Archives mensuelles : juillet 2008

Comment mesurer et évaluer les résultats de la PFUE ?

Afin de porter un jugement équilibré sur les 6 mois de la Présidence française de l’UE, l’Institut Thomas More propose une démarche de notation des propositions avec un Baromètre de la PFUE

Sélectionner les propositions principales

Afin de déterminer le succès ou l’échec de la PFUE, il faut s’accorder sur les objectifs de la PFUE. L’Institut Thomas More a sélectionné 12 propositions principales selon leur importance pour la construction européenne et leur visibilité, soit dans le discours de Nicolas Sarkozy, soit dans l’agenda politique européen.

Parmi les enjeux :

  • les 4 priorités de la PFUE (énergie-climat, immigration-asile, PAC et défense) ;
  • la résolution de la crise institutionnelle ;
  • la sécurité énergétique de l’UE ;
  • le projet de l’Union pour la Méditerranée ;
  • la compétitivité de l’économie européenne et l’espace européen de la recherche.

Déterminer la notation

Pour chaque proposition, il convient d’évaluer précisément les performances réalisées. L’Institut Thomas More a décomposé la notation sur 10 points en 2 évaluations de 5 points chacune :

L’évaluation du résultat : analyse de l’état d’avancement des 12 propositions principales selon les critères suivants :

  • 0 > Proposition non abordée
  • 1 > Proposition bloquée
  • 2 > Proposition en débat
  • 3 > Proposition en cours de réalisation
  • 4 > Proposition altérée ou partiellement réalisée
  • 5 > Proposition réalisée

L’évaluation de la démarche : analyse de la capacité à « faire vivre le débat avec les partenaires européens et à atteindre le consensus »

  • 0 > Démarche inactive
  • 1 > Démarche franco-française
  • 2 > Démarche suiviste
  • 3 > Démarche ouverte
  • 4 > Démarche entreprenante
  • 5 > Démarche énergique

Un éclairage, tiré de la presse européenne, sur la façon dont la PFUE est perçue chez ses partenaires européens accompagne le suivi des thèmes majeurs du baromètre de la PFUE.

Profession « Communicant européen »

Sans équivalent dans la fonction publique française, le métier de « communicant européen » est reconnu depuis 2007 par les institutions européennes. Quelle est sa mission ? Quelles doivent être ses qualités ?

Pour la 1ère fois en 2007, l’Office européen de sélection du personnel a ouvert un concours d’administrateurs (125) et d’assistants (110) dans le domaine de l’information, de la communication et des médias.

Une mission de mise en valeur de l’UE

La mission du communicant européen peut être résumée comme un rôle de mise en valeur de l’Union européenne. Le communicant européen n’est ainsi que le metteur en scène d’un film dont la construction européenne est le scénario et les Etats membres (responsables politiques et citoyens) les principaux acteurs.

En s’inspirant de La Communication de Proximité de Thierry Libaert, les qualités du communicant européen peuvent être synthétisée par :

Professionnalisme

Afin de se présenter au concours, il faut avoir une formation adaptée permettant de maîtriser la forte technicité de la communication européenne

Personnalité

Afin de réussir dans ce métier, il faut avoir le goût du contact, sans nécessaire extraversion, afin de remplir une fonction de représentation et d’adaptation dans un ensemble de milieux professionnels et culturels différents.

Proximité

Afin d’être efficace dans la durée, il faut développer une relation au cœur de l’état-major du management permettant de maîtriser la stratégie et ainsi de ne pas se limiter à une suite d’opérations ponctuelles.

De l’importance d’une stratégie de communication politique européenne

Pour faire face à la crise de l’Union européenne, une confusion semble s’installer dans l’esprit des responsables politiques entre plan de communication et programme politique…

On semble considérer qu’une bonne campagne de communication permettrait de résoudre les difficultés politiques de l’Union alors que c’est la définition d’une stratégie de communication politique européenne qui permettrait à la fois de déterminer le programme politique et de préciser le plan de communication associé…

Aujourd’hui, comme l’indique le site nonfiction.fr, l’« absence de consensus sur ses grandes orientations politiques, condamne l’UE à tenir un discours à dominante économique, parfois teinté de préoccupations sociales et, de plus en plus, de volontarisme humanitaire et écologique ».

En somme, comme le résume Eric Dacheux : « pas de communication européenne sans projet politique ». L’incapacité des États membres à s’accorder sur des priorités politiques partagées empêche de déterminer une stratégie de communication globale efficace, adossée à des objectifs clairement identifiables par l’opinion.

Faut-il lancer une campagne de publicité sur l’Europe ?

Gary Leih, le président de l’Association européenne des agences de communication (EACA) estime que « les institutions européennes à Bruxelles pourraient apprendre des publicitaires et mieux promouvoir les avantages de l’adhésion à l’UE vis-à-vis des citoyens »…

Le choix d’une campagne publicitaire européenne

Dans un entretien à Euractiv, le publicitaire considère que « l’essentiel est que si vous faites quelque chose qui est dans l’intérêt de la communauté, vous pouvez parler des choses positives que vous faites et je pense que c’est le rôle des campagnes publicitaires européennes ».

Ce n’est pas parce que les instituions communautaires ne savent pas comment vendre l’aspect positif de l’UE, qu’elles ne devraient pas pour autant reconnaître que « c’est (le) job » des agences publicitaires.

Les conseils pour une bonne campagne publicitaire européenne

1. Quitter le confort de l’entre-soi bruxellois :

  • sortir du cercle des spécialistes de l’Union européenne pour toucher à l’ensemble des citoyens de l’Union
  • cesser la bureaucratie inefficace et frustrante des processus actuels d’appel à propositions « pratiquement impossible pour les agences publicitaires ordinaires »

2. Affronter avec courage l’opinion publique européenne, relativement indifférente, sinon hostile aux institutions et politiques communautaires.

3. Manifester de la créativité à travers des concepts, selon Dominic Lyle, le directeur général de l’EACA : « suffisamment ambitieux et audacieux pour faire la différence ».

Communication ou marketing : faut-il vendre l’Europe ?

De plus en plus, une confusion semble s’installer dans l’esprit des responsables politiques entre communication et marketing : faut-il communiquer sur l’Europe auprès des citoyens ou vendre l’Europe ?

Précision sur le marketing et la communication

En quelques mots, on peut dire :

  • le marketing se concentre sur la valorisation d’un produit ou d’un service, notamment ses avantages avec pour but de vendre ;
  • la communication se donne comme objectif de valoriser de l’information, le plus souvent de manière sympathique et ludique afin de convaincre.

Ainsi entre vendre ou convaincre, la tendance récente pour parler de l’Europe semble davantage s’inscrire dans les codes du marketing.

Vers un marketing de l’UE ?

Outre un article récemment publié dans Le Figaro « Comment les ministres vont vendre l’Europe ? », Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d’Etat français chargé des affaires européennes, a exposé les priorités de la PFUE devant les commissions du Parlement européen, jeudi 17 juillet, en utilisant un registre très marketing (s’adressant aux eurodéputés) :

« vous n’aurez une bonne politique de communication que si vous avez un bon produit à vendre. Si nous ne faisons pas un bon travail en tant que politiques, nous n’aurons pas un bon produit ».

Pour une communication européenne

Dans un contexte de fragilisation de l’UE, le marketing seul ne peut refonder la construction européenne sur une valorisation des « produits » des institutions communautaires, tandis que la communication en s’attachant à échanger avec les citoyens européens peut davantage permettre de renforcer la légitimité démocratique de l’Union.