María Damanáki (Affaires maritimes et Pêche) – qu’en est-il début 2011 ?

Début 2011, 80% des Commissaires ne sont toujours pas présents sur Twitter

Une très large majorité des Commissaires – dont le président de la Commission européenne, à l’inverse du président du Parlement européen Jerzy Buzek – est absente du réseau social Twitter :

  • José Manuel Barroso, Président
  • Catherine Ashton, Première Vice-Présidente, Haut représentant pour les Affaires étrangères
  • Joaquín Almunia, Vice-président, Concurrence
  • Siim Kallas, Vice-président, Transports
  • Antonio Tajani, Vice-président, Industrie et Entreprises
  • Maroš Šefčovič, Vice-président, Relations inter-institutionnelles et Administration
  • Olli Rehn, Affaires économiques et monétaires
  • Andris Piebalgs, Développement
  • Androulla Vassiliou, Éducation, Culture, Multilinguisme et Jeunesse
  • Algirdas Šemeta, Fiscalité, Union douanière, Audit et Lutte anti-fraude
  • Karel De Gucht, Commerce
  • John Dalli, Santé et Politique des consommateurs
  • Máire Geoghegan-Quinn, Recherche, Innovation et Science
  • Janusz Lewandowski, Budget et Programmation financière
  • Johannes Hahn, Politique régionale
  • Štefan Füle, Élargissement et Politique européenne de voisinage
  • Cecilia Malmström, Affaires intérieures
  • Dacian Cioloş, Agriculture et Développement rural
  • Günther Oettinger, Énergie
  • Connie Hedegaard, Action climatique

Début 2011, 6 Commissaires européens sont activement présents sur Twitter

Avec des niveaux d’activité très éparses, voici la liste des Commissaires européens effectivement actifs sur Twitter début 2011:

  • Neelie Kroes (Vice-présidente, Société numérique) : la plus active avec 636 Tweets et 11 535 Followers ;
  • Viviane Reding (Vice-présidente, Justice, Droits fondamentaux et Citoyenneté + Communication) : la plus ouverte avec 255 Following ;
  • Janez Potočnik (Environnement) ;
  • María Damanáki (Affaires maritimes et Pêche) ;
  • Kristalina Georgieva (Coopération internationale, Aide humanitaire et Réaction aux crises) ;
  • László Andor (Emploi, Affaires sociales et Insertion) : le dernier arrivé puisque le Hongrois s’est inscrit il y a quelques jours seulement, à l’occasion de l’ouverture de la présidence hongroise du Conseil de l’UE.

Ainsi, quoique la présence des membres de la Commission européenne sur Twitter soit encore réduite à une forte minorité, la progression en moins d’un an est très forte, une tendance qui se confirmera en 2011 ?