Archives mensuelles : avril 2008

La communication européenne passe aussi par la transparence des institutions de l’UE

L’une des missions de la communication européenne consiste à ouvrir l’accès du public aux informations et documents des institutions communautaires.

Selon le Rapport annuel du Médiateur européen, sur les 3 211 plaintes reçus en 2007 de citoyens de l’UE, d’entreprises, d’ONG et d’associations ; un nombre record d’enquêtes menées portait sur le manque de transparence des institutions de l’UE.

Dans le communiqué de presse, P. Nikiforos Diamandouros, le Médiateur européen estime que « les plaintes concernant le manque de transparence sont une opportunité pour les institutions et les organes de l’UE de démontrer leur volonté d’ouverture ».

Il est à souhaiter que la Commission européenne prenne en compte – dans sa stratégie de communication – le droit d’accès du public aux informations et documents communautaires.

Enquête d’opinion : "l’influence de la France en Europe : peut-on encore y croire ?"

Dans un sondage commandé par le cabinet Hill & Knowlton et réalisé par Opinion Way, les Français juge l’influence de la France en Europe…

Une vision faussée de l’influence

L’opinion des Français semble reposer sur l’image de l’Europe des fondateurs, alors qu’aujourd’hui l’Union compte 27 États membres.

Une influence dominée par l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni

Seuls trois pays sont véritablement jugés influents en Europe :

  • 72% des sondés estiment que l’Allemagne est « le pays qui a le plus d’influence sur les décisions de l’UE » en raison de sa puissance économique et démographique, son rôle historique dans l’UE, et enfin, les qualités de la chancelière Angela Merkel ;
  • 14% des Français positionnent la France en second avec une influence provenant de son rôle historique, puis de sa position géographique « centrale » et de sa future Présidence de l’Union ;
  • 8% des personnes interrogées choisissent le Royaume-Uni pour compléter le trio de tête avec comme argument sa puissance économique, son expérience du lobbying, sa capacité d’obstruction au sein de l’Union et ses relations privilégiées avec les Etats-Unis.

Une influence française limitée dans les enjeux économiques, jugés capitaux

Selon le compte-rendu de Fenêtre sur l’Europe, « les Français estiment que leur pays a de l’influence en Europe d’abord dans des domaines régaliens (politique étrangère, défense et sécurité), ainsi que dans l’agriculture. Mais il ne s’agit pas pour les sondés des domaines les plus importants, qui sont l’économie et la monnaie et le marché du travail. »

Panorama de l’information relative à l’Europe sur Internet

Grâce à une fiche technique « l’Europe sur Internet » réalisée par Cathy Simon-Bloch, coordinatrice pour la France des centres de documentation européenne, un classement des sites d’information et de réflexion consacrés à l’Europe permet une meilleure intellection des enjeux européens…

Une information de premier niveau pour la découverte de l’Union européenne et de ses problématiques

Pour découvrir des informations de base, grand public :

Une information de deuxième niveau pour faire le tour d’une question ou d’une problématique

Pour approfondir avec des informations officielles (documents juridiques tels que rapports, Livres verts ou Livres blancs) en version intégrale, public plus restreint :

  • Une porte d’entrée par la salle de presse de la Commission européenne
  • Euractiv.fr propose des articles explicatifs sur toutes les politiques communautaires et sur les institutions, avec à chaque fois, des liens vers les documents officiels originaux

Une information de troisième niveau pour aider à la réflexion sur les problématiques européennes

Pour réfléchir avec des articles qui apportent leur point de vue, pour un public averti, familier du fonctionnement des institutions et aussi au fait des différentes politiques communautaires :

Les think-tanks ou laboratoires d’idées

  • La Fondation Robert Schuman (n’est politiquement pas à gauche, mais elle n’est pas partisane pour autant)
  • Le groupement d’études et de recherches « Notre Europe » (présidé par Jacques Delors)

Les revues en ligne

Les trois axes de la stratégie de communication européenne

Il est possible de dégager trois axes stratégiques pour la communication européenne…

D’abord, la communication européenne doit s’attacher à définir une stratégie commune aux acteurs chargés de l’impulsion politique.

La plupart des acteurs européens (DG Communication de la Commission européenne) ou nationaux (Secrétaire d’Etat aux Affaires européennes) s’accordent pour orienter prioritairement cette stratégie vers un rapprochement entre l’UE et les 450 millions de citoyens communautaires.

Les moyens d’action développés récemment consiste à :

  • créer des partenariats instituant des « espaces publics européens », de rencontres et de débats ouverts au public ;
  • monter des projets de réseaux pilotes d’information facilitant la communication entre décideurs politiques européens et nationaux, journalistes et relais d’opinion.

Ensuite, la communication européenne doit s’attacher à valoriser les avancées et les succès de l’UE dans la vie quotidienne des Européens. Cette valorisation nécessite de multiplier les points de contacts entre l’UE et les Européens par l’intermédiaire de multiples acteurs publics ou privés, européens ou nationaux…

Les moyens d’action s’appuient essentiellement sur :

  • des supports médias et des outils multimédia ;
  • des manifestations et réunions publiques ;
  • des subventions à des associations thématiques.

Enfin, la communication européenne doit diffuser des informations plus factuelles sur l’organisation et le fonctionnement de l’UE pour légitimer sur le long terme la construction européenne. Cette action d’information doit être menée dans la transparence par les administrations européennes ou nationales.

Les moyens d’action à privilégier :

  • de l’information en direct, non commentée, en particulier via le satellite ou le web ;
  • des éléments de langage précis et complets transmis par des relations presse paneuropéennes.

La réussite de la communication européenne repose sur la complémentarité de ces trois axes tant au niveau des actions que des acteurs.

Avis du Conseil économique et social : "Comment renforcer les solidarités européennes face aux défis de la mondialisation ?"

Pour la première fois, le Conseil économique et social rend un avis sur le projet européen dans son ensemble en s’interrogeant sur les solidarités face aux défis de la mondialisation….

A quelques mois de la présidence française de l’UE, le CES estime qu’il faut au projet européen, une forte ambition, un vrai contenu.

Pour le CES, retrouver une envie collective d’Europe passe par des décideurs politiques repositionnés en première ligne pour porter un message de conviction. Cet engagement politique représente un élément essentiel pour impliquer également le citoyen.

Pour renforcer la citoyenneté européenne, le CES prépare un avis pour développer le statut d’association européenne, qui pourrait faciliter la solidarité européenne et l’implication citoyenne.

Selon la rapporteur Anne Cuillé « il est essentiel que la politique de communication soit repensée. À l’Union européenne de dessiner le cadre d’ensemble ; aux États ensuite de prendre le relais et de “vendre“ l’Union européenne dans sa quotidienneté. »

Pour lire la note d’Iéna n°297 relative à l’avis…