Archives mensuelles : juin 2008

Eurobaromètre de printemps : « détérioration spectaculaire des attentes » des Européens à la veille de la PFUE

Depuis 1973, la Commission européenne effectue un suivi régulier de l’opinion publique dans les États membres, à travers l’Eurobaromètre.

La vague 69 de l’Eurobaromètre sur l’opinion publique dans l’UE, publiée cette semaine, indique une morosité ambiante liée au ralentissement de la croissance et à la hausse des prix.

Ce retournement du moral des Européens sur les questions économiques (le pouvoir d’achat prend la tête des préoccupations des Européens devant le chômage ou l’immigration) n’est pas sans répercussion sur leur attitude à l’égard de l’UE. Les indicateurs portant sur la question de l’appartenance à l’Union montre que la proportion d’opinions positives sur l’appartenance à l’Union (52 %) a quelque peu reculé (- 6), de même que la part des citoyens (54 %) estimant avoir bénéficié de l’appartenance de leur pays à celle-ci (- 4).

Plus inquiets que la moyenne européenne, les Français attachent moins d’importance à l’appartenance de la France à l’UE (48% considère que l’appartenance de la France à l’UE est une bonne chose). En revanche, 86 % des Français interrogés considèrent que la voix de la France compte dans l’UE.

Traitement décevant de l’actualité européenne dans les JT français

Selon un baromètre réalisé par l’Institut national de l’audiovisuel sur l’Europe dans les journaux télévisés de six chaînes (TF1, France 2, France 3, Canal+, Arte et M6), l’actualité européenne reste très à la traîne en 2007. Sur un total de 31 629 sujets toutes chaînes confondues, 716 ont été consacrés aux institutions européennes. Ainsi, seuls 2,2% des sujets des JT sont consacrés à l’actualité européenne !

Le virage social de la PFUE se confirme

A l’occasion du débat sur la PFUE à l’Assemblée nationale, mercredi 18 juin, le Premier ministre a timidement souhaité répondre « à la demande de nos citoyens pour une Europe plus sociale ».

Dès le jeudi 19 juin, lors du Comité du dialogue social européen et international (CDSEI), en présence de Vladimir Spidla, Commissaire européen à l’emploi, aux affaires sociales et à l’égalité des chances, les ministres français ont présenté aux représentants des syndicats européens les priorités de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne.

Confirmant le virage social de la PFUE ils ont ainsi insisté sur la lutte contre les discriminations et la pauvreté, les congés parentaux et l’extension des compétences des comités d’entreprise européens.

PFUE : le sondage de la défiance

Publié aujourd’hui, le baromètre BVA pour Les Échos / France Inter indique que seul un tiers des sondés fait « confiance » au chef de l’État pour obtenir des résultats lors des six mois de présidence :

  • 31 % estiment que le président de la République « pourra faire repartir la construction européenne après le « non » des Irlandais au traité simplifié » ;
  • 27 % pensent que la présidence française peut favoriser la croissance économique en Europe.

Le directeur délégué de BVA, Gaël Sliman conclut sévèrement : « La gauche attaque surtout Nicolas Sarkozy sur les aspects de forme et de communication, or, en réalité, c’est sur les questions de fond qu’il est le plus sévèrement jugé par les Français ».

Communication européenne de crise : les règles d’une issue « par le haut »

Avec l’échec du référendum de ratification du traité de Lisbonne en Irlande, l’Europe est entrée – à la veuille de la PFUE – en crise. A cette occasion, les principaux responsables politiques – pro-Européens pour la plupart – montrent une relative maîtrise des règles de la communication de crise…

Transparence

Ne pas nier l’existence de la crise constitue la 1ère règle de la communication de crise. A cet égard, la 1ère réaction de Nicolas Sarkozy – publiée par Le Post – ne semble pas prendre la mesure de la situation : « Il faut que les autres continuent à ratifier (…) de façon à ce que cet incident irlandais ne devienne pas une crise ».

Aujourd’hui, les politiques semblent s’accorder pour juger avec gravité et lucidité « L’Europe après le non irlandais » comme le résume Hubert Védrine dans Le Monde : « Il faudra distinguer clairement intégration (les peuples se fondent et s’en remettent à l’Europe) et construction (les peuples mettent en commun leur volonté d’agir ensemble). L’intégration a été longtemps présentée comme la seule voie légitime, mais ce n’est plus une voie d’avenir : dès que les peuples en ont l’occasion, ils votent contre. En revanche, il n’y a pas d’opposition aux politiques communes et aux projets. ».

Empathie

Faire « un effort objectif et rationnel de compréhension intellectuelle » des raisons de la crise constitue la 2nde règle de la communication de crise. Sous cet angle, les argumentations des autorités françaises visant à ce que l’Europe se rapproche des citoyens par des propositions concrètes et/ou se démocratise semblent largement inspirées de cette attitude. (Voir un résumé des 7 pistes)

Mobilisation

Agir concrètement avec rapidité et efficacité constitue la 3ème règle de la communication de crise. Là encore, l’infléchissement de l’agenda des priorités de la Présidence française de l’UE – afin d’y inscrire timidement l’Europe sociale – illustre une telle prise en compte. De même la volonté du président de la République de lutter à l’échelle européenne contre l’inflation du prix des matières premières est un autre exemple de mobilisation.