Avec l’échec du référendum de ratification du traité de Lisbonne en Irlande, l’Europe est entrée – à la veuille de la PFUE – en crise. A cette occasion, les principaux responsables politiques – pro-Européens pour la plupart – montrent une relative maîtrise des règles de la communication de crise…
Transparence
Ne pas nier l’existence de la crise constitue la 1ère règle de la communication de crise. A cet égard, la 1ère réaction de Nicolas Sarkozy – publiée par Le Post – ne semble pas prendre la mesure de la situation : « Il faut que les autres continuent à ratifier (…) de façon à ce que cet incident irlandais ne devienne pas une crise ».
Aujourd’hui, les politiques semblent s’accorder pour juger avec gravité et lucidité « L’Europe après le non irlandais » comme le résume Hubert Védrine dans Le Monde : « Il faudra distinguer clairement intégration (les peuples se fondent et s’en remettent à l’Europe) et construction (les peuples mettent en commun leur volonté d’agir ensemble). L’intégration a été longtemps présentée comme la seule voie légitime, mais ce n’est plus une voie d’avenir : dès que les peuples en ont l’occasion, ils votent contre. En revanche, il n’y a pas d’opposition aux politiques communes et aux projets. ».
Empathie
Faire « un effort objectif et rationnel de compréhension intellectuelle » des raisons de la crise constitue la 2nde règle de la communication de crise. Sous cet angle, les argumentations des autorités françaises visant à ce que l’Europe se rapproche des citoyens par des propositions concrètes et/ou se démocratise semblent largement inspirées de cette attitude. (Voir un résumé des 7 pistes)
Mobilisation
Agir concrètement avec rapidité et efficacité constitue la 3ème règle de la communication de crise. Là encore, l’infléchissement de l’agenda des priorités de la Présidence française de l’UE – afin d’y inscrire timidement l’Europe sociale – illustre une telle prise en compte. De même la volonté du président de la République de lutter à l’échelle européenne contre l’inflation du prix des matières premières est un autre exemple de mobilisation.